Les Stations de l’amour/7

L’Île des Pingouins (p. 75-85).

VII

Paris, 2 janvier 18…

Eh bien ! voilà du nouveau, par exemple, auquel je ne m’attendais guère, et qui t’étonnera peut-être. Hier soir, pour son jour de l’An, j’ai mené Valentine au Théâtre-Français. On jouait les Plaideurs et les Femmes savantes. Nous avons ri comme deux petites folles. Line était délicieuse dans sa robe gris perle ruchée de rose : elle portait, pour la première fois, le ravissant collier de perles que tu lui as envoyé pour ses étrennes. Ma petite sœur attirait tous les regards sans paraître s’en douter : moi, j’étais heureuse de sa joie et de son succès.

Nous sortîmes avant la fin du spectacle, car, ayant renvoyé ma voiture, nous devions prendre simplement l’omnibus, par gaminerie. À onze heures et demie, nous étions rentrées ; j’avais dit à Thérèse de ne pas nous attendre et de se coucher. Nous nous déshabillâmes, nous aidant mutuellement, et après une petite collation, notre toilette de nuit faite, nous nous couchâmes.

J’allais m’endormir, quand je crus sentir à côté de moi un léger mouvement…

— Tu ne dors donc pas, Line ?…

— Non, je n’ai pas sommeil… je pense au théâtre…

— Mais que fais-tu là, à te remuer ?…

Et je portai vivement ma main sur la sienne. Elle n’eut pas le temps de la retirer d’entre ses jambes, qui étaient écartées.

— Moi, rien… fit-elle d’une voix hésitante… j’allais m’endormir…

— Ce n’est pas vrai… j’ai bien senti où était ta main… Comment, petite malheureuse, tu as cette habitude-là ?…

J’avais redonné pleine lumière. Line était toute rouge ; elle me jeta les bras autour du cou en m’embrassant : « Ne me gronde pas, sœurette, c’est si bon… »

Et, confuse, elle cacha son visage sur ma poitrine. Ma main était retombé machinalement sur sa motte et je la sentais se soulever et se contourner pour demander une caresse…

— Ainsi, tu te… chatouillais ?…

— Oui, me souffla-t-elle à l’oreille.

— Mais tu vas abîmer ta santé, mon enfant !…

— Oh ! je ne le fais pas tous les jours… mais ce soir, j’en ai vraiment trop envie… Cile, ma chérie, je vais te le faire aussi… tu vas voir comme je sais m’y prendre…

Avant que j’eusse pu m’en défendre, je sentais sa petite menotte se fixer, sans hésitation, au bon endroit et l’agacer.

— Oh ! me dit-elle, comme tu as du poil… tu me le montrera demain, n’est-ce pas ?…

Je ne répondis pas, car l’émotion commençait à m’envahit ; ma main accomplissait la même besogne que la sienne, et Line témoignait par ses soupirs et ses trémoussements du plaisir que lui causait mon doigt, tout en murmurant d’une voix entrecoupée : « Oh ! chérie, comme c’est bon… je t’aime… je fais bien ?… Ah !… plus vite… tiens… je jouis… jouis aussi, ah !… »

— Oh ! ma Cécile, dit-elle en revenant à elle, que c’était bon !… Je n’ai jamais été si heureuse… Et toi, as-tu bien joui aussi ?… Je suis sûre qu’oui… Je l’ai bien vu… Je l’ai senti… ma main est toute mouillée.

— Allons, bonsoir, petite polissonne, dormons…

— Bonsoir, ma Cile… Nous le ferons encore, demain matin, tu veux bien ?…

— Oui, oui, nous verrons… Bonsoir, ma chérie !…

Et nous nous endormîmes, son ventre collé à mes fesses, sa main sur mes nichons.

Nous nous réveillâmes en même temps.

— Je rêvais, me dit Line, que je le faisais avec un homme, et que cet homme, c’était toi… Veux-tu encore une fois, dis ?… tu me l’as promis, ajouta-t-elle d’un ton câlin.

Et déjà elle fourrageait.

Je sautai à bas du lit, en l’entraînant avec moi, et nous courûmes au lavabo faire une toilette sommaire. Je levai le rideau, il faisait à peine jour : la pendule marquait sept heures et demi. Bon ! Thérèse ne viendra pas avant neuf heures…

Et nous nous recouchâmes vite, en nous réchauffant l’une contre l’autre. Elle était divinement fraîche et jolie : je lui donnai un baiser sur la bouche, et je sentis passer un petit bout de langue, que je ne pus m’empêcher de saisir. Elle me rendit aussitôt cette caresse, avec une expérience qui me fit voir que ce n’était pas la première fois qu’elle la pratiquait.

— Oui, c’est ça… faisons-nous des langues, Cile, c’est bon… Branlons-nous tant que nous le pourrons…

Quand ce fut fini, elle me demanda doucement : « Dis moi, Cile, tu as un amant ?… »

— Par exemple ! fis-je en sursautant… À quoi penses-tu ?… Tu sais bien que j’adore mon mari, et que pour rien au monde je ne voudrais le tromper. (En effet, m’ami, je ne te trompe pas, puisque je te dis tout).

— Pardonne-moi, chérie, mais comme Léo est loin et que tu es seule depuis longtemps… On m’a dit qu’une femme ne pouvait pas s’en passer, et alors, je pensais…

— Voyez vous ça !… Et qui vous a mis ces jolies choses dans la tête, mademoiselle ?…

— Alors, reprit-elle sans répondre à ma question, c’est toujours toute seule, pauvre chérie, avec ton doigt ?… Ou bien, c’est que tu as une amie ?… Dis, avec qui le fais-tu ?…

Quoique je voulusse mettre[sic] si naïvement dépravée, que je lui répondis tout bas : « Eh bien ! oui, là !… »

— Qui est-ce, dis, Cile ?… Dis-le-moi, je ne le répéterai pas ?…

— Eh bien ! c’est… c’est Thérèse… quelquefois… Là, es-tu contente ?…

— Thérèse !… oh ! mais c’est vrai qu’elle est jolie et bien faite… je n’y avais pas fait attention… alors, c’est elle qui est ta petite gougnotte ?…

— Comment ! tu connais ce mot là ?… Mais qui donc t’a appris toutes ces choses ?… Quand as-tu commencé ?…

— C’est l’année passée, avec Madeleine de Sercey, cette petite brune frisée qui s’est mariée l’été dernier ; oh ! qu’elle était amoureuse ! J’étais son amie. Il faut te dire qu’à la pension, chacune des grandes a une bonne amie, généralement plus jeune qu’elle, avec qui elle fait toutes sortes de choses, et qu’elle aime comme un homme aime une femme. Depuis la rentrée, je suis l’amie de Louise Tardival, mais nous nous partageons la petite Palmyre Léontel, une créole de la Martinique qui n’a que treize ans et demi, mais qui a déjà des nichons plus gros que les miens et qui est cochonne comme tout. Ah ! elle en sait, celle-là !…

— De sorte que c’est Madeleine de Sercey qui t’a appris toutes ces polissonneries et ces vilains mots que tu dis couramment ?

— Oui, elle et mademoiselle Kerthe, la sou-maîtresse, cette jolie blonde qui a l’air si sainte nitouche.

— La sous-maîtresse ?…

— Oui, elle est joliment gentille, et très instruite !… Elle nous a eues presque toutes ; mais, toutes les trois, nous sommes ses favorites.

— Et c’est toujours avec le doigt ?…

Ma sœur rougit, et machinalement avança sa petite langue rose, en me disant : « Et puis avec ça aussi. »

— Avec la langue à la place du doigt ?…

— Oui. Oh ! c’est bon, va… laisse-moi te le faire ?…

— Et tu sais comment cela s’appelle ? fis-je en la repoussant un peu, car déjà elle se glissait sous les couvertures.

— Oui !… faire minette… Mademoiselle Berthe aime beaucoup cela, mais ne nous le fait pas souvent ; elle dit qu’étant trop jeunes, cela nous épuiserait.

— Elle a fichtre bien raison !… Mais quelle pension !… Si vos parents savaient cela !…

— Oh ! tu ne le diras pas à maman ?… Et puis, je t’assure que cela ne nous empêche pas de bien travailler… Nous n’y pensons que le soir.

— Écoute, chère enfant, lui dis-je en la pressant tendrement sur ma poitrine ; après ce que nous venons de faire ensemble, je serais mal venue à te prêcher la morale ; je te sais gré de ta confiance en moi et je te jure que je n’en abuserai pas. Mais je t’en prie, ménage ta santé ; en abusant des plaisirs auxquels tu parais être bien sensible, tu perdrais ta beauté, ta fraîcheur de rose, l’éclat vif de tes yeux, ta gaîté même, puis l’appétit, le sommeil, et tu en arriverais peut-être à te tuer. Une fois ou deux par semaine c’est même beaucoup.

— Mais, chère sœur, ne crains rien, je suis plus raisonnable que tu ne le penses ; j’ai beaucoup de force de caractère ; je suis très passionnée, mais je sais aussi me contraindre. Du reste, je vais perdre Louise Tardival, qui est obligée de travailler beaucoup pour passer son examen le mois prochain. Maintenant que je t’ai tout avoué, aimons-nous, dit-elle, en frottant sa toison contre la mienne…

— Oui, mon petit ange… je veux bien… tout ce que tu voudras…

Au même instant, j’entendis du bruit à la porte, et je la repoussais vivement, en disant : « c’est Thérèse ! »

— Thérèse, ta gou…

Je ne lui laissai pas le temps d’achever et lui donnai une tape sur la fesse.

— Madame m’avait dit de n’entrer dans sa chambre qu’à neuf heures, il n’est que huit heures et demie, mais il m’a semblé entendre parler ces dames et je me suis permis…

— Tu as bien fait, Thérèse : rallume le feu, mon enfant.

C’était la première fois que je tutoyais Thérèse devant Valentine. Celle-ci, la tête sous les couvertures, poussait des petits rires étouffés.

Thérèse se retourna brusquement en mettant un doigt sur la bouche. Quand elle eut rallumé le foyer, je lui dis de s’approcher. Valentine riait de plus belle, en montrant le bout de son museau rose.

— Regarde un peu ce que nous faisions. Line et moi…

Et rejetant vivement draps et couvertures, je montrai à la belle, stupéfaite, nos chemises relevées et nos doigts placés en bonne position. Elle fit un bond en arrière, ne sachant quoi dire.

— Eh bien ! oui, c’est ainsi… Ne te sauve pas comme si cela te faisait peur, ne prends pas tes airs effarouchés, et viens nous embrasser… Valentine sait tout.

Elle s’approcha en hésitant ; à peine fut-elle à portée que Line, qui était au bord, la saisit par le cou et, l’attirant sur elle, l’embrassa à pleine bouche. Thérèse, toujours sensible à cette caresse, la lui rendit et, penchant vers moi, m’en fit autant.

— Tu te figures peut-être que c’est moi qui ai débauché cette pauvre innocente ? Eh bien ! pas du tout… c’est elle qui…

— Va chercher le chocolat, Thérèse, et reviens vite… je veux te débaucher aussi, interrompit Line.

— Amusons-nous, Cile, en l’attendant… tu sais, comme nous allions le faire quand elle est entrée ?…

Elle me grimpa dessus et recommença à me passer des langues que je lui rendais avec vivacité. Elle s’arrêta pourtant, et me dit : « Attends, sœurette chérie, je vais te faire mimi ; tu me diras si je fais bien… tu jouiras toute seule… moi je me réserve pour le faire avec Thérèse… Qu’elle me plaît !… qu’elle est jolie !… je ne l’avais pas regardée… Crois-tu que je lui plaise et qu’elle voudra bien avec moi ?… »

— Mais, répondis-je en riant, elle serait bien difficile…

Déjà la gamine s’était blottie dans mon giron et avait commencé sa douce besogne, d’une langue très experte. Les bras allongés, elle chatouillait, de ses deux menottes, les boutons de mes seins. L’un de mes pieds était venu se placer sous son conin, qui se frotta sur ce point d’appui, mais je le retirai quand je sentis l’orgasme se produire, car je ne voulais pas qu’elle s’achevât ainsi. Lorsqu’elle m’entendit pousser un premier cri de jouissance définitive, elle me fouetta, de deux ou trois rapides coups de langue et remonta vers moi. Ce fut sur sa bouche que j’exhalai mes derniers soupirs…

Thérèse entra, portant un plateau sur lequel était notre déjeuner. Au moment où elle allait le poser sur le lit, Line lui passa vivement la main par l’entre-bâillement de sa robe.

— Mais prenez donc garde ! vous allez me faire verser le chocolat sur le lit… Quel petit démon !…

— Ouvrez votre robe, Thérèse !… montrez-moi vos beaux nichons !… Je ne déjeunerai pas avant…

La brave fille me regarda en riant et en haussant les épaules ; puis, reculant un peu, elle ouvrit le haut de sa chemise, exhiba, aux yeux éblouis de Line, sa merveilleuse gorge. « Oh ! que vous êtes belle, Thérèse !… que vous êtes belle ! murmura-t-elle. »

— Allons, vous les avez vus, maintenant : déjeunez tranquillement, et vous aurez du dessert.

Et elle s’en alla.

— Elle est très jolie, me répéta Valentine. Je veux m’amuser avec elle comme avec toi… Tu n’es pas jalouse, au moins ?…

— Jalouse de toi ! non, mon enfant… je suis heureuse, au contraire, de voir que tu m’excuses…

— Si je t’excuse, chérie !… Dis plutôt que je t’envie et que je voudrais être à ta place…

Au même instant, Thérèse rentrait souriante.

— Me voici ; nous sommes seules, et personne ne viendra nous déranger. Maintenant que la « femme de chambre » (elle appuya sur ce mot) a fini, voici « l’amie » qui est toute à vous…

Line se suspendit à son cou…

— Oui, l’amie, l’amante, l’adorée de nous deux… Tu m’aimeras aussi un peu, dis, Thérèse ?…

— Comment ne pas vous aimer…

— Oh ! Thérèse, je t’en prie, tutoie-moi comme je le fais moi-même : je suis sûre que lorsque tu es seule avec ma sœur, tu ne lui dis pas vous.

— Eh bien ! oui, répondit Thérèse en rendant à Line ses baisers, je t’aimerai, mon cher petit ange, je t’aimerai autant que j’aime Cécile, et ce n’est pas peu dire. Je vais te le prouver. Et elle l’entraîna vers le lit.

— Attends, fit Line, laisse-moi te déshabiller… je veux te voir toute nue…

Ce fut tôt fait. Line poussa un cri d’admiration à la vue de cette merveilleuse chute de reins, de ce torse si harmonieux, de ces fesses majestueuses, de ces cuisses rondes et polies. Elle l’embrassa à plusieurs reprises, puis la mena devant la psyché où se reflétait ce « nu » admirable. La mignonne caressa tout le corps de la belle fille, qui se laissait faire en frémissant de plaisir, les yeux brillants, la bouche entr’ouverte… Tout à coup, Line s’arrêta : « Viens, viens, dit-elle d’une voix haletante… je n’en puis plus… je te veux… toute à moi… rien qu’à moi d’abord. »

Celle-ci s’était déjà couchée sur sa petite amie et, à son tour, la mangeait de caresses. Insensiblement, son corps pivota, et sans s’être dit un mot, toutes deux s’abordèrent dans un ardent gamahuchage réciproque. Thérèse allongea le bras de mon côté, car elle me devinait vivement excitée par ce que je voyais ; je compris le désir et me plaçant convenablement, je la mis à même de me faire participer, avec son doigt, à leur mutuelle ivresse.

Line partit la première, en serrant convulsivement ses jambes autour de la tête de Thérèse, qui fondit aussitôt ; mais celle-ci ne put se retirer des lèvres de Line, qui ayant saisi son clitoris, le serrait, le tirait, le suçait à la faire crier ; et toutes deux jouissaient encore en rugissant, quand je m’écriai à mon tour : « Oh ! Thérèse… Line… chéries… voilà… oh !… oh !… je meurs !… je meurs !… »

Thérèse se dégagea la première, le visage congestionné, mais heureuse, et elle se précipita sur ma grotte béante pour en aspirer les derniers effluves.

Line était demeurée inerte, anéantie par le plaisir.

Presque aussitôt, sous la langue enragée de Thérèse, je jouis de nouveau, plus abondamment que la première fois ; elle m’épuisa dans une longue aspiration, puis revint s’affaler à mon côté.

J’avais si fortement serré la motte de Line, dans ce dernier spasme, qu’elle fit un mouvement et revint à la vie. « Je suis morte… j’étais au ciel », murmura-t-elle.

Et subitement elle m’enjamba et s’étendit entre moi et Thérèse, dont elle saisit la tête à deux mains, lui disant : « Ah ! ma Thérèse, que je t’aime !… que tu m’as rendue heureuse !… Je n’avais jamais ressenti pareilles délices. Tout ce que j’ai fait avec mes amies ne sont qu’enfantillages ; toi, tu m’as fait éprouver de l’amour… de l’amour véritable, comme on dit que les hommes en ont pour les femmes. Il m’a semblé que mon cœur s’ouvrait et qu’il se fondait en toi. Mon âme s’est envolée… Je t’aime !… »

Puis se tournant vers moi, elle m’embrassa tendrement : « Oh ! pardon, sœur, pardon de ce que je viens de dire. Je t’aime aussi, ma Cile, je t’aime autant que Thérèse ; ne m’as-tu pas fait connaître le bonheur ?… N’ai-je pas aussi expiré sur tes lèvres ?… Ne sois pas jalouse, mon adorée ! »

— Mais non, ma chérie, je ne suis pas jalouse ; je suis attendrie seulement… de te voir si heureuse… Et toutes trois nous nous embrassâmes, et on se mit à bavarder.

— Dis donc, sœur, tout à l’heure, pendant que Thérèse et moi faisions soixante-neuf, il m’a semblé sentir quelque chose… qui n’était pas fait comme le nôtre… Mais j’étais si heureuse que je n’ai pas bien regardé.

— Eh bien ! examine-le maintenant…

Thérèse écarta complaisamment les jambes, et la petite curieuse se pencha sur l’objet en question, que sa partenaire exhiba de son mieux, en glissant un coussin sous ses fesses. Line écarta les grandes lèvres et mit au jour ce qui avait déjà suscité chez moi une si vive surprise. Elle prit entre ses doigts le joli clito qui se roidit aussitôt sous cet attouchement : « Que c’est drôle, fit-elle, on dirait une affaire d’homme ! »

— Vous en avez donc déjà vu, mademoiselle ?…

— Que tu es bête !… Et les statues !…

Elle le mit entre ses lèvres, voulant le sucer.

Notre insatiable amie recommençait à pousser de nouveaux soupirs, de nouvelles exclamations ; tout à coup, elle se redressa, et grimpa sur Line qui mit le fameux petit membre juste au bon endroit, en jetant ses bras autour des reins de son « homme », s’écriant : « Oui, oui, baise bien ta petite femme… fais-moi jouir… oh ! je te sens dans moi, tu me brûles… pousse… frotte… pas si fort… va… »

Entre chaque mot elle lui passait des langues et l’étreignait avec frénésie.

Thérèse continuait ses mouvements de reins avec une régularité et une vigueur masculine ; elle ne tarda pas à murmurer à son tour : « Oh ! c’est toujours bon… toujours… Je sens que ça vient… je vais jouir… ô délices… je coule… je fonds… je meurs… oh !… »

Et toutes deux rendirent l’âme dans un double cri de jouissance.

— Allons, cette fois, je m’en vais, dit Thérèse en se levant ; si je restais au lit, je sens que je m’endormirais.

— Toi, mon amour, dit-elle à Line, repose-toi bien ; tu es jolie comme un cœur, tu seras une parfaite amoureuse ; mais, tu sais, il ne faut abuser ni du doigt, ni de la langue. Ce matin, nous avons fait des folies… « Et nous en ferons encore demain, n’est-ce pas, Thérèse ?… C’est mon dernier jour de vacances… »

— Linette chérie, vous êtes une petite dévergondée…

— Je t’aime, Thérèse !… Elle nous quitta après nous avoir fait une langue à chacune…

— Thérèse… je t’adore… murmura encore Line, et ses yeux se fermèrent…

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Tu vois, cher Léo, que nous avons bien commencé l’année, à Paris ; et j’ai vu, par ta dernière lettre, que de ton côté tu te disposais à ne pas mal finir celle qui vient de s’écouler. Le récit de tes exploits nous a forcées, Thérèse et moi, à interrompre notre lecture ; tu devines pour quoi faire.

J’espère que tes trois ravissantes maîtresses ne te feront pas oublier ta petite femme, et que ni Dora, ni Maud, ni même Flora ne parviendront à remplacer

Ta Cécile.