Les Anacréontiques/Sur sa Vieillesse (2)

Les AnacréontiquesAlphonse Lemerre, éditeurPoésies d’Auguste Lacaussade, tome 1 (p. 127).

LVII

SUR SA VIEILLESSE


 
Mes tempes ont blanchi, blanche est ma chevelure ;
La santé, la jeunesse à la rose figure
Ne marchent plus à mes côtés ;
Et vieilles sont mes dents, et morne ma paupière :
Désormais pour jouir de la douce lumière
Bien peu de jours me sont comptés.

Et j’y songe souvent, et mon cœur se lamente ;
Car je crains le Tartare et sa plage inclémente,
Séjour aux vivants inconnu.
Y descendre est terrible, et, penser plus terrible
Encor, du noir Hadès et de sa nuit horrible
Jamais mortel n’est revenu.