Les filles de Loth et autres poèmes érotiques/15

La Pierreuse
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Texte établi par Bernard, Edmond Dardenne, Imprimerie de la Genèse (Sodome) (p. 79-80).
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Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre

LA PIERREUSE


Viens par ici, viens mon p’tit homme,
N’y a pas tant d’merde, on n’y voit rien :
Déboutonn’-toi, tu verras comme
J’s’rai bonne enfant : j’t’amuserai bien.
Arrive ici pour que j’te l’prenne,
Tu m’foutras six sous pour la peine…
Chut !… un’ patrouille… attends-moi là ;
Enteurtiens-toi pendant c’temp-là.

(Elle s’éloigne, puis revient :)

C’est des marlous, n’y prends pas garde.
Viens, que j’te magne ton outil…
J’croyais d’abord qu’c’était la garde…

Y bande encore… est-y gentil !
Va… ferme ! que rien ne t’arrête,
Fais-moi cadeau d’ta p’tit’ burette…
Chut !… un’ patrouille… etc.

(Elle s’éloigne, puis revient :)

J’ai bien d’là chance tout de même.
T’as du beau linge… es-tu marié ?…
T’ es bel homme ! t’as des yeux que j’aime…
Avoue-moi qu’t’est-un épicier ?…
T’es p’t’être un député d’là chambre…
Jouis-tu, cochon ? Ah ! le beau membre !
Chut !… un’ patrouille… etc.

(Elle revient encore :)

Non… C’est des boueux d’ma connaissance…
Mais… par ous donc qu’il est passé,
Que j’ y finiss’ sa jouissance ?…

(À un passant :)

C’est-y vous, m’sieu, qu’j’ai commencé ?…
C’est pas lui… Quien ! c’est drôl’ tout d’même…
Faut croir’ qu’y s’ra fini soi-même…
Ah ! j’suis volée pour ce coup-là !…
Faut pas d’crédit dans c’métier-là.


Henry Monnier.