Calmann Lévy (p. 127-141).



XII


Espérance rentrait, apportant sur une grande corbeille plate le souper de Roger. J’avoue que, malgré la gravité de la situation, je ne pus me défendre de rire. Comme il était très-soigneux de la propreté de ses vêtements, il ne touchait point aux plats sans mettre un tablier, et, en le lui attachant, Suzanne avait trouvé joli de lui faire, avec les larges rubans de fil, une belle rosette sur l’estomac. Roger en rit franchement et lui demanda si c’était Charlotte qui l’avait ainsi décoré.

— Non, répondit-il, Charlotte est au donjon pour servir madame la comtesse. C’est ma mère Suzanne qui ne me trouvait pas assez beau pour servir M. le comte. Elle voulait me faire mettre des gants.

— Des gants ? dit Roger.

— Oui, elle a vu, au premier voyage que votre père et votre mère ont fait ici dans les temps, leurs domestiques les servir avec des gants de coton blanc. Ils en ont même laissé une paire qu’elle a conservée et que voilà dans ma poche. Faut-il les mettre ?

— Certainement, lui répondis-je, c’est indispensable ; mais, quand on met les gants, on ôte le tablier.

— Vrai ? c’est drôle ! Allons, à bas ! dit-il en ôtant le tablier et en chaussant les gants, qui étaient le double trop grands pour ses petites mains. — Je ne suis pas fort, vous voyez, mais j’apprendrai.

— Tu apprendras quoi ? dit Roger en commençant à dévorer le souper : le métier de valet de chambre ?

— Certainement, pour vous bien servir.

— Tu veux être mon valet de chambre ?

— Oui, quand vous viendrez chez nous.

— Et si je voulais t’emmener avec moi ?

— Où cela ?

— À Paris, en voyage, partout.

— Oh ! cela, pas possible !

— À cause de Charlotte ?

— D’abord, et ensuite à cause de tout le reste.

— Quoi, tout le reste ?

— M. Alphonse, qui ne quittera pas le pays, que je sache, et puis mes père et mère et sœurs de la ferme, et puis la ferme elle-même, que je vas gouverner à présent. Le père Michelin a acheté du bien et a trop d’ouvrage. Et puis Ambroise, que vous ne connaissez pas et qui est mon ami, et puis enfin le pays, que vous trouvez triste et qui l’est peut-être, mais qui est pour moi le plus beau du monde.

— Alors, tu te trouves heureux ici ?

— Très-heureux.

— C’est singulier. Voilà que j’entends pour la première fois un homme quelconque dire qu’il est heureux. Tu ne te plains de rien dans la vie ?

— De rien et de personne.

— Pourtant… les parents qui t’ont mis au monde…

— Ils m’ont rendu service. La vie est un bien quand elle est bonne.

— Et quand elle ne l’est pas ?

— On peut toujours la rendre meilleure.

— Comment ?

— Avec du courage et de la raison.

— Tu es un grand philosophe, je ne le suis pas tant que toi. Je ne me suis pas toujours trouvé heureux.

— Vous ? s’écria Espérance avec une vive expression de surprise et de reproche qui en disait plus long qu’il n’eût voulu.

— Oui, moi ! répondit Roger en le regardant fixement. Malgré une grande position et les soins d’une mère adorable, j’ai eu des moments fort tristes. Est-ce que tu n’as jamais entendu parler du comte de Flamarande ?

— Très-peu ; on l’a vu ici une fois, on ne le connaissait point.

— Eh bien, c’était un homme de mérite assurément, mais très-bizarre et qui n’aimait pas les enfants.

— Oh que si ! il vous aimait.

Je coupai la parole à Roger pour affirmer qu’il était injuste envers son père.

— Tais-toi, me dit Roger, tu n’as pas voix au chapitre. Moi, je sais bien des choses que ce garçon sait peut-être. — Espérance, as-tu jamais ouï parler du jeune Gaston de Flamarande ?

— Gaston le berger ? dit Espérance, qui soutenait avec candeur le regard attentif de son frère.

— Non, pas celui de la légende ; l’autre Gaston, celui qui était mon frère.

— Un pauvre enfant presque naissant noyé dans la Loire ? Oui, on a parlé ici de ce grand malheur. Il s’appelait Gaston ?

— Tu ne le savais pas ?

— Non, je ne savais pas, répondit Espérance, qui évidemment apprenait en ce moment son véritable nom ; eh bien ?

— Eh bien, reprit Roger, l’histoire de ce Gaston-là, que ma mère a pleuré et cherché partout pendant des années et que mon père n’a jamais ni cherché ni pleuré,… prouve que le comte de Flamarande n’aimait pas beaucoup ses enfants.

Et, se tournant vers moi, Roger ajouta :

— Ce sont là des choses que je me rappelle très-bien.

— Vous les avez rêvées, répondis-je, vous étiez trop jeune…

— À Sévines, oui, reprit-il avec fermeté, mais plus tard… J’ai grandi en voyant pleurer ma mère et en entendant parler mes bonnes. On croit que les enfants n’entendent pas ou ne comprennent pas. La légende était trop mystérieuse pour ne pas me tourmenter l’esprit. Et puis il y avait un cheval merveilleux, un cheval Zamore qui avait enlevé… enfin un cheval des contes de fée. Tu fais une drôle de tête, vieux Charles ! on dirait que tu te souviens aussi.

J’étais démoralisé. Espérance voulut sortir.

— Reste donc, lui dit Roger.

— Non, non, répondit Gaston ; vous avez soupé, je vais vous chercher le café.

— Reviens tout de suite.

— À l’instant.

Il sortit, faisant certainement un effort pour cacher son émotion et réprimer sa propre curiosité.

— Vous faites la plus grave des folies, dis-je à Roger. Vous mettez dans l’esprit de ce garçon des chimères qui vous feront de lui un adversaire, un ennemi, le jour où vous aurez reconnu vous-même le néant de vos suppositions.

— Mes suppositions ! répondit-il avec feu. Veux-tu me jurer sur l’honneur, à l’instant même, sans hésiter, qu’Espérance n’est pas Gaston de Flamarande ?

— Et vous, répondis-je avec la même énergie, pouvez-vous jurer sur l’honneur que vous céderiez sans regret, à l’instant même, votre titre de comte et vos immenses droits de fils unique à Gaston ressuscité ? Supposez tout ce qu’il vous plaira. Trompez-vous ou soyez dans le vrai, peu importe. Vous voilà en présence d’un fait romanesque qui peut vous coûter la moitié de votre fortune et la moitié du cœur de votre mère.

— Je le sais parbleu bien ! répondit-il en frappant du poing sur la table. Le partage de la tendresse maternelle ! c’est déjà fait. Va ! tu n’as donc pas vu et entendu ce qui s’est passé dans la chapelle ? Je la tenais dans mes bras et elle ne voyait que lui ; elle criait : « Mon fils, mon enfant ! » Donc, elle sait que nous sommes deux, et il faut bien que je me résigne à n’être plus le seul !

Tandis qu’il parlait ainsi, ses yeux s’étaient remplis de larmes. Je vis que j’avais touché l’endroit sensible. Je n’espérais pas le convaincre en quelques minutes, puisque Espérance allait revenir ; mais je pouvais modérer l’élan du premier mouvement.

— Eh bien, songez à cela, lui dis-je, songez à l’effroyable douleur que vous causeriez à madame votre mère, si, comme il est probable, vous étiez la proie d’une illusion que vous lui feriez partager. Le réveil serait affreux pour elle et ridicule pour vous ; c’est pour le coup qu’on aurait le droit de vous accuser de précipitation et de vous dire que l’étourderie est une forme de l’égoïsme.

— Tu as raison, me dit-il, bien que tu me répètes les axiomes de mon gouverneur. Je le sais, voyons. Je vais toujours trop vite en besogne ; c’est mon habitude d’obéir au premier mouvement. Tu crois donc que ma mère n’est pas sûre, qu’elle présume… ?

— Si elle était sûre de quelque chose, pourquoi donc ne vous eût-elle pas dit devant tout le monde : « Embrasse ton frère ? »

— Ah ! voilà, dit Roger avec un véritable déchirement de cœur, en cachant sa tête dans ses mains : pourquoi ne me l’a-t-elle pas dit ? Voilà ce que je me demande.

Et, se levant, il me regarda en s’écriant :

— Tu as un méchant sourire, Charles ! Je te défends de me répondre. Va-t’en, laisse-moi seul.

Je me gardai bien d’obéir. Espérance rentrait, portant le café. Roger était retombé sur son siége, les coudes sur la table, cachant sa figure en refoulant le sanglot qui était monté à sa poitrine.

— M. le comte est souffrant ? me dit Espérance à voix basse.

— Oui, répondis-je, un peu de névralgie dans la tête ; il est sujet à cela.

— En ce cas, le café est ce qu’il lui faut, reprit-il.

Et, s’adressant à Roger :

— Prenez-le tout chaud, mon maître ; ça vous soulagera. Il est bon, je l’ai fait moi-même, et je m’y entends ; c’est moi qui fais celui de M. Alphonse, et je le soigne, parce que je sais qu’il n’a pas d’autre gourmandise.

Roger fit un geste d’impatience. Gaston vit qu’il pleurait, et je voulus en vain intervenir. Il me repoussa, et, entourant Roger de ses bras :

— Il a du chagrin ! dit-il, ou il a beaucoup de mal ! — Monsieur le comte, mon cher maître, dites-moi ce que vous avez !

— Qu’est-ce que cela te fait ? dit Roger d’un ton brusque.

— Ça me fait beaucoup de peine.

— Pourquoi ça ?

— Parce que je vous aime.

— Qu’est-ce qui te prend de m’aimer ? Pourquoi m’aimes-tu ?

— Parce que vous êtes bon et que vous êtes mon maître.

— Ton maître, imbécile ! Est-ce qu’il y a encore des maîtres ?

— Oui, il y a ceux dont on veut être le serviteur.

— Parce que ?…

— Parce qu’on les aime ! Il n’y a pas d’autre raison.

En ce moment, Roger était assis du côté opposé à celui où il s’était mis d’abord pour souper. Comme il avait chaud en arrivant et que la salle à manger était très-froide, nous lui avions allumé un feu de fagots auquel il tournait le dos ; la table était dressée très-près de la cheminée. Il s’était déplacé, trouvant le feu trop vif, et il était en face du foyer et d’une vieille glace à cadre historié noirci par le temps, penchée très en avant sur le trumeau de la cheminée. Les yeux de Roger s’étaient portés sur cette glace, et il y voyait se refléter son visage et celui de son frère debout derrière lui. Il resta quelques instants plongé dans cette contemplation, et tout à coup, se penchant vers moi :

— Regarde ! me dit-il tout bas. Ton sourire était infâme ! Regarde ! te dis-je ; c’est la vivante image de mon père qui est là devant moi !

Il me montrait la glace, et j’eus comme un vertige. Éclairé comme il l’était en ce moment par les bougies placées sur la table, Espérance avait une ressemblance incroyable avec le comte Adalbert de Flamarande.

— C’est une tromperie d’éclairage, répondis-je à Roger. Retournez-vous, cette ressemblance n’existe pas.

— N’importe, dit-il. Laisse-moi avec lui. Je veux l’éprouver, je veux savoir s’il sait quelque chose. Ta présence le glace. Il sera plus sincère avec moi.

Je passai dans la chambre à coucher comme si j’allais faire le lit. Je fermai la porte derrière moi ; mais cette vieille porte était si déjetée, que je pouvais facilement voir et entendre.

— Allons ! dit Espérance aussitôt que je fus sorti, prenez donc ce café, mon maître. Vous voilà tout changé, vous qui étiez si gai tout à l’heure ! Qu’est-ce qu’il vous faut ? qu’est-ce qu’on peut faire pour vous contenter ?

— Il faut m’obéir, lui répondit Roger d’un ton rude.

— Commandez-moi.

— Va me chercher d’autre café. Celui-là est détestable ;… non, il est bon, reviens. Remets du bois dans le feu ;… non, il y en a trop, ôtes-en. Assez.

Roger faisait là une épreuve comme un enfant qu’il était, pour voir si son frère, informé de son droit d’aînesse, se révolterait contre lui. Gaston, plus fin, montrait une soumission passive.

— Et à présent ? dit-il quand il eut obéi au caprice de ces ordres contradictoires.

— À présent, dit Roger attendri intérieurement, ton service est fini.

— Il faut m’en aller ?

— Non, il faut t’asseoir là.

— À votre table ?

— Oui, à ma droite… Non, à ma place ! Donne-moi ça, ajouta-t-il en se levant et en prenant la serviette que son frère avait sous le bras. — Monsieur le comte veut-il prendre son café ?

Espérance, stupéfait, restait debout, ne sachant s’il devait se prêter à un jeu si étrange.

— Réponds-moi, lui dit Roger en lui prenant les épaules pour le faire asseoir. Monsieur prend-il son café ?

— Il faut donc que je fasse votre personnage ?

— Oui, réponds-moi comme je te répondrais ; il faut surtout me tutoyer.

— Eh bien, donne-moi du café.

— Voilà, monsieur, voilà ! dit Roger imitant l’intonation d’un garçon de café.

— Ce n’est pas cela du tout, reprit Espérance en riant. J’aurais dit : « En v’là, mon maître. »

— C’est juste. En v’là, mon maître ! Mais toi, prends donc la tasse que je te présente.

— Eh bien, et vous ?

— Il faut dire toi.

— Eh bien, et toi ?

— M. le comte ne m’a pas invité à m’asseoir auprès de lui, dit Roger.

— Je t’invite, répondit Gaston. Allons, est-ce fini, la comédie ?

Il voulut se relever, Roger le retint et s’assit à sa droite en disant :

— Allons, à table et trinquons !

— Avec nos tasses ?

— Avec n’importe quoi ; ôte donc ça, ajouta-t-il en lui retirant ses gants de coton et en les jetant dans le feu. Nous voilà égaux, sauf que je suis le plus jeune. À présent, causons comme deux amis. J’ai à te demander pardon de t’avoir laissé faire le domestique, c’était pour éprouver ton amitié et ton bon cœur.

— L’épreuve était douce, dit Espérance, et je ne demande qu’à la continuer.

— C’est bien simple, répondit Roger, nous serons maîtres et domestiques tous deux ; nous nous servirons l’un l’autre.

— Si c’est votre fantaisie pour ce soir, je veux bien, dit Espérance plus ému qu’il ne voulait le laisser paraître ; je ne demande pas mieux ; mais il ne faudrait pas jouer à ce jeu-là devant témoins.

— Pourquoi ?

— Parce qu’on dirait que vous n’êtes pas assez fier et moi pas assez respectueux.

— Ah ! tu as ces préjugés-là, toi que je croyais philosophe ?

— Je n’ai pas de préjugés, mais je subis la loi que nous font les préjugés des autres.

— Fort bien ; mais, si, en dehors de l’égalité d’éducation et d’honneur, la seule qui soit vraie, il y avait encore entre nous l’égalité de naissance et de fortune ?

— C’est possible, répondit Espérance, puisque je suis un enfant du mystère ; mais vous n’en savez rien, ni moi non plus. Vous me supposez gratuitement issu d’une grande famille, ce n’est pas probable : ma mère est une paysanne, et je ne sais rien de mon père.

— Ta mère est une paysanne, Allons donc ! Tu ne la connais donc pas ?

— Pardonnez-moi ; je l’ai vue souvent.

— Et elle se nomme…

— Elle se nomme ma mère. Je ne lui connais pas d’autre nom.

— Et… où demeure-t-elle ?

— Je ne le sais pas non plus.

— Tu ne le lui as pas demandé…

— Je n’ai jamais voulu rien savoir.

Roger réfléchit un instant.

— Une paysanne ! dit-il ; on peut s’habiller en paysanne. Sais-tu si ton père est vivant ?

— Je l’ignore.

— N’as-tu vraiment aucune idée que nous pourrions être… parents ?

— Non. Je n’en ai aucune idée, répondit Espérance d’un ton ferme, et je ne le crois pas.

— Et si je le croyais, moi ?

— Vous ne pourriez pas le prouver.

— Qui sait ? si tu m’aidais un peu… Consulte tes souvenirs. Est-ce que tu ne te souviens pas d’avoir eu une nourrice qui s’appelait…

— Oh ! je ne l’ai jamais su, je n’ai pas le moindre souvenir d’elle !

— Qui t’a amené ici ?

— Je ne m’en doute seulement pas, puisque personne n’a jamais pu me le dire.

— On m’a dit à moi que c’était quelqu’un que tu connais bien : M. Charles !

— Ah ! on ne me l’a jamais dit.

— Appelle-le, nous allons le questionner.

— Non, dit Espérance avec énergie, je ne veux pas !

— Pourquoi ?

— Je ne veux rien savoir de moi ; je vous l’ai dit, ma naissance est le secret de ma mère, je défends qu’on y touche !

— Mais si j’y veux toucher dans ton intérêt et dans le sien ?

— Vous n’avez pas ce droit-là, monsieur le comte.

— Comment ! quand même il s’agirait de te restituer un grand nom et une grande fortune ?

— Quand même il s’agirait de la vie !

— Quand même il s’agirait de Charlotte ?

— Même de cela ! Non, je ne veux pas ; ne me dites rien, ne parlons plus jamais de moi et laissez-moi me retirer.

— Non, écoute encore. S’il s’agissait de donner à ta mère la plus grande joie qu’elle ait éprouvée dans sa vie, remplie, à cause de toi, d’un chagrin affreux ?

— Ma mère n’a plus et n’aura plus jamais de chagrin à cause de moi.

— Tu te trompes, elle a du chagrin chaque fois qu’elle te quitte. Son bonheur serait de vivre auprès de toi : tu ne veux pas m’aider à lui donner ce bonheur-là ?

— Comment pourrais-je vous aider ? dit Gaston ému et troublé.

— En ne me cachant plus ce que tu sais.

— Monsieur Roger, vous me torturez, je vous jure sur l’honneur que je ne sais rien.

— Tu mens ! s’écria Roger en retenant les deux mains d’Espérance dans les siennes. Tu sais au moins que nous avons la même mère !

Gaston rougit, pâlit, se leva, comme pour fuir, et retomba en disant :

— Plût au ciel, monsieur Roger ! mais cela n’est pas. Qui a pu vous dire cela ?

— Quelqu’un qui le savait, l’homme qui m’a élevé, mon précepteur, mon ami, un homme de bien, l’abbé Ferras !

Cette révélation tomba sur moi comme un coup de foudre. Je perdis la tête, j’entrai brusquement en m’écriant :

— C’est impossible ! monsieur le comte plaide le faux, croyant saisir le vrai. Un honnête homme n’eût pas trahi la confiance de vos parents. M. Ferras ne vous a pas dit cela !

— Ah ! ah ! dit Roger en me toisant avec une ironie cruelle, et toi, l’honnête homme, tu écoutes aux portes ? Voilà ce que je ne savais pas, ce qui me confirme dans l’idée que tu as été capable de me faire beaucoup de mensonges !