Les parfums dans l’air mol s’exaltent : il a plu

Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 18-19).


IX


Les parfums dans l’air mol s’exaltent : il a plu.
L’air est plein de vapeurs qu’un crépuscule bleute.
La lutte aérienne indécise est de Goethe,
Dont les Affinités électives m’ont plu.

Un noble souvenir du livre qu’on a lu
Est un mystérieux et puissant thérapeute ;
En nous, notre mémoire, apaisant son émeute,
Comme Mademoiselle, est grand hurluberlu.[1]


Tant d’augustes beautés que ce lieu réalise
N’ont que peu de témoins. On dirait une église
Sans fidèles : son rite est pourtant fabuleux,

Lorsque, pour quelques gens nés à Philadelphie,
Dans cette solitude et ce silence bleus,
Mélodieusement, Philomèle solfie.


  1. Le mot est de Chateaubriand.