Les Femmes arabes en Algérie/L’Impôt sur les Yaouleds

Société d’éditions littéraires (p. 19-20).


L’Impôt
Sur les Yaouleds (Petits garçons)




La courroie de leur boîte à cirer passée en sautoir, ces yaouleds sont si industrieux, si ingénieux, que le conseil municipal d’Alger a férocement arraché de leurs bouches enfantines, une miette de pain gagnée, en leur imposant une contribution de soixante-quinze centimes par mois. Cette taxe doit être payée d’avance. Quand elle n’est pas versée le 7 du mois, les pauvres petits sont battus et assujettis à une amende qui peut être de deux francs ?

Les édiles algériens n’auraient-ils pas mieux fait d’imposer les cerceaux et les billes des riches enfants étrangers, plutôt que de mettre une taxe sur le couffin et la boîte à cirer des petits arabes et des petits juifs ?

Ce n’était point une contribution qu’il fallait exiger de cette marmaille obligeante et encombrante, mais quelques heures d’école.