Calmann Lévy (p. 194-207).



XVIII


Espérance était certainement le seul qui pût rejoindre et ramener Roger, car je ne croyais nullement à une fantaisie de promenade nocturne. Je courus à la chambre de Roger, espérant y trouver une lettre. En effet, il y en avait une à mon adresse.


« Ne dites pas à sa mère que je suis venu à Flamarande, personne ne m’y a vu que vous trois ; dites-lui que je pars pour un voyage de distraction et d’agrément. Je resterai absent un mois ou deux, qu’elle ne s’inquiète pas.

» J’exige qu’elle ne sache rien de ce qui s’est passé hier au soir. J’ignore tout ; elle agira comme elle l’entendra. Je me conformerai à sa volonté, quelle qu’elle soit.

» ROGER. »


Plus de doute, le pauvre enfant avait deviné le vrai motif de l’exil de Gaston, et il partageait l’erreur de son père, la mienne ! J’avertis Ambroise du silence qu’il devait garder jusqu’à nouvel ordre. Je l’engageai à se remettre au lit et me disposai à retourner auprès de M. de Salcède pour l’informer et aviser avec lui de ce que nous aurions à dire à la comtesse, si ses fils ne rentraient pas dans la matinée.

Je rencontrai M. de Salcède dans l’espélunque. Il parut moins inquiet que moi.

— Gaston apaisera son frère, me dit-il. En tout cas, il le ramènera. Allons à leur rencontre. J’ai la pièce que vous m’avez remise et qui mettra fin à tout débat.

Nous partîmes du souterrain pour prendre le sentier par où les jeunes gens avaient passé. Ce sentier rejoignait le chemin à quelque distance. Il était fort dangereux pour des chevaux, mais nous n’y vîmes aucune trace d’accident, et sur le chemin nous pûmes suivre au grand jour la piste des deux montures, s’emboîtant l’une dans l’autre, ce qui prouvait que les cavaliers, n’allant pas côte à côte, ne s’étaient pas rejoints.

Nous marchâmes environ deux heures, d’un bon pas et sans nous dire un mot pour ne pas nous ralentir. La trace des chevaux reparaissait de temps en temps, toujours révélant la même poursuite de l’un après l’autre sans point de jonction. Enfin, comme nous approchions de la Violette, nous vîmes Gaston qui revenait seul, au pas, sur son cheval, et menant en laisse le cheval de Michelin. Il mit pied à terre en nous apercevant, tira les chevaux par la bride et vint à nous, pâle, mais non triste ni accablé.

— Vous êtes inquiets, nous dit-il sans attendre nos questions. Je vais vous dire ce qui s’est passé. Entrons dans le bois ; nous parlerons sans être dérangés par les passants.

Nous gagnâmes les pins. Il attacha les chevaux à un arbre, et nous nous jetâmes sur la mousse, nous étions fatigués tous les trois. Après avoir réfléchi un instant comme pour se résumer, Gaston nous raconta ainsi son entretien avec son frère :

— Je ne l’ai rattrapé qu’au cabaret de la Violette ; il allait comme le vent. Il ne voulait pas s’y arrêter, mais son cheval avait perdu un fer et s’était cassé un bout de corne. Il a été obligé de descendre, très-contrarié, car il avait bien vu que je le suivais de près et qu’il ne pouvait plus m’éviter.

» — Que me voulez-vous ? m’a-t-il dit ; n’ai-je pas le droit de me promener sans vous avoir sur mes talons ?

» — Il y a, lui répondis-je, bien du changement depuis hier soir, à ce qu’il paraît ? mais nous ne pouvons pas nous expliquer si près de ces gens qui pansent votre cheval. Venez dehors avec moi.

» — Il ne me plaît pas de m’expliquer. Je veux rester ici. Laissez-moi tranquille.

» Je dis tout bas au cabaretier, à qui il avait demandé à boire, de porter le rafraîchissement dans son jardin, et je m’éloignai un peu. Dès que je vis Roger dans ce petit jardin, qui est derrière l’écurie et où nous pouvions causer librement, je me rapprochai de lui, et, comme il ne me disait rien et faisait semblant de ne pas me voir, je pris un verre et m’assis en face de lui. Même silence.

» — Nous ne sommes donc plus frères ? lui dis-je en choquant mon verre contre le sien.

— Pardonnez-moi, me répondit-il d’un air sombre, sans toucher à son verre ; d’une façon ou de l’autre, nous le sommes du côté le plus sûr.

» Cette parole me sembla odieuse. Jusqu’à ce moment-là, j’avais cru à un mouvement de jalousie filiale, et j’étais prêt à lui tout sacrifier comme à tout supporter de sa part. N’est-il pas un enfant gâté, et ne dois-je pas le gâter aussi ? mais un doute, un outrage à notre mère,… je ne pus endurer cela, je sentis que la colère me gagnait, et je ne répondis pas pour ne pas trop répondre. Il crut que j’acceptais l’imputation, et il reprit, voyant que je souffrais :

» — Après tout, je ne t’en veux pas, à toi ; si tu as du bonheur, ce n’est pas ta faute. Voyons ! qu’as-tu décidé ? Es-tu le fils adoptif de ton M. Alphonse ou le chef de la famille Flamarande ? Choisis-tu l’une ou l’autre position, ou vas-tu cumuler ?

» Je lui répondis ce que je sais et ce que je présume.

» — M. de Salcède voulait m’adopter, croyant apparemment que je n’avais ni nom ni état dans le monde. Quand il saura qui je suis, il n’y songera probablement plus.

» Il se mit à rire amèrement.

» — Ah ! tu crois que M. de Salcède ignorait qui tu es ? Tu es un ingénu, toi ! Tant mieux pour toi. Quand je te dis que tu es né heureux ! Allons, retourne à ton idylle dorée, et que le ciel te bénisse ! Moi, je vais prendre l’air le plus loin possible de ce poëme champêtre !

» — Où vas-tu ?

» — Où il plaira à Dieu. Qu’est-ce que cela te fait ?

» — Je veux le savoir.

» — Je n’ai pas de comptes à te rendre.

» — Pardonnez-moi, vous êtes encore mineur, et je suis votre aîné.

» — Mon aîné, c’est cela ! mon chef de famille ! Vous allez me donner des ordres, vous ?

» — Oui, moi, le comte de Flamarande, je vous traiterai comme un enfant que vous êtes. Je vous empêcherai de flétrir votre mère par une fuite qui est l’aveu d’un soupçon infâme. Oh ! j’ai compris, allez ! Si je suis un ingénu, je ne suis pas un niais. Je n’ai pas vécu jusqu’à présent sans me demander qui était mon père, et je n’ai jamais eu la lâche pensée de croire que M. de Salcède me trompait en me jurant qu’il ne l’était pas. Je crois à ce qui est vrai, moi, je ne suis pas fou. Donc vous… Je ne veux pas vous dire que vous mentez ; mais on vous a mis un mensonge odieux dans l’esprit, et cela depuis hier soir. Il faut me dire qui vous a égaré ainsi, je veux traiter ce calomniateur comme il le mérite.

» Il ne voulut pas me répondre ; mais je devine très-bien, et je crois que la personne n’est pas loin.

En parlant ainsi, Gaston me regardait d’un air indigné, et je me sentais défaillir. M. de Salcède prit vivement la parole.

— Tu te trompes, lui dit-il. La personne que tu accuses est venue ce matin m’apporter la preuve que voici.

Il lui mit sous les yeux la déclaration du comte de Flamarande.

J’observais Gaston pendant qu’il la lisait. Son visage ne fit pas un pli. Il n’avait pas douté de sa mère, lui ! Il n’était pas même étonné. Il ne fit aucune réflexion, replia le papier et le rendit au marquis.

— Continue ton récit, lui dit Salcède. Pourquoi reviens-tu seul ? Où est Roger ?

— Ne vous en inquiétez pas, je vais vous dire le reste. Comme j’étais très-irrité, il s’est emporté aussi. Il m’a dit que c’était moi qui mentais. Jamais il n’avait accusé sa mère, je lui prêtais des sentiments affreux. Je voulais faire le maître, le pédagogue avec lui, il n’était pas d’humeur à le souffrir. Il échapperait à une autorité qu’il n’acceptait pas. Je pouvais lui prendre tout, hormis sa liberté.

» Tout en parlant et se contredisant à chaque parole, comme un homme qui n’a pas sa tête, il avalait coup sur coup je ne sais quelle liqueur de genièvre qu’on lui avait servie.

» — Vous vous enivrez, lui dis-je, vous devenez méchant !

» Et je voulus lui ôter le flacon. Il le reprit en disant :

» — Méchant ? Eh bien, tant mieux ! c’est ce qu’il me faut. Je suis un mouton assez disposé à se laisser tondre. Il faut que je devienne un loup sauvage. Le temps des illusions romanesques est passé. J’ai vécu fils unique, j’y étais habitué. Je vais vivre orphelin, j’aime mieux cela que de vivre esclave !

» Et il voulait boire à ce même maudit flacon que je lui arrachai des mains et que je jetai dans le buisson. Alors, il s’élança sur moi pour me frapper. Je le saisis à la nuque et le fis plier comme un jonc ; mais, en même temps, pris d’amour et de pitié, j’amenai sa tête près de ma bouche et je le baisai au front en lui disant :

» — Tu vois ! je te briserais, si je ne t’adorais pas. Allons, méchant enfant, reviens à toi-même, et retournons ensemble à notre mère, qui nous mettra d’accord en te disant que c’est toi qu’elle aime le mieux. Et moi, je lui dirai qu’elle a raison de préférer celui qu’elle a nourri et élevé elle-même. Je l’aiderai à te rendre encore plus heureux par sa tendresse. Quant à ta fortune, je n’en veux pas, je n’en ai que faire. Est-ce que j’ai besoin de fortune, moi qui ai le nécessaire et qui suis habitué au travail ? Tu garderas ton titre, je me trouverais ridicule, moi paysan, d’avoir un titre de noblesse. Je veux rester à Flamarande, je veux être le mari de Charlotte, je serai ton fermier : c’est tout ce qu’il me faut.

» Il avait mis sa tête dans ses mains ; je crois qu’il pleurait de colère, j’aurais voulu le faire pleurer d’attendrissement.

» — Vous me parlez comme à un enfant, me dit-il, et cela ne me convient plus. À partir d’aujourd’hui, je suis un homme ; le malheur met dix années de plus sur ma tête, je le sens bien. Vous me parlez de titres et de richesses comme on promet des dragées à un marmot pour qu’il se tienne tranquille. Sachez, monsieur le comte, qu’élevé en gentilhomme je suis plus gentilhomme que vous, qu’on a élevé en philosophe. Vous avez des idées de paysan : vous supposez que je pleure ma couronne de comte et mes écus ! Vous me faites bien de l’honneur en vérité ! Ce que je pleure, il faut vous le dire, puisque vous ne le devinez pas. Je pleure l’amour de ma mère, que je vais être forcé de troubler et de briser par mon éloignement pour vous. Je pleure aussi l’orgueil et la joie de la voir entourée de respect et de vénération. Je sais à présent pourquoi vous avez été écarté de la maison paternelle. Que le soupçon auquel vous avez été sacrifié soit injuste ou fondé, ce n’est pas à nous de le savoir et je reconnais avec vous que nous devons le repousser de nos cœurs ; mais il renaîtra dans l’esprit de tous ceux qui vous verront reparaître, et, au lieu d’avoir des amis agenouillés devant la vie d’une sainte, nous aurons des curieux malveillants ou railleurs à châtier. Nous ferons notre devoir, vous autant que moi, je le pense ; mais on ne persuade pas à coups d’épée ou de pistolet, et plus nous ferons de bruit autour de l’honneur de notre mère, plus ressortira sur sa robe blanche cette tache que tout notre sang ne pourra effacer.

» Ces paroles de mon frère pénétrèrent en moi comme une lame d’acier. Il n’était plus ivre, il était surexcité, et la vérité sortait cette fois de ses lèvres. Je me mis à ses genoux, et, le serrant dans mes bras, je lui dis :

» — Je te remercie de m’éclairer ; jusqu’à présent, je n’avais pas compris. Je t’aurais sacrifié tous mes droits par amour pour toi ; à présent je comprends que je dois y renoncer absolument pour l’honneur de notre mère. Le soupçon injuste du comte de Flamarande pèserait sur toute sa vie, et je haïrais mon père malgré moi d’avoir imprimé sur elle, à cause de moi, cette souillure ineffaçable. Je ne veux pas en venir là. Je veux aimer ma mère sans être pour elle une cause de douleur. Je lui ai déjà coûté assez de larmes. Je veux oublier mon père, ne pas savoir qu’il a existé, ne jamais l’entendre excuser ni blâmer, puisqu’on ne peut justifier l’un sans accuser l’autre. Ce que je te dis est sérieux et le devient davantage à présent que tu m’ouvres les yeux. Je dois et par conséquent je veux être et demeurer Espérance tout court, et tout au plus Espérance dit Michelin par contrat de mariage. Ne te tourmente donc plus, il n’y a rien de changé dans ta vie. Ma mère avait accepté que je fusse adopté par un autre, elle approuvera que je persiste à demeurer inconnu. Allons, rends-moi ton amitié qui m’avait fait si heureux hier au soir. En public, tu seras toujours M. le comte, mon maître ; en secret, tu seras mon frère, et le mystère rendra mes épanchements plus doux avec notre mère et avec toi.

» Il m’embrassa en fondant en larmes ; cependant il n’était pas consolé.

» — Tu es bon comme un ange, me dit-il ; mais tu es romanesque, et la vie ne va pas comme tu crois. De plus, tu es amoureux, et tu t’imagines que Charlotte, si tu l’épouses et si tu en as des enfants, acceptera ton sacrifice ?

» — Charlotte ne sait et ne saura rien.

» — Tu rêves l’impossible. Quand même tu aurais la force de lui cacher toujours un pareil secret, toi-même, quand tu seras père de famille, tu sentiras que tu n’as pas le droit, à moins de vouloir imiter notre père à nous, de les priver de leur état civil et de leur héritage. Tu te diras alors qu’un acte de naissance est toujours un titre imprescriptible, quand même le mari jaloux renie l’enfant né dans le mariage. La loi a raison. Si elle voile et consacre certaines impostures de fait, elle protège le grand nombre des enfants contre le caprice des parents. Elle prend le parti du faible sans défense ; c’est une bonne loi malgré ses inconvénients. Il faut se soumettre aux lois fondamentales qui régissent la société, et ce n’est pas à moi de me révolter contre celle-là. Je serais un misérable, un spoliateur et quelque chose comme un fripon à mes propres yeux, si je consentais à te dépouiller de ton héritage. Je ne pourrais plus te regarder en face, et, au lieu de bénir tes enfants, je rougirais devant eux. Non, va ! ce que tu rêves est chimérique. Notre situation est inextricable, si nous essayons d’en sortir sans dommage pour personne. Il faut l’accepter, il faut la subir. Tu sais à présent pourquoi j’en souffre. Laisse-moi souffrir, moi qui sais mieux que toi ce que c’est que le monde. Laisse-moi souffrir seul, je t’en supplie ; j’ai besoin d’être seul. Je m’en vais, mais en t’aimant quand même et en admirant la noblesse et la simplicité de ton caractère. Nous souffrirons tous deux quand tu connaîtras la société, que tu n’as apprise que dans les livres. Notre consolation sera de nous aimer, de nous estimer l’un l’autre et d’adoucir autant que possible à notre mère les chagrins qui l’attendent.

» — Et pour commencer, lui dis-je, tu la quittes dans un moment pareil ! Tu te flattes qu’elle ne devinera pas ce que signifie ton départ subit et farouche ? Elle a beaucoup souffert pour moi, mais elle n’a eu de toi que joie et consolation. Oh ! je t’en supplie, qu’elle ne souffre jamais par toi, qu’elle n’ait jamais à souffrir pour nous deux !

» Il était attendri.

» — Eh bien, répondit-il, je te promets de ne pas partir ainsi. Vrai, j’ai besoin de me raisonner encore, je suis faible, moi, je ne suis pas un stoïque comme toi, je ne prends pas mon parti en un moment. Que veux-tu ! je n’ai jamais souffert, ma mère m’a toujours caché ses larmes, je n’ai jamais appris le courage ; mais je l’adore, ma pauvre mère, et je m’arrangerai pour ne pas l’inquiéter. Je vais continuer ma promenade jusqu’à Léville. Dis-lui que j’avais quitté ces braves personnes trop brusquement, que j’ai senti mon tort et que je vais réparer mon impolitesse. Ce soir, je serai à Flamarande, j’exige que tu ne lui parles pas de ce qui s’est passé entre nous. Je ne veux pas lui en parler, moi, je n’en aurais pas le courage, je veux avoir l’air d’ignorer tout. Je lui dirai que je m’ennuie en Auvergne, et que, ne pouvant reparaître à Paris, j’ai besoin de voyager encore ; elle y consentira, et je partirai sans l’effrayer. Pendant mon absence, elle s’occupera de régulariser ta position, et tous ces détails, toutes ces explications que je redoute, seront terminés quand je reviendrai. Je n’aurai plus qu’à accepter les faits accomplis, et je les accepterai bravement, je te le jure. C’était là mon intention quand j’ai quitté ce matin Flamarande. J’y persiste, mais je conviens que c’était trop brusque, et qu’à cause du cheval que j’ai eu la bêtise de prendre, il eût été difficile de lui cacher que j’étais venu.

» — Non, il sera très-facile de le lui cacher. Je n’ai dit qu’à ma mère Suzanne, hier soir, que tu étais arrivé par la fenêtre. Elle est la discrétion même : elle se taira. Charles et Ambroise savent seuls que tu as pris le cheval. Je dirai à Michelin qu’il était déferré et que je l’ai amené ici, la bête étant un peu blessée et l’aubergiste étant le meilleur maréchal du pays. Tout s’arrangera sans que ta mère ait la moindre inquiétude ; autrement elle devinerait ton chagrin quand tu lui diras tes projets de voyage. Moi, j’espère que tu y renonceras avant de lui en parler, et dans tous les cas j’ai la certitude de t’y faire renoncer quand tu seras tout à fait calme. Je ne t’ai pas dit tout ce que j’ai encore à te dire.

» — J’en ai assez à présent, me dit-il en essuyant ses yeux tout rouges de larmes, remmène le cheval. J’irai à pied à Léville, c’est tout près. J’y déjeunerai, j’y dînerai peut-être, si je ne m’y ennuie pas trop. En tout cas, je serai à Flamarande avant le coucher du soleil, et j’y serai maître de moi, je l’espère.

» Là-dessus, il me serra les mains et je le laissai partir, voyant qu’il avait besoin en effet de se raisonner encore, et qu’il ne fallait pas lui en demander trop tout d’un coup.