Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/43

Slatkine reprints (p. 61).


BERCEUSE


Dors : j’ai demandé à Sardes tes jouets, et tes vêtements à Babylone. Dors, tu es fille de Bilitis et d’un roi du soleil levant.


Les bois, ce sont les palais qu’on bâtit pour toi seule et que je t’ai donnés. Les troncs des pins, ce sont les colonnes ; les hautes branches, ce sont les voûtes.


Dors. Pour qu’il ne t’éveille pas, je vendrais le soleil à la mer. Le vent des ailes de la colombe est moins léger que ton haleine.


Fille de moi, chair de ma chair, tu diras quand tu ouvriras les yeux, si tu veux la plaine ou la ville, ou la montagne ou la lune, ou le cortège blanc des dieux.