Mémoires d’un Touriste (édition Lévy, 1854)/52

Michel Lévy frères (volume IIp. 224-233).


— Lac de Genève, le dimanche… 1837.

J’ai profité ce matin du magnifique bateau à vapeur l’Aigle, qui fait le tour du lac en neuf heures. Nous nous sommes arrêtés deux heures à Vevey. J’ai vu un lit brodé (à peu près comme celui de Louis XIV, je ne parle pas des dorures) ayant appartenu à une femme aimable, qui est en exécration à Genève. Nous avons passé devant Ouchy, le port de Lausanne, Villeneuve, Saint-Gingolph et Thonon. À la hauteur de Vevey, les hautes montagnes, chargées de bois noir, se précipitent vers le lac par des pentes de soixante degrés, qui donnent sur-le-champ au paysage un caractère tragique. Je n’ai point fait d’aimable rencontre aujourd’hui ; les madame K… sont rares, et comme il faut varier sa vie quand on est en mer, je prends le parti d’écrire.

Les villes de province haïssent Paris et l’imitent ; il est plaisant de voir ces deux dispositions se succéder tous les quarts d’heure dans l’âme d’un provincial. À Genève on hait Paris, et heureusement on ne l’imite pas, mais on en parle sans cesse : un savant génevois s’estime parce qu’il a dîné chez madame de Rumfort, et parle trop souvent des petites circonstances de ces dîners honorables pour lui. Mais, tout en se targuant des marques de considération reçues dans cette moderne Babylone, sa moralité cherche toujours à rabaisser cette ville de l’ironie, et dénonce sourdement les petits péchés de Paris. Ces savants ne voient pas le triomphe que je veux leur annoncer : dans quinze ans, si Henri V et les bons jésuites ne reviennent pas nous égayer, Paris sera aussi triste que Genève l’est aujourd’hui ; mais alors que sera Genève ? Peut-être la morale aura mis tout le monde en fuite, et Genève ne sera plus qu’un village, où tout le monde sera habillé de noir. En France, nous nous anglisons, et nos fils s’ennuieront encore plus que nous.

Un de ces pédants me parlait de M. le duc de Laval, ambassadeur à Rome en 1824, et qui osait engager à dîner les libéraux ; mais ce n’était rien de louer cet homme aimable ; il voulait prendre son ton léger et imiter ses mots si gais ; que n’ai-je le talent de Collé ! Figurez-vous quelque chose comme un heiduque qui a emprunté les habits de son maître, et qui veut singer les manières d’un grand seigneur au balcon des Bouffes.

Si ces savants voulaient bien ne jouer aucun rôle et être tout simplement eux-mêmes, ils seraient peut-être des hommes du premier ordre. Mais du jour où les provinciaux oseront être eux-mêmes, il n’y aura plus de provinciaux.

Je prends ce respect pour la science des savants génevois dans l’exemple de leur soirée : on m’assure qu’ils la passent à travailler ; ils donnent tout au plus une heure au monde et reviennent à leurs livres. Le savant français, même quand il est dans son cabinet, est tourmenté par l’idée que la veille au soir il a manqué un récit qu’il a voulu faire chez madame de…, ou bien il a été gauche dans une discussion qu’il a osé soutenir contre un véritable savant, M. Arago ou M. Letronne.

Une dissertation qui fait époque dans la science, ou un beau poème, doivent conduire leur auteur parisien à la chambre des députés, ou, s’il ne peut être élu, du moins à la chambre des pairs ; on ne trouve plus de gens qui aiment aveuglément le genre dans lequel ils s’escriment. (Je soupçonnerais, au contraire, qu’il est possible qu’un savant genevois ne songe qu’à conquérir l’estime d’un autre savant qui habite Upsal ou Édimbourg, et qui est juge compétent.) Ainsi, le ridicule génevois consiste en ceci : se moquer, se scandaliser de la ville immorale, et pourtant en parler sans cesse et essayer d’en prendre les grâces. Eh ! messieurs, oubliez Paris et ne dites plus d’injures à George Sand ; surtout, ne jugez pas son talent, contentez-vous de le haïr ; car il a peut-être d’autres opinions que vous, touchant certains problèmes sur lesquels la vérité ne sera jamais démontrée.

J’ai retrouvé mon réfugié italien dans un joli jardin attenant à Vevey ; nous dînons ensemble, et fort bien, aux Trois-Couronnes. Je lui raconte mes remarques.

— Est-ce que je n’exagère point en noir ? lui dis-je.

— Non, répond-il, vingt voyageurs m’ont dit les mêmes choses, avec plus ou moins d’accent, suivant qu’ils sont plus ou moins frappés des détails de physionomie. Au reste, tenez-vous aux faits que voici :

Les gens du haut ont la maladie de la haine, comme chez vous. Ils exècrent deux choses : la liberté de la presse et J.-J. Rousseau ; ils ont été outrés de la belle statue de Pradier, et cependant sans Rousseau Genève ne serait pas plus célèbre que Hambourg ou Amsterdam ; ce serait une ville à argent, et voilà tout. Si demain l’on déclarait, ajouta le réfugié, que, moyennant une souscription de quatre cent mille francs, la statue de Rousseau sera jetée dans le lac, la somme serait souscrite en une heure, le temps matériel d’aller d’une maison à l’autre.

Un homme d’un cœur ferme a établi un journal libéral, que les gens du haut essayent d’étouffer par leurs mépris ; la passion les aveugle ; ils ne voient pas que c’est à leurs mépris prétendus que ce journal doit la vogue. Il est, d’ailleurs, assez bien fait, et tout ce qui n’habite pas encore les rues du haut le lit avec empressement. Au moment où il paraît, il interrompt les affaires.

Ainsi, me disais-je, en voguant sur le lac, les gens riches de Genève tombent dans la même duperie que les nôtres ; ils se donnent le malheur de haïr et d’avoir peur ; ils se soumettent à un supplice effroyable, et qui surpasse de bien loin tous les maux que les jacobins vainqueurs pourraient leur infliger. Il y a plus, leur haine trop visible excite leurs ennemis à ne pas faire de fautes de logique, et augmente leurs périls.

Pour tout ce qui est très-noble et très-riche, le lendemain est toujours pire que la veille, et Henri V serait à Paris, entouré de cours prévôtales, agissant comme à Grenoble en 1816, que la haine et la peur ne seraient pas moindres. Des gens tellement faits pour être aimables, que, malgré leur tristesse, ils le sont encore cent fois plus que leurs rivaux, salissent leur grâce par de l’hypocrisie.

On parlait hier soir chez madame N… des environs de Damas et de la fameuse tourte à la crème et au poivre qui, dans les Mille et une Nuits, amène la reconnaissance d’une mère avec son fils. Tout à coup, le voyageur, qui contait à ravir, se souvient qu’il a passé dans le lieu où saint Paul fut ébloui, et voilà une tartine religieuse, passez-moi ce mauvais mot. Elle dure cinq minutes ; j’ai envie d’y répondre, car, enfin, je passe pour libéral, et cela a l’air d’une pierre jetée dans mon jardin. Je prends sur moi de garder le silence ; je me dis que l’aimable voyageur pense sur saint Paul comme moi.

Mais quand je faisais ce raisonnement in petto, tout le monde a pensé aux mêmes choses, et la gaieté est à cent lieues.

J’estime beaucoup la prudence, la logique, la science des Génevois ; et, quoique je leur dise des injures, je vais leur demander un service. Genève peut arrêter la décadence de la littérature française : nous en sommes à Tacite ; elle peut nous empêcher de tomber jusqu’à Claudien, et ensuite à Ausonne.

Tôt ou tard les provinciaux et les étrangers s’apercevront que tous les articles des journaux français sont dictés par la camaraderie ; on ne lira plus les jugements littéraires des journaux de Paris, on ne leur demandera que ce qu’ils peuvent seuls fournir au monde, de l’esprit actuel et qu’il est impossible de révoquer en doute : par exemple, l’article du Charivari, que je viens de lire ce matin (24 juin 1837), sur les poëtes versifiant pour la cour.

En ce genre personne, de longtemps, ne pourra lutter avec les écrivains français.

Mais rendre compte d’une relation de voyage ou d’un bon livre d’histoire, qui vient de paraître à Paris ou à Londres, c’est ce qui leur est absolument impossible par la grande raison qu’avant tout il faudrait le lire, et ensuite se donner le temps de le comprendre. Par exemple, aucun d’eux, l’an passé, n’a parlé d’une façon raisonnable de l’Histoire de Naples, par le général Coletta, qui n’a d’autre défaut que d’être écrite en florentin.

Si un général, conseiller d’État, comme l’était M. Coletta avant son exil à Florence, publiait un livre à Paris, les gens qui s’aviseraient de le critiquer y gagneraient le nom d’écrivains cyniques, comme M. de Broë disait à Courier, et le général aurait, par ses amis, comme chose de convenance, un article louangeur dans chaque journal.

Mais, grand Dieu ! combien je me suis écarté de mon idée ! Je voulais dire que le journal littéraire, indiquant les livres qu’il faut acheter et donnant une idée des autres, ne peut être fait qu’à Genève.

Le rédacteur en chef, en sa qualité de Génevois, sera :

1° Inexorable ; 2° attentif à gagner de l’argent ; et 3° savant.

Il payera fort cher les articles qu’il fera venir de Paris, il les jugera et n’admettra que ceux qui ne mentent pas et ne font pas bâiller le lecteur outrageusement.

Comme l’ancien Edimburgh Review de M. Jeffrey, le journal génevois ne nommera point les auteurs des articles ; jamais le rédacteur en chef n’écrira d’articles.

Si le journal littéraire a le courage de dire la vérité sur tout, excepté, bien entendu, sur les gouvernements de la France et de Genève, en trois ans il aura une réputation européenne ; c’est-à-dire, pour parler génevois, qu’il gagnera beaucoup d’argent. Le seul inconvénient pour le rédacteur, c’est qu’il ne pourrait pas voir la société du haut ; jamais les dames momières ne lui pardonneraient de rendre compte avec louange (comme il le devrait) de Lélia ou du Lys dans la vallée. Or qu’est-ce que la littérature française pour la généralité des hommes qui lisent en Europe, sans George Sand ou M. de Balzac ?

Voici les obstacles à ce beau projet : je crains qu’il n’y ait pas dix personnes à Genève qui comprennent les Lettres persanes, et cependant il y a cent ans que cet esprit-là perd son imprévu.

On comprend bien plus facilement en ce beau pays les vérités qui tiennent à l’économie politique que celles qui touchent à l’analyse fine du cœur humain et à la littérature. Cette analyse, toujours raisonnable, tombe infailliblement dans la lourdeur. Ne serait-ce point qu’on veut, avant tout, être religieux et moral ? Or le rédacteur en chef du journal littéraire devrait avoir assez de bon sens pour sentir que dès que la littérature se propose une fin morale, elle devient à la fois bien respectable et un peu ennuyeuse.

Si je me souvenais encore des injures adressées à George Sand, je dirais que cette inaptitude complète à l’analyse fine du cœur humain pourrait peut-être se guérir en prenant une tasse d’excellent café, le matin, quand le temps est beau, et essayant ensuite de lire dix pages du Paysan parvenu, de Marivaux.

Supposons que ce régime ou tout autre produisît une guérison complète dont les symptômes seraient :

1° Ne jamais dire d’injures, car il est plus facile de trouver des moines que des raisons, dit Pascal ;

2° Pouvoir écrire dix pages de suite sans faire intervenir Bossuet et le gros canon de la morale.

Je crois que le bon sens génevois, dégagé des nuages du momiérisme, verrait bientôt que toute la question littéraire de notre époque est dominée par deux faits :

1° Un quart des appartements occupés jadis à Paris par la bonne compagnie ont été envahis par des paysans enrichis (comme à Rome, sous Genséric, en 570) ;

2° La bonne compagnie, dont l’office, il y a cent ans, était d’être juge suprême de l’excellence littéraire, est devenue juge et partie, et applaudit à un sot livre, uniquement parce qu’elle diminue la peur qu’elle se fait, mal à propos, du retour de 93.

Nous marchons vers un régime tel, que le roi qui régnera en 1880 aura exactement la dose de pouvoir dont jouissait ce roi Guillaume d’Angleterre, qui vient de céder la couronne à une jeune fille[1].

Il n’y aura plus de cruautés, parce qu’il n’y a plus d’abus atroces à réformer. Où sont les abus atroces ?

PARIS S’ENLAIDIT.

Un Anglais de mes amis me disait hier : Voire Paris s’enlaidit tous les jours sans que MM. les échevins de la ville daignent s’en apercevoir. Vous savez que j’ai pris plaisir à arranger un joli appartement, rue des Petits-Augustins, près la rue Jacob ; eh bien ! je viens de donner congé. Cet appartement est rendu inhabitable par la machine à vapeur d’un imprimeur voisin. Si j’ouvre ma fenêtre le matin, pour prendre l’air, je trouve une odeur abominable et mon linge est couvert de petites paillettes noires, qui deviennent des taches affreuses pour peu qu’on y touche. Je me suis plaint ; on m’a répondu qu’il y a toujours une enquête de commodo et incommodo avant l’établissement de la cheminée d’une machine à vapeur. Quelques épiciers et cordonniers du voisinage sont appelés, et l’on donne cent vingt francs au plus récalcitrant. Quant aux propriétaires voisins, ils ne veulent pas contrarier le triche manufacturier qui dispose de plusieurs voix. L’affaire dépend aussi de certains chefs de division ; mais ils demandent deux cents francs par an, tant que la machine existera, et l’on se hâte d’accéder à cette exigence.

Mon Anglais continua : Il faut abandonner, dit-il, le Paris actuel ; il y a là, comme vous dites en France, trop de droits acquis, et acquis est bien le mot. Je voudrais une loi portant qu’il faudra obtenir l’autorisation par une loi pour établir des machines à vapeur au nord du boulevard et au couchant de la rue du faubourg Montmartre. Le Paris de 1900 sera probablement vers Mousseaux, et que d’injures les journaux de ce temps-là n’adresseront-ils pas à l’imbécillité des administrateurs de 1837, qui n’eurent pas l’esprit d’acheter d’avance quelque terrain vers Mousseaux ou Tivoli, pour servir de places et de jardins publics au nouveau Paris !

Vous savez que fort souvent, à Londres, nous avons un brouillard épais et fétide, tandis qu’à deux lieues de la ville on jouit d’un soleil passable ; voilà le sort qui attend votre joli Paris, si vous ne modifiez au plus tôt la loi qui permet d’empuantir le boulevard par une machine à vapeur, en graissant la patte à qui de droit. Vous me direz que j’ai trop mauvaise opinion des chefs de bureaux ; voyez la largeur donnée à la rue Godot-de-Mauroy, et là il n’y avait pas de prétexte, on taillait en plein drap. Faites-donc une loi d’après laquelle on ne pourra établir aucune rue de moins de trente-six pieds de large au nord du boulevard et de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, et à l’ouest de la rue qui va à la barrière Blanche. Exhortez les vénérables têtes à perruque qui dépensent le budget de Paris à acheter le jardin de madame la comtesse de Rumfort et quelques autres, et déclarez qu’il faudra une loi pour bâtir sur ces terrains achetés.


— Genève, le… 1837

J’ai fait mes adieux à Genève. Combien j’aimerais à passer huit jours à Vevey ! Je louerais une chambre sur la montagne, à une grande lieue de la ville. Je suis touché, à ce voyage-ci, de ce point admirable, où les montagnes sévères et couvertes de sapins se rapprochent du lac, remplacent l’ignoble champ cultivé et donnent au paysage un si grand caractère.

Les industriels me le pardonneront-ils ? Pour les gens un peu au-dessus du vulgaire, la perspective du gain annuel qui récompense les travaux du gentilhomme campagnard s’oppose net aux sensations sublimes que les sonnets de Pétrarque ou la musique de Mozart donnent à certaines âmes ; à la vérité, ces âmes-là ne sont pas destinées à avoir dans le monde un avancement rapide et déplaisent souverainement aux députés épais ou aux commis avides qui disposent de ce même avancement.

Quoi qu’en disent les gens du haut à Genève, et quoique certainement Rousseau tombe souvent dans l’emphase, cent fois moins cependant que M. de Chateaubriand ou M. de Marchangy, c’est à lui uniquement que le lac de Genève est redevable de cette disposition à l’aimer, qui se trouve dans tous les cœurs et qui rend impossible toute plaisanterie contre ce beau lac. Que serait-ce, si Genève, au lieu d’être barême et momière, avait les mœurs douces de Milan !

Vous voyez un Génevois se jeter par la fenêtre, disait M. le duc de Choiseul, jetez-vous après sans balancer : il y a dix pour cent à gagner.

J’ai fait une dernière promenade sur la route de Thonon ; j’ai trouvé l’inscription suivante sur la porte d’un petit cimetière gothique, dont les murs tombent de toutes parts sous la main du temps :

La mémoire des morts demeure
Dans les monuments ruinés ;
Là, douce et clémente à toute heure.
Elle parle aux fronts inclinés.

Comme je descendais de la tour de Saint-Pierre, songeant déjà au brouhaha de la vie de Paris, mon correspondant me remet une lettre qui change tous mes projets. À Paris, on n’est pas toujours heureux, tant s’en faut ; mais on a toutes sortes de facilités pour satisfaire les penchants de l’âme que Paris vous a laissés. Enfin, quand on l’a bien connu, on ne peut guère être heureux ailleurs que pendant des instants, et comme par contraste.

Les affaires qui me rappelaient à Paris ont pris une tournure avantageuse sans doute, mais précipitée. Ces affaires sont actuellement à Port-Vendres ; il faudra de Paris écrire dix lettres, en attendre les réponses avec impatience, et peut-être finir par courir à Port-Vendres. Toutes réflexions faites, j’aime mieux y aller d’ici. Ce qui me séduit, je l’avoue, ce sont les soixante lieues de Lyon à Avignon, que je ferai en neuf heures ; au lieu d’une fatigue, c’est un plaisir.

Je viens de dire ma résolution à un capitaliste genevois qui justement, lui aussi, a une petite affaire à Alger ; je m’en charge. J’aurai, à mon choix, une commission de tant pour cent, ou part au bénéfice.


— Genève, le… 1837.

Une maison du haut a fait venir précieusement d’Angleterre une cuisinière sérieuse. Ne croyez pas qu’il s’agisse d’une cuisinière qui ne fait pas la cuisine à la légère : qu’importent les sensations gastronomiques à une famille qui entreprend de restaurer en Europe les grands intérêts monarchiques et religieux ? Il s’agit d’une cuisinière qui ne rit jamais. Croirez-vous ce fait, ô lecteur bénévole !



  1. Victoria Ire, née le 24 mai 1819, reine le 20 juin 1837, à la mort de Guillaume IV.