Les Évangiles (Renan)/VII. L’Évangile grec. - Marc


CHAPITRE VII.


L’ÉVANGILE GREC. MARC.


Le christianisme des pays grecs[1] avait encore plus besoin que celui des pays syriens d’une rédaction écrite de la vie et de l’enseignement de Jésus. Il semble, au premier coup d’œil, qu’il eût été bien simple de traduire, pour satisfaire à ce besoin, l’Évangile hébreu qui, peu après la ruine de Jérusalem, avait pris une forme arrêtée. Mais la traduction pure et simple n’était pas précisément le fait de ces temps ; aucun texte n’avait assez d’autorité pour se faire préférer aux autres ; il est douteux d’ailleurs que les petits livrets hébreux des nazaréens eussent passé la mer et fussent sortis de Syrie. Les hommes apostoliques qui étaient en rapport avec les églises d’Occident se fiaient à leur mémoire, et sans doute n’apportaient pas avec eux ces ouvrages qui eussent été inintelligibles pour leurs fidèles. Quand la nécessité d’un Évangile en grec se fit sentir, on le composa de toutes pièces. Mais, ainsi que nous l’avons déjà dit, le plan, le cadre, le livre presque entier étaient tracés d’avance. Il n’y avait au fond qu’une seule manière de raconter la vie de Jésus, et deux disciples l’écrivant séparément, l’un à Rome, l’autre à Kokaba, l’un en grec, l’autre en syro-chaldaïque, devaient produire deux ouvrages ayant entre eux beaucoup d’analogies.

Les lignes générales, l’ordre du récit n’étaient plus à fixer. Ce qui était à créer, c’était le style grec, le choix des mots essentiels. L’homme qui fit cette œuvre importante, ce fut Jean-Marc, le disciple, l’interprète de Pierre[2]. Marc, ce semble, avait vu, étant enfant, quelque chose des faits évangéliques ; on peut croire qu’il avait été à Gethsémani[3]. Il connaissait personnellement ceux qui avaient joué un rôle dans le drame des derniers jours de Jésus[4]. Ayant accompagné Pierre à Rome[5], il y resta probablement après la mort de l’apôtre, et traversa dans cette ville les crises terribles qui suivirent. Ce fut là que, selon toutes les apparences, il rédigea le petit écrit de quarante ou cinquante pages qui a été le premier noyau des Évangiles grecs.

L’écrit, bien que composé après la mort de Pierre, était en un sens l’œuvre de Pierre[6] ; c’était la façon dont Pierre avait coutume de raconter la vie de Jésus. Pierre savait à peine le grec ; Marc lui servait de drogman ; des centaines de fois il avait été le canal par lequel avait passé cette histoire merveilleuse. Pierre ne suivait pas dans ses prédications un ordre bien rigoureux ; il citait les faits, les paraboles, selon que les besoins de l’enseignement l’exigeaient[7]. Cette liberté de composition se retrouve dans le livre de Marc. La distribution logique des matières y fait défaut ; à quelques égards, l’ouvrage est très-incomplet, puisque des parties entières de la vie de Jésus y manquent ; on s’en plaignait déjà au IIe siècle[8]. Au contraire, la netteté, la précision de détail, l’originalité, le pittoresque, la vie de ce premier récit ne furent pas dans la suite égalés. Une sorte de réalisme y rend le trait pesant et dur[9] ; l’idéalité du caractère de Jésus en souffre ; il y a des incohérences, des bizarreries inexplicables. Le premier et le troisième Évangile surpassent beaucoup celui de Marc pour la beauté des discours, l’heureux agencement des anecdotes ; une foule de détails blessants y ont disparu ; mais, comme document historique, l’Évangile de Marc a une grande supériorité[10]. La forte impression laissée par Jésus s’y retrouve tout entière. On l’y voit réellement vivant, agissant.

Le parti qu’a pris Marc d’abréger si singulièrement les grands discours de Jésus nous étonne. Ces discours ne pouvaient lui être inconnus ; s’il les a omis, c’est qu’il a eu quelque motif pour cela. L’esprit de Pierre, un peu étroit et sec, est peut-être la cause d’une telle suppression. Ce même esprit est sûrement l’explication de l’importance puérile que Marc attache aux miracles. La thaumaturgie, dans son Évangile, a un caractère singulier de matérialisme lourd, qui fait songer par moment aux rêveries des magnétiseurs. Les miracles s’accomplissent péniblement, par phases successives. Jésus les opère au moyen de formules araméennes, qui ont un air cabbalistique. Il y a une lutte entre la force naturelle et la force surnaturelle ; le mal ne cède que peu à peu et sur des injonctions réitérées[11]. Ajoutez à cela une sorte de caractère secret, Jésus défendant toujours à ceux qui sont l’objet de ses faveurs d’en parler[12]. On ne saurait le nier, Jésus sort de cet Évangile, non comme le délicieux moraliste que nous aimons, mais comme un magicien terrible. Le sentiment qu’il inspire le plus autour de lui, c’est la crainte ; les gens, effrayés de ses prodiges, viennent le supplier de s’éloigner de leurs frontières.

Il ne faut pas conclure de là que l’Évangile de Marc soit moins historique que les autres ; tout au contraire. Des choses qui nous blessent au plus haut degré furent de premier ordre pour Jésus et ses disciples immédiats. Le monde romain était encore plus que le monde juif dupe de ces illusions. Les miracles de Vespasien sont conçus exactement sur le même type que ceux de Jésus dans l’Évangile de Marc. Un aveugle, un boiteux, l’arrêtent sur la place publique, le supplient de les guérir. Il guérit le premier en crachant sur ses yeux, le second en marchant sur sa jambe[13]. Pierre semble avoir été principalement frappé de ces prodiges, et il est permis de croire qu’il insistait beaucoup là-dessus dans sa prédication. De là, dans l’œuvre qu’il a inspirée, une physionomie tout à fait à part. L’Évangile de Marc est moins une légende qu’une biographie écrite avec crédulité. Les caractères de la légende, le vague des circonstances, la mollesse des contours frappent dans Matthieu et dans Luc. Ici, au contraire, tout est pris sur le vif ; on sent qu’on est en présence de souvenirs[14].

L’esprit qui domine dans le livret est bien celui de Pierre. D’abord, Céphas y joue un rôle éminent et paraît toujours à la tête des apôtres. L’auteur n’est nullement de l’école de Paul, et pourtant, à diverses reprises, il s’en rapproche bien plus que de la direction de Jacques, par son indifférence à l’égard du judaïsme, par sa haine pour le pharisaïsme, par son opposition vive aux principes de la théocratie juive[15]. Le récit de la Cananéenne[16], qui signifie évidemment que le païen obtient grâce pourvu qu’il ait la foi, qu’il soit humble, qu’il reconnaisse le privilège antérieur des fils de la maison, est bien d’accord avec le rôle que joue Pierre dans l’histoire du centurion Corneille[17]. Pierre, il est vrai, sembla plus tard à Paul un timide ; mais il n’en avait pas moins été, à sa date, le premier à reconnaître la vocation des gentils.

Nous verrons plus tard quel genre de modifications on se crut obligé d’introduire dans cette première rédaction grecque, afin de la rendre sans inconvénients pour les fidèles, et comment de cette révision sortirent l’Évangile dit de Matthieu et celui de Luc. Un fait capital de la littérature chrétienne primitive, c’est que ces textes corrigés et en un sens plus complets ne firent pas disparaître le texte primitif. L’opuscule de Marc se conserva, et bientôt, grâce à l’hypothèse commode, mais tout à fait erronée, qui fit de lui « un divin abréviateur », il eut sa place dans le quatuor mystérieux des Évangiles. Est-il sûr que l’écrit de Marc soit resté pur de toute interpolation, que le texte que nous lisons aujourd’hui soit purement et simplement le premier Évangile grec ? Il serait téméraire de l’affirmer. En même temps qu’on sentit le besoin de composer, en prenant Marc pour base, d’autres Évangiles portant d’autres noms, il est très-possible qu’on ait retouché Marc lui-même, tout en laissant son nom en tête du livre. Beaucoup de particularités semblent supposer une sorte d’influence rétroactive exercée sur le texte de Marc par les Évangiles composés d’après Marc. Mais ce sont là des hypothèses compliquées, que rien ne démontre[18]. L’Évangile de Marc offre une parfaite unité, et, à part certains points de détail où les manuscrits diffèrent, à part ces petites retouches que les écrits chrétiens presque sans exception ont souffertes, il ne semble pas qu’il ait reçu d’addition considérable depuis qu’il a été composé.

Le trait caractéristique de l’Évangile de Marc était dès l’origine l’absence de la généalogie et des légendes relatives à l’enfance de Jésus. S’il était une lacune qu’il fût urgent de remplir pour des lecteurs catholiques, c’était celle-là ; et pourtant on se garda de le faire. Beaucoup d’autres particularités gênantes au point de vue de l’apologiste ne furent pas effacées. Seuls les récits de la résurrection se présentent dans Marc avec des traces évidentes de violences. Les meilleurs manuscrits s’arrêtent après les mots ϵϕΟΒΟΥΝΤΟΓΑΡ (xvi, 8). On ne peut guère admettre que le texte primitif finît d’une manière aussi abrupte. Il est probable qu’il y avait dans la suite quelque chose qui devint choquant pour les idées reçues ; on le retrancha ; mais la chute ἐφοϐοῦντο γάρ étant très-peu satisfaisante, on supposa diverses clausules, dont aucune n’eut assez d’autorité pour chasser les autres des manuscrits[19].

De ce que Matthieu et surtout Luc omettent tel passage qui est actuellement dans Marc, on en a conclu que ces passages n’étaient pas dans le proto-Marc. Erreur ; les rédacteurs de seconde main choisissaient, omettaient, guidés par le sentiment d’un art instinctif et par l’unité de leur œuvre. On a osé dire, par exemple, que la Passion manquait dans le Marc primitif, parce que Luc, qui l’a suivi jusque-là, ne le suit plus dans le récit des dernières heures de Jésus. La vérité est que Luc a pris pour la Passion un autre guide plus symbolique, plus touchant que Marc ; or Luc était trop bon artiste pour brouiller les couleurs. La Passion de Marc, au contraire, est la plus vraie, la plus ancienne, la plus historique. La seconde rédaction, en pareil cas, est toujours plus émoussée, plus dominée par les raisons a priori que celles qui ont précédé. Les traits de précision sont indifférents aux générations qui n’ont pas connu les acteurs primitifs. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est un récit aux contours arrondis et significatif dans toutes ses parties.

Tout porte à croire que Marc n’écrivit son Évangile qu’après la mort de Pierre. Papias le suppose, quand il nous dit que Marc écrivit « de souvenir »[20] ce qu’il tenait de Pierre. Irénée dit la même chose[21]. Enfin, ce qui est décisif quand on admet l’unité et l’intégrité de l’ouvrage, l’Évangile de Marc présente des allusions évidentes à la catastrophe de l’an 70[22]. L’auteur met dans la bouche de Jésus, au chapitre xiii, une sorte d’apocalypse où se croisent les prédictions relatives à la prise de Jérusalem[23] et à la prochaine fin des temps[24]. Nous croyons que cette petite apocalypse, conçue en partie pour décider les fidèles à se retirer à Pella, se répandit dans la communauté de Jérusalem vers l’an 68[25]. Certainement elle ne renfermait pas alors l’annonce de la destruction du temple. L’auteur de l’Apocalypse johannique, si bien au courant de la conscience chrétienne, ne croit pas encore, dans les derniers jours de 68 ou les premiers de 69, que le temple sera détruit[26]. Naturellement, tous les recueils sur la vie et les paroles de Jésus qui adoptèrent ce morceau comme prophétique le modifièrent dans le sens des faits accomplis, et y mirent une prédiction nette de la ruine du temple. Il est probable que l’Évangile hébreu, dès sa première rédaction, contenait déjà le discours apocalyptique dont il s’agit. L’Évangile hébreu, en effet, contenait certainement le passage relatif au meurtre de Zarachie, fils de Barachie[27], trait qui prit naissance dans la tradition vers le même temps que le discours apocalyptique en question[28]. Marc n’eut garde de négliger un trait aussi frappant. Il supposa que Jésus, dans les derniers jours de sa vie, eut la vue claire de la ruine de la nation juive et prit cette ruine pour mesure du temps qui devait s’écouler jusqu’à sa seconde apparition. « En ces jours-là, après cette catastrophe[29],… on verra le fils de l’homme… » Une telle formule suppose notoirement que, au moment où l’auteur écrit, la ruine de Jérusalem est accomplie, mais accomplie depuis peu de temps[30].

D’autre part, l’Évangile de Marc a été composé avant que tous les témoins oculaires de la vie de Jésus fussent morts[31]. On voit par là dans quelles limites étroites la date possible de la rédaction du livre se trouve resserrée. De toutes les manières, on est ramené aux premières années de calme qui suivirent la guerre de Judée. Marc pouvait n’avoir pas alors beaucoup plus de cinquante-cinq ans[32].

Selon toutes les apparences, ce fut à Rome que Marc composa ce premier essai d’Évangile grec qui, tout imparfait qu’il était, renfermait les lignes essentielles du sujet. Telle est la vieille tradition, et elle n’a rien d’invraisemblable[33]. Rome était après la Syrie le point capital du christianisme. Les latinismes sont plus fréquents dans l’opuscule de Marc que dans aucun autre écrit du Nouveau Testament[34]. Les textes bibliques auxquels il est fait allusion se rapprochent des Septante. Plusieurs particularités font supposer que l’écrivain avait en vue des lecteurs connaissant peu la Palestine et les usages juifs[35]. Les citations expresses de l’Ancien Testament, faites par l’auteur lui-même, se réduisent à une[36] ; les raisonnements exégétiques qui caractérisent Matthieu et même Luc manquent dans Marc ; le nom de la Loi ne vient jamais sous sa plume[37]. Rien donc n’oblige de croire que ce soit à un ouvrage sensiblement différent du nôtre que s’applique ce que Presbyteros Joannes, dans les premières années du IIe siècle, disait à Papias[38] : « Le Presbyteros disait encore ceci : « Marc, devenu interprète de Pierre, écrivit exactement, mais sans ordre, tout ce qu’il se rappelait des paroles ou des actions du Christ. Car il n’entendit pas et ne suivit pas le Seigneur ; mais plus tard, comme je l’ai dit, il suivit Pierre, qui faisait ses didascalies selon les besoins du moment et non comme s’il eût voulu dresser un recueil méthodique des discours du Seigneur ; si bien que Marc n’est nullement en faute s’il n’a ainsi écrit qu’un petit nombre de traits, tels qu’il se les rappelait ; car il n’eut qu’un souci, ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et n’y rien laisser passer de faux. »

  1. Nous ne parlons pas des pays latins. Le christianisme, à l’heure où nous sommes, n’a touché que Rome en fait de terre latine, et les chrétiens de Rome parlaient grec.
  2. Voir Vie de Jésus, 13e édit. et suiv., p. 406 ; les Apôtres, p. 248-249, 278-280 ; Saint Paul, p. 20, 32 ; l’Antechrist, p. 27, 73-74, 98-99, 111-112, 121-122 ; tradition de Presbyteros Joannes, rapportée par Papias, dans Eus., H. E., III, xxxix, 15 ; Constit. apost., II, 57. Marc n’eut pas assez d’importance pour qu’on ait cru relever un écrit en le lui attribuant.
  3. C’est probablement le νεανίσκος de Marc, xiv, 51-52. Voir Vie de Jésus, p. 406.
  4. Notez surtout ce qu’il dit de Simon de Cyrène, « père d’Alexandre et de Rufus » (xv, 21), sa connaissance particulière des saintes femmes, de Joseph d’Arimathie.
  5. I Petri, v, 14.
  6. Papias, dans Eus., III, xxxix, 15 ; Irénée, III, i, 1 ; Clément d’Alex., dans Eus., H. E., VI, 14 ; Eusèbe, H. E., II, 15 ; saint Jérôme, De viris ill., 8 ; Ad Hedibiam, quæst. 11 ; Gloses finales des manuscrits (Scholtz et Matthæi, Evang. sec. Marcum, p. 8). Le passage de Justin, Dial., 106, donne lieu à beaucoup de doutes.
  7. Tradition de Presbyteros Joannes, rapportée par Papias, dans Eus., H. E., III, xxxix, 15.
  8. Papias, l. c.
  9. Par exemple, Marc, iii, 20.
  10. Voir, par exemple, Marc, i, 20, 29 ; ii, 4, 14 ; iii, 17 ; v, 22, 37, 42 ; vi, 45 ; vii, 26, 31 ; viii, 10, 14 ; ix, 6 ; x, 46 ; xi, 4 ; xii, 28 ; xiii, 3 ; xv, 14, 21, 25, 42, en comparant les endroits parallèles des autres synoptiques. Notez surtout dans Marc le récit de la mort de Jean-Baptiste, la seule page absolument historique qu’il y ait dans tous les Évangiles réunis. Remarquez l’expression « fils de Marie » (vi, 3) ; voir l’appendice, p. 542.
  11. Ainsi pour le démoniaque de Gergésa, Marc, v, 1-20 ; pour l’épileptique, ix, 14-29, et surtout pour l’aveugle de Bethsaïde, viii, 22-26 (notez surtout la naïve réponse du verset 24).
  12. Cette injonction se retrouve dans Matthieu, mais moins expresse et moins logique. Comp. Marc, i, 44 ; iii, 12, à Matth., viii, 4 ; xii, 16.
  13. Tac., Hist., IV, 81-82 ; Suétone, Vesp., 7.
  14. Notez le récit domestique, si personnel, Marc, i, 29-34.
  15. Marc, ii, 16-iii, 6 ; vii, 1-23 ; viii, 11-21 ; xii, 1-17 ; xiii, 10, 14 et suiv.
  16. Marc, vii, 24 et suiv. Cf. Matth., xv, 21-28.
  17. Act., x, 1 et suiv. Il est vrai qu’il faut ici faire une part aux tendances personnelles de l’auteur des Actes.
  18. C’est bien à tort qu’on prétend que le Marc actuel ne répond pas à ce que dit Papias. Le désordre dont se plaint l’évêque d’Hiérapolis n’est que trop réel. Les anecdotes de la vie de Jésus sont rangées d’une façon tout arbitraire. — Il en est de même, dira-t-on, dans le Matthieu actuel, et cependant Papias ne lui fait pas le même reproche. — C’est que, quand il s’agit de Matthieu, il y a une considération qui prime toutes les autres aux yeux de Papias et l’empêche de parler du reste : c’est la façon complète dont Matthieu rend les λόγια. On suppose toujours que Papias a fait un article ex professo sur les Évangiles ; or il en parle uniquement du point de vue commandé par son sujet.
  19. Voir les Apôtres, p. 7, note 1. Cf. saint Jérôme, Ad Hedibiam, Quæst. 3 ; saint Grég. de Nysse, In resurr., ii, Opp. (Paris, 1638), t. III, p. 411 b.
  20. Ὅσα ἐμνημόνευσεν,…… ὡς ἀπεμνημόνευσεν
  21. Adv. hær., III, i, 1.
  22. D’autres allusions se rapporteraient aux tremblements de terre de Laodicée et de Pompéi, au meurtre de Jacques et peut-être à la persécution de Néron. Ces événements appartiennent aux années 60-64.
  23. Ce qu’on appelait la θλῖψις (comp. Ass. de Moïse, 3). Les couleurs étaient empruntées à Ézéchiel, xxxii, 7-8, Isaïe, ii, 9 ; xxxiv, 4 ; à Osée, x, 8. On y peut voir, si l’on veut (particulièrement Marc, xiii, 8, 24-27), des imitations de l’Apocalypse johannique.
  24. La théorie des signes du Messie se trouve déjà dans l’Assomption de Moïse, apocalypse écrite vers l’an 30 de notre ère (ch. 10).
  25. Voir l’Antechrist, p. 292 et suiv.
  26. Voir ibid., p. 400-401.
  27. Saint Jérôme, In Matth., xxiii, 35.
  28. Voir l’Antechrist, p. 294.
  29. Ἐν ἐκείναις ταῖς ἡμέραις μετὰ τῆν θλῖψιν ἐκείνην. Marc, xiii, 24.
  30. Il est vrai que de telles phrases (Matth., xxiv, 29, en est la preuve) se laissent facilement copier par les rédacteurs qui se succèdent. Notre raisonnement prouve une seule chose avec certitude, c’est que la première rédaction du discours apocalyptique eut lieu très-peu de temps après la fin de la guerre de Judée.
  31. Marc, ix, 1, répété en Matth., xvi, 28 ; Luc, ix, 27.
  32. En 33, selon une hypothèse plausible, il était un νεανίσκος. Marc, xiv, 51-52.
  33. Irénée, III, i, 1 ; Clément d’Alex., dans Eus., H. E., VI, 14 ; Eusèbe, H. E., II, 15 ; Démonstr. évang., III, 5 ; Jérôme, Épiphane, etc. ; gloses finales des manuscrits, voir ci-dessus p. 115, note 3.
  34. Σπεκουλάτωρ, ξέστης, κῆνσος, φραγελλόω, κεντυρίων, τῷ ὄχλῳ τὸ ἱκανὸν ποιῆσαι.
  35. Marc, vii, 2-4 ; xii, 38 ; xiii, 3 ; xiv, 12 ; xv, 42. Au lieu de χειμῶνος μηδὲ σαϐϐάτῳ, Matth., xxiv, 20, Marc, xiii, 18, a seulement χειμῶνος.
  36. Marc, i, 2-3. Le verset xv, 28, est une interpolation. Il manque dans le Vat. et le Sinaït.
  37. L’expression rabbinique βασιλεία τῶν οὐρανῶν (malkouth hasch-schamaïm) devient toujours, dans Marc, βασιλεία τοῦ θεοῦ.
  38. Dans Eusèbe, H. E., III, xxxix, 15.