Les Pleurs/Ne me plains pas

Pour les autres éditions de ce texte, voir Ne me plains pas !.

Les PleursMadame Goullet, libraire (p. 107-110).

NE ME PLAINS PAS !

Playzir ne l’est qu’autant qu’on le partage.
— CLOTILDE. —

XX.

Sois libre, je t’oublie ;
Ne me plains pas toujours !
De ma mélancolie
Je détache tes jours.
L’amour charme, il entraîne ;
Mais il faut aimer deux ;
Qu’une autre te l’apprenne :
Sois libre, sois heureux !


Changer est donc possible !
Oui, je change à mon tour.
De me rendre insensible
J’ai tant prié l’amour !
Il défait son ouvrage ;
Cet effort fut affreux…
Ah ! pour tant de courage,
Sois libre, sois heureux !

Si ton nom, dont la gloire
Me parla tant de fois,
Rapporte à ma mémoire
Et tes traits et ta voix,
Il aura mon sourire,
Peut-être douloureux ;
Qu’importe !… il voudra dire :
Sois libre, sois heureux !