Les Origines de la France contemporaine/Le Régime moderne

TABLE DES MATIÈRES


LIVRE PREMIER

NAPOLÉON BONAPARTE

Importance historique de son caractère et de son génie. — I (p. 5). Il est d’une autre race et d’un autre siècle. — Origine de sa famille paternelle. — Transplantation en Corse. — Sa famille maternelle. — Lætitia Ramolino. — Ses sentiments de jeunesse à l’égard de la Corse et de la France. — Indices fournis par ses premiers écrits et par son style. — Nulle prise sur lui des idées ambiantes, monarchiques ou démocratiques. — Ses impressions au 20 Juin, au 10 Août, après le 31 Mai. — Ses liaisons sans attache avec Robespierre, puis avec Barras. — Ses sentiments et son choix au 13 Vendémiaire. — Le grand condottière. — Son caractère et sa conduite en Italie. — Son portrait moral et son portrait physique en 1798. — Ascendant précoce et subit qu’il exerce. — Son caractère et son esprit sont analogues à ceux de ses ancêtres Italiens du xve siècle. — II (p. 28). L’intelligence pendant la Renaissance Italienne et l’intelligence aujourd’hui. — Intégrité de l’instrument mental chez Bonaparte. — Flexibilité, force et ténacité de son attention. — Autre différence entre l’intelligence de Bonaparte et celle de ses contemporains. — Il pense les choses, non les mots. — Son aversion pour l’idéologie. — Faiblesse ou nullité de son éducation littéraire et philosophique. — Comment il s’est instruit par l’observation directe et par l’apprentissage technique. — Son goût pour les détails. — Sa vision interne des lieux et des objets physiques. — Sa représentation mentale des positions, des distances et des quantités. — III (p. 42). Sa faculté psychologique et son procédé pour penser les âmes et les sentiments. — Son analyse de lui-même. — Comment il se figure une situation générale au moyen d’un cas particulier, et le dedans invisible au moyen des dehors sensibles. — Originalité et supériorité de sa parole et de son style. — Comment il les adapte aux auditeurs et aux circonstances. — Sa notation et son calcul des motifs efficaces. — IV (p. 49). Ses trois atlas. — Leur étendue et leur plénitude. — V (p. 54). Son imagination constructive. — Ses projets et ses rêves. — Débordements et excès de sa faculté maîtresse.
I (p. 62). Les caractères pendant la Renaissance Italienne et les caractères aujourd’hui. — Intensité des passions chez Bonaparte. — La sensibilité impulsive. — Violence de son premier mouvement. — Son impatience, sa promptitude, son besoin de parler. — Son tempérament, ses nerfs, ses défaillances. — Souveraineté habituelle de la pensée calculatrice et lucide. — Puissance et source de sa volonté. — II (p. 76). La passion maîtresse chez Bonaparte. — Indices précoces de l’égoïsme actif et absorbant. — Son éducation par les leçons de choses. — En Corse. — En France pendant la Révolution. — En Italie. — En Égypte. — Son idée de la société et du droit. — Elle s’achève en lui après le 18 Brumaire. — Son idée de l’homme. — Elle s’adapte à son caractère. — III (p. 93). Le despote. — Sa façon de maîtriser les volontés. — Degré d’asservissement qu’il réclame. — Sa façon d’évaluer et d’exploiter les hommes. — Ton de son commandement et de sa conversation. — IV (p. 109). Son attitude dans le monde. — Ses manières avec les femmes. — Son dédain des bienséances. — V (p. 115). Son ton et ses façons avec les souverains. — Sa politique. — Son but et ses moyens. — Comment, après les souverains, il révolte les peuples. — Opinion finale de l’Europe à son endroit. — VI (p. 130). Principe intérieur de sa conduite publique. — Il subordonne l’État à sa personne, au lieu de subordonner sa personne à l’État. — Effets de cette préférence. — Son œuvre est viagère — Elle est éphémère. — Elle est malfaisante. — Nombre des vies qu’elle a coûtées. — Mutilation de la France. — Vice de construction dans son édifice européen. — Vice analogue dans son édifice français.

LIVRE DEUXIÈME

FORMATION ET CARACTÈRES DU NOUVEL ÉTAT

 145
I (p. 146). La situation en 1799. — À quelles conditions la puissance publique est capable de faire son service. — Deux points oubliés ou méconnus par les auteurs des Constitutions précédentes. — Difficulté de la besogne à faire et mauvaise qualité des matériaux disponibles. — II (p. 147). Conséquences, de 1789 à 1799. — Insubordination des pouvoirs locaux, conflit des pouvoirs centraux, suppression des institutions libérales, établissement du despotisme instable. — Malfaisance des gouvernements ainsi formés. — III (p. 150). En 1799, la situation est plus difficile et les matériaux sont pires. — IV (p. 153). Motifs pour ôter aux citoyens le droit d’élire les pouvoirs locaux. — Les électeurs. — Leur égoïsme et leur partialité. — Les élus. — Leur inertie, leur corruption, leur désobéissance. — V (p. 158). Raisons pour remettre en une seule main le pouvoir exécutif du centre. — Combinaisons chimériques de Siéyès — Objections de Bonaparte. — VI (p. 161). Difficulté de constituer un pouvoir législatif. — L’élection faussée et violentée depuis dix ans. — Sentiments des électeurs en 1799. — Vivacité de la haine contre les hommes et les dogmes de la Révolution. — Composition probable d’une assemblée librement élue. — Ses deux moitiés irréconciliables. — Sentiments de l’armée. — Proximité et sens probable d’un nouveau coup d’État. — VII (p. 168). Combinaisons électorales et législatives de Siéyès. — Usage qu’en fait Bonaparte. — Paralysie et soumission des trois assemblées législatives dans la Constitution nouvelle. — Emploi du Sénat comme instrument de règne. — Sénatus-consultes et plébiscites. — Établissement définitif de la dictature. — Ses dangers et sa nécessité. — Désormais la puissance publique est en état de faire son service.
I (p. 173). Service principal rendu par la puissance publique. — Elle est un instrument. — Loi commune à tous les instruments. — Instruments mécaniques. — Instruments physiologiques. — Instruments sociaux. — La perfection d’un instrument croît avec la convergence de ses effets. — Une orientation exclut les autres. — II (p. 179). Application de cette loi à la puissance publique. — Effet général de son ingérence. — III (p. 180). Elle fait le contraire de son office. — Ses empiétements sont des attentats contre les personnes et les propriétés. — IV (p. 183). Elle fait mal l’office des corps qu’elle supplante. — Cas où elle confisque leur dotation et se dispense d’y suppléer. — Cas où elle violente ou exploite leur mécanisme. — Dans tous les cas, elle est un substitut mauvais ou médiocre. — Raisons tirées de sa structure comparée à celle des autres corps. — V (p. 187). Autres conséquences. — À la longue, les corps supprimés ou atrophiés ne repoussent plus. — Incapacité sociale et politique contractée par les individus. — En quelles mains tombe alors la puissance publique. — Appauvrissement et dégradation du corps social.
I (p. 191). Les précédents de l’organisation nouvelle. — La pratique. — Usurpations antérieures de la puissance publique. — Les corps spontanés sous l’Ancien Régime et pendant la Révolution. — Ruine et discrédit de leurs supports. — Le pouvoir central, seul point survivant d’attache et d’appui. — II (p. 196). La théorie. — Concordance des idées spéculatives et des besoins pratiques. — Le droit public sous l’ancien régime. — Les trois titres originels du Roi. — Travail des légistes pour étendre les droits régaliens. — Obstacles historiques. — Limitation primitive ou ultérieure du pouvoir royal. — Principe philosophique et révolutionnaire de la souveraineté du peuple. — Extension illimitée des droits de l’État. — Applications aux corps spontanés. — Convergence des doctrines anciennes et de la doctrine nouvelle. — Les corps considérés comme des créations de la puissance publique. — La centralisation par l’ingérence universelle de l’État. — III (p. 206). L’organisateur — Influence du caractère et de l’esprit de Napoléon sur son œuvre intérieure et française. — Exigences de son rôle extérieur et européen. — Suppression de tous les centres de ralliement et d’entente. — Extension et contenance du domaine public. — Raisons pour le maintien d’un domaine privé. — Part faite à l’individu — Son enclos propre et réservé. — Débouché qui lui est ouvert au delà. — Les talents sont enrôlés au service de la puissance publique. — Constitution définitive de l’État français. — Son aptitude spéciale et sa vigueur temporaire, son manque d’équilibre et son avenir douteux. — IV (p. 212). Ses caractères généraux et son aspect d’ensemble. — Contraste entre sa structure et celles des autres États contemporains ou antérieurs. — L’ancienne France, sa pluralité, sa complication, son irrégularité. — La nouvelle France, son unité, sa simplicité, sa régularité. — Ses analogues dans l’ordre physique et dans l’ordre littéraire. — À quelle famille d’œuvres elle appartient. — Dans l’ordre politique et social, elle est le chef-d’œuvre moderne de l’esprit classique. — V (p. 220). Son analogue dans le monde antique. — L’État romain, de Dioclétien à Constantin. — Causes et portée de cette analogie. — Survivance de l’idée romaine dans l’esprit de Napoléon. — Le nouvel Empire d’Occident.

TABLE DES MATIÈRES


LIVRE TROISIÈME

OBJET ET MÉRITES DU SYSTÈME

I (p. 4). Comment Napoléon entend la souveraineté du peuple. — Sa maxime sur la volonté du grand nombre et sur l’office du gouvernement. — Deux groupes de désirs prépondérants et manifestes en 1799. — II (p. 5). Besoins qui datent de la Révolution. — Manque de sûreté pour les personnes, les propriétés et les consciences. — Conditions requises pour le rétablissement de l’ordre. — Fin de la guerre civile, du brigandage et de l’anarchie. — Soulagement universel et sécurité définitive. — III (p. 10). Effets persistants des lois révolutionnaires. — Condition des émigrés. — L’amnistie progressive et définitive. — Ils reviennent. — Ils recouvrent une portion de leurs biens. — Plusieurs entrent dans la nouvelle hiérarchie. — À leur endroit, la réparation est incomplète. — IV (p. 25). Confiscation des fortunes collectives. — Ruine des hôpitaux. — V (p. 29). Ruine des écoles secondaires et primaires. — VI (p. 41). Ruine des églises. — Plaintes des indigents, des parents et des fidèles. — VII (p. 50). Le Concordat. — Transaction entre les droits anciens et les droits nouveaux. — Sécurité donnée aux possesseurs des biens nationaux. — Comment l’État dote l’Église. — VIII (p. 64). Comment il dote les hospices et les hôpitaux. — Comment il dote les établissements d’instruction. — Reconstruction des fortunes collectives. — Les dons de l’État sont très petits. — Ses exigences sont très grandes. — Prétentions de Napoléon sur les fortunes collectives et sur les corps. — Excès et dangers de son ingérence. — En pratique, ses restaurations sont efficaces. — Satisfaction donnée aux besoins du premier groupe.
I (p. 80). Besoins antérieurs à la Révolution. — Le manque de justice distributive. — Iniquité dans la répartition des sacrifices et des bénéfices sociaux. — Sous l’ancien régime. — Pendant la Révolution. — Motifs personnels et publics de Napoléon pour appliquer la justice distributive. — Circonstances favorables qu’il rencontre. — Sa règle de répartition. — Il exige à proportion de ce qu’il octroie. — II (p. 89). La répartition des charges. — Le nouveau principe fiscal et les nouvelles machines fiscales. — III (p. 91). L’impôt direct, foncier et mobilier. — En quoi la nouvelle machine est supérieure aux précédentes. — Plénitude et célérité des recouvrements. — Soulagement du contribuable. — Soulagement plus grand de l’ouvrier sans propriétés et du petit propriétaire cultivateur. — IV (p. 100). Autres impôts directs. — L’impôt des patentes. — L’impôt sur les mutations. — Les gains du travail manuel sont presque exempts de l’impôt direct. — Il y a compensation d’un autre côté. — L’impôt indirect. — En quoi la nouvelle machine est supérieure aux précédentes. — Effet total et final du nouveau régime fiscal. — Recettes plus grandes du fisc. — Charges moins lourdes du contribuable. — Changement dans la condition du petit contribuable. — V (p. 115). Le service militaire. — Ce qu’il était sous l’ancien régime. — La milice et la troupe réglée. — Nombre des soldats. — Qualité des recrues. — Avantages de l’institution. — Conséquences du principe nouveau. — Le service obligatoire et universel. — Les charges du citoyen comparées aux charges du sujet. — La conscription sous Napoléon. — Il l’atténue, puis il l’aggrave. — Ce qu’elle devient après lui. — La loi de 1818.
I, (p. 132). La répartition des droits. — Disgraciés et préférés sous les gouvernements antérieurs. — Sous l’ancien régime. — Pendant la Révolution. — Conception égalitaire et française du droit. — Ses ingrédients et ses excès. — Satisfaction qu’elle obtient sous le régime nouveau. — Abolition des incapacités légales, égalité dans la possession des droits. — Confiscation de l’action collective, égalité dans la privation des droits. — Les carrières dans l’État moderne. — Droit égal de tous aux places et à l’avancement. — Distribution des emplois par Napoléon. — Son personnel est recruté dans toutes les classes et dans tous les partis. — II (p. 148). Le besoin de parvenir. — Limitation et conditions de l’avancement sous l’ancienne monarchie. — Effet sur les âmes. — Les ambitions sont bornées. — Débouchés extérieurs qui leur restent. — III (p. 157). La Révolution leur ouvre le débouché intérieur et la carrière illimitée. — Effet sur les âmes. — Exigences et prétentions de l’homme moderne. — Règle théorique pour choisir entre les concurrents. — Le suffrage populaire érigé en juge-arbitre. — Conséquences de son arbitrage. — Indignité de ses choix. — IV (p. 164). Napoléon juge du concours. — Sécurité de son siège. — Indépendance de ses arrêts. — Suppression des anciennes influences, et fin des manèges monarchiques ou démocratiques. — Autres influences contre lesquelles il est en garde. — Sa règle de préférence. — Évaluation des candidats d’après la quantité et la qualité du travail utile qu’ils fourniront. — Sa compétence. — Sa perspicacité. — Sa vigilance. — Zèle et travail de ses fonctionnaires. — Effet du concours ainsi jugé et des fonctions ainsi exercées. — Les talents sont utilisés et les jalousies sont désarmées. — V (p. 170). Le concours et les prix. — Multitude des places. — Comment leur nombre est accru par l’extension du patronage central, du territoire français et de l’ascendant politique. — Situation d’un Français à l’étranger. — Sa qualité de Français équivaut à un grade. — Rapidité de l’avancement. — Élimination incessante et vacances multipliées dans les cadres militaires. — Élimination préalable dans les cadres civils. — Proscription des hommes cultivés et interruption de l’enseignement pendant la Révolution. — Rareté de l’instruction générale ou spéciale en 1800. — Petit nombre des candidats capables. — Le manque de compétiteurs leur facilite l’avancement. — Grandeur et attrait des prix offerts. — La Légion d’honneur. — La noblesse impériale. — Les dotations et les majorats. — L’émulation. — VI (p. 190). Le ressort interne de 1789 à 1815. — Sa force. — Sa déformation. — Comment il finit par détraquer la machine.


LIVRE QUATRIÈME

LE DÉFAUT ET LES EFFETS DU SYSTÈME

 201
I (p. 202). Les deux ressorts de l’action humaine. — L’instinct égoïste et l’instinct social. — Motifs pour ne pas affaiblir l’instinct social. — Influence sur chaque société de son statut. — Les clauses du statut dépendent du législateur qui les agrée ou les impose. — Conditions du bon statut. — Il favorise l’instinct social. — Il est différent pour des sociétés différentes. — Il est déterminé par les caractères propres et permanents de la société qu’il doit régir. — Vice capital du statut sous l’ancien régime. — Vice capital du statut sous le régime nouveau. — II (p. 208). Les sociétés locales. — Leur caractère principal et distinctif. — Leur type étroit et réduit. — Une maison d’Annecy et de Grenoble. — L’association y est forcée. — Son objet est limité. — Elle est d’ordre privé. — III (p. 210). Analogie des autres sociétés locales, communes, départements ou provinces. — Intérêts communs qui commandent l’action collective. — Deux objets de l’entreprise, soin de la voie publique et défense contre les fléaux qui se propagent. — Pourquoi la collaboration est obligatoire. — Involontairement et par le seul effet de la proximité, les voisins sont solidaires. — Bon gré mal gré, chacun participe aux bénéfices. — Quelle part chacun doit supporter dans les frais. — Avantages égaux pour chacun. — Avantages inégaux et proportionnels pour chacun à sa dépense sur place, à ses bénéfices industriels ou commerciaux, à la valeur locative de ses immeubles. — Quote-part due par chacun dans les frais, d’après sa part égale et d’après sa part proportionnelle dans les avantages. — IV (p. 216). Ainsi constituée, la société locale est une personne collective. — Son cercle d’initiative et d’action. — Ses rapports avec l’État. — Distinction entre le domaine public et le domaine privé. — V (p. 221). Cas où l’État abdique. — L’anarchie pendant la Révolution. — Cas où l’État usurpe. — Le régime de l’an VIII. — Restes d’indépendance locale sous l’ancien régime. — Ils sont détruits par le régime nouveau. — La société locale après 1800. — VI (p. 226). Les listes de notabilité. — Sénatus-consulte de l’an X. — L’institution libérale devient un instrument de règne. — Mécanisme des candidatures et des nominations. — Décret de 1806 et suppression des candidatures. — VII (p. 231). Qualité des conseillers municipaux et généraux sous le Consulat et l’Empire. — Objet de leurs assemblées. — Limites de leurs pouvoirs. — Leur rôle effectif. — Rôle du préfet et du gouvernement. — Ascendant personnel de Napoléon. — VIII (p. 245). L’institution demeure intacte sous la Restauration. — Motifs des gouvernants. — Excellence de la machine. — Abdication des administrés.
I. (p. 257). La société locale depuis 1830. — Introduction d’un moteur interne. — Il reste subordonné au moteur externe. — Sous un régime de suffrage universel, cette subordination est un bienfait. — II (p. 260). Le suffrage universel, appliqué au gouvernement de la société locale. — Deux cotes pour les frais de la société locale. — En équité, le chiffre fixe de la première et le chiffre moyen de la seconde devraient être égaux. — En pratique, le chiffre de la première est maintenu très bas. — Comment le nouveau régime financier pourvoit aux dépenses locales. — Les centimes additionnels. — Comment, à la campagne et à la ville, le petit contribuable est dégrevé. — Sa quote-part dans la dépense locale est réduite au minimum. — Sa quote-part dans la jouissance locale reste intacte et pleine. — Par suite, le contribuable gros ou moyen, outre sa charge, porte en surcharge tout le fardeau dont le petit contribuable est allégé. — La surcharge croît avec le nombre des allégés. — Nombre des allégés. — La surcharge des gros et moyens contribuables est une aumône qu’ils font. — La décharge des petits contribuables est une aumône qu’ils reçoivent. — III (p. 270). Compensation possible dans l’autre plateau de la balance. — Quelle doit être, d’après la justice distributive, la répartition des droits. — En toute société d’actionnaires. — Dans la société locale limitée à son objet naturel. — Dans la société locale chargée de fonctions supplémentaires. — Le statut local en Angleterre et en Prusse. — L’échange est équitable quand les charges sont compensées par les droits. — IV (p. 274). Comment le suffrage universel, égal et compté par têtes, s’est introduit dans la société locale. — Objet et procédé du législateur français. — Nulle distinction entre la commune rurale et la commune urbaine. — V (p. 276). Effets de la loi sur la commune rurale. — Disproportion entre les lumières de ses représentants élus et l’œuvre dont ils sont chargés. — Le maire et le conseil municipal. — Manque du conseiller compétent. — Le secrétaire de la mairie. — Le chef ou sous-chef de bureau à la préfecture. — VI (p. 281). Effets de la loi sur la commune urbaine. — Disproportion entre la capacité administrative de ses représentants élus et l’œuvre dont ils sont chargés. — Manque du gérant spécial et permanent. — Le conseil municipal et le maire. — Le conseil général et la commission intérimaire. — VII (p. 287). Le préfet. — Son rôle prépondérant. — Ses concessions obligatoires. — Son principal objet. — Transaction entre l’autorité centrale et les jacobins de l’endroit. — Effet sur l’administration locale, sur le personnel administratif et sur les finances locales. — VIII (p. 301). État présent de la société locale. — Considérée comme un organisme, elle est mort-née. — Considérée comme un mécanisme, elle se détraque. — Deux conceptions successives et fausses du gouvernement local. — En théorie, elles s’excluent l’une l’autre. — En pratique, leur amalgame aboutit au régime actuel.


TABLE DES MATIÈRES


LIVRE CINQUIÈME

L’ÉGLISE

I (p. 4). La centralisation et les sociétés morales. — Motifs de l’État pour absorber les Églises. — Leur influence sur la société civile. — II (p. 6). Opinions personnelles de Napoléon sur la religion et les religions. — Ses motifs pour préférer les religions établies et positives. — Difficulté de tracer les limites de l’autorité spirituelle et de l’autorité temporelle. — Partout, sauf dans les pays catholiques, les deux sont réunies en une seule main. — Impossible en France d’opérer cette réunion par voie autoritaire. — Procédé de Napoléon pour arriver au même but par un autre chemin. — Il compte dominer l’autorité spirituelle par l’influence des intérêts temporels. — III (p. 13). Service qu’il tire du pape. — Démission ou destitution des anciens évêques. — Fin de l’Église constitutionnelle. — Droit de nommer les évêques et d’agréer les curés attribué au Premier Consul. — IV (p. 16). Autres services qu’il attend du pape. — Sacre de Napoléon à Notre-Dame. — Théorie napoléonienne de l’Empire et du Saint-Siège. — Le pape feudataire et sujet de l’empereur. — Le pape fonctionnaire, installé à Paris, archichancelier des choses spirituelles. — Conséquences pour l’Italie. — V (p. 21). Services que Napoléon tire ou attend du clergé français. — Sa conception romaine du pouvoir civil. — Développement de cette conception par ses légistes. — Toute société religieuse doit être autorisée. — Statut légal qui fixe la doctrine et la discipline des quatre Églises autorisées. — Statut légal de l’Église catholique. — Sa doctrine et sa discipline seront celles de l’ancienne Église gallicane. — Situation nouvelle de l’Église française et rôle nouveau du pouvoir civil. — Il se décharge de ses anciennes obligations. — Il conserve et augmente ses droits régaliens. — L’Église de France avant 1789 et après 1802. — Prépondérance accrue et domination complète du pouvoir civil. — VI (p. 30). Motifs pour supprimer le clergé régulier. — Communautés autorisées. — L’autorisation est révocable. — VII (p. 35). Régime auquel est soumis le clergé séculier. — Restauration et application des doctrines gallicanes. — Gallicanisme et soumission du nouveau personnel ecclésiastique — Mesures pour maintenir le clergé présent dans l’obéissance et pour dresser à l’obéissance le clergé futur. — Les séminaires. — Petit nombre des ordinations permises. — Conditions auxquelles elles sont accordées. — Procédés contre les professeurs suspects et les élèves indisciplinés. — VIII (p. 45). Changements dans la hiérarchie ecclésiastique. — Motifs pour assujettir le bas clergé. — Amovibilité des succursalistes. — Accroissement de l’autorité épiscopale. — Prises de Napoléon sur les évêques. — IX (p. 54). Emploi politique de l’épiscopat. — Le catéchisme impérial. — Les mandements. — X (p. 57). Le concile de 1811. — Le concordat de 1813.
I (p. 65). Les effets du système. — Achèvement de la hiérarchie ecclésiastique. — Omnipotence du pape dans l’Église. — Influence du Concordat français et des autres précédents depuis 1801 jusqu’à 1870. — Pourquoi le clergé devient ultra-montain. — Le dogme de l’infaillibilité. — II (p. 80). L’évêque dans son diocèse. — Changement dans sa situation et dans son rôle. — Abaissement des autres autorités locales — Diminution des autres autorités ecclésiastiques. — Effacement du chapitre et de l’officialité. — L’évêque, seul dispensateur des sévérités et des faveurs. — Emploi de l’amovibilité. — Le clergé du second ordre est soumis à la discipline militaire. — Pourquoi il s’y soumet. — III (p. 97). Changement dans les mœurs de l’évêque. — Son origine, son âge, sa compétence, son train, son travail, son initiative, ses entreprises, son ascendant moral et social. — IV (p. 109). Les subordonnés. — Le clergé séculier. — Son extraction et son recrutement. — Comment il est préparé et entraîné. — Le petit séminaire. — Le grand séminaire. — Les conférences mensuelles et la retraite annuelle. — Les Exercitia. — La Manrèze du Prêtre. — Le curé dans sa paroisse. — Difficulté de son rôle. — Sa patience et sa correction.
I (p. 126). Le clergé régulier. — Différences dans la condition des deux clergés. — Les trois vœux. — La règle. — La vie en commun. — Objet du système. — Suppression violente de l’institution et de ses abus en 1790. — Renaissance spontanée de l’institution débarrassée de ses abus après 1800. — Caractère démocratique et républicain des constitutions monastiques. — Végétation des anciennes souches et multiplication des plants nouveaux. — Nombre des religieux et nombre des religieuses. — Proportion de ces nombres et de la population totale en 1789 et en 1878. — Prédominance des instituts laborieux et bienfaisants. — Comment ils se forment et s’étendent. — L’instinct social et le contact du monde mystique. — II (p. 142). La faculté mystique. — Ses sources et son œuvre. — Le christianisme évangélique. — Son objet moral et son effet social. — Le christianisme romain. — Développement de l’idée chrétienne en Occident. — Influence de la langue et de la jurisprudence romaines. — La conception romaine de l’État. — La conception romaine de l’Église. — III (p. 165). Le catholicisme actuel et ses caractères distinctifs. — L’autorité, son prestige, ses supports. — Les rites, le prêtre, le pape. — L’Église catholique et l’État moderne. — Difficultés qui naissent en France de leurs constitutions respectives. — IV (p. 171). Autres inconvénients du système français. — Conception nouvelle et scientifique du monde. — Comment elle s’oppose à la conception catholique du monde. — Comment elle se propage. — Comment l’autre se défend. — Les pertes et les gains de la foi catholique. — Son domaine étroit et son domaine large. — Effets de la forme catholique et française sur le sentiment chrétien en France. — Il a grandi dans le clergé et diminué dans le monde.


LIVRE SIXIÈME

L’ÉCOLE


 191
(p. 192). L’enseignement public et ses trois effets. — Influences du maître, des condisciples et du règlement. — Cas où les trois pressions convergent pour produire un type défini d’homme fait. — II (p. 196). Objet de Napoléon. — Le monopole universitaire. — Renaissance et multitude des établissements privés. — Ils sont mal vus de Napoléon. — Ses motifs. — Les entreprises privées font concurrence à l’entreprise publique. — Mesures contre elles. — L’autorisation préalable et la fermeture facultative. — Taxes sur l’enseignement libre et rétribution universitaire. — Décret du 15 novembre 1811. Limitation de l’enseignement secondaire dans les établissements privés. — Comment l’Université leur prend leurs élèves. — L’externat obligatoire. — Limitation du nombre de leurs pensionnaires. — Mesures pour restreindre ou assimiler les établissements ecclésiastiques. — Racolement forcé dans les familles notables et mal pensantes. — Napoléon seul et universel éducateur dans son empire. — III (p. 210). Sa machine. — Le corps enseignant. — Comment ses membres arriveront à se sentir solidaires. — Hiérarchie des grades. — Primes offertes à l’ambition et satisfactions ménagées à l’amour-propre. — Principe monastique du célibat. — Principe monastique et militaire de l’obéissance. — Les obligations contractées et la discipline imposée. — L’École Normale et le recrutement de l’Université future. — IV (p. 222). L’objet du corps enseignant est l’adaptation de la jeunesse à l’ordre établi. — Deux sentiments requis chez les enfants comme chez les adultes. — L’acceptation passive de la règle. — Étendue et minutie de la règle scolaire. — Le désir de primer et l’émulation. — Concours incessants et distribution annuelle des prix. — V (p. 229). Préparation militaire et culte de l’empereur.
I (p. 238). L’instruction primaire. — Sujétions supplémentaires et spéciales de l’instituteur. — La surveillance ecclésiastique. — Motifs de Napoléon. — Limitation de l’enseignement primaire. — Préférence pour les frères ignorantins. — Le catéchisme impérial. — II (p. 245). L’instruction supérieure. — Caractères et conditions des universités scientifiques. — Motifs contre elles. — En quoi elles répugnent au système français. — Comment il les remplace. — Étendue de l’enseignement secondaire. — Dans le nouvel ordre social, il suffit aux besoins. — Carrières auxquelles il conduit. — Les écoles spéciales. — Napoléon les veut professionnelles et pratiques. — L’École de Droit. — III (p. 260). Couronnement de l’édifice universitaire. — La croyance fondée sur le procédé probant. — Comment elle associe les hommes et fait une Église laïque. — Puissance sociale de cette Église. — Les autorités scientifiques et littéraires. — Comment Napoléon les enrôle dans ses cadres. — L’Institut, appendice de l’État. — IV (p. 268). Prises du gouvernement sur les membres de l’Institut. — Comment il les réprime et les contient. — Cercle dans lequel la pensée laïque peut se mouvoir. — Faveur et liberté des sciences mathématiques, physiques et naturelles. — Défaveur et resserrement des sciences morales. — Suppression de la classe des sciences morales et politiques. — Elles sont choses d’État, incluses dans le domaine propre de l’empereur. — Mesures contre l’idéologie, contre l’étude philosophique ou historique des lois, contre l’économie politique et la statistique. — Accaparement de l’histoire — V (p. 278). Mesures contre les écrivains proprement dits et les vulgarisateurs. — La censure, la direction des théâtres, de la librairie et de l’imprimerie. — Étendue et minutie de la répression. — Insistance de la direction et de l’impulsion. — Objet final, ensemble et beauté logique du système total. — Comment il se détruit lui-même.
I (p. 292). Histoire de la machine napoléonienne. — De ses deux bras, le premier, qui opère sur les adultes, se désarticule et se casse. — Le second, qui opère sur la jeunesse, fonctionne intact jusqu’en 1850. — Pourquoi il demeure intact. — Motifs des gouvernants. — Motifs des gouvernés. — II (p. 308). La loi de 1850 et la liberté d’enseignement. — Son objet apparent et ses effets réels. — Alliance de l’État et de l’Église. — Le monopole de fait. — Direction ecclésiastique de l’Université jusqu’en 1859. — Rupture graduelle de l’alliance. — La direction de l’Université redevient laïque. — L’intérêt laïque et l’intérêt clérical. — Séparation et satisfaction de ces deux intérêts jusqu’en 1876. — Instabilité de ce régime. — Motifs de l’État pour reprendre la haute main. — En fait, les parents n’ont que le choix entre deux monopoles. — Décadence originelle et forcée des institutions privées. — Achèvement de leur ruine après 1850 par la double concurrence trop forte de l’Église et de l’État. — L’Église et l’État seuls éducateurs survivants. — Direction intéressée et doctrinale des deux enseignements. — Divergence croissante des deux directions. — Leur effet sur la jeunesse. — III (p. 318). Les vices internes du système. — L’internat sous une discipline de caserne ou de couvent. — Nombre et proportion des internes dans les établissements de l’État et dans les établissements de l’Église. — Point de départ de l’internat français. — La société scolaire conçue non comme un organisme distinct de l’État, mais comme un mécanisme manœuvré par l’État. — Conséquences de ces deux conceptions. — Pourquoi l’internat s’est introduit et renforcé dans les établissements ecclésiastiques. — effets de l’internat sur l’adolescent qui en sort. — Lacunes de son expérience, erreurs de son jugement, éducation nulle de sa volonté. — Aggravation du mal par le régime français des écoles spéciales et supérieures. — IV (p. 333). Autre vice du système. — Point de départ de l’enseignement supérieur en France. — Substitution des écoles d’État spéciales aux universités encyclopédiques, et libres. — Effet de cette substitution. — Les examens et les concours. — La culture artificielle, intense et forcée. — Comment elle est arrivée à l’outrance. — Excès et prolongation des études théoriques. — Insuffisance et retard de l’apprentissage pratique. — Comparaison de ce système et des autres, en France avant 1789, en Angleterre et aux États-Unis. — Les forces perdues. — Emploi erroné et dépense excessive de l’énergie mentale. — Depuis 1889, toute la jeunesse y est condamnée. — V (p. 353). L’instruction publique depuis 1870. — Concordance de la conception napoléonienne et de la conception jacobine. — Extension et aggravation du système. — Le procédé déductif de l’esprit jacobin. — Ses conséquences. — Dans l’enseignement supérieur et dans l’enseignement secondaire. — Dans l’enseignement primaire. — L’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque. — VI (p. 368). Effet total et actuel du système. — Disconvenance croissante de l’éducation préalable et de la vie adulte. — Altération de l’équilibre mental et moral dans la jeunesse contemporaine.