Mémoires de la comtesse de Boigne (1921)/Tome III/VII/Chapitre XIII

Émile-Paul Frères, Éditeurs (Tome iii
De 1820 à 1830.
p. 144-154).


CHAPITRE XIII


L’ambassadeur d’Autriche refuse de reconnaître les titres des maréchaux de l’Empire. — Cercles chez le Roi. — Indemnité des émigrés. — Influence du parti prêtre. — Naissance de Jeanne d’Osmond.

La Cour de Vienne n’avait jamais consenti à reconnaître les titres, allemands ou italiens, que l’empereur Napoléon avait distribués à ses généraux. Celle de France, de son côté, ne voulait pas leur imposer l’ordre de les quitter ; et cette difficulté restait pendante entre les deux gouvernements, sans que les titulaires eussent à s’en mêler.

Depuis 1814, l’ambassadeur d’Autriche, baron de Vincent, avait dissimulé cette situation de manière à éviter toute tracasserie. Il était garçon et n’avait pas de soirées de réceptions ; ses politesses se bornaient à des dîners. Il invitait de vive voix, monsieur le maréchal ou monsieur le duc, sans ajouter de nom au titre ; et, lorsqu’il attendait quelque personnage de cette espèce, il avait le soin de se placer assez près de la porte pour que le valet de chambre ne se trouvât point dans le cas de l’annoncer. Cela se passait si naturellement que ce manège s’est renouvelé pendant de longues années sans que personne le remarquât.

Il en fut tout autrement à l’arrivée du comte Appony. Celui-ci voulait tenir une très grande maison et débuter avec éclat. Des billets d’invitation furent envoyés au maréchal Soult, au maréchal Oudinot, au maréchal Marmont, etc. On ne s’en formalisa pas. Tous y allèrent.

Mais leurs femmes, plus qu’eux-mêmes, avaient l’habitude de porter exclusivement le nom du titre. Il fallut bien finir par remarquer que, lorsque les domestiques avaient donné le nom de la duchesse de Dalmatie ou de Reggio, le valet de chambre proclamait la maréchale Soult ou la maréchale Oudinot. Cela devint encore plus marqué lorsque les belles filles, qui n’avaient jamais porté d’autre nom que celui du titre, se le virent refuser et que les duchesses de Massa et d’Istrie se virent annoncer comme mesdames Régnier et Bessières. Une explication devint nécessaire.

Il y eut un cri général de réprobation. Tout ce qui était militaire déserta en masse les salons de l’ambassade d’Autriche. Il faut rendre justice à qui de droit ; des personnes très ultra se montrèrent vivement offensées de cette impertinence [faite] à nos nouvelles illustrations. Il aurait été facile d’éviter cet esclandre ; mais le comte Appony n’était pas adroit et le baron de Damas, alors ministre des affaires étrangères, aussi borné qu’exclusivement émigré, ne comprenait pas que cela dût élever la moindre clameur.

Charles X ne s’en tenait nullement pour offensé ; il exigea même que les courtisans, attachés à sa personne, ne s’éloignassent pas de l’ambassade. Louis XVIII aurait ressenti cet affront par politique. Aussi la Cour de Vienne ne fit-elle pas cette entreprise pendant son règne. Après qu’on eut bien crié, que la société se fut divisée et querellée, les beaux bals et les élégants déjeuners ramenèrent bien du monde chez la comtesse Appony. Toutefois, la position de l’ambassadeur resta gauche et gênée. Beaucoup de gens ne voulaient pas aller chez lui et savaient mauvais gré au Roi de ne témoigner aucun mécontentement.

On a beaucoup dit que la liste civile se trouvait fort obérée à la mort de Louis XVIII et que c’était en lui présentant l’espoir d’en combler le déficit que monsieur de Villèle était parvenu à rendre Charles X si zélé pour sa loi du trois pour cent et l’arrangement fait à ce sujet avec la maison Rothschild ; mais ces propos étaient tenus par l’opposition ; et, je ne saurais assez le répéter, rien n’est si mal informé que les oppositions. Il ne faut guère les écouter quand on veut conserver de l’impartialité : soit qu’elles entrent sincèrement dans la voie de l’erreur, soit qu’elles mentent avec connaissance de cause, on ne trouve presque jamais la vérité dans leurs rangs. Ce qu’il y a de sûr, c’est que Charles X quêtait des voix pour la loi d’une manière si ostensible que, moi-même j’en ai été témoin au cercle des Tuileries.

Madame la Dauphine voulut animer la Cour, et, le deuil du feu Roi terminé, elle décida Charles X à donner des spectacles et des cercles. On annonça qu’il y en aurait chaque semaine. Cela ne dura guère. Bientôt le Roi et surtout monsieur le Dauphin s’en ennuyèrent.

Madame la duchesse de Berry, que cela gênait, n’y encourageait pas. Madame la Dauphine avait fait violence à ses goûts en cherchant à attirer plus de monde autour d’elle. Se voyant si peu secondée, elle y renonça, et, les dernières années, il n’y avait plus que deux ou trois cercles par hiver et point de spectacle, hormis pour les occasions telles que les visites de princes souverains.

Les cercles se tenaient dans les grands appartements, depuis le cabinet du Roi jusqu’au salon de la Paix. Toutes les personnes invitées devaient être réunies avant l’arrivée de la famille royale, car alors on fermait les portes et la sortie n’était pas plus permise que l’entrée. On n’admettait pas de distinction de pièces. Cependant les duchesses affectaient de prendre possession de la salle du trône. Les princes faisaient leur tournée, selon leur rang d’étiquette, parlant à tout le monde.

Le Roi se plaçait ensuite au jeu dans le cabinet du conseil où il n’y avait d’autre meuble que la table, son fauteuil et les trois sièges nécessaires aux personnes faisant sa partie. C’était ordinairement une femme titrée, un ambassadeur et un maréchal.

Madame la Dauphine se mettait à une table de jeu dans le salon du trône, madame la duchesse de Berry dans le salon de la Paix, madame la duchesse d’Orléans dans le salon bleu. Ces princesses nommaient pour leurs parties qui n’étaient établies que pour la forme. Chacun suivait leur exemple et s’attablait souvent sans toucher aux cartes.

Le Roi lui-même ne jouait pas sérieusement. Hommes et femmes allaient faire le tour de sa table ; cela s’appelait faire sa cour au Roi. On se plantait vis-à-vis de lui jusqu’à ce qu’il levât les yeux sur vous ; on faisait alors une grande révérence et ordinairement il adressait quelques mots aux postulants. Les très zélés répétaient cette cérémonie à la table de toutes les princesses.

Je ne saurais dire ce que devenait monsieur le Dauphin ; je crois qu’il s’en allait après la première tournée. Au bout d’une heure environ, le Roi donnait le signal ; tout le monde se levait ; il rentrait dans les salons. Les politesses alors étaient moins banales ; elles ne s’adressaient plus qu’aux élus.

C’est dans cette circonstance que j’ai vu Charles X, allant de député en député, les encourager du geste et de la voix pour obtenir leur vote. Il faisait aussi des frais vis-à-vis des pairs, mais on voyait que c’était avec moins d’abandon et de confiance. Monsieur de Villèle lui avait inspiré une sorte de jalousie de la pairie qu’il regardait comme trop indépendante.

À dix heures du soir ces assemblées, qu’on désignait du nom d’appartement et où l’on assistait en costume de Cour, étaient finies.

On portait aussi l’habit de Cour pour les spectacles. Madame la Dauphine aurait voulu faire revivre l’usage de s’inscrire pour y être invité, mais cela ne put s’établir. Les capitaines des gardes envoyaient des billets, en avertissant de les rendre si on ne pouvait en profiter. Du reste, on pouvait leur en demander et même cela était bien vu, d’autant qu’il y avait rarement assez de femmes présentées pour remplir les grandes loges. Elles étaient principalement occupées par les personnes d’une piété assez affichée pour refuser d’aller au spectacle de la ville, quoique ce fussent les mêmes pièces jouées par les mêmes acteurs. Leurs directeurs faisaient exception pour le théâtre des Tuileries et les autorisaient à s’y aller divertir.

Les demoiselles, auxquelles on ne permettait pas Polyeucte au Français, étaient menées, en sûreté de conscience, voir un vaudeville grivois dans les petites loges de la salle royale. Au surplus, le coup d’œil était fort brillant, et la Cour avait grand air dans ces occasions.

On distribuait abondamment des rafraîchissements, très bons, dans des verres de cabaret et des soucoupes de faïence portés sur des plateaux de tôle. Rien de ce qui tenait au matériel n’était soigné chez le Roi. Madame la Dauphine n’avait pas de maison. Chez madame la duchesse de Berry, ces détails étaient bien entendus et fort élégants.

Monsieur de Villèle, poussé jusque dans ses derniers retranchements, ne put résister plus longtemps aux clameurs de son monde qui demandait la loi sur l’indemnité des émigrés. Cette fois, elle fut séparée du projet de réduction sur les rentes. Cependant ce cachet de spoliation lui avait été précédemment imprimé et les intérêts révolutionnaires s’en trouvant lésés eurent bien soin qu’elle ne pût s’en laver.

Il aurait été possible de lui donner un caractère politique et national, mais ce n’était pas l’intention du parti qui la proposait. Il la voulait réactionnaire et privilégiée et repoussait, à grands cris, l’idée d’assimiler les pertes causées par la loi du maximum et par la suppression des dotations militaires de l’Empire à celles subies par les émigrés.

La discussion de cette loi d’indemnité mit le comble au dégoût. Les gazettes de l’opposition donnèrent la liste nominale des émigrés, ou fils d’émigrés, siégeant à la Chambre des députés. Le chiffre se trouva en rapport exact avec celui qui votait d’acclamation tous les articles, ou amendements, portant avantage pour eux.

Chaque séance était employée à soutirer quelques liards de plus, en évitant toutefois de laisser insérer aucune expression qui indiquât un compte final. On voulait, au contraire, laisser la porte ouverte à de nouvelles réclamations. Les acquéreurs de biens nationaux, couverts d’insultes par les orateurs de la majorité, étaient bien et dûment avertis que les émigrés ne se tiendraient pas pour satisfaits et comptaient encore sur de nouvelles chances en leur faveur. De sorte que ce milliard, destiné à combler le gouffre des révolutions, selon l’expression du gouvernement, ne fit que le creuser plus profondément.

Les haines personnelles et de parti s’envenimèrent ; les acquéreurs ne furent point rassurés. Les terres n’en prirent pas une plus grande valeur. Malgré la défense de proclamer leur origine, les ventes ne cessèrent pas d’afficher les biens comme patrimoniaux toutes les fois qu’ils ne venaient pas de confiscations.

La noblesse acheva de se déconsidérer, et, enfin, les émigrés eux-mêmes se plaignirent avec raison, car les plus grosses sommes tombèrent entre les mains de gens que les places et les bienfaits de la Cour avaient déjà amplement dédommagés de pertes toujours présentées avec exagération.

Monsieur de Villèle ne démentit pas, dans cette circonstance, ses habitudes de finesse intrigante. Il fit assigner cent millions à une réserve, qu’il baptisa du nom de fonds commun, destinée à indemniser ceux des émigrés qui, à la fin de la liquidation, se trouveraient trop maltraités dans les catégories ordonnées par la loi. Ce fonds commun, qui devait être distribué à peu près arbitrairement, devint l’étoile polaire de tous les émigrés, de tous les députés, surtout de tous les courtisans, et le leurre par lequel monsieur de Villèle tenait tout ce monde enchaîné à sa fortune.

Dieu seul sait à combien de milliards s’élevèrent les châteaux en Espagne, bâtis sur les espérances de ces cent millions que monsieur de Villèle disait, à d’autres, avoir arraché à la rapacité des prétendants, avec l’intention de les employer à des objets d’utilité générale et spécialement aux routes restées, depuis l’invasion, dans un pitoyable état de dégradation.

La crainte de perdre une partie notable de leur revenu avait engagé presque tous les rentiers à mettre leurs fonds entre les mains de spéculateurs, pendant que le peu de confiance dans la solidité des gouvernements faisait répugner aux entreprises éloignées. Ces deux dispositions, qui se contredisaient entre elles, donnèrent un prix extravagant aux terrains dans Paris. Partout on commença des bâtisses ; la plupart ne purent s’achever. Les acquéreurs se trouvèrent ruinés, et beaucoup de petits rentiers, dans la crainte de perdre un cinquième de leur revenu, virent leurs capitaux s’évanouir en entier.

Il ne manquait pas de gens pour accuser la noblesse et les classes privilégiées d’avoir entraîné ces catastrophes en grevant l’État d’un milliard d’indemnité qu’il avait fallu se procurer par la réduction du revenu des rentiers. Ce n’était pourtant là qu’une thèse déclamatoire, exploitée à profit par les ennemis du gouvernement auxquels les âpretés de la discussion avaient donné beau jeu.

Le fait était que monsieur de Villèle, circonvenu par quelques riches banquiers et tous les agents d’affaires qui comptaient en tirer un immense profit, s’était persuadé que son plan du trois pour cent était la plus belle conception de l’esprit humain et devait le présenter à la postérité comme le plus grand financier du monde civilisé. Une autre considération n’était pas sans poids auprès de lui. L’opération devait durer cinq années à se compléter, pendant lesquelles il se croyait sûr de conserver le ministère et d’asseoir son pouvoir de façon à le rendre inébranlable. La malveillance a ajouté qu’il espérait aussi gagner de l’argent pour son compte. Je le crois assez chaste sous ce rapport et aussi modéré dans la cupidité qu’immodéré dans l’ambition.

Le trois pour cent était devenu son idée fixe, le faire monter à la Bourse sa pensée dominante. Quiconque voulait obtenir sa faveur n’avait qu’à en acheter, et bien des gens ont suivi ce chemin pour arriver à des places qu’ils auraient vainement sollicitées par un autre moyen.

La désastreuse affaire de l’indemnité de Saint-Domingue fut faite uniquement pour procurer quelques jours de hausse au trois pour cent. Malgré tous ces soins, il y eut bientôt une réaction. Les fonds tombèrent, les spéculations de terrains firent banqueroute, et il y eut une espèce de débâcle qui donna de vives inquiétudes.

Pendant ce temps, la Congrégation ne cessait pas de presser monsieur de Villèle d’accomplir ses promesses et le trouvait de plus en plus récalcitrant. La loi sur les communautés de femmes avait passé à grand’peine, dans la Chambre des pairs, et avec un amendement qui proscrivait formellement les communautés d’hommes.

Néanmoins, les maisons de jésuites se formaient partout ; elles voulaient obtenir la garantie d’une loi, au lieu d’une protection de tolérance. L’établissement de Saint-Acheul, près d’Amiens, s’était créé avec une rapidité inouïe, et toutes les personnes qui voulaient se faire bienvenir aux Tuileries confiaient leurs fils aux jésuites de Saint-Acheul et leurs filles aux dames du Sacré-Cœur. Les chefs politiques de la Société de Jésus avaient élu domicile dans leur maison de Montrouge. C’était là que s’ourdissaient les intrigues et où ils étaient en rapport avec leurs affiliés de la Cour et de la ville. J’ai bien des fois rencontré les plus actifs sur la route de Montrouge.

On avait hâté le moment où monsieur le duc de Bordeaux devait passer aux hommes. Cela était d’autant plus remarquable que madame de Gontaut lui donnait la meilleure éducation qu’un enfant put recevoir. Le jeune prince prospérait de toute façon entre ses mains ; mais on voulait le marquis de Rivière établi aux Tuileries et ayant un accès encore plus facile auprès du Roi.

J’ai raconté, fort au long, comment l’un et l’autre s’étaient jetés dans les idées religieuses, dans le même temps et par la même voie, ainsi que l’espèce de sympathie établie entre eux par cette similitude.

Monsieur de Rivière, honnête et loyal mais aussi borné que peu éclairé, était complètement jésuite de robe courte, et obéissait implicitement à ses supérieurs dans l’ordre. Il entraînait le Roi à toutes les mesures les plus déplaisantes au pays, en croyant consciencieusement accomplir un devoir.

L’opinion publique était déjà fort exaspérée lorsque monsieur de Montlosier adressa, à la Chambre des pairs son Mémoire à consulter contre les jésuites. Cet ouvrage eut un succès de vogue, et la voix de ce vieux défenseur du Roi et de la religion, venant dénoncer le parti prêtre, eut un prodigieux retentissement dans le pays. L’expression frappa d’une façon indélébile les intrigants de sacristie. L’appellation de parti prêtre remplaça souvent celle de Congrégation et rendit encore plus impopulaires ceux qui méritaient d’y être rangés.

La Révolution a laissé en France beaucoup de religion, mais peu de bienveillance pour ses ministres ; et, dès qu’un ecclésiastique veut ajouter l’influence politique à l’influence religieuse, il perd toute considération. On ne le tolère qu’à l’église ou au lit du pauvre ; mais, là, on le respecte et le révère. Je ne sais si c’est mieux ou plus mal, mais c’est ainsi que la Révolution nous a faits. Le Roi, le clergé et les émigrés ne voulaient pas plus se l’avouer que les autres faits accomplis en leur absence. Toutefois, le mémoire de monsieur de Montlosier, et l’effet qu’il produisit dans le public, arrêta un moment le vol des prétentions jésuitiques. Monsieur de Villèle, leur aurait volontiers coupé les ailes, s’il avait osé.

Nous eûmes à cette époque une grande joie de famille. La santé de ma belle-sœur, toujours très délicate, avait été encore affaiblie par trois fausses couches successives, et nous désespérions de lui voir des enfants lorsque, le premier janvier 1827, après neuf ans de mariage, elle accoucha d’une fille. Cet événement, si désiré et si longtemps attendu, nous causa une vive satisfaction, et je dois dire que le public sembla y prendre une part fort obligeante. Madame la Dauphine témoigna un très grand intérêt à ma belle-sœur ; elle envoyait d’heure en heure demander de ses nouvelles, et un de ses valets de pied attendait la naissance de l’enfant pour aller la lui dire.

Je me rappelle avoir assisté, le surlendemain, à la grande réception de nouvel an au Palais-Royal et y avoir été assaillie des compliments, en apparence sincères, de tous les gens que je connaissais et même de beaucoup sur les figures desquelles j’avais peine à mettre un nom. Peut-être voulut-on, dans cette occasion, faire compensation à l’explosion de malveillance qui avait éclaté au sujet du mariage de mon frère. Aucun de nous ne pensa à faire reproche à Jeanne d’être une petite fille.

Deux ans et demi après (le 24 juin 1829), nos vœux furent comblés par la naissance de son frère, Rainulphe d’Osmond, à qui ces récits de la vieille tante sont destinés. S’il tient ce qu’il promet à huit ans, il y a espoir qu’il deviendra un homme distingué.