Les badauds de Paris

LES BADAUDS DE PARIS


Paroles de Philippe Libes (Œuvre posthume). — Musique de A. Lindheim.
La musique, à Paris, chez L. VIEILLOT, éditeur, 32, rue Notre-Dame de Nazareth.




C’est à Paris qu’on voit la foule
Se rassembler au moindre bruit ;
Si c’est un pochard qui se roule,
Prenant le ruisseau pour son lit…
Le sage en passant le contourne,
Mais… le badaud s’arrêtera,
Tant que la terre tourne, tourne,
Tant que la terre tournera
Badauds par-ci,
Badauds par-là,
Faisant ceci…
Faisant cela…
À Paris l’on ne voit que ça ! (bis.)

Qu’un perroquet bavarde ou siffle,
Qu’un promeneur casse un carreau ;
Qu’un passant reçoive une giffle,
Qu’un vieux carlin tombe dans l’eau…
Les badauds accourent en foule,
Et sur les ponts on en verra,
Tant que la Seine coule, coule,
Tant que la Seine coulera !
Badauds par-ci, etc.

Le soir quand la lune grimace,
Et fait aboyer les bassets ;
Les yeux interrogent l’espace,
Les filous vident les goussets.
Des badauds la grande famille,
Sur le trottoir s’assemblera…
Tant que la lune brille, brille,.
Tant que la lune brillera !
Badauds par-ci, etc.

Qu’un cheval d’omnibus se cabre.
Qu’un charlatan parle un peu haut ;
Qu’un cavalier perde son sabre,
Qu’un anglais boxe un porteur d’eau.
Des badauds s’assemble la foule,
Et cette race existera…
Tant que le globe roule, roule,
Tant que le globe roulera !
Badauds par-ci,
Badauds par-là,
Faisant ceci…
Faisant cela…
À Paris l’on ne voit que ça ! (bis.)