Librairie nouvelle (p. 35).
L’Apôtre du flageolet

L’Apôtre du flageolet.


Un autre, l’apôtre du flageolet, était rempli de zèle ; on ne pouvait l’empêcher de jouer dans l’orchestre dont il faisait le plus bel ornement, alors même que le flageolet n’y avait rien à faire.

Il doublait alors soit la flûte, soit le hautbois, soit la clarinette ; il eût doublé la partie de contre-basse, plutôt que de rester inactif. Un de ses confrères s’avisant de trouver étrange qu’il se permît de jouer dans une symphonie de Beethoven : « Vous mécanisez mon instrument, et vous avez l’air de le mépriser ! Imbéciles ! Si Beethoven m’avait eu, ses œuvres seraient pleines de solos de flageolet, et il eût fait fortune.

« Mais il ne m’a pas connu ; il est mort à l’hôpital. »