Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 31).

11. — LE PIS-ALLER[1]

Il y avait au couvent de Zwiefalten un maréchal ferrant, d’aspect caduc. Un soir, entre chien et loup, rencontrant une jeune paysanne fraîche et bien en chair, il lui prit le cul, à la manière des satyres émérites :

— « Elisabeth, ma mignonne, quel beau champ de bataille ! ».

— « Tais-toi ! Tu n’es plus un champion aux tournois amoureux. Tu as fait ton temps. Caresse plutôt ton front : tu sentiras les cornes de vétéran dont ta femme t’a gratifié. Mais, bah ! Quand on n’a pas de faucon, il faut chasser au hibou ! »

Alors, Elisabeth laissa le bouc lécheur la coucher dans le foin, et lui faire le plaisir qu’elle donnait elle-même, chaque jour, à l’abbesse du couvent.

La friponne vit encore. Mais elle n’a plus que la peau sur le cul.

  1. Livre I, 80. Faceta responsio cuiusdam puellæ.