Les StancesSociété du Mercure de France (p. 29-30).

XII


Les morts m’écoutent seuls, j’habite les tombeaux ;
Jusqu’au bout je serai l’ennemi de moi-même.
Ma gloire est aux ingrats, mon grain est aux corbeaux ;
Sans récolter jamais je laboure et je sème.


Je ne me plaindrai pas : qu’importe l’Aquilon,
L’opprobre et le mépris, la face de l’injure !
Puisque quand je te touche, ô lyre d’Apollon,
Tu sonnes chaque fois plus savante et plus pure ?