Les Muses françaises/Jeanne Perdriel-Vaissière

Les Muses françaises : anthologie des femmes-poètesLouis-MichaudII (XXe Siècle) (p. 241-251).




JEANNE PERDRIEL-VAISSIERE




Mme Jeanne Perdriel-Vaissière est née en Corse, à Ajaccio. Elle quitta l’île à quelques mois, ayant eu à peine le temps de prendre quelques gouttes du lait sauvage de sa race. Son père était officier, il avait des origines méridionales ; sa mère, elle, était de l’Ouest, née aux confins de la Vendée et du Poitou.

« Après quelques garnisons autour de Paris, m’écrit-elle — mon père quitta l’armée — j’étais très petite fille encore — et nous fûmes vivre dans l'Ille-et-Vilaine, à Autrain-sur-Couesnon, dans l’atmosphère où s’exalta le romantisme de Chateaubriand, à quelques lieues de Combourg, de Saint-Malo. — Mon enfance a été solitaire, mes grands amis furent les seuls classiques, lus dans mes livres d’étude, et Chateaubriand qui, à douze ans, m’apprit la mélancolie. Chateaubriand lu, dans le silence, par un enfant solitaire ! Il me fut un admirable maître de langage, mais il m’eût été un fâcheux professeur de désenchantement avant la lutte, sans les ressources d’un tempérament équilibré, d’une vraie aptitude de joie que je portais en moi. »

Toute jeune fille encore, elle épousa M. Perdriel, alors enseigne de vaisseau. Depuis, elle a vécu dans les ports de l’Océan ou de la Manche une vie calme et douce, attristée seulement par la perte de quelques êtres chers et les absences infiniment longues du marin auquel elle a lié sa destinée. Mais Mme Perdriel-Vaissière est mère ; les enfants sont une bien grande joie dans la maison de « celles qui attendent ».

Les débuts littéraires de Mme J. Perdriel-Vaissière eurent lieu dans l’Hermine, une intéressante revue bretonne. Une fleur qu’elle obtint aux Jeux floraux l’encouragea à envoyer à des revues parisiennes quelques pièces qui plurent et furent insérées. — Jusqu’ici, elle a publié trois volumes de poésies, chacun marquant un heureux progrès sur le précédent. Mme Perdriel-Vaissière a fait aussi représenter en 1901, La Couronne de Racine, à la Comédie-Française, et La Fleur bleue, au théâtre municipal de Brest. — Le talent de Mme Perdriel-Vaissière est souple et fort mais inégal. Après un beau poème, il arrive que l’on rencontre dans son œuvre une suite de pièces d’intérêt discutable. Elle a déjà réagi contre une facilité qui la conduisait parfois à une prolixité fâcheuse, elle devra s’observer encore, montrer plus de sévérité envers ses propres Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/248 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/249 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/250 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/251 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/252 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/253 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/254 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/255 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/256 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/257