Les Forces éternelles/Nuit d’été, obscure…

Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 211-212).

NUIT D’ÉTÉ, OBSCURE…


Nuit d’été, obscure et sans bruit,
Prodigue de fraîcheur limpide !
L’infini Destin se dévide
Lentement. Une étoile luit.

La nuit, le silence, une étoile,
Un plaintif humain soucieux
Qui, levant un store de toile,
Contemple la longueur des cieux

Et gémit d’être, dans l’espace,
Malgré les forces de l’esprit,
Une ombre chétive qui passe,
Dont nul astre n’entend le cri,


Voilà l’indicible problème
Que pose au ciel, comme une fleur,
Cette pure étoile que j’aime.

Et c’est l’angoisse dont je meurs…