Le régime municipal de l’ancienne ville de Luxembourg/06

Heintzé frères, imprimeurs-éditeurs (p. 24-25).

CHAP. VI.

Le Syndic de la ville.


Les attributions du syndic n’étaient pas de judicature. « Son emploi ne consiste uniquement que dans le cérémoniel soit pour faire un complément et présenter au nom de la ville les vins d’honneur, prélire le serment au justicier à son institution qu’il prête entre les mains du Gouverneur, et autres actes pareils ; les autres fonctions dudit syndic consistent à prêter son ministère d’avocat pour les causes esquelles tant ledit Magistrat que la bourgeoisie peuvent être vexés, et son attention particulière est de ménager l’union des deux corps pour le plus grand bien du royal service et du public. » (Représentation au Gouverneur par Jacques-Augustin Dumont, échevin et syndic de la ville, du 10 octobre 1764.)

Le Magistrat nommait le syndic de la ville. C’est ainsi qu’il nomma Christophe Buschmann au quinzième siècle, le premier syndic de la ville mentionné dans les archives du secrétariat de la ville. Toutefois les maîtres des métiers revendiquèrent plusieurs fois le droit, soit de nomination, soit au moins de présentation auxdites fonctions. Un autre point qui donnait matière à contestation, était la question de savoir, si les fonctions d’échevins étaient compatibles avec celles de syndic.

Toutes ces difficultés furent tranchées par l’art. 35 du réglement du 2 avril 1764 qui porte : « Nous déclarons incompatibles les emplois d’échevin et de syndic de la ville ; chaque fois que cet emploi viendra à vaquer dans la suite, les treize métiers représentant le corps de la bourgeoisie, présentent à la pluralité des voix trois sujets lettrés et gradués, pour en être choisi un par le Magistrat, aussi à la pluralité des voix, voulant que cette forme s’observe à l’avenir ponctuellement pour la collation dudit emploi de syndic de la ville, nonobstant tous arrêts, réglements ou usages à ce contraires. »

Le syndic avait un traitement de 29 fl. bbt. 8 sols, et 20 sols par heure de vacation. Il percevait en outre les mêmes étrennes et chauffage qu’un échevin.