Les Dieux antiques/Mythologie des Aryas
MYTHOLOGIE DES ARYAS
I. — MYTHES HINDOUS, NORSES ET PERSES
ette mythologie forme un système
religieux particulier, et, à lui
seul, ce système est à proprement
parler ce qu’on appelle la Mythologie.
Les Aryas, vous le savez
tous, jeunes gens, sont une des grandes
races humaines que l’on distingue particulièrement
de la race des Sémites (la
même origine sémitique relie entre eux
les anciens Juifs et les Arabes). Indiquons
les peuples qui appartiennent certainement
à la race aryaque : presque
tous ceux qui, aussi loin que va l’histoire, habitèrent
l’Europe, et, dans l’Asie, la Perse et l’Inde. Quant à
un berceau mystérieux, toutes les conclusions scientifiques
s’accordent à le placer à peu près au centre de la
Grande-Asie, dans les vallées de l’Oxus. L’Arya se
répandit dans toute l’Europe et dans une grande partie
de l’Asie, par migrations successives de tribus, allant devant elles chercher des régions inconnues et libres.
Nomades qui rencontraient, dans le pays choisi pour
s’y fixer, les descendants de tribus congénères des leurs
peuplant déjà ces terres ; une seconde couche aryaque
se formait alors dans ces lieux. Pour assigner un ordre
probable à ces migrations successives, j’ajoute que la
première fut, peut-être, celle à qui l’on donne le nom
de migration germanique et slave ; puis une autre se
dirigea vers la Perse et vers l’Inde, pendant qu’une
dernière trouvait lentement le chemin des contrées plus
tard appelées la Grèce et l’Italie, ainsi que des vastes
terres qui devinrent le sol celtique.
Quelqu’un de vous me demandera si toutes ces tribus emportaient avec elles leurs déités. Elles emportaient au moins une langue commune, à laquelle étaient confiés des mythes communs. L’éloignement où vécurent l’une de l’autre les peuplades errantes ou fixées, fit que leur langue se différencia et se refondit en idiomes nouveaux ; et de la même façon les mythes, mêlés intimement à la parole, acquirent une existence nouvelle et isolée. Mais langues et mythes ne se sont jamais si complètement transformés, que deux sciences, celle du Langage et la Mythologie, ne puissent, par leur effort récent, retrouver la parenté originelle des mots et des dieux.
- ↑ Le Traducteur.