Lettres de ma chaumière/Paysages d’automne

A. Laurent (p. 411-432).

PAYSAGES D’AUTOMNE

À M. Edmond de Goncourt

Les chaumes s’attristent, les labours sont tout roses, sous le soleil. De place en place, s’étendent les regains des luzernes au vert dur, et les carrés de betteraves, dont les fanes ont pris des tons bleus plus sombres. Sous les pommiers, des femmes courbées ramassent les pommes et en remplissent les paniers d’osier et les sacs de toile bise. Deux chevaux blancs, énormes dans l’air, traînent lentement la charrue dont le soc chante comme les perdrix dispersées qui s’appellent, et, là-bas, un chasseur s’éloigne, grise silhouette. Dans les brumes délicates, les horizons ont des fuites plus douces, plus lointaines ; et du ciel, au-dessus, qui se colore comme les joues d’un fiévreux, tombent on ne sait quelle mélancolie magnifique, quel austère enivrement. Un épervier y plane, immobile, et des vols de corbeaux s’y succèdent, se hâtant vers les grands bois rouges.

Les haies s’éclaircissent et sont redevenues muettes ; le jour troue de mille mailles leur épais manteau de feuillage roussi. Des bandes de passes et de verdiers, abattus sur les fruits de l’épine et de l’églantier, s’envolent silencieux, au moindre bruit, pareils dans l’espace, à des poignées de graines lancées par la main d’un invisible semeur… Les merles se taisent, morne est la fauvette ; seul le rouge-gorge maudit, à petits cris, le froid qui commence.



Dans un chemin.

LE PASSANT. — Pourquoi es-tu affaissé dans la boue, et pourquoi pleures-tu ?

L’OUVRIER. — Hélas, voilà trois jours que je marche, et je n’ai rien mangé. Je suis brisé.

LE PASSANT. — Où donc vas-tu ?

L’OUVRIER. — Devant moi, toujours devant moi. Pendant la moisson, j’ai travaillé et j’ai chanté… Il était si bon, le bon pain bis ! Maintenant, les gerbes sont rentrées, les labours sont finis, les grandes machines battent le blé, vannent l’orge, dans les granges qui ne veulent plus du travail de l’homme, et mon maître m’a dit : « Va-t-en ! » Alors, je suis parti… J’ai frappé à toutes les portes, aucune ne s’est ouverte… Il n’y avait pas d’ouvrage pour moi… Hélas ! tu le vois, la terre est vide… Bientôt, les dernières feuilles vont être emportées, la neige blanchira le sol, la neige belle et cruelle comme la femme, la neige qui tue les oiseaux et les vagabonds… Et je n’ai pas un manteau pour me couvrir, pas un foyer où me réchauffer, pas un morceau de pain dur pour apaiser mon ventre… Que veux-tu que je devienne ? Il faut donc que je meure ?… Tiens, ce matin, j’ai fait route avec un jeune seigneur… Il portait sur son dos un gros sac, et ce sac était plein d’or. Trouvant son fardeau trop lourd, il m’a dit : « Tu as les reins solides et ton épaule est habituée à ployer sous les faix écrasants, porte cet or. » Je butais contre les pierres ; trois fois, je suis tombé… Et le jeune seigneur me donnait des coups : « Marche donc, imbécile ! » Il s’arrêta au bord de la rivière, à cet endroit où l’eau est noire et sans fond : « Il faut que je m’amuse, fit-il. Regarde, je vais jeter cet or dans la rivière. » — « Hélas, lui dis-je, puisque vous voulez jeter cet or dans la rivière, vous m’en donnerez un peu. Oh ! bien peu, de quoi n’avoir pas trop froid, de quoi n’avoir pas trop faim. » Il m’a craché à la figure, m’a chassé à coups de pierres et ensuite, prenant l’or à poignées, il l’a lancé dans la rivière, à cet endroit où l’eau est noire et sans fond. Puis il est reparti en riant… Sur son passage, tous les gens, riches et pauvres, s’inclinaient très bas, tandis que moi, ils me battaient et me poursuivaient de leurs bâtons et de leurs fourches… Voyez, tout mon corps saigne…

LE PASSANT. — Que vas-tu faire ?

L’OUVRIER. — Je marcherai encore ; encore je frapperai aux portes des riches.

LE PASSANT. — Si les portes des riches se ferment à ton approche ?

L’OUVRIER. — Je demanderai l’aumône aux pauvres gens, sur les grand’routes.

LE PASSANT. — Si l’on ne te donne rien ?

L’OUVRIER. — Je m’embusquerai au détour des chemins nocturnes, et je tuerai.

LE PASSANT. — Dieu te défend de tuer.

L’OUVRIER. — Dieu m’ordonne de vivre.

LE PASSANT. — Dieu te garde, l’ami !



La forêt flamboie. Sur leur rose tapis de feuilles tombées, les allées étouffent le bruit des pas, et les clairières, dans les taillis qui se dépouillent, s’élargissent, éclaboussées de lumières jaunes comme l’or, rouges comme le sang. Les rôdeuses de la forêt, aux yeux de hibou, aux doigts de harpie, les vieilles bûcheronnes de bois mort passent, disparaissant sous l’énorme bourrée qui semble marcher toute seule. Malgré les splendeurs éclatantes de sa parure automnale, le bois darde sur vous un regard de meurtrier qui fait frissonner. Les cépées que la serpe entaille ont des plaintes humaines, la hache arrache des sanglots d’enfant aux jeunes baliveaux des châtaigniers, et l’on entend, dans les sapaies, le vent enfler leurs orgues funèbres qui chantent le Miserere. Accroupis autour des brasiers qui fument, on dirait que les charbonniers président à quelque œuvre épouvantable et mystérieuse ; on se détourne, en se signant, du sabotier qui, farouche, sous son abri de branchages et d’écorces, évoque les terreurs des anciens bandits.

Où donc va-t-il, ce braconnier qui se glisse comme un fauve dans les broussailles à travers lesquelles reluit le canon d’un fusil ? Quand la nuit sera venue, quand la lune balaiera de ses rayons le tronc des grands chênes que le soleil empourpre maintenant, deux coups de feu retentiront dans le silence, le silence plein de carnages et d’agonies de la forêt. Est-ce un chevreuil qui sera tué, ou bien est-ce un garde qui se tordra sur la bruyère pourprée, des chevrotines au flanc ?



Et tout à coup, dans le chemin creux, j’entendis crier : « À l’assassin ! » Ah ! comme il était douloureux, prolongé, implorant, cet appel ! Je me cachai derrière un tronc d’orme. Une bande de moineaux s’envola, disparut ; un lapin, réveillé par le cri, détala de son gîte, montrant, comme une petite fumée blanche, la houppe de son derrière. « À l’assassin ! » Des paysans qui labouraient, d’autres qui semaient, s’enfuirent, effarés ; des ouvriers qui, tout près de là, travaillaient dans une briqueterie, se blottirent, tremblants, derrière de hautes bourrées. « À l’assassin ! » En un instant, la campagne fut abandonnée, aucun être vivant ne se montra sous le ciel indifférent. Et je vis passer dans le chemin, une femme affolée, toute rouge de sang, que poursuivait un homme, brandissant un grand couteau… Alors, la femme épuisée tomba : « À l’assassin ! » Puis ce fut un râle, un râle étouffé, un râle, qui bientôt se perdit, dans le murmure du ruisseau voisin, puis rien…

Quand on crie : « À l’assassin ! » personne n’accourt. Les passants filent plus rapidement et s’éloignent ; les gens couchés au chaud, dans leur lit, s’enfoncent plus moelleusement sous leurs couvertures ; aucun ne se dérange de sa route, si ce n’est pour se cacher derrière un arbre, une broussaille, un repli de terrain. Que se passe-t-il, après tout, et pourquoi s’en émouvoir ? C’est un homme qu’on égorge, une femme qu’on saigne, un enfant qu’on étrangle ! Du sang rougit la terre, du sang que la voirie le lendemain effacera. Laissons donc passer la justice du crime. L’ombre n’est-elle pas faite pour que les couteaux y reluisent ? Et si la nuit est si noire, n’est-ce pas pour couvrir d’un voile protecteur le meurtre qui rôde ? Il n’y a pas de solidarité humaine devant la vie menacée. Qu’ils crient donc à l’assassin ! les assassinés ; que, sur le pavé des rues, et le gravier des routes, et le tapis des chambres closes, ils se tordent et qu’ils râlent ! Dormons, nous autres, qu’aucun danger ne menace, et que ce soit le cahot lointain des voitures, l’aboi des chiens ou le tic-tac des pendules qui, seuls, répondent aux appels désespérés de ceux-là qui vont mourir.

Mais un autre cri retentit : « Au feu ! au feu ! » Et l’on voit des flammes qui montent vers le ciel, et l’on entend le fracas des murs qui croulent, des toitures qui s’effondrent. « Au feu ! au feu ! » Tout le monde est dehors, empressé, affolé, prêt au dévouement, décidé à braver la mort. On rencontre des gens surpris dans le sommeil et qui n’ont pas eu le temps de se vêtir ; des femmes, des enfants, des vieillards, en chemise, qui montrent des nudités héroïques. « Au feu ! au feu ! » Et ils grimpent aux échelles enflammées, courent sur les poutres transformées en barres rougies, s’élancent dans les fournaises, plongent dans les fumées brûlantes.

Pourquoi le sang les laisse-t-il indifférents et lâches ; et pourquoi la flamme exalte-t-elle leur courage ? C’est que, de ce sang qui coule des flancs ouverts et des poitrines entaillées par les surins, s’échappe seulement la vie des autres, tandis que la flamme dévore l’égoïsme de la vie. Le sang ne fait que des cadavres, mais la flamme fait des pauvres. Le sang étale des corps mutilés et verdis sur les dalles de la morgue, mais la flamme éparpille au vent les cendres des billets de banque. À l’assassin ! La terre a bien vite pompé le sang et la rosée le dissout dans l’herbe matinale. Au feu ! au feu ! Le feu s’étend, gagne, dévore. Il a brûlé la maison du voisin ; dans une minute il aura brûlé la mienne. Et c’est moi que je défends, non pas moi, mais mes biens, mes titres de rentes, mon or.



Sur une place de village.

— Bonnes gens qui m’entendez, riches et pauvres, honnêtes et voleurs, et vous aussi, sourds, bancroches, paralytiques, adultères et cocus, regardez-moi, écoutez-moi. Je suis le candidat, le bon candidat. C’est moi qui fais les récoltes grasses, qui transforme en palais les misérables chaumines, qui remplis d’or les vieux coffres vides, qui bourre de bonheur les cœurs ulcérés. Venez, bonnes gens, accourez, je suis la providence des femmes stériles, des fiévreux et des petits soldats. Je dis à la grêle : Ne tombe pas ; à la guerre : Ne tue pas ; à la mort : Ne viens pas. Je change en vin pur l’eau puante des mares, et des chardons que je touche coule un miel délicieux.

Tandis que le candidat parlait, une grande foule arriva, se forma autour de lui.

— Mon bon monsieur, dit une vieille femme, qui pleurait, j’avais un fils à la guerre, loin, bien loin, et il est mort.

— Je te le rendrai vivant.

— Moi, dit un estropié, vous voyez, je n’ai qu’une jambe.

— Je t’en donnerai deux.

— Regardez l’horrible plaie qui me ronge le flanc, dit, en poussant des cris de douleur, un misérable.

— J’imposerai sur ta plaie la médaille parlementaire, et tu seras guéri.

— J’ai quatre-vingt-dix ans, chevrota un vieillard.

— Je t’en reprendrai cinquante.

— Voilà trois jours que je n’ai mangé de pain, supplia un gueux.

— Je te gaverai de brioches.

Alors un assassin parut.

— J’ai tué mon frère, et je pars pour le bagne, hurla-t-il.

— Je raserai les bagnes, je tuerai la justice avec la guillotine, et je te ferai gendarme.

— Le seigneur est trop riche, dit un paysan, et ses lapins dévorent mon blé, et ses renards emportent mes poules.

— Je t’installerai dans ses terres ; et tu cloueras, comme des chouettes, ses enfants aux portes de la grange.

— Le manant ne veut plus battre mes étangs, s’écria un seigneur.

— Je le brancherai aux ormes de ton avenue.

— Ah ! Monsieur, soupira une jeune fille, ces maudites colonies nous prennent tous nos galants !

— Je supprimerai les colonies.

— Je n’ai pas assez de débouchés pour mes produits ! clama un industriel.

— Je reculerai jusqu’au bout du monde le champ de nos conquêtes.

— Vive la République ! dit une voix.

Le candidat répondit : Vive la République !

— Vive le Roi ! dit une autre voix.

Le candidat répondit : Vive le Roi !

— Vive l’Empereur ! dit une troisième voix.

Et le candidat répondit : Vive l’Empereur !

En ce moment, une femme, qui était belle et triste, sortit des rangs de la foule, s’avança vers le candidat.

— Tu ne me connais pas ? demanda-t-elle.

— Non, répondit le candidat. Où t’aurai-je vue, maudite étrangère ?

— Je suis la France ! Et que feras-tu pour moi ?

— Je ferai ce que font les autres, ma mie, je mangerai, je dormirai ; mon ventre, mon bon ventre, se réjouira dans sa graisse. Avec l’argent que je prendrai dans ta poche, ton inépuisable poche, j’aurai de belles femmes, de belles terres, et de la considération, s’il te plaît, par dessus le marché. Et si tu n’es pas contente, eh bien ! je te rosserai, ma mie, avec le bâton que voilà.



Dans une auberge.

Premier mendiant. — D’où viens-tu ?

Deuxième mendiant. — De la prison. J’avais volé un homme très riche. Cet homme m’a surpris au moment où je forçais sa caisse. Je pouvais le tuer, j’ai respecté sa vie. Alors, on m’a jeté entre quatre murs humides, où je n’ai pas respiré l’air, où jamais je n’ai vu le ciel. Je ne sais plus ce que c’est que le parfum d’une fleur, le chant d’un oiseau, le sourire d’une femme. Pour apaiser ma soif, on m’a donné de l’eau croupie ; pour faire taire mon ventre, du pain dur et, de temps en temps, un rata immonde qu’eussent respecté les chiens. Toujours la nuit, toujours le silence. Regarde, mes cheveux ont blanchi, mes dents sont tombées, et mes os claquent. Je suis mort… Et toi ?

Premier mendiant. — Oh ! moi, j’avais tué une vieille femme, et le peu d’argent qu’elle gardait pour son fils infirme, je l’avais volé. Alors on m’a envoyé bien loin, dans un beau pays, tout plein de parfums et de clair soleil. J’ai cueilli des bananes, mangé des durians — le fruit de Dieu — et j’ai bu l’eau des sources, des sources, des belles sources, des sources qui chantent sous les lianes fleuries. Et je me suis vautré dans l’herbe épaisse, délicieusement, comme un bon bœuf. Et le soleil réchauffait ma vieille carcasse, gelée par les nuits vagabondes, desséchée par les jours sans pain. Regarde, je suis gras.

Deuxième mendiant. — Je voudrais me rafraîchir à ces sources, me chauffer à ce soleil, me rouler dans cette herbe ; je voudrais être gras et me reposer. Que faut-il faire ?

Premier mendiant. — Il faut tuer !



Au bord de la rivière.

Elle coule, lente, si lente, que les peupliers de la rive se mirent, immobiles et tout jaunes, dans son calme miroir. Pas un frisson, aucun roseau ne chante, aucun ne balance sa hampe flexible. À l’endroit où je me suis arrêté, sous des aulnes, l’eau est noire et sinistre, coupée brusquement par le reflet d’un ciel gris et fin comme une perle. Et j’entends une voix qui semble monter du fond de l’eau, une voix de mort, une voix qui pleure. Et la voix dit :

« Je t’ai vue cette nuit. C’était dans ta chambre, toute close et toute tiède. Les stores aux fenêtres étaient baissés. Des lueurs pâles — les lueurs de la veilleuse — dormaient sur les rideaux et sur les meubles. Et ton si joli et si triste visage apparaissait hors des draps, calmement effleuré par la clarté discrète. Un de tes bras pendait, nu, cerclé au poignet d’un bracelet d’or brun. L’autre, nu aussi, était mollement replié sous ta nuque, ta noire et odorante nuque. Tu souriais d’un bon sourire. Tes lèvres m’aimaient ; et, en me regardant, tes deux yeux brillaient, humides, comme deux lacs hantés de la lune. Je t’ai crié : « Jeanne ! ma petite Jeanne ! » Et toi, si amoureusement, tu m’as répondu : « Henri ! mon petit Henri ! »

« Je t’ai vue cette nuit. Un homme est entré — un homme petit, riche et laid — est entré dans ta chambre toute tiède et toute close. Il s’est déshabillé lentement, et, lentement, près de toi, dans le lit, s’est couché, près de toi ! Et alors j’ai entendu des rires, des petits rires étouffés dans l’oreiller, des rires de lui, des rires de toi ; et alors j’ai entendu des baisers, des baisers étouffés dans l’oreiller, des baisers de lui, des baisers de toi. Je t’ai crié, suppliant : « Jeanne ! ma petite Jeanne ! » Mais tu n’as pas répondu : « Henri ! mon petit Henri ! »

« Je t’ai vue cette nuit. Les deux têtes n’ont plus fait qu’une seule tête ; les deux corps n’ont plus fait qu’un seul corps. Une forme unique, douloureuse et démoniaque s’est agitée sous les dentelles. Et les baisers claquaient, et les lèvres mordaient, et le lit, soulevé en houle blanche, gémissait. Alors j’ai pleuré, pleuré, pleuré ! Et, à genoux, les mains jointes, je t’ai crié : « Jeanne ! ma petite Jeanne ! » Mais tu n’as pas répondu : « Henri ! mon petit Henri ! »

« Je t’ai vue cette nuit. L’homme est parti — l’homme petit, riche et laid — est parti en chantant. Et tu es restée seule, toute seule, le ventre sali, épuisée et hideuse, nue sur le lit dévasté. Auprès de toi, l’homme petit, riche et laid, avait laissé une cassette, une grande cassette, d’où l’or coulait comme d’une fontaine, d’où l’or coulait, et se répandait sur le lit autour de toi, tout autour de toi. Et l’or montait. Et tu montais avec l’or. Tu plongeais tes mains dans l’or, tes mains avides. Tu prenais l’or à poignées, à poignées furieuses. Tu faisais ruisseler l’or sur toi, en cascades fauves ! De l’or ! oui, c’est de l’or ! Ah ! le bain délicieux. C’est l’or lustral qui lave toutes les souillures. Encore, encore ! Et tu riais, tu riais, tu riais toujours ! Et l’or ruisselait, ruisselait, ruisselait toujours ! Et de même que tu n’avais pas vu mes larmes, tu n’as pas vu mon sang qui coulait tout rouge et tout fumant de ma poitrine, comme l’or coulait de la cassette. Et, mourant et tout pâle, je suis parti aussi, moi, je suis parti vers la grande rivière… Adieu, petite Jeanne ; il n’y a plus de petit Henri. »