Les Muses françaises/Anne Osmont

Les Muses françaises : anthologie des femmes-poètesLouis-MichaudII (XXe Siècle) (p. 235-240).




ANNE OSMONT




Mme Anne Osmont est née à Toulouse, le 2 août 1872. Elle vint à Paris en 1898 et collabora à la Fronde. Mais, ses débuts elle les avait faits primitivement dans des journaux du Midi : l’Art Méridional et le Mestager de Toulouse. En 1907, le jury féminin de la Vie Heureuse couronna et édita son recueil de poésies : Nocturnes. Depuis quelque temps, Mme Anne Osmont est fixée à Bruxelles ; elle collabore au Journal du Matin, tant sous son nom que sous le pseudonyme de Parabesse.

Méridionale, Mme Aune Osmont a choisi pour ses vers la forme qui convenait à sa nature sobrement lyrique : la forme parnassienne. Son talent est très sûr, fort et sain. Elle chante magnifiquement la nature qu’elle aime non seulement pour la radieuse majesté de ses paysages, mais parce qu’elle trouve en elle la grande consolatrice * Femme et souvent attristée par la vie, — dit-elle^ j’ai trouvé de grandes consolations dans la Nature, surtout aux heures intimes du soir, et dans la musique qui leur ressemble si étrangement. Le soir est l’heure où l’on pense à Dieu et la musique porte vers lui. » Et, précisant son Idéal littéraire, Mme Osmont ajoute :

« Je crois que les œuvres de femmes gagnent à laisser deviner leurs sentiments sans les montrer. Il faut se tenir dans ses vers comme on se tient dans une église. Cela permet les larmes, non la sensiblerie ; l’extase et non la pâmoison. »

On ne cherchera donc pas dans l’œuvre de Mme Anne Osmont ces confessions sentimentales qui sont tant de mode dans la littérature contemporaine des femmes.

Les étangs, les roseaux, les peupliers, les sapins et la lune, voilà les motifs — d’ailleurs assez romantiques — de ses purs chants parnassiens. Très artiste, l’œil continuellement cligné pour jouir des plus fines nuances du ciel, elle aime, remarque justement’^L P. Quillard, « elle aime, ainsi que Whlstler en un autre art, indiquer la couleur de ses « ymphonles nocturnes ou crépusculaires et les Images visuelles surtout lui ont révélé le monde sensible, plus que les odeurs et que les sons… » Mme Osmont volt la nature avec des yeux de peintre. Sa poésie est plus plastique que sensible, elle ne manque cependant pas d’émotion. « Une âme farouche, délicate et tendre s’avoue dans ces poèmes, capable d’aimer et de souffrir et de ne pas garder rancune de sa souffrance. »

BIBLIOGRAPHIE. — Nocturnes, Hachette, Paris, 1907, ln-18.

COLLABORATION. — L’Art Méridional. — Messager de Toulouse. — La Fronde. — Journal du Matin (Bruxelles).

CONSULTER. — Pierre Quillard, Mercure de France, 1er août 1907. — A. DORCHAIN, Les Annales, 13 janvier 1907. Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/242 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/243 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/244 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/245 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/246