Les Opérations maritimes - Guerre de côtes et guerre du large

Les Opérations maritimes - Guerre de côtes et guerre du large
Revue des Deux Mondes, 6e périodetome 24 (p. 531-539).
LES
OPÉRATIONS MARITIMES

GUERRE DE CÔTES ET GUERRE DU LARGE

Nous avons eu pendant quelques semaines, sur le littoral de la Belgique, la véritable guerre de côtes, telle qu’on la pratiquait autrefois, lorsque, par exemple, la flotte anglaise inquiétait de son feu, à la bataille des Dunes, entre Nieuport et Dunkerque, — on se bat toujours aux mêmes endroits, — l’armée espagnole que dirigeait un prince français, le Grand Condé, momentanément égaré par sa haine pour Mazarin.

Cela se passait en 1658 (14 juin). Aujourd’hui, c’est une force navale anglo-française qui est venue flanquer l’aile gauche de nos alliés les Belges et battre violemment l’aile droite allemande, acharnée à s’ouvrir par Nieuport le chemin de Dunkerque.

Quand on publia la nouvelle de cet intéressant épisode de guerre, les télégrammes anglais parlaient d’un groupe de canonnières. Ce terme, très général en soi, mais très précis et significatif pour les marins, étonna quelque peu ceux qui savaient que l’Amirauté ne disposait pas de petits bâtimens présentant, avec un faible tirant d’eau, nécessaire au milieu des bancs de Flandre, une puissance offensive et défensive sérieuse, de gros canons et une bonne cuirasse.

Tout s’expliqua bientôt. Un hasard heureux avait servi nos alliés et nous-mêmes en se chargeant de combler une lacune importante de l’ordre de bataille des deux marines. Au moment où la guerre éclata, il y avait aux chantiers Wickers trois monitors de 1 300 tonnes, armés chacun de 2 pièces de 152 millimètres, 2 de 120 et 4 de 47, qui, sous les noms de Solimoës, Javary et Madeïra, étaient destinés à la marine brésilienne. Ces petits bâtimens, encore que leur artillerie fût un peu faible, pouvaient rendre d’immédiats services dans les rades de Dunkerque, Nieuport et Ostende, longs couloirs que des bancs parallèles à la côte et affleurant à mer basse défendent à peu près des grosses houles. Les trois monitors furent donc réquisitionnés, armés, équipés par la marine britannique et furent baptisés Humber, Shannon et Mersey. Dès le 20 octobre, leur action, appuyée de celle de nos grands contre-torpilleurs de la Manche (ceux-ci ont des pièces de 100 millimètres) ne tarda pas à se faire sentir, d’abord sur les colonnes allemandes qui suivaient soit l’estran, soit la route côtière, puis sur les batteries de campagne qui, vers la bouche de l’Yser, couvraient d’obus les tranchées belges et les avancées de Nieuport.

Mais nos tenaces adversaires n’entendaient pas céder si vite à des engins dont la mise en jeu semblait les surprendre, eux si prévoyans, si avertis pourtant… Quelques jours après le commencement de cette lutte, on apprenait qu’ils dressaient sur le rivage, à couvert derrière la frange littorale de dunes, des batteries d’artillerie lourde. Un peu plus tard, c’étaient des canons de côte proprement dits et des pièces de marine transportées en grande hâte de Wilhelmshaven que l’on établissait vers Middelkerke et Ostende. Entre temps, et comme les Allemands avaient réussi à amener des sous-marins dans les eaux belges aussi promptement que je l’avais admis, — on s’en souvient peut-être, — dans mon étude sur Anvers, base navale[1], nous étions informés que, déjà, leurs torpilles automobiles s’étaient attaquées à la flottille alliée et aussi que des mines automatiques étaient semées à tous les débouchés des bancs de Flandre. Les sous-marins allemands débordaient dans le Pas de Calais et dans l’Est de la Manche, utilisant habilement les chenaux de nos eaux territoriales pour éviter le champ de mines constitué par les Anglais dans le vestibule nord du Pas de Calais. Le 31 octobre, l’une de ces dangereuses unités coulait le croiseur Hermès, de 5 600 tonneaux, qui, du moins avant la guerre, portait le guidon du commandant de l’aviation navale anglaise. Presqu’en même temps, c’était un paquebot, transport de blessés et de réfugiés belges, qui subissait de graves avaries, heureux de ne pas sombrer à pic. Le 11 novembre, enfin, l’aviso torpilleur Niger, mouillé en rade des dunes, était frappé mortellement…

Ces difficultés n’empêchèrent pas les alliés de renforcer la petite force navale qui opérait sur la côte de Belgique. On dit que nos croiseurs cuirassés y parurent. En tout cas, l’Amirauté envoya un cuirassé, le Venerable (classe Formidable : 1899 ; 4 canons de 305 millimètres, 12 de 152 et 16 de 47 ; 225 millimètres de cuirasse ; 18 nœuds de vitesse) dont les grosses pièces contrebattirent avec succès les plus fortes batteries allemandes. Mais le Venerable, qui déplace 15 000 tonnes, comme nos unités du type Patrie, cale près de 9 mètres, et l’on sent combien ses manœuvres doivent être gênées dans des parages où les contours des bancs sont variables, où il n’y a plus de balisage et où les chenaux de 10 mètres de fond sont déjà rares. Les sous-marins en ont profité pour l’attaquer, heureusement sans résultat. Outre que le cuirassé faisait bonne garde et qu’il était couvert par les navires légers, la faible vitesse à laquelle il était obligé de se mouvoir lui laissait l’avantage de garder à la mer ses doubles filets à mailles d’acier. Peut-être y a-t-il déjà recueilli quelques torpilles Schwartzkopf, retenues captives en dépit de leurs coupe-filets.

Ainsi, tout va bien de ce côté-là, et, aux dernières nouvelles, la petite escadre combinée opérait avec succès contre Zeebrugge. Il n’en est pas moins vrai que les marines alliées n’ont pas sur la côte de Belgique, — pas plus, d’ailleurs, que les Allemands ne les auraient eux-mêmes, — les types exactement adaptés aux circonstances hydrographiques locales. Les trois petits monitors pourraient être, en cas de mauvais temps, « mangés par la mer » à marée haute, quand le flot recouvre de trois ou quatre mètres les bancs les plus élevés. La mobilité et la petite taille des contre-torpilleurs les dérobe aux coups d’une artillerie à laquelle ils ne sauraient opposer de cuirasse ; mais leurs canons sont trop faibles. Je ne dirai rien de nos croiseurs cuirassés, ne sachant pas au juste s’ils opèrent là-bas d’une manière effective et continue. On ne peut douter, en tout cas, qu’ils ne soient pas faits, en principe, pour ce genre d’opérations. Quant au Venerable, certes ses grosses pièces, appuyées d’une bonne artillerie moyenne, satisfont aux besoins (sauf en ce qui touche les feux courbes, car il n’a pas d’obusiers…) ; mais ce cuirassé d’escadre, d’un prix élevé et qui serait si utile en haute mer, le jour de la bataille décisive, est exposé, dans cette région, à des dangers sérieux qu’éviterait aisément une unité de dimensions beaucoup plus restreintes, quoique bien protégée et bien armée. J’ai déjà dit, en parlant de son tirant d’eau, que le rivage bas, les bancs mouvans, la mer trouble parcourue de courans capricieux, lui sont de fâcheux ennemis, susceptibles de favoriser l’action des sous-marins et celle des gros mortiers des batteries de côte. Un échouage, peu dangereux en soi, deviendrait funeste en présence d’adversaires vigilans. Faut-il rappeler qu’en 1849, dans la première guerre des Duchés, le beau trois-ponts danois Christian VI fut réduit par quelques méchans canons de campagne auxquels, jeté à la côte d’Eckernförde, il ne pouvait plus répondre ? Ne se rappelle-t-on pas, aussi, que dans la seconde guerre, celle de 1864, le jour même de la bataille de Düppel, le monitor Bolfkrake, embarrassé dans des filets de pêcheurs tendus sur sa route par les Prussiens, reçut immédiatement sur son pont, dépourvu de cuirasse, des obus qui l’obligèrent à se retirer ?


Nous avions, il y a peu de temps encore, nous Français, des bâtimens exactement faits pour le genre d’opérations qui nous occupe en ce moment. C’étaient les quatre canonnières cuirassées de 1 800 tonnes du type Achéron. Le vice-amiral Jauréguiberry, le glorieux commandant du 15e corps à l’armée de la Loire de 1870, les avait fait mettre en chantier pendant son ministère (1882) avec la pensée bien arrêtée que ces unités étaient destinées à combattre sur les côtes basses de la mer du Nord. Leur canon de 274 millimètres, en tout cas, aurait fort bien fait ici, avec ses obus de 216 kilos. Ces pièces étaient, bien entendu, sous tourelles. La ceinture de flottaison portait 200 millimètres d’acier et le pont principal 80 millimètres. Quant au tirant d’eau, il ne dépassait pas 4 mètres. Enfin, malgré certaine lourdeur apparente, ces canonnières tenaient bien la mer. L’une d’elles, le Styx, alla sans encombre jusqu’à Saigon.

Un peu plus tard, nous construisions des cuirassés gardes-côtes, les uns du type Terrible (7 300 tonneaux de déplacement), les autres du type Valmy-Bouvines, de 6 000 ou 6 500 tonnes seulement. Le Valmy et le Jemmapes, pour ne parler que de ceux-ci, avaient chacun deux canons de 340 millimètres, pièces d’une puissance considérable et à qui, grâce à d’ingénieux appareils, on avait pu assurer les bénéfices d’un chargement très rapide. Le tirant d’eau de ces bâtimens ne dépassait pas 7 mètres. Leur longueur n’était que de 88 mètres, tandis que le Venerable arrive à 130. Enfin le Valmy et le Jemmapes, protégés sur leur flanc, à la flottaison, par 45 centimètres d’acier, avaient sur leur pont principal des plaques de 10 centimètres. Quant à leur vitesse, — 14 ou 15 nœuds, — elle était plus que suffisante dans les parages et pour le genre d’opérations dont il s’agit, leurs facultés évolutives étant d’ailleurs remarquables.

Tels étaient les bâtimens que nous eussions pu mettre en ligne devant la côte des Flandres ; — où ils avaient déjà paru, d’ailleurs, à plusieurs reprises, de 1896 à 1907 environ, — si, les idées ayant complètement changé sur le rôle et les méthodes d’utilisation des unités de combat, on n’avait jugé à propos de désarmer, puis de condamner, vendre ou démolir les représentans encore très valides de types auxquels on reprochait leur insuffisance dans la grande bataille rangée, au large.

Gardons-nous de récriminer à ce propos. La critique serait d’autant plus inutile qu’elle ne pourrait viser des personnalités déterminées et qu’après tout, grâce à la haute valeur des équipages, la petite force navale anglo-française de la côte de Belgique a rendu déjà et rendra encore des services signalés. Pour de bons ouvriers il n’y a pas de mauvais instrumens et, au demeurant, les instrumens que nous avons là-bas ne sont pas mauvais ; ils ne sont que médiocrement adaptés. Tirons seulement de tout ceci l’enseignement qu’une marine bien constituée doit comprendre des types convenant à la guerre de côtes aussi bien que d’autres, répondant aux exigences de la guerre du large.


Sous cette dernière rubrique, guerre du large, on peut comprendre, si l’on veut, les opérations des escadres de ligne, que certaines circonstances, — assez rares d’ailleurs, — conduiraient à combattre en dehors des mers territoriales et, en tout cas, les opérations de croisière ayant pour objet de détruire le commerce de l’ennemi, d’affamer sa population, de paralyser ses fabriques et ses usines.

C’est à ce dernier genre d’opérations que les Allemands semblent jusqu’ici (20 novembre) vouloir borner l’activité de leur marine, en dehors des coups de main fort audacieux qu’ils font exécuter par leurs sous-marins dans la mer du Nord et dans le Pas de Calais.

Disons donc quelques mots des croiseurs allemands qui battent les mers lointaines.

Ces bâtimens, — après la disparition presque complète et singulièrement rapide des croiseurs auxiliaires[2], — appartiennent presque tous au type dit « des villes d’Allemagne, » répété, après le Bremen (1903), à 29 exemplaires, les unités en construction comprises. Les caractéristiques des premiers de ces navires rapides étaient les suivantes : 3 300 tonnes ; 23 nœuds ; 860-880 tonnes de charbon ; 50 millimètres d’acier sur le pont principal ; 10 canons de 105 millimètres ; 2 tubes lance-torpilles sous-marins. Pour les derniers, tels que le Karlsruhe (dont on a signalé dernièrement la présence dans l’Atlantique sud), on a voulu augmenter la vitesse et le rayon d’action, ce qui s’est traduit par une sensible augmentation du déplacement. Mais en outre, et comme ces bâtimens étaient tenus pour éclaireurs d’escadre, autant que pour croiseurs du large, on leur donna une ceinture, — ceinture incomplète, du reste, — de plaques de 100 millimètres. C’est qu’il s’agissait de les opposer aux « light armoured cruisers » mis en chantiers en 1912 par l’Amirauté anglaise, et dont le premier exemplaire, l’Arethusa, s’est distingué, il y a quelques semaines, dans une des rencontres de navires-légers qui se sont produites dans la mer du Nord. Tant y a que le Breslau, par exemple, déplace 4 600 tonnes, file de 27 à 28 nœuds, prend 1 200 tonnes de combustible et s’arme de 12 canons de 105 millimètres, tandis qu’il protège son flanc de 100 millimètres d’acier, sans avoir perdu pour cela les 50 millimètres que ses prédécesseurs avaient sur leur pont. Le Graudenz, que l’on achève en ce moment, pousse jusqu’à près de 5 000 tonnes, ce qui le rapproche de la classe des croiseurs protégés anglais de 2e classe, navires de 5 250-5 600 tonnes, à laquelle appartient justement le Sydney, qui a victorieusement combattu l’Emden.

On sait les « exploits » de ce dernier croiseur, dans la mer des Indes. Le plus remarquable, au point de vue exclusivement militaire, est la surprise du Jemtschoug et du Mousquet à Poulo²Pinang, le 28 octobre, au point du jour. L’Emden s’était maquillé. Il battait pavillon russe, disent les uns, pavillon japonais, disent les autres. Le pavillon japonais est mieux indiqué parce que ni le Jemtschoug, ni le Mousquet ne pouvaient guère exiger d’un croiseur de cette nationalité l’échange obligatoire et évidemment indispensable des signaux de reconnaissance. Mais si de telles ruses sont permises, — disons plutôt tolérées, — dans la marche d’approche, il est absolument interdit de commencer le combat sous un autre pavillon que celui de la nation à laquelle on appartient. Cette condition essentielle d’une lutte loyale a-t-elle été remplie par l’Emden ? Nous l’ignorons, et j’estime que les Anglais feront bien de s’en assurer avant de faire au commandant du croiseur allemand l’accueil flatteur qu’ils réservent généreusement à l’ennemi qui leur fit, dit-on, pour 70 ou 80 millions de prises… mais qui est enfin réduit à l’impuissance.

Tandis que l’Emden était détruit par le Sydney, notablement plus fort que lui, aux îles des Cocos, en plein Océan Indien, le Königsberg, toujours du même type, était enfermé dans le Rufidji par le Chatham, frère jumeau Au Sydney. Je ne serais pas étonné que le Karlsruhe, à son tour, éprouvât quelque mésaventure avec un autre bâtiment de cette classe « des villes anglaises » qui apparaît nettement supérieure à celle « des villes allemandes. » Et il en sera peut-être de même du Berlin[3], qui semble avoir forcé le blocus de la mer du Nord ces jours derniers et dont on mentionne, le 10 novembre, la présence à Trondjhem de Norvège, où il ne peut faire séjour, d’ailleurs, sans être désarmé.

Ainsi se révèle le vice de la conception allemande. Si l’on veut que la guerre de croisière soit efficace, il faut qu’elle dure longtemps, assez, du moins, pour produire des effets de dépression sérieux sur l’adversaire. Dès lors, si l’on y emploie des unités isolées, il est nécessaire que, par leur vitesse et leur rayon d’action, ces unités soient en mesure de se dérober à tous ou presque tous les bâtimens ennemis qui pourront être détachés contre elles ; et il ne l’est pas moins que, contraintes à la lutte, elles trouvent dans leur armement défensif et offensif de suffisantes garanties de succès dans un combat singulier. Or, tout cela conduit aux grands déplacemens, aux grands croiseurs cuirassés, pourvus de canons puissans.

Mais une unité isolée finit toujours par trouver sur sa route deux bâtimens doués de la même vitesse et à peu près aussi bien armés qu’elle. Une méthode plus sûre, — il n’y en a évidemment pas d’infaillible, — consiste à mettre à la mer non plus des unités isolées, mais des divisions ou même de petites escadres de grands croiseurs cuirassés, pourvu que ces bâtimens disposent tous de la même vitesse, à très peu près, et que leurs machines soient également sûres.

Mais, heureusement, la marine allemande n’avait pas encore, au commencement d’août, assez de Seydlitz, de Lützow et de Derfflinger[4] pour organiser méthodiquement la guerre de croisière, tout en satisfaisant aux exigences de la guerre d’escadre, à laquelle, on peut en être assuré, elle ne renonce pas du tout. C’est que, si prévoyant que l’on soit, il est bien difficile, surtout en marine, d’être absolument prêt de tous les côtés.

Reconnaissons cependant qu’une petite division de ses croiseurs cuirassés relativement anciens vient de se distinguer dans un combat livré, sur la côte du Chili, à un nombre égal de croiseurs anglais. D’après les rapports parvenus à l’Amirauté au moment où j’écris, il semble que le succès ait été dû à l’habile emploi d’une artillerie parfaitement homogène et, dans l’ensemble, beaucoup plus puissante que celle de la division britannique. De plus, les circonstances avaient donné aux Allemands l’avantage de pouvoir discerner nettement les silhouettes des croiseurs anglais, se détachant en noir, à 10 000 mètres environ, sur la partie encore éclairée du ciel, au crépuscule.

Je ne veux pas commenter encore les résultats d’un engagement sur lequel plane un certain mystère et où ne figurait pas, justement, le cuirassé Canopus, principale unité de la force navale anglaise dans ces parages. Nous reviendrons là-dessus. : Associons-nous, en attendant, au juste éloge que l’Amirauté a décerné aux équipages du Good Hope, et du Monmouth quand elle a dit que, jusqu’au dernier moment, tout le monde avait fait son devoir avec le même sang-froid que s’il se fût agi d’un simulacre de combat aux grandes manœuvres.

On ne pouvait mieux exprimer ce qu’attendait l’Angleterre. A de tels hommes, la fortune ne peut rester contraire ni la victoire infidèle.


Contre-amiral DEGOUY.

  1. Voyez la Revue du 1er novembre.
  2. On se rappellera peut-être que, dans un travail sur les croiseurs allemands, paru dans la Revue du 1er avril dernier, j’avais signalé les mesures prises par le département impérial de la marine pour que les paquebots rapides pussent être convertis en croiseurs auxiliaires dès la déclaration de guerre et même à l’étranger. Ces mesures ont été parfaitement suivies d’exécution. Mais le rôle de ces croiseurs improvisés est resté assez peu important. J’en dirai plus tard les raisons.
  3. Les télégrammes parlent du croiseur auxiliaire « Berlin. » En réalité, il y a, dans la liste des bâtimens auxiliaires de la flotte militaire allemande, un navire de ce nom ; mais c’est un transport, paquebot de 29 000 tonnes et 18 nœuds seulement, de la Compagnie de Brème Norddeutscher Lloyd. Je ne pense pas qu’il s’agisse de ce bâtiment, mais bien du croiseur de guerre « Berlin. »
  4. Voir, à ce sujet, mon étude du 1er avril 1914 sur le Rôle des croiseurs cuirassés allemands.