Les Femmes arabes en Algérie/Les Arabes apprécient les femmes instruites

Société d’éditions littéraires (p. 144-146).


Les Arabes apprécient les femmes instruites




Les indigènes très subtils savent bien que la cloche de l’école commune pour les français et les arabes, sonnerait le glas de leur résistance à la francisation. Aussi sont-ils hostiles à l’instruction obligatoire pour les garçons et rebelles à tout développement intellectuel féminin : « Si nos femmes étaient instruites, disent les musulmans, elles seraient les alliées des roumis. »

Qu’on ne les interroge donc plus aux Conseils Généraux ou Municipaux sur l’opportunité d’ouvrir des écoles de filles indigènes puisque l’on est certain d’avance qu’ils répondront négativement.

Le sexe masculin est partout toujours décidé à annihiler le sexe féminin, voilà pourquoi il est nécessaire que chacun, homme et femme, ait le droit d’intervenir pour son propre compte, dans les assemblées administratives et législatives.

Pour nous Français, notre intérêt en Algérie doit primer tout. Or, nous avons un intérêt réel, un intérêt politique, à instruire les musulmanes puisque par elles, nous pourrions avoir raison de préjugés et faire malgré eux, le bonheur des mahométans.

Les arabes seront très satisfaits, de trouver grâce à nous chez leurs épouses une culture intellectuelle : à preuve ces paroles de l’ex-chef rebelle Kada à une française que la renommée avait précédée à Laghouat.

« Moi je n’ai qu’une femme bête… Ton mari est bien heureux de t’avoir ! Où donc t’a-t-il trouvée ? Si j’avais eu une femme qui comme toi comprenne tout, sache tout, je serais devenu le grand Sultan de France ! »