Les filles de Loth et autres poèmes érotiques/15
LA PIERREUSE
Viens par ici, viens mon p’tit homme,
N’y a pas tant d’merde, on n’y voit rien :
Déboutonn’-toi, tu verras comme
J’s’rai bonne enfant : j’t’amuserai bien.
Arrive ici pour que j’te l’prenne,
Tu m’foutras six sous pour la peine…
Chut !… un’ patrouille… attends-moi là ;
Enteurtiens-toi pendant c’temp-là.
C’est des marlous, n’y prends pas garde.
Viens, que j’te magne ton outil…
J’croyais d’abord qu’c’était la garde…
Y bande encore… est-y gentil !
Va… ferme ! que rien ne t’arrête,
Fais-moi cadeau d’ta p’tit’ burette…
Chut !… un’ patrouille… etc.
J’ai bien d’là chance tout de même.
T’as du beau linge… es-tu marié ?…
T’ es bel homme ! t’as des yeux que j’aime…
Avoue-moi qu’t’est-un épicier ?…
T’es p’t’être un député d’là chambre…
Jouis-tu, cochon ? Ah ! le beau membre !
Chut !… un’ patrouille… etc.
Non… C’est des boueux d’ma connaissance…
Mais… par ous donc qu’il est passé,
Que j’ y finiss’ sa jouissance ?…
C’est-y vous, m’sieu, qu’j’ai commencé ?…
C’est pas lui… Quien ! c’est drôl’ tout d’même…
Faut croir’ qu’y s’ra fini soi-même…
Ah ! j’suis volée pour ce coup-là !…
Faut pas d’crédit dans c’métier-là.