XXIV


Madame de Rochon était un jour assise dans sa chambre favorite, celle où, en la compagnie de Rose, elle avait passé tant d’heures calmes et heureuses. Maintenant, elle pensait tristement au grand événement public, à la capitulation de sa ville natale. Puis elle s’étonnait que Rose ne vînt pas, se laissant aller à de nombreuses conjectures et souhaitant que mademoiselle de Villerai permît bientôt à sa protégée de revenir à la bonne vieille maison, si tranquille, si ennuyeuse depuis son départ.

Sa rêverie fut interrompue par l’arrivée de Pauline de Nevers, remplie d’une gaieté peu convenable dans les circonstances ; elle déroula, comme d’ordinaire, un certain nombre de phrases frivoles ; puis s’apercevant de la tristesse de sa parente et du silence qu’elle gardait, elle s’écria :

— De grâce, qu’y a-t-il donc, ma tante ? vous paraissez bien abattue et bien triste, ce matin.

— C’est que, ma chère Pauline, je ne possède pas ton heureuse élasticité de caractère, et je ne puis oublier si vite que mon pays vient justement de passer sous le joug d’un vainqueur étranger à notre langue et à notre religion.

— Oui, mais vous savez que le traité qu’on a fait les protège pleinement toutes deux ; par conséquent, que pouvez-vous attendre de plus ? Je ne suis qu’une femme, et je ne puis supporter l’ombre d’une discussion politique ; en outre, j’ai bien autre chose à penser maintenant. La plupart des officiers français vont retourner dans la mère patrie, ce qui va amener une crise dans bien des engagements matrimoniaux. Ma servante a vu de Noraye, de Montarville, le major Decoste, et le jeune Duplessis passer devant notre demeure, ce matin, de sorte qu’infailliblement quelques-uns d’entre eux viendront me voir cette après-midi, et j’ai la plus jolie robe demi-toilette à porter que vous puissiez imaginer. La certitude de ne pouvoir venir vous voir plus tard, m’a amenée d’aussi bonne heure. Voyons, dites, tante de Rochon, ne suis-je pas une nièce modèle depuis que cette affreuse petite hypocrite vous a quittée ?

— Tu as été, en effet, pleine d’attentions pour moi, Pauline ; autant, je pense, qu’il est en ton pouvoir ; mais pourtant ces visites de dix minutes que tu m’accordes de temps en temps ne remplissent pas tous mes moments de loisir.

— C’est vrai, mais ensuite vous faites de la couture pour les pauvres, et toute espèce de choses de ce genre pour vous amuser. J’espère bien que vous ne reprendrez jamais cette Rose Lauzon ; car du moment qu’elle rentrera sous ce toit, je cesserai de venir vous voir.

— Oh ! il sera toujours bien temps de parler de ce sujet quand elle reviendra. Elle est encore auprès de mademoiselle de Villerai, qui ne paraît pas avoir hâte de la renvoyer.

— Oh ! mon Dieu, qu’elle est simple, cette demoiselle de Villerai, s’écria Pauline avec un regard de dédain. Garder cette fille après qu’elle a été la cause d’un duel entre de Noraye et son propre fiancé !

— Mais tu oublies que Rose a soigné mademoiselle de Villerai pendant toute la durée d’une terrible maladie, qui avait chassé de frayeur toutes les gardes-malades.

— Tout cela, c’est un tour adroit de la petite parvenue pour rentrer dans les bonnes grâces de mademoiselle de Villerai, et se procurer ainsi l’occasion de revoir de Montarville. Folie et aveuglement de Blanche, de ne pas s’apercevoir de cette ruse. Mais on me dit, ma tante, que sa maladie a complètement détruit sa beauté. Est-ce vrai ?

— En partie. Je la crois considérablement marquée ; mais la délicatesse et la parfaite régularité de ses traits feront qu’elle ne pourra jamais être appelée laide.

— Oh ! chère tante, n’en croyez rien. Les traces de la petite vérole défigurent toujours horriblement.

Il y avait dans la manière de parler de mademoiselle de Nevers une vivacité et une excitation nerveuse qui communiquait à ses yeux et à tout son visage une animation que madame de Rochon ne put d’abord comprendre ; mais le secret fut bientôt éclairci, car un instant après la nièce ajouta :

— Vous verrez, ma tante, que ce changement dans sa beauté va complètement anéantir l’amour déjà pas mal refroidi de de Montarville ; et alors… il sera libre !

— Et qu’est-ce que cela te fait, Pauline ?

— Oh ! mais alors d’autres auront une chance de l’avoir, répondit-elle avec une petite moue. Assurément, votre sévère morale ne trouve là rien à reprendre ?

— Eh bien ! d’après ce que j’ai entendu dire du capitaine de Montarville, je serais tentée de le juger tout différemment. Mais supposons un instant qu’il aurait l’âme assez basse pour abandonner une personne à qui il a été fiancé solennellement, à cause d’une maladie passagère qui a peut-être diminué sa beauté, sans rien changer à son noble cœur ni à sa belle âme, assurément il ne trouverait aucune fille bien née qui eût assez peu de dignité d’elle-même pour consentir à l’épouser.

— Oh ! ma tante, quelle absurdité ! dit brusquement mademoiselle de Nevers. Je vous dis qu’une demi-douzaine des plus jolies filles de Montréal se jetteraient à ses pieds si elles avaient l’espoir de recevoir le moindre encouragement.

— Et toi, Pauline, que ferais-tu ?

— Comme les autres, ma tante. Je deviendrais volontiers madame de Montarville, dès demain si je le pouvais.

— Mais que sont donc devenus les de Noraye, les Decoste, et tous les autres chevaliers avec qui tu as dansé, avec qui tu t’es promenée, amusée depuis douze mois ?

— Oh ! je les hais tous. Je suis fatiguée de ces insupportables-là. De Noraye, je l’épouserais bien, parce qu’il me sourirait assez d’être comtesse ; mais je le sens bien, je ne pourrai jamais le souffrir, et encore moins l’aimer. J’épouserais immédiatement de Montarville, quand même il serait pauvre, et je lui donnerais la moitié de ma fortune.

— Pauline, Pauline, tu poursuis de vaines ombres et des rêves fugitifs, ma pauvre enfant ! répondit Mme de Rochon avec un profond soupir. Ton cœur mondain et égaré ne trouvera jamais la paix ni le contentement, à moins qu’il ne vienne à la seule source du bonheur.

— Écoutez-donc, ma tante, j’entends des voix en bas, interrompit Pauline, satisfaite de changer la tournure religieuse que prenait la conversation. Voici des visiteurs qui montent.

Un instant après, Mlle de Villerai entra dans le salon, accompagnée de Rose.

Mlle de Nevers ne daigna pas même jeter un regard sur cette dernière, mais elle reçut la jeune seigneuresse avec beaucoup de cordialité apparente, tout en examinant attentivement, mais en secret, les changements produits par la maladie dans cette beauté rare qu’elle avait une fois si amèrement enviée.

Mme de Rochon complimenta affectueusement les deux jeunes filles, et exprima sa surprise de voir Blanche sortir si tôt.

— C’est la première fois que l’on m’a permis de laisser la maison depuis ma maladie ; mais ma convalescence s’opère rapidement, et je serai en bien peu de temps aussi bien que jamais.

— Oh ! mademoiselle de Villerai, s’écria Pauline en souriant, très désireuse de savoir où en étaient les choses entre Blanche et son amant, je ne doute pas que vous ayez déjà vu ce matin un médecin bien puissant, dont une seule visite peut vous faire plus de bien que toutes les prescriptions et les tisanes du Dr Fournier. Je parle, comme de raison, du capitaine de Montarville.

— Je l’ai vu hier soir, répondit Blanche sèchement.

La physionomie de Mlle de Nevers se rembrunit légèrement. Un tel empressement de la part de Gustave augurait mal pour les désirs et les espérances secrètes de Pauline ; mais la promptitude de sa visite, pensa-t-elle, a pu être causée par la curiosité.

— Et comment était ce beau héros ? fit-elle négligemment.

— Sa santé était assez bonne, mais il était bien triste, bien abattu, comme doit l’être tout vrai Canadien aujourd’hui.

— Oh ! mon Dieu, oui !… fit Pauline en prenant une voix et un air tout de sentiment. Il est vraiment choquant de penser que ces affreux Anglais, avec leur langage barbare et leurs toilettes ridicules, vont maintenant régner sur nous ; heureusement que, pour la plupart, nous possédons la faculté d’abandonner cette terre conquise. Les vaillants officiers qui ont combattu pour elle avec si peu de succès, choisiront sans doute avant de partir des compagnes, non seulement pour le voyage de France, mais aussi pour le grand voyage de la vie. Vous, Mlle de Villerai, serez parmi le petit nombre des élues ; car, pardonnez cette liberté d’une ancienne amie, n’êtes-vous par sur le point d’épouser le capitaine de Montarville ?

— Puisque vous me faites la question aussi explicitement, je vous répondrai avec une égale franchise. Je ne suis pas sur le point de me marier avec celui que vous venez de nommer.

— Mais dans quelque temps ? persista l’autre.

— Non, ni maintenant, ni jamais.

Pauline était bonne dissimulatrice. Depuis longtemps elle avait appris non seulement à déguiser ses pensées et ses véritables sentiments, mais de plus à feindre ceux qu’elle ne ressentait pas ; mais cette fois elle ne réussit pas à cacher à temps la joie triomphante dont brilla son regard en entendant cette déclaration favorable. Mademoiselle de Villerai saisit ce regard, malgré la promptitude avec laquelle il fut réprimé ; mais elle ne fit aucune remarque, et se tournant vers madame de Rochon, elle lui dit :

— Je l’ai moi-même désiré, ma bonne amie, et une destinée infiniment plus heureuse attend Gustave, que s’il eût été le mari de Blanche de Villerai.

— Ah ! cette destinée, pensa Pauline, fière et heureuse, c’est moi qui vais la remplir, c’est moi qui vais la partager !

— Mais quand ma petite Rose va-t-elle revenir auprès de moi ? demanda madame de Rochon, pour écarter un sujet qu’elle croyait pénible au moins pour l’une de ses compagnes.

— C’est justement pour cela que nous sommes venues vous voir aujourd’hui, dit Blanche en souriant, et je crois bien que, si vous êtes la moitié aussi attachée à Rose que je le suis moi-même, la nouvelle que nous vous apportons ne sera pas bien reçue.

— Quoi ! allez-vous vraiment me l’enlever, la garder auprès de vous ? demanda madame de Rochon avec tristesse. Oui, je pensais bien que cela arriverait tôt ou tard ; mais comme vous l’avez connue et protégée longtemps avant moi, vous avez, sans aucun doute, des droits antérieurs à son affection et à sa reconnaissance.

— Ah ! chère madame de Rochon, s’écria Rose en portant à ses lèvres la main de cette dernière, quels que soient les changements que le temps ou la fortune puisse m’apporter, quels que soit la patrie ou le rang que l’avenir me réserve, jamais, non, jamais je n’oublierai tout ce que je vous dois, à vous qui m’avez accueillie, qui m’avez crue, qui m’avez protégée, quand le monde, les apparences et même mon propre silence étaient contre moi.

Mademoiselle de Nevers, remarquant ici que sa robe était en contact avec celle de Rose, pendant que celle-ci s’était inclinée, pour baiser la main de Mme de Rochon, en réunit avec hauteur tous les plis flottant autour d’elle, comme si ce contact eût été une souillure, et jeta sur la protégée de sa tante un regard de dédain qui irrita Blanche encore plus que celui qu’elle avait saisi peu de temps auparavant à propos d’une autre sujet. Mais Blanche avait sous la main une prompte et sûre vengeance, et elle résolut d’en profiter immédiatement.

S’adressant à madame de Rochon avec un sourire significatif :

— Pour achever, ce n’est pas chez moi que cette petite ingrate se propose d’établir sa résidence ; mais sans doute, supportant impatiemment le joug étranger dont vient de parler mademoiselle de Nevers, elle a décidé de se rendre aux prières de de Montarville et de l’accompagner en France, pour être sa femme chérie.

Mademoiselle de Nevers se leva brusquement de son siège, sa joue devint d’une pâleur de mort, mais se rasseyant presque immédiatement.

— Vous plaisantez avec grâce, ce matin, mais non avec vérité, s’écria-t-elle.

— Je ne pense pas qu’on ait jamais eu occasion de m’accuser de dissimulation, répondit froidement la jeune héritière. Oui, chère madame de Rochon, cette nouvelle sans aucun doute vous fera autant de plaisir qu’elle paraît causer de mécontentement à d’autres personnes ; mais vous pouvez en croire ma formelle assurance, avant quinze jours notre chère Rose aura changé son nom pour celui de de Montarville, et se sera probablement embarquée pour la France avec le meilleur et le plus aimant des maris.

Cette nouvelle était trop inattendue pour Pauline ; aussi, avec une vive exclamation, elle sortit brusquement de la chambre, remplie de colère et de sentiments de jalousie.

Madame de Rochon félicita la jeune fiancée et l’embrassa tendrement ; puis, quand les deux jeunes filles lui eurent communiqué toutes les particularités de l’affaire et eurent pris congé d’elle, elle se hâta d’aller rejoindre Pauline, pour la consoler de ce désappointement, qui ne devait pas manquer de causer une peine profonde à cette nature fantasque mais ardente.

Elle la trouva devant un miroir, nouant tranquillement les élégantes attaches de son chapeau ; mais la profonde pâleur de ses joues et de ses lèvres et l’éclat inaccoutumé de ses yeux contredisaient singulièrement ce calme forcé.

— Pars-tu déjà, Pauline ?

— Oui, fit celle-ci en souriant amèrement. Je sais qu’il doit y avoir des cavaliers dévoués qui m’attendent chez nous ; et je dois me hâter de m’en retourner, car je ne voudrais pas qu’ils devinssent aussi inconstants que le volage amant de Blanche de Villerai. Oh ! ajouta-t-elle avec un sourire sarcastique, cela passe toute croyance. Eût-il épousé Blanche ou quelque autre personne égale en rang et en naissance, cela aurait été supportable, mais cette misérable petite parvenue !…

Sensible et pleine de pitié, madame de Rochon attira sa nièce à elle et l’embrassa affectueusement ; mais cette dernière subit cette caresse sans la rendre et partit aussitôt.

Arrivée chez elle, Pauline apprit par sa servante que le vicomte de Noraye l’attendait dans le salon. Elle adoucit l’air troublé de sa figure et entra dans le riche appartement, toute souriante et résolue de faire un mariage d’intérêt, puisqu’elle ne pouvait en faire un d’amour. Mais, hélas ! cinq minutes dans la compagnie de l’élégant fat avec qui elle s’était longtemps amusée, la convainquirent pleinement que tout espoir sur ce point était aussi futile que celui qu’elle avait entretenu au sujet de de Montarville.

Le lion parisien parla avec indifférence de la fin de la guerre, déclarant qu’à part la disgrâce infligée aux armes françaises, il s’occupait peu de la manière dont elle s’était terminée. La victoire et la défaite lui étaient à peu près indifférentes, pourvu qu’il pût abandonner un pays qui n’était pas fait pour être habité par des gens civilisés, disait-il. C’en était trop pour la patience de mademoiselle de Nevers ; aussi répondit-elle avec le même air d’insolente élégance :

— Je partage tout à fait, vicomte, vos sentiments de satisfaction touchant la fin définitive de la lutte. Un de ses bons résultats va être de nous délivrer immédiatement de cette foule d’aventurieurs français venus ici pour mendier, et qui vont être remplacés par ces magnifiques officiers anglais, qui ont tous, assure-t-on, six pieds de haut, et qui, de plus, sont très galants. Vraiment, ajouta-t-elle avec un sourire de satisfaction qui exaspéra de Noraye au delà de toute mesure, entre nous, mon cher vicomte, il n’est vraiment pas étonnant que de tels héros aient pu si facilement vaincre des adversaires aussi faibles que vous autres, gentilshommes français !

Le vicomte de Noraye n’osa pas hasarder une réponse ; mais il saisit son chapeau, salua profondément sa belle hôtesse et sortit aussitôt, en maudissant les femmes canadiennes autant qu’il avait auparavant maudit les hommes et le pays tout entier.

Pauline avait à peine eu le temps de revenir de sa première irritation après une entrevue aussi désagréable, que l’on annonça l’irrésistible major Decoste. Il entra plein d’hommages, de tendresse et de dévouement, déplorant la chute de toutes les espérances de liberté dans la Nouvelle-France, et regrettant la malheureuse destinée qui le forçait de quitter une contrée qu’il avait appris à aimer, bien plus même que son pays natal, la Provence.

Quel contraste entre cette entrevue et les deux précédentes ! Quel baume consolateur répandu sur la vanité blessée de la jeune fille, par la flatterie empressée, le dévouement amoureux de ce chercheur de bonne fortune !

Le moment et les dispositions lui étaient tous deux favorables, et avant que l’élégant major eût quitté la maison de mademoiselle de Nevers, il avait été accepté pour son fiancé, destiné à devenir son mari dans quelques semaines. Cependant, le cœur de Pauline n’avait jamais eu pour lui la moindre étincelle d’amour ni même d’estime.

Elle épousa le major Decoste, malgré les représentations et les conseils de son père et de sa tante, le suivit en France, et s’aperçut avant peu qu’elle avait pris, au lieu d’un mari, un tyran et un prodigue.

La lutte entre eux deux fut d’abord terrible, car le caractère de Pauline était violent et impérieux ; mais elle avait affaire à un homme sans cœur et sans honneur, et elle dut enfin céder après une longue et inutile résistance.

La mort de son père, arrivée peu de temps après son mariage, mit sa fortune entre les mains du major, qui la dépensa dans toute sorte d’excès. Le jeu, les débauches, le turf en eurent chacun leur part ; et quand les deux époux, réduits à l’indigence, eurent perdu leur position sociale élevée et se virent obligés de vivre dans un rang qui n’était pas le leur, il mourut, laissant une malheureuse veuve dénuée de tout, avec une santé délabrée, l’âme brisée par les chagrins, et ayant un noir avenir devant elle.

Cependant les prières ardentes que la bonne madame de Rochon n’avait cessé de faire pour sa nièce égarée, furent enfin entendues. Elle apprit un jour, par hasard, la mort du major Decoste, et aussitôt elle fit faire d’actives recherches sur la résidence de Pauline. L’ayant découverte, elle lui envoya de l’argent pour revenir en Canada, avec une lettre pleine de tendresse, lui offrant de la recevoir dans sa demeure. Remplie de reconnaissance, la pauvre femme, triste mais repentie, accepta volontiers la branche de salut que lui offrait la Providence ; et fatiguée du monde, elle vint partager les œuvres de charité et de bienveillance de sa pieuse tante. De cette manière, elle adoucit les derniers jours de sa bonne parente, qui avait été aussi heureuse de son retour, que le père de famille l’avait été de celui de l’enfant prodigue.