Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ23.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 184-186).




HÂ 23 — SRÔSH DARÛN



Ce Hâ continue l’appel au sacrifice : mais il est consacré exclusivement à l’appel des Fravashis : c’est donc le développement de la dernière formule du Hâ précédent. Il manque dans le Vendidad Sadé et par suite ne fait point partie du sacrifice quotidien. Il fait partie du sacrifice aux morts, le Srôsh Darûn, et vient dans cet office après le Hâ III.

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Le Zôt seul :


1. J’appelle au sacrifice les Fravashis qui ont été autrefois dans ces maisons, ces bourgs, ces districts, ces pays ; qui tiennent en ordre le ciel[1], tiennent en ordre les eaux, tiennent en ordre la terre, tiennent en ordre les troupeaux, tiennent en ordre l’enfant dans le sein de sa mère et l’enveloppent de sorte qu’il ne meurt pas.

2 (3). J’appelle au sacrifice, j’appelle[2] la Fravashi d’Ahura et celles des Amesha-Spentas, avec toutes les saintes Fravashis des Génies célestes.

J’appelle au sacrifice, j’appelle la Fravashi de Gayô-Maretan[3], de Zarathushtra, le Spilâma, de Kâvi Vîshtàspa'^, el d’lsatvàstra% lils deZaraÜiiisli Ira, avec toutes les saintes Fravashis des premiers fidèles.

3(ô), J’appelle au sacrifice toutes les saintes Fravashis qui sont en aucun lieu de cette terre, après la mort ; Fravashis de femmes vertueuses ou de jeunes filles en bas âge’, de fidèles actifs®  ; qui ont demeuré dans cette maison et qui en sont sorlies" et qui attendent'" et méritent bon sacrifice et bonne prière.

4 (6j. J’appelle au sacrifice les redoutables, victorieuses Fravashis des saints ; les Fravashis des Premiers Fidèles ; les Fravashis des proches parents  ; la Fravashi de mon âme à moi-même.

J’appelle au sacrifice tous les Maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice toutes les Divinités célestes et terrestres qui donnent le bien, à ()ui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté par faite.

Le Zot prend le plat qui contient la tige de Hôin et ù.' urvaydui et la coupe k jtvàm qui est près du Màhrù et les tient au-dessus du Barsom en disant “  :

Fravarânê. — Je me déclare adorateur de Mazda, sectateur de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, fidèle à la loi d’Aliura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à llâvani, saint, maître de sainteté.

4. Le roi protecteur de Zoroastre et de sa religion.

5. Le fils aîné de Zoroastre, représentant de la race sacerdotale (Bd. XX.\.ll, 5).

6. kê asti, exemple unique de ka au sens relatif dans l’Avesta  : il réunit le sens relatif et le sens interrogatif en vieux perse comme en persan [Etudes iraniennes, 1,178).

7. aperenàyûkê  : ou est aperenàyùka jusqu’à sept ans, ftige où l’on entre par le nauzût dans la communauté religieuse.

8. vâstryàvarezi « faisant œuvre ».

9. Litt. « qui demeurent, qui sortent de cette maison » (izyêiftti, bard ozalunl hava-nd). Peut-être  : « qui demeurent dans cette maison et y vont et viennent » (comme elles font aux jours du Hamaspathmaèdaya  : Yt. XllI, 49).

10. paitishmarenti  : ûmîtînit, mizd û pâtdahishn « espèrent (récompense et retour] »  ; cf. Yt. V, Il  ; XIII, 49-5-2.

11. Ms. PV  : tashtak rnanash Hôm u Urvarâm dar uzay-ic zagasli jdm (lire ytuâm ?) dar ijàdâ yansagûnishn Ivatâ Apastâk Idlâ dârishn « prendre dans la main le plat où sont le Hôm et V Urvarâm et celui où est \e jioâm ( ?)et le tenir en haut avec Avesta » ^c’est-à-dire les tenir au-dessus du Barsom en récitant l’Avesta qui suit).

Le Zôt remet en place le plat et la coupe en disant :
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise !
Râspi.
Le désir du Seigneur.. — que ce prêtre Zaotar me le dise !
Zôt.
C'est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
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  1. vidharayen, vinârt. Le Dâdistan, III, 9, définit le Frôhar yakhsanûnâk : (= dârà) « le Frôhar qui tient », ce qui nous amène de bien près à la conception de l’ange gardien : voir l’Introduction au Yasht XIII.
  2. âyêsê yêshti àfravashi ; l’à de àfravashi semble être une répétition du préfixe verbal de àyêsê.
  3. Le premier homme.