Les Pleurs/Jamais Adieu

Pour les autres éditions de ce texte, voir Jamais adieu.

Les PleursMadame Goullet, libraire (p. 281-284).

JAMAIS ADIEU.

Et vers le ciel se frayant un chemin,
Ils sont partis en se donnant la main.

— DE BÉRANGER. —

L.

Ne t’en va pas, reste au rivage ;
L’amour le veut, crois-en l’amour.
La mort sépare tout un jour :
Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

Vivre et mourir au même lieu ;
Dire : au revoir ; jamais adieu.


Quitter l’amour pour l’opulence !
Que faire seul avec de l’or ?
Si tu reviens, vivrai-je encor ?
Entendras-tu dans mon silence ?

Vivre et mourir au même lieu ;
Dire : au revoir ; jamais adieu.

Leur diras-tu : Je suis fidèle ?
Ils répondront : Cris superflus ;
Elle repose, et n’entend plus.
Le ciel du moins eut pitié d’elle !

Vivre et mourir au même lieu ;
Dire : au revoir ; jamais adieu.