Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/47

Slatkine reprints (p. 67).


LA DANSE DE GLOTTIS ET DE KYSÉ


Deux petites filles m’ont emmenée chez elles, et dès que la porte fut fermée, elles allumèrent au feu la mèche de la lampe et voulurent danser pour moi.


Leurs joues n’étaient pas fardées, aussi brunes que leurs petits ventres. Elles se tiraient par les bras et parlaient en même temps, dans une agonie de gaieté.


Assises sur leur matelas que portaient deux tréteaux élevés, Glôttis chantait à voix aiguë et frappait en mesure ses petites mains sonores.


Kysé dansait par saccades, puis s’arrêtait, essoufflée par le rire, et, prenant sa sœur par les seins, la mordait à l’épaule et la renversait, comme une chèvre qui veut jouer.