Mémoires de la comtesse de Boigne (1921)/Tome I/III/Chapitre VI

Émile-Paul Frères, Éditeurs (Tome i
Versailles. — L’Émigration. — L’Empire. — La Restauration de 1814.
p. 251-261).


CHAPITRE vi


La duchesse de Courlande. — La comtesse Edmond de Périgord. — Monsieur de Talleyrand. — Le cardinal Consalvi. — Fêtes du mariage de l’Empereur. — Mon oncle, l’évêque de Nancy, nommé archevêque de Florence. — Triste résultat de cette nomination. — Résistance d’Alexis de Noailles. — Brevets de sous-lieutenant. — Madame du Cayla. — Jules de Polignac.

Quoique, pendant les années qui s’étaient écoulées entre ces fêtes dont je viens de parler, les deux sociétés de l’ancien et du nouveau régime fussent habituellement séparées, elles se rencontraient chez les ambassadeurs et chez les étrangers. Je me rappelle avoir vu toute la Cour impériale à un très magnifique bal donné par la duchesse de Courlande. Elle s’était établie à Paris à l’occasion du mariage de sa fille cadette avec le comte Edmond de Périgord. Je ne sais si la passion de la duchesse de Courlande pour le prince de Talleyrand a précédé ou suivi cette union.

Madame Edmond, devenue un personnage presque historique sous le nom de duchesse de Dino, était, à peine au sortir de l’enfance, excessivement jolie, prévenante et gracieuse ; déjà la distinction de son esprit perçait brillamment. Elle possédait tous les agréments, hormis le naturel ; malgré l’absence de ce plus grand des charmes de la jeunesse, elle me plaisait beaucoup. Sa mère, toute occupée de ses propres aventures, avait laissé le soin de son éducation à un vieux professeur jésuite qui en avait fait un écolier très accompli et très instruit.

Le ciel l’avait créée jolie femme et spirituelle, mais la partie morale, l’éducation pratique et d’exemple avaient manqué, ou plutôt ce qu’une intelligence précoce avait pu lui faire apercevoir autour d’elle n’était pas de nature à lui donner des idées bien saines sur les devoirs qu’une femme est appelée à remplir. Peut-être aurait-elle échappé à ces premiers dangers si son mari avait été à la hauteur de sa propre capacité et qu’elle eût pu l’aimer et l’honorer. Cela était impossible ; la distance était trop grande entre eux.

J’insiste sur ces réflexions parce que je suis persuadée que, quelque supériorité qu’on apporte dans le monde, la conduite qu’on y tient est presque toujours le résultat des circonstances environnantes. Telle femme qui a beaucoup fait parler d’elle eût été, autrement placée, chaste épouse et bonne mère de famille. Je crois à l’éducation du manteau de la cheminée. Lorsqu’on a passé son enfance à entendre les principes d’une saine morale, simplement professés, et à les voir sans cesse mettre en pratique, il se forme autour d’une jeune personne un réseau d’adamant dont elle ne sent ni le poids ni la force mais qui devient comme une seconde nature. Il faut un rare degré de perversité pour chercher à en rompre les mailles. Ayons de l’indulgence pour celles qui sont livrées aux séductions du monde sans être pourvues de cette défense.

Je viens de prononcer le nom de monsieur de Talleyrand, mais je ne me hasarderai pas à en parler. Je ne chercherai pas à estomper un caractère qui appartient au burin de l’histoire ; ce sera elle qui pèsera les torts de l’homme privé avec les services de l’homme d’État et fera pencher la balance.

Dans ces barbouillages où je m’amuse à faire repasser devant moi comme des ombres chinoises, sans suite et sans ordre, les différents souvenirs que ma mémoire me retrace, je m’arrête plus volontiers aux petites circonstances qui m’ont paru assez piquantes pour être restées dans ma pensée et ne sont pas assez importantes pour être rappelées ailleurs. Les personnages historiques ne sont dans mon domaine que par leurs rapports personnels avec moi, ou lorsque j’ai recueilli sur eux des détails circonstanciés de la vérité desquels je me tiens assurée. À cette époque, je me trouvais précisément dans la situation du public et du public malveillant, vis-à-vis du prince de Bénévent ; plus tard, j’aurai peut-être occasion de parler du prince de Talleyrand. Nous verrons, si j’arrive à ce temps.

Les cardinaux dispersés dans toute la France eurent la permission ou plutôt l’ordre de se réunir à Paris à l’époque du mariage de l’Empereur avec l’archiduchesse. Consalvi se trouva du nombre ; il vint descendre chez nous et ne nous quitta guère pendant son court séjour. Je fus bien frappée de la lucidité et de la clarté de son esprit en nous expliquant une position que la théologie et la politique rendaient si complexe. Il désirait sincèrement pouvoir, dans l’intérêt de la religion, complaire aux vœux de l’Empereur et pourtant les canons de l’Église s’y opposaient si formellement qu’il n’y pouvait arriver.

Si j’ai bien compris alors, ce n’est pas seulement la forme dans laquelle le mariage de Joséphine était cassé qui faisait les difficultés mais encore la situation personnelle de l’Empereur. Il était excommunié vitando, ce qui n’empêchait pas qu’il pût recevoir les sacrements ni qu’un prêtre pût les lui administrer pour nécessité, seulement les autres ecclésiastiques ne pouvaient y assister. Aussi les cardinaux étaient-ils prêts à siéger au bal ou à telle autre fête, mais le banc réservé pour eux à la cérémonie où on administrait le sacrement du mariage resta vide.

Je crois que, si cela eût dépendu uniquement du cardinal Consalvi, il eût cherché quelque accommodement. Mais plusieurs de ses collègues étaient plus chauds et moins raisonnables que lui ; et la situation de tout détenteur du patrimoine de Saint-Pierre est si positivement spécifiée comme excommunié vitando par les lois de l’Église qu’il n’y avait pas moyen de les éluder dès qu’elles étaient invoquées.

De son côté, l’Empereur voulait l’emporter de haute lutte ; sa fureur en voyant inoccupé le banc des cardinaux fut excessive. Quelques-uns furent envoyés dans des forteresses, d’autres, et Consalvi fut du nombre, obligés de retourner dans les villes fixées pour leur exil. Je ne me rappelle plus si c’est à ce moment ou avant qu’ils eurent la défense de porter les bas et la calotte rouge, d’où leur est venue l’appellation de cardinaux noirs qui les a distingués pendant tout le cours de ces querelles dogmatico-politiques.

Le court séjour que le cardinal Consalvi fit à Paris renoua fortement les liens d’amitié qui existaient entre nous et, si mes souvenirs d’enfance avaient été froissés en retrouvant le cardinal Maury, je fus en revanche enchantée de son collègue. Mon opposition au régime impérial était certainement fort entachée d’esprit de parti, cependant j’ai toujours été accessible aux raisonnements qui portaient un caractère d’impartialité. Et j’étais touchée et édifiée de voir le cardinal Consalvi, dans sa position d’homme persécuté, parler avec tant de douceur, se lamenter des violences où il se trouvait entraîné et chercher de si bonne foi les moyens de les éviter.

Il eut plusieurs conférences avec le ministre des cultes ; il offrait des tempéraments dont j’ai oublié les détails et qu’il nous racontait heure par heure, mais l’Empereur ne voulait entendre à aucun. Le public resta persuadé que l’absence des cardinaux tenait uniquement à ce qu’ils n’admettaient pas le divorce ; je crois que c’est une erreur.

Je n’assistai pas plus aux fêtes du mariage que je n’avais fait à celles du couronnement. Je faisais honneur à mes répugnances politiques de ce peu de curiosité, mais j’ai découvert depuis que ma paresse y avait la plus grande part. Je trouve que la peine qu’il faut se donner surpasse de beaucoup le plaisir qu’on aurait, et le récit des fêtes suffit complètement à ma satisfaction ; je le lis le lendemain dans mon fauteuil en me réjouissant d’avoir échappé à la fatigue.

Je ne vis que les illuminations ; ce sont sans comparaison les plus belles que je me rappelle. L’Empereur, auquel les grandes idées ne manquaient guère, eut celle de faire construire en toile le grand arc de l’Étoile tel qu’il existe aujourd’hui, et ce monument improvisé fit un effet surprenant. Je crois que c’est le premier exemple de cette sage pensée, adoptée maintenant, d’essayer l’effet des constructions avant de les établir définitivement. L’arc de l’Étoile obtint les suffrages qu’il méritait.

Mon oncle, l’évêque de Nancy, assista au Concile des évêques de France réunis à Paris, à l’effet de statuer sur les différends existants avec le Pape, et qui n’eut aucun résultat. Mon oncle y tint une conduite fort épiscopale mais pourtant assez gouvernementale pour que l’Empereur en fût très content. Il lui donna une triste marque de sa satisfaction, quelque temps après, en le nommant archevêque de Florence.

Il avait fait beaucoup de bien à Nancy ; il y jouissait de la plus haute considération et il s’y plaisait extrêmement. Abandonner une telle résidence, où il était établi régulièrement et canoniquement, pour aller prendre violente possession, malgré le clergé et le Pape, d’un diocèse italien était une lourde calamité et attirait sur sa tête ces haines cléricales qui ne pardonnent jamais.

Il arriva à Paris désespéré ; mon père, qui l’aimait tendrement, entra complètement dans sa situation. Ils en causèrent longuement et, après avoir pesé les inconvénients entre déplaire à l’Empereur et rompre avec les gens de sa robe, ils conclurent qu’il ne fallait pas assumer seul cette responsabilité. L’évêque de Nantes, du Voisin, et l’archevêque de Tours, Barral, avaient été promus à des sièges importants en Italie qui se trouvaient dans le même prédicament que celui de Florence. Mon oncle décida que l’acceptation de l’archevêque de Tours ne suffisait pas, mais que celle de l’évêque de Nantes entraînerait la sienne.

Monsieur du Voisin passait pour habile théologien, et il était le prélat le plus considéré de toute l’Église gallicane. Mon père approuva ce parti ; mon oncle, après l’avoir annoncé au ministre des cultes, alla faire sa cour à l’Empereur qui le reçut très bien. Les trois prélats désignés se réunirent plusieurs fois. Mon oncle logeait avec nous. Il nous raconta un matin que l’évêque de Nantes venait de partir pour Nantes, après un refus formel ; qu’en conséquence, il allait se rendre à Saint-Cloud avec le ministre des cultes pour y porter son propre refus. Monsieur de Barral n’avait encore aucune décision arrêtée.

L’évêque donna l’ordre de charger sa voiture de voyage pour retourner le lendemain à Nancy. Il resta longtemps à causer avec mon père et moi, récapitulant toutes les excellentes raisons qui rendaient le parti qu’il avait pris irrévocable. Il revint tard ; à dîner, on parla de chapeaux de paille, l’évêque me dit avec un sourire forcé :

« Ma petite, j’espère que vous me chargerez de vos commissions, je crois que c’est en Toscane qu’on fait les plus beaux. »

Mon père et moi échangeâmes un regard de surprise. L’évêque prit, en effet, le lendemain de grand matin la route de Nancy, mais c’était pour y faire ses paquets et se rendre à Florence. Nous évitâmes de concert toute explication. Quand un homme de talent et de conscience agit ainsi contre son propre jugement et que le parti est pris, il n’y a rien à dire. Je n’en ai jamais su davantage. L’Empereur l’avait-il intimidé ou séduit ? Je l’ignore, ni l’un ni l’autre n’étaient faciles avec un homme dont l’esprit était aussi distingué que la haute raison. Le fait s’est passé précisément comme je le raconte.

Au retour de Florence, en 1814, la décision prise avait trop mal réussi pour qu’il fût opportun de revenir sur le passé. Elle a éventuellement causé la mort de mon oncle, car les haines du parti émigré et de l’esprit prêtre se sont réunies dans toute leur âcreté pour semer d’amertume le reste de sa vie. Et, malgré la haute considération dont il jouissait à Nancy où il retourna, elles ont tiré assez de fiel de ce malheureux séjour à Florence pour le tourmenter à un tel point que sa santé y a succombé. S’il était resté à Nancy, aucune des tribulations qu’on lui a suscitées n’aurait pu avoir lieu, et il aurait trouvé dans les papes des protecteurs au lieu d’antagonistes offensés et voulant se venger. Mais résister à la volonté de l’Empereur, quelque bon motif qu’on eût, semblait dans ce temps une espèce de démence ; lui-même cherchait à établir cette pensée.

Alexis de Noailles reçut un brevet de sous-lieutenant pour se rendre à l’armée ; il déclara que sa volonté était de ne point servir ; on insista, il résista. On l’arrêta, on le traîna en prison, il résista encore. L’Empereur avait bonne envie de l’envoyer à Charenton. On obtint à grand’peine qu’il restât à Vincennes. Enfin, ne pouvant vaincre son opposition et craignant peut-être que cette folie ne devînt contagieuse, l’Empereur le fit relâcher en lui ordonnant de quitter l’empire où il ne voulait pas de ce conspirateur de sacristie. Et, content de l’affubler de ce sobriquet ironique, il lui ouvrit les portes de la prison en lui fermant celles de la patrie. C’est la seule personne qui, à ma connaissance, ait résisté à l’Empereur, comme madame de Chevreuse est la seule qui ait été forcée de prendre une place à la Cour impériale.

Alexis de Noailles n’avait pas été le seul à recevoir un brevet de sous-lieutenant ; il y en avait eu une douzaine d’envoyés, en même temps, aux jeunes gens dont les familles faisaient le plus de tapage de leur opposition. Ils avaient été expédiés à la suite d’un bal costumé donné par madame du Cayla, où l’on déploya assez de magnificence pour que le bruit en parvînt aux oreilles de l’Empereur. Il voulait bien que les personnes en dehors de son gouvernement végétassent en paix et en tranquillité, mais, dès qu’on cherchait à se faire remarquer en quelque genre que ce fût, il fallait qu’on se rattachât à son gouvernement ; il n’admettait aucune distinction qui n’émanât de lui.

Au reste, il jugea bien en cette circonstance car, à l’exception d’Alexis, tous ces sous-lieutenants, violemment improvisés, devinrent de fort zélés soutiens de la couronne impériale. Je ne sais si déjà, à cette époque, madame du Cayla était avec le duc de Rovigo dans les liaisons intimes que la prodigieuse ressemblance de son fils a constatées.

Depuis qu’elle s’est donnée en spectacle au public par ses relations avec Louis XVIII, mille histoires scandaleuses ont surgi sur son compte. Je n’en avais jamais entendu parler ; elle était aussi agréable qu’on le peut être avec un teint horriblement gâté, assez spirituelle, fort désireuse de plaire. Elle vivait mal avec un mari plus que bizarre, mais était pleine de tendresse et de soins pour sa belle-mère dont elle était adorée.

Si j’avais été interrogée sur son compte à cette époque, je l’aurais représentée comme une jeune femme d’une très bonne conduite, même un peu prude et affichant une grande piété. Je me souviens qu’une fois où elle avait dansé dans un quadrille le mardi gras, elle se fit remplacer pour le répéter le samedi suivant quoique les sept autres femmes ne fissent aucune difficulté d’y reparaître.

Madame du Cayla soignait extrêmement les vieilles dames de la société de sa belle-mère et les évêques ou gens de la petite Église. Nous croyions qu’elle suivait son goût ; elle a prouvé depuis que l’esprit d’intrigue et le besoin de se faire prôner l’inspiraient. Elle ne manquait jamais de faire maigre et de jeûner avec ostentation, ce qui était beaucoup plus remarquable sous l’Empire que sous la Restauration. Peu de gens alors affichaient des pratiques extérieures, et on continuait les bals sans scrupule pendant les deux premières semaines du carême, mais on n’aurait pas passé la mi-carême.

Je me souviens que le comte de Palfy ayant eu la mauvaise pensée de donner un bal le vendredi saint, deux femmes seulement, même de la Cour impériale, s’y rendirent.

Ceci ramène ma pensée à la conversion de Jules de Polignac. Je n’ai jamais pu croire à la sincérité de sa dévotion et voici sur quoi se fonde mon incrédulité.

Il y avait à Lyon une riche héritière dont la mère était sous l’influence des prêtres de la petite Église : on appelait ainsi les opposants au Concordat. Le mariage de cette jeune fille fut arrangé par eux avec Alexis de Noailles, alors le coryphée de cette secte. Il se rendit à Lyon pour le conclure et, en une semaine, réussit à déplaire si complètement à la fille et à la mère que le mariage fut rompu.

Jules de Polignac, retenu à Vincennes par la grâce spéciale de l’Empereur, car il n’avait été condamné qu’à trois années de prison expirées depuis longtemps, se flattait que la clémence impériale se lasserait de cette arbitraire aggravation de peine, et il avait l’espoir de sortir de prison. Adrien de Montmorency soignait fort amicalement les prisonniers de Vincennes.

On parlait un soir chez moi de la rupture du mariage d’Alexis de Noailles :

« Pardi, dit Adrien, je viens de le raconter à Jules. Je lui ai dit que, s’il était aussi bon catholique que royaliste, il serait bien aisé d’arranger ce mariage pour lui. L’auréole de Vincennes déciderait tout de suite en sa faveur. »

Huit jours ne s’étaient pas écoulés que nous apprîmes que Jules tournait à la dévotion de la manière la plus édifiante. Les distractions très peu orthodoxes qu’il avait recherchées jusque-là furent repoussées, ses intimités changées. Enfin il s’établit une révolution si complète dans ses sentiments et dans ses habitudes que le directeur, qu’il avait choisi parmi les prêtres les plus en évidence de la petite Église, put mander à ses coreligionnaires de Lyon que monsieur Jules de Polignac était l’homme suivant leur cœur. Les négociations pour le mariage furent entamées et assez avancées pour faire croire à leur succès dès qu’il sortirait de Vincennes ; mais l’Empereur arriva à la traverse et par autorité fit épouser la riche héritière à monsieur de Marbeuf.

Ce fut dans ce temps qu’il lui prit la fantaisie de marier à son choix toutes les filles qui avaient au-dessus de cinquante mille francs de rente. Cette inquisition de famille n’a pas peu contribué à l’impopularité où il a fini par atteindre. Il admettait cependant la résistance. Les d’Aligre en sont un exemple. Monsieur d’Aligre était chambellan ; l’Empereur lui fit demander sa fille pour monsieur de Caulaincourt ; il feignit d’accepter avec joie. Mais, peu de jours après, il vint dire, avec l’air de l’affliction, que mademoiselle d’Aligre avait une répugnance invincible à la personne du duc de Vicence.

L’Empereur n’insista pas. Monsieur d’Aligre se crut sauvé, mais, apprenant peu de temps après que monsieur de Faudoas, le frère de la duchesse de Rovigo, allait lui être proposé pour gendre, il bâcla en huit jours de temps le mariage de sa fille avec monsieur de Pomereu, sous prétexte qu’elle lui donnait la préférence sur tous les prétendants. L’Empereur bouda un peu monsieur d’Aligre, mais celui-ci, n’ayant rien à en attendre, se sentait plus indépendant que beaucoup d’autres.

Quant à Jules, il conserva son odeur de sainteté qu’il ne put exploiter qu’à la Restauration. Il est resté prisonnier jusqu’en 1814.