Les Amours de Tristan/Les Complaisances

Les Amours de TristanP. Billaine, A. Courbé (p. 200-201).


LES COMPLAISANCES.



IE veux que le Ciel en couroux
M’acable d’vn coup de Tonnerre
Si ie cognois rien ſur la Terre
Qui ſoit charmant au prix de vous.

Ie croy qu’Amour eſtoit moins beau
Ayant débroüillé toutes choſes,
Lors qu’il dormoit deſſus les Roſes
Dont Venus luy fit vn berceau.

Ô que voſtre bouche a d’apas !
Que de charmes elle deſcouure,
Soit quand il aduient qu’elle s’ouure,
Soit quand elle ne s’ouure pas !


Elle peut bien intereſſer
Tous les Seigneurs de ces Prouinces :
Ie doute meſme, ſi des Princes
Seroient dignes de la preſſer.