Les Apotres/Mouvements parallèles au christianisme

Michel Lévy (p. 261-277).


CHAPITRE XV.


MOUVEMENTS PARALLÈLES AU CHRISTIANISME OU IMITÉS DU CHRISTIANISME. SIMON DE GITTON.


Le christianisme maintenant est bien réellement fondé. Dans l’histoire des religions, il n’y a que les premières années qui soient difficiles à traverser. Une fois qu’une croyance a résisté aux dures épreuves qui accueillent toute fondation nouvelle, son avenir est assuré. Plus habiles que les autres sectaires du même temps, esséniens, baptistes, partisans de Judas le Gaulonite, qui ne sortirent pas du monde juif et périrent avec lui, les fondateurs du christianisme, avec une rare sûreté de vue, se jetèrent de très-bonne heure dans le vaste monde et s’y firent leur place. Le peu de mentions que nous trouvons des chrétiens dans Josèphe, dans le Talmud et dans les écrivains grecs et latins, ne doit pas nous surprendre. Josèphe nous est arrivé par des copistes chrétiens, qui ont supprimé tout ce qui était désagréable à leur croyance. On peut supposer qu’il parlait plus longuement de Jésus et des chrétiens qu’il ne le fait dans l’édition qui nous est parvenue. Le Talmud a également subi, au moyen âge et lors de sa première publication[1], beaucoup de retranchements et d’altérations, la censure chrétienne s’étant exercée sur le texte avec sévérité, et une foule de malheureux juifs ayant été brûlés pour s’être trouvés en possession d’un livre contenant des passages considérés comme blasphématoires. Il n’est pas étonnant que les écrivains grecs et latins se préoccupent peu d’un mouvement qu’ils ne pouvaient comprendre, et qui se passa dans un petit monde fermé pour eux. Le christianisme se perd à leurs yeux sur le fond obscur du judaïsme ; c’était une querelle de famille au sein d’une nation abjecte ; à quoi bon s’en occuper ? Les deux ou trois passages où Tacite et Suétone parlent des chrétiens prouvent que, pour être d’ordinaire en dehors du cercle visuel de la grande publicité, la secte nouvelle était cependant un fait très-considérable, puisque, par une ou deux échappées, nous la voyons, à travers le nuage de l’inattention générale, se dessiner avec beaucoup de netteté.

Ce qui a contribué, du reste, à effacer un peu les contours du christianisme dans l’histoire du monde juif au premier siècle de notre ère, c’est qu’il n’y est pas un fait isolé. Philon, à l’heure où nous sommes parvenus, avait terminé sa carrière, toute consacrée à l’amour du bien. La secte de Judas le Gaulonite durait toujours. L’agitateur avait eu pour continuateurs de sa pensée ses fils Jacques, Simon et Menahem. Jacques et Simon furent crucifiés par l’ordre du procurateur renégat Tibère Alexandre[2]. Quant à Menahem, il jouera dans la catastrophe finale de la nation un rôle important[3]. L’an 44, un enthousiaste, nommé Theudas[4], s’était élevé, annonçant la prochaine délivrance, invitant les foules à le suivre au désert, promettant, comme un autre Josué, de leur faire passer le Jourdain à pied sec ; ce passage était, selon lui, le vrai baptême qui devait initier chacun de ses fidèles au royaume de Dieu. Plus de quatre cents personnes le suivirent. Le procurateur Cuspius Fadus envoya contre lui de la cavalerie, dispersa sa troupe et le tua[5]. Quelques années auparavant, toute la Samarie s’était émue à la voix d’un illuminé, qui prétendait avoir eu la révélation de l’endroit du Garizim où Moïse avait caché les instruments sacrés du culte. Pilate avait comprimé ce mouvement avec une grande rigueur[6]. Quant à Jérusalem, la paix désormais est finie pour elle. À partir de l’arrivée du procurateur Ventidius Cumanus (an 48), les troubles n’y cessent plus. L’excitation était poussée à un tel point, que la vie y était devenue impossible ; les circonstances les plus insignifiantes amenaient des explosions[7]. On sentait partout une fermentation étrange, une sorte de trouble mystérieux. Les imposteurs se multipliaient de toutes parts[8]. L’épouvantable fléau des zélotes (kanaïm) ou sicaires commençait à paraître. Des misérables, armés de poignards, se glissaient dans les foules, frappaient leurs victimes, et étaient ensuite les premiers à crier au meurtre. Il ne se passait pas de jour qu’on n’entendît parler de quelque assassinat de ce genre. Une terreur extraordinaire se répandit. Josèphe présente les crimes des zélotes comme de pures scélératesses[9] ; mais il n’est pas douteux que le fanatisme ne s’en mêlât[10]. C’était pour défendre la Loi que ces misérables s’armaient du poignard. Quiconque manquait devant eux à une des prescriptions légales, voyait son arrêt prononcé et aussitôt exécuté. Ils croyaient par là faire l’œuvre la plus méritoire et la plus agréable à Dieu.

Des rêveries analogues à celles de Theudas se renouvelaient de toutes parts. Des personnages, se prétendant inspirés, soulevaient le peuple et l’entraînaient avec eux au désert, sous prétexte de lui faire voir, par des signes manifestes, que Dieu allait le délivrer. L’autorité romaine exterminait par milliers les dupes de ces agitateurs[11]. Un juif d’Égypte qui vint à Jérusalem, vers l’an 56, eut l’art, par ses prestiges, d’attirer après lui trente mille personnes, entre lesquelles quatre mille sicaires. Du désert, il voulut les mener sur la montagne des Oliviers, pour voir de là, disait-il, tomber à sa seule parole les murailles de Jérusalem. Félix, qui était alors procurateur, marcha contre lui et dissipa sa bande. L’Égyptien se sauva, et ne parut plus depuis[12]. Mais, comme dans un corps malsain les maux se succèdent les uns aux autres, on vit bientôt après diverses troupes mêlées de magiciens et de voleurs, qui portaient ouvertement le peuple à se révolter contre les Romains, menaçant de mort ceux qui continueraient à leur obéir. Sous ce prétexte, ils tuaient les riches, pillaient leurs biens, brûlaient les villages, et remplissaient toute la Judée des marques de leur fureur[13]. Une effroyable guerre s’annonçait. Un esprit de vertige régnait partout, et maintenait les imaginations dans un état voisin de la folie.

Il n’est pas impossible qu’il y ait eu chez Theudas une certaine arrière-pensée d’imitation à l’égard de Jésus et de Jean-Baptiste. Cette imitation, au moins, se trahit avec évidence dans Simon de Gitton, si les traditions chrétiennes sur ce personnage méritent quelque foi[14]. Nous l’avons déjà rencontré en rapport avec les apôtres, à propos de la première mission de Philippe à Samarie. C’est sous le règne de Claude qu’il parvint à la célébrité[15]. Ses miracles passaient pour constants, et tout le monde à Samarie le regardait comme un personnage surnaturel[16].

Ses miracles, toutefois, n’étaient pas l’unique fondement de sa réputation. Il y joignait, ce semble, une doctrine, dont il nous est difficile de juger, l’ouvrage intitulé la Grande Exposition, qui lui est attribué et qui nous est arrivé par extraits, n’étant probablement qu’une expression fort modifiée de ses idées[17]. Simon, pendant son séjour à Alexandrie[18], paraît avoir puisé dans ses études de philosophie grecque un système de théosophie syncrétique et d’exégèse allégorique analogue à celui de Philon. Ce système a sa grandeur. Tantôt il rappelle la cabbale juive, tantôt les théories panthéistes de la philosophie indienne ; envisagé par certains côtés, il semblerait empreint de bouddhisme et de parsisme[19]. En tête de toutes choses est « Celui qui est, qui a été et qui sera[20] », c’est-à-dire le Jahveh samaritain, entendu selon la force étymologique de son nom, l’Être éternel, unique, s’engendrant lui-même, s’augmentant lui-même, se cherchant lui-même, se trouvant lui-même, père, mère, sœur, époux, fils de lui-même[21]. Au sein de cet infini, tout existe éternellement en puissance ; tout passe à l’acte et à la réalité par la conscience de l’homme, par la raison, le langage et la science[22]. Le monde s’explique soit par une hiérarchie de principes abstraits, analogues aux Æons du gnosticisme et à l’arbre séphirotique de la cabbale, soit par un système d’anges qui semble emprunté aux croyances de la Perse. Parfois, ces abstractions sont présentées comme des traductions de faits physiques et physiologiques. D’autres fois, les « puissances divines », considérées comme des substances séparées, se réalisent en des incarnations successives, soit féminines, soit masculines, dont le but est la délivrance des créatures engagées dans les liens de la matière. La première de ces « puissances » est celle qui s’appelle par excellence « la Grande », et qui est l’intelligence de ce monde, l’universelle Providence[23]. Elle est masculine. Simon passait pour en être l’incarnation. À côté d’elle est sa syzygie féminine, « la Grande Pensée ». Habitué à revêtir ses théories d’un symbolisme étrange et à imaginer des interprétations allégoriques pour les anciens textes sacrés et profanes, Simon, ou l’auteur de la Grande Exposition, donnait à cette vertu divine le nom d’« Hélène », signifiant par là qu’elle était l’objet de l’universelle poursuite, la cause éternelle de dispute entre les hommes, celle qui se venge de ses ennemis en les rendant aveugles, jusqu’au moment où ils consentent à chanter la palinodie[24] ; thème bizarre qui, mal compris, ou travesti à dessein, donna lieu chez les Pères de l’Église aux contes les plus puérils[25]. La connaissance de la littérature grecque que possède l’auteur de la Grande Exposition est, en tout cas, très-remarquable. Il soutenait que, quand on sait les comprendre, les écrits des païens suffisent à la connaissance de toutes choses[26]. Son large éclectisme embrassait toutes les révélations et cherchait à les fondre en un seul ordre de vérités.

Quant au fond de son système, il a beaucoup d’analogie avec celui de Valentin et avec les doctrines sur les personnes divines qu’on trouve dans le quatrième Évangile, dans Philon, dans les Targums[27]. Ce « Méta-trône [28] », que les Juifs plaçaient à côté de la Divinité et presque dans son sein, ressemble fort à « la Grande Puissance ». On voit figurer dans la théologie des Samaritains un Grand Ange, chef des autres, et des espèces de manifestations, ou « vertus divines[29] », analogues à celles que la cabbale juive se figura de son côté. Il semble donc bien que Simon de Gitton fut une sorte de théosophe, dans le genre de Philon et des cabbalistes. Peut-être se rapprocha-t-il un moment du christianisme ; mais sûrement il ne s’y attacha point d’une manière définitive.

Fit-il réellement quelques emprunts aux disciples de Jésus, c’est ce qu’il est fort difficile de décider. Si la Grande Exposition est de lui à un degré quelconque, on doit admettre que sur plusieurs points il devança les idées chrétiennes, et que sur d’autres il les adopta avec beaucoup de largeur[30]. Il paraît qu’il essaya d’un éclectisme analogue à celui que pratiqua plus tard Mahomet, et qu’il tenta de fonder son rôle religieux sur l’acceptation préalable de la mission divine de Jean[31] et de Jésus. Il voulut être en rapport mystique avec eux. Il soutint, dit-on, que c’était lui, Simon, qui était apparu aux Samaritains comme Père, aux Juifs par le crucifiement visible du Fils, aux gentils par l’infusion du Saint-Esprit[32]. Il prépara aussi la voie, ce semble, à la doctrine des docètes. Il disait que c’était lui qui avait souffert en Judée dans la personne de Jésus, mais que cette souffrance n’avait été qu’apparente[33]. Sa prétention à être la Divinité même et à se faire adorer a été probablement exagérée par les chrétiens, qui n’ont cherché qu’à le rendre odieux.

On voit, du reste, que la doctrine de la Grande Exposition est celle de presque tous les écrits gnostiques ; si vraiment Simon a professé ces doctrines, c’est avec pleine raison que les Pères de l’Église ont fait de lui le fondateur du gnosticisme[34]. Nous croyons que la Grande Exposition n’a qu’une authenticité relative ; qu’elle est, ou peu s’en faut, à la doctrine de Simon ce que le quatrième Évangile est à la pensée de Jésus ; qu’elle remonte aux premières années du iie siècle, c’est-à-dire à l’époque où les idées théosophiques du Logos prirent définitivement le dessus. Ces idées, que nous trouverons en germe dans l’Église chrétienne vers l’an 60[35], purent cependant avoir été connues de Simon, dont il est permis de prolonger la carrière jusqu’à la fin du siècle.

L’idée que nous nous faisons de ce personnage énigmatique est donc celle d’une espèce de plagiaire du christianisme. La contrefaçon semble une habitude constante chez les Samaritains[36]. De même qu’ils avaient toujours imité le judaïsme de Jérusalem, ces sectaires eurent aussi leur copie du christianisme, leur gnose, leurs spéculations théosophiques, leur cabbale. Mais Simon fut-il un imitateur respectable et à qui il n’a manqué que de réussir, ou un prestidigitateur immoral et sans sérieux[37], exploitant au profit de sa vogue une doctrine formée de lambeaux recueillis çà et là ? voilà ce qu’on ignorera probablement toujours. Simon garde ainsi devant l’histoire la position la plus fausse ; il marcha sur une corde tendue où nulle hésitation n’est permise ; en cet ordre, il n’y a pas de milieu entre une chute ridicule et le plus merveilleux succès.

Nous aurons encore à nous occuper de Simon et à rechercher si les légendes sur son séjour à Rome renferment quelque réalité. Ce qu’il y a de certain, c’est que la secte simonienne dura jusqu’au iiie siècle[38]; qu’elle eut des Églises jusqu’à Antioche, peut-être même à Rome ; que Ménandre de Capharétée et Cléobius[39] continuèrent la doctrine de Simon, ou plutôt imitèrent son rôle de théurge, avec un souvenir plus ou moins présent de Jésus et de ses apôtres. Simon et ses disciples furent en grande estime chez leurs coreligionnaires. Des sectes du même genre, parallèles au christianisme[40], et plus ou moins empreintes de gnosticisme, ne cessèrent de se produire parmi les Samaritains jusqu’à leur quasi-destruction par Justinien. Le sort de cette petite religion fut de recevoir le contre-coup de tout ce qui se passait autour d’elle, sans rien produire de tout à fait original.

Quant aux chrétiens, la mémoire de Simon de Gitton fut chez eux en abomination. Ces prestiges, qui ressemblaient si fort aux leurs, les irritaient. Avoir balancé le succès des apôtres fut le plus impardonnable des crimes. On prétendit que les prodiges de Simon et de ses disciples étaient l’ouvrage du diable, et on flétrit le théosophe samaritain du nom de « Magicien[41] », que les fidèles prenaient en très-mauvaise part. Toute la légende chrétienne de Simon fut empreinte d’une colère concentrée. On lui prêta les maximes du quiétisme et les excès qu’on suppose d’ordinaire en être la conséquence[42]. On le considéra comme le père de toute erreur, le premier hérésiarque. On se plut à raconter ses mésaventures risibles, ses défaites par l’apôtre Pierre[43]. On attribua au plus vil motif le mouvement qui le porta vers le christianisme. On était si préoccupé de son nom, qu’on croyait le lire à tort et à travers sur des cippes où il n’était pas écrit[44]. Le symbolisme dont il avait revêtu ses idées fut interprété de la façon la plus grotesque. L’« Hélène » qu’il identifiait avec « la première intelligence », devint une fille publique qu’il avait achetée sur le marché de Tyr[45]. Son nom enfin, haï presque à l’égal de celui de Judas, et pris comme synonyme d’antiapôtre[46], devint la dernière injure et comme un mot proverbial pour désigner un imposteur de profession, un adversaire de la vérité, qu’on voulait indiquer avec mystère[47]. Ce fut le premier ennemi du christianisme, ou plutôt le premier personnage que le christianisme traita comme tel. C’est dire assez qu’on n’épargna ni les fraudes pieuses ni les calomnies pour le diffamer[48]. La critique, en pareil cas, ne saurait tenter une réhabilitation ; les documents contradictoires lui manquent. Tout ce qu’elle peut, c’est de constater la physionomie des traditions et le parti pris de dénigrement qu’on y remarque.

Au moins doit-elle s’interdire de charger la mémoire du théurge samaritain d’un rapprochement qui peut n’être que fortuit. Dans un récit de l’historien Josèphe, un magicien juif, nommé Simon, né à Chypre, joue pour le procurateur Félix le rôle de proxénète[49]. Les circonstances de ce récit ne conviennent pas assez bien à Simon de Gitton pour qu’il soit permis de le rendre responsable des faits d’un personnage qui peut n’avoir eu de commun avec lui qu’un nom porté alors par des milliers d’hommes, et une prétention aux œuvres surnaturelles que partageaient malheureusement une foule de ses contemporains.


  1. On sait qu’il ne reste aucun manuscrit du Talmud pour contrôler les éditions imprimées.
  2. Jos., Ant., XX, v, 2.
  3. Jos., B. J., II, xvii, 8-10 ; Vita, 5.
  4. Le rapprochement du christianisme avec les deux mouvements de Judas et de Theudas est fait par l’auteur des Actes lui-même (v, 36-37).
  5. Jos., Ant., XX, v, 1 ; Act., v, 36. On remarquera l’anachronisme commis par l’auteur des Actes.
  6. Jos., Ant., XVIII, iv, 1-2.
  7. Jos., Ant., XX, v, 3-4 ; B. J., II, xii, 1-2 ; Tacite, Ann., XII, 54.
  8. Jos., Ant., XX, viii, 5.
  9. Jos., Ant., XX, viii 5 ; B. J., II, xiii, 3.
  10. Jos., B. J., VII, viii, 1 ; Mischna, Sanhédrin, ix, 6.
  11. Jos., Ant., XX, viii, 6, 10 ; B. J., II, xiii, 4.
  12. Jos., Ant., XX, viii, 6 ; B. J., II, xiii, 5 ; Act., xxi, 38.
  13. Jos., Ant., XX, viii, 6 ; B. J., II, xiii, 6.
  14. Voir ci-dessus, p. 153, note.
  15. Justin, Apol. I, 26, 56. Il est singulier que Josèphe, si bien au courant des choses samaritaines, ne parle pas de lui.
  16. Act., viii, 9 et suiv.
  17. On ne peut le tenir pour une composition totalement apocryphe, vu l’accord qui existe entre le système énoncé dans ce livre et le peu que nous apprennent les Actes de la doctrine de Simon sur les « puissances divines ».
  18. Homil. pseudo-clem., ii, 22, 24.
  19. Justin, Apol. I, 26, 56 ; II, 15 ; Dial. cum Tryphone, 120 ; Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 2-5 ; xxvii, 4 ; II, præf. ; III, præf. ; Homiliæ pseudo-clementinæ, i, 15 ; ii, 22, 25, etc. ; Recogn., I, 72 ; II, 7 et suiv. ; III, 47 ; Philosophumena, IV, vii ; VI, i ; X, iv ; Épiphane, Adv. hær., hær xxi ; Origène, Contra Celsum, V, 62 ; VI, 11 ; Tertullien, De anima, 34 ; Constit. apost., VI, 16 ; S. Jérôme, In Matth., XXIV, 5 ; Théodoret, Hæret. fab., I, 1. C’est dans les extraits textuels que donnent les Philosophumena, et non dans les travestissements des autres Pères de l’Église, qu’il faut prendre une idée de la Grande Exposition.
  20. Philosophum., IV, vii ; VI, i, 9, 12, 13, 17, 18. Comparez Apocalypse, i, 4, 8 ; iv, 8 ; xi, 17.
  21. Philosophum., VI, i, 17.
  22. Ibid., VI, i, 16.
  23. Act., viii, 10 ; Philosophum., VI, i, 18 ; Homil. pseudo-clem., ii, 22.
  24. Allusion à l’aventure du poëte Stésichore.
  25. Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 2-4 ; Homil. pseudo-clem., ii, 23, 25 ; Philosophumena, VI, i, 19.
  26. Philosophumena., VI, i, 16.
  27. Voir Vie de Jésus, p. 247-249.
  28. Ibid., p. 247, note 4.
  29. Chron. samarit., c. 10 (édid. Juynboll, Leyde, 1848). Cf. Reland, De Sam., § 7 ; dans ses Dissertat. miscell., part. II ; Gesenius, Comment. de Sam. Theol. (Halle, 1824), p. 21 et suiv.
  30. Dans l’extrait donné par les Philosophumena, VI, i, 16 sub finem, on lit une citation empruntée aux Évangiles synoptiques, laquelle semble être présentée comme se trouvant dans le texte de la Grande Exposition. Mais il peut y avoir ici quelque inadvertance.
  31. Homil. pseudo-clem., ii, 23-24.
  32. Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 3 ; Philosophum., VI, i, 19.
  33. Homil. pseudo-clem., ii, 22 ; Recogn., ii, 14.
  34. Irénée, Adv. hær., II, præf. ; III, præf.
  35. Voir l’épître, très-probablement authentique, de saint Paul aux Colossiens, i, 15 et suiv.
  36. Épiph., Adv. hær., hær. lxxx, 1
  37. Ce qui ferait incliner vers cette seconde hypothèse, c’est que la secte de Simon se changea vite en une école de prestiges, une fabrique de philtres et d’incantations. Philosophumena, VI, i, 20 ; Tertullien, De anima, 57.
  38. Philosophum., VI, i, 20. Cf. Orig., Contra Cels., I, 57 ; VI, 11.
  39. Hégésippe, dans Eusèbe, Hist. eccl., IV, 22 ; Clém. d’Alex., Strom., VII, 17 ; Constit. apost., VI, 8, 16 ; XVIII, 1 et suiv. ; Justin, Apol. I, 26, 56 ; Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 5 ; Philosoph., VII, 28 ; Épiph., Adv. hær., xxii et xxiii, init. ; Théodoret, Hær. fab., I, 1, 2 ; Tertullien, De præscr., 46 ; De anima, 50.
  40. La plus célèbre est celle de Dosithée.
  41. Act., viii, 9 ; Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 1.
  42. Philosophumena, VI, i, 19, 20. L’auteur n’attribue ces doctrines perverses qu’aux disciples de Simon. Mais, si l’école eut vraiment cette physionomie, le maître en dut bien aussi avoir quelque chose.
  43. Nous examinerons plus tard ce que cachent ces récits.
  44. L’inscription SIMONI·DEO·SANCTO, rapportée par Justin (Apol. I, 26), comme se trouvant dans l’île du Tibre, et mentionnée après lui par d’autres Pères de l’Église, était une inscription latine au dieu sabin Semo Sancus, SEMONI·DEO·SANCO. On trouva en effet, sous Grégoire XIII, dans l’île Saint-Barthélemy, une inscription, maintenant au Vatican, et qui portait cette dédicace. V. Baronius, Ann. eccl., ad annum 44 ; Orelli, Inscr. lat., no 1860. Il y avait à cet endroit de l’île du Tibre un collège de bidentales en l’honneur de Semo Sancus, renfermant plusieurs inscriptions du même genre. Orelli, no 1861 (Mommsen, Inscr. lat. regni Neapol., no 6770). Comp. Orelli, no 1859, Henzen, no 6999 ; Mabillon, Museum Ital., I, 1re part., p. 84. Le no 1862 d’Orelli ne doit pas être pris en considération (voir Corp. inscr. lat., I, no 542).
  45. Ce grossier malentendu n’aurait pu être levé sans la découverte des Philosophumena, qui seuls donnent des extraits textuels de l’Apophasis magna (voir VI, i, 19). Tyr était célèbre par ses courtisanes.
  46. Ἐχθρὸς ἄνθρωρος, ἀντικείμενος. Voir Homil. pseudo-clem., hom. xvii, entière.
  47. Ainsi, dans la littérature pseudo-clémentine, le nom de Simon le Magicien désigne par moments l’apôtre Paul, à qui l’auteur en veut beaucoup.
  48. Il faut remarquer que, dans les Actes, il n’est pas encore traité en ennemi. On lui reproche seulement un sentiment bas, et on laisse croire qu’il se repentit (viii, 24). Peut-être Simon vivait-il encore quand ces lignes furent écrites, et ses rapports avec le christianisme n’étaient-ils pas encore devenus absolument mauvais.
  49. Jos., Ant., XX, vii, I.