Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/144

Slatkine reprints (p. 167-169).







LE TOMBEAU DE BILITIS



PREMIÈRE ÉPITAPHE


Dans le pays où les sources naissent de la mer, et où le lit des fleuves est fait de feuilles de roches, moi, Bilitis, je suis née.


Ma mère était Phoïnikienne ; mon père Damophylos, Hellène. Ma mère m’a appris les chants de Byblos, tristes comme la première aube.


J’ai adoré l’Astarté à Kypre. J’ai connu Psappha à Lesbos. J’ai chanté comment j’aimais. Si j’ai bien vécu, Passant, dis-le à ta fille.


Et ne sacrifie pas pour moi la chèvre noire ; mais, en libation douce, presse sa mamelle sur ma tombe.