Les Pleurs/Détachement

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Les PleursMadame Goullet, libraire (p. 129-132).
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DÉTACHEMENT.

Yet, are there souls with whom my own would rest, whom I might bless, with whom I might be blessed !
Combien il faut avoir souffert pour être fatigué même de l’espérance !
— PAULINE. —

XXVI.

Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits nos jours qu’elle consume.
Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
Les pleurs même du cœur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre inclément s’est échappé l’orage

Qu’importe ? Le malheur s’est étendu partout ;
Le passé n’est qu’une ombre, et l’attente un dégoût.

C’est quand on a perdu tout appui de soi-même ;
C’est quand on n’aime plus, que plus rien ne nous aime ;
C’est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu’on a long-temps cherché,
Créé pour nous peut-être ! et qu’indigne d’atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir… et s’éteindre.