Mémoires d’un Touriste (édition Lévy, 1854)/36

Michel Lévy frères (volume IIp. 89-90).


— Paris, le 18 juillet 1857.

Ce que j’aime du voyage, c’est l’étonnement du retour. Je parcours avec admiration et le cœur épanoui de joie la rue de la Paix et le boulevard, qui, le jour de mon départ, ne me semblaient que commodes.

Je paye maintenant les journées d’entraînement que j’ai passées à Auray à observer les mœurs bretonnes, et à Saint-Malo à battre la mer dans une barque, comme dans les beaux jours désœuvrés de ma jeunesse. À Paris, je ne dors pas deux heures par nuit.

Je croyais terminer mon voyage à ma rentrée dans cette ville, le hasard en décide autrement. L’excellent et habile jeune homme qui devait aller tenir pour nous la foire de Beaucaire est souffrant, et je repars ce soir pour les rives du Rhône que je compte revoir dans cinquante heures.