Chant d’amour (première édition 1853)
Traduction par J.-E. Voïnesco.
Les DoïnasJoël CherbuliezLittérature roumaine (p. 99-100).




XXXV

CHANT D’AMOUR


Vois-tu l’aigle altier, ô ma bien-aimée, comme il s’élance, s’élève et vole au sein des nuages ? Ainsi mon âme, heureuse de ta présence adorée, s’élance vers les cieux pénétrée de doux frissons.

Entends-tu la voix mystérieuse qui chante au milieu de la nuit, et flotte dans les airs avec le parfum des fleurs ? Ainsi s’élèvent dans mon cœur des voix mélodieuses, lorsque ce cœur te pressent de loin, ô mon bel ange !

Vois-tu, parmi les astres du ciel, les rayons lumineux que répand avec amour l’étoile de Vénus ? Ainsi, quand ta beauté apparaît à ma vue, mes yeux s’enflamment et brillent d’une amoureuse ivresse.

Car le ciel a donné à l’aigle des ailes pour l’emporter dans l’espace, aux étoiles la douce lumière, et à la nuit les doux soupirs ; mais, à toi, il a fait don de grâces enchanteresses, et, à moi, d’une âme pour t’adorer.