Les mausolées français/Ginguené

GINGUENÉ.



Ce monument, dont les inscriptions attestent d’honorables sentiments, est celui d’un homme également recommandable, comme diplomate, homme d’état et littérateur.

Sur la face principale est écrit :


P. L. GINGUENÉ,
DE L’INSTITUT DE FRANCE,
NÉ A RENNES
EN AVRIL 1748,
DÉCÉDÉ A PARIS
LE 16 NOVEMBRE 1816.
CELUI DONT LA CENDRE EST ICI
NE SUT, DANS LE COURS DE SA VIE,
QU’AIMER SES AMIS, SA PATRIE,
LES ARTS, L’ÉTUDE ET SA NANCY.


Sur la face opposée, on lit :

C’EST TON PUPILLE, MON AMI,
C’EST TON FILS,
C’EST TON CHER JAMES
QUI GRAVE SON NOM
SUR TA TOMBE.
NOUS TE PLEURONS,
DORS EN PAIX.




Pierre Louis Ginguené, membre de l’Institut, chevalier de l’ordre de la Réunion, est né à Rennes en 1748 ; il vint fort jeune à Paris, et fut d’abord précepteur dans une maison particulière. Il se lia avec Champfort, partagea ses principes politiques et concourut à la rédaction de feuille villageoise. Il se fit néanmoins peu remarquer jusqu’au 9 thermidor, devint alors membre adjoint au comité d’instruction publique, établi par le ministre de l’intérieur, et fut bientôt chargé seul de cette partie, et admis au nombre des membres de l’Institut. Depuis nommé ministre de France près les villes anséatiques, il refusa cette place et passa à l’ambassade de Sardaigne, eut quelques différents avec la cour de Turin relativement à l’application de l’amnistie aux insurgés piémontais, conclut cependant, au mois de juin 1798, l’arrangement qui mit la citadelle de Turin au pouvoir de la France, et fut remplacé peu de temps après par d’Eymar. Ginguené resta sans emploi jusqu’au 18 brumaire qui lui ouvrit la carrière du tribunat, ou il débuta par un discours contre le projet relatif au mode de correspondance entre les premières autorités. L’année suivante, il combattit avec force celui portant création de tribunaux spéciaux, et fut compris dans le premier cinquième des tribuns éliminés en 1802.

Depuis, sans emploi public, il s’est livré à la littérature et a publié plusieurs ouvrages qui font honneur à son talent.

Il est continuateur des Tableaux de la révolution publiés par Champfort.

(Extrait de la Biographie moderne.)