Lettre d’Ambroise Comarmond à Anatole de Barthélemy du 2 novembre 1845
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Rép.
J’ai beaucoup regretté de ne pouvoir me rendre à rheims à l’époque du congrès, j’aurais eu un double plaisir à m’y trouver, puisque j’aurais celui de vous y voir ; mais les nombreux travaux que j’ai entrepris et que je fais marcher de front ne peuvent me permettre aucune absence avant un an et demi. Je continue la publication de mon cabinet, je finis la description des musées de Lyon, ainsi que la statistique archéologique du département du Rhône, ces trois ouvrages ne contiendront pas moins de 7 volumes grand format avec de nombreuses planches ; vous comprenez l’étendue de ce travail et la surveillance qu’il faut apporter pour les gravures.
Je serais très heureux de pouvoir vous fournir quelques documens relatifs au grand travail que vous préparez. mais je dois vous dire, que je ne connais à Lyon soit au musée soit dans les collections particulières aucun monument qui se rapporte au sujet que vous traitez, il n’y existe que des médailles très communes que l’on rencontre dans tous les médailliers les plus ordinaires. Mr de Bellet dont je connais mal la collection, seul pourrait avoir quelques revers inédits, je sais qu’il a un jotapien médaille neuve dont il n’existe que 3 exemplaires, s’il possédait quelques pièces inédites je vous en enverrais la description.
À Toulouse il existe un bas-relief de tetricus très remarquable qui a fait grand bruit dans le monde par le procès auquel il a donné lieu ; pour le vendre plus cher au musée, on y avait ajouté une inscription qui a été déclarée fausse ; mais le bas-relief est vrai ; j’ai vu des connaissances qui m’ont assuré qu’il n’y avait rien de faux. Le directeur du musée pourra vous éclairer à cet égard.
Je vous fais mon compliment bien sincère des travaux que vous avez entrepris et j’attendrai avec impatience leur transmission pour en devenir possesseur ou d’avance souscripteurs, si votre libraire adopte cette voie.
Je n’ai point reçu votre notice sur l’ascia je l’aurais lu avec d’autant plus d’avidité que me préparant à faire imprimer Le musée lapidaire de Lyon, je veux en débutant relater les différentes opinions qui ont été émises relativement à cette formule dont l’explication laisse encore des doutes ; jusqu’à présent on s’est rattaché à celle de muratori.
Je voulais adresser à madame de Barthélemy une méchante brochure que je n’offre qu’aux dames. parce qu’elle est relative à l’écrin d’une dame romaine découvert à Lyon ; c’est un peu tard maintenant mais sous vos auspices j’ose risquer l’envoi en ne point la condamnant à la lire, elle n’a d’autre mérite que celui de l’exactitude dans les faits, la description et la vérité des dessins.
J’espère, monsieur, que quelques circonstances heureuses et inattendues me procureront le plaisir de vous voir ; en attendant, veuillez présenter mes hommages respectueux à madame et monsieur de Barthélemy, et agréer l’expression de mes sentiments les plus dévoués, ainsi que le regret de ne pouvoir vous être d’une plus grande utilité pour la demande que vous me faites