Les principaux monuments funéraires/Couteaux

COUTEAUX.




Couteaux (Alexandre-Adrien), capitaine du génie, naquit à Paris, en 1802.

Élevé à l’École polytechnique, féconde pépinière de jeunes guerriers, il débuta dans la carrière des armes au siège mémorable de la citadelle d’Anvers.

Plein de bravoure et d’intrépidité, il affrontait courageusement les dangers les plus imminens, et se couvrit de gloire à l’assaut des nombreuses fortifications de cette place, dont la conquête est un des plus beaux faits d’armes de la valeur française.

Mais malheureusement, après plusieurs actions éclatantes, les funèbres cyprès vinrent se mêler aux lauriers de la victoire : un dernier boulet, lancé par un ennemi désespéré, vint frapper le jeune Couteaux, à peine âgé de trente ans, et terminer prématurément une carrière déjà si glorieuse. Si le sort des armes eût respecté cet officier, on peut juger à quel degré d’illustration il serait parvenu.

Doué d’un esprit agréable, d’une extrême douceur et d’une modestie rare, il possédait au plus haut degré l’estime de ses chefs et l’affection de ses compagnons d’armes ; sa mort, qui fut un véritable jour de deuil, priva le corps du génie d’un de ses plus braves officiers, ses camarades d’un ami fidèle, et ses parens, inconsolables, d’un fils à qui ses talens, ses qualités personnelles et sa noble conduite, promettaient un si bel avenir.

Il est décédé dans la citadelle d’Anvers, le 18 décembre 1832.

Ses restes ont été transférés à Paris et inhumés au cimetière du Père Lachaise, non loin des mausolées des maréchaux de France.

Son monument, d’un aspect purement guerrier, est construit en fer fondu, peint en couleur de bronze antique, et a la forme d’une tente, élevée sur un soubassement en pierre, à la façade duquel on lit ces inscriptions :

DECORUM EST PRO PATRIA MORI.

On lit au-dessous :

alexandre-adrien COUTEAUX, capitaine du génie,
tué par un boulet, a l’age de trente ans,
au siège de la citadelle d’anvers, le 18 décembre 1832.

Cette tente, qui est richement décorée d’attributs militaires dorés, ingénieusement adaptés au sujet, est ornée d’une pente à bordure de fleurs, au milieu de laquelle on lit :

ANVERS.

On lit également sur la partie latérale de droite :

BASTION DE TOLÈDE.

Sur celle de gauche :

LUNETTE SAINT-LAURENT.

L’intérieur de ce monument, qui n’a rien de funèbre, n’offre pas moins d’attrait à la curiosité que l’extérieur : une glace d’une grande dimension, qui en ferme l’ouverture principale, laisse apercevoir des rideaux de soie élégamment relevés, des figures de bronze placées sur des cippes, des meubles du goût le plus recherché, etc.

Ce monument est, par son originalité et son élégance, un des plus remarquables du cimetière du Père Lachaise.