Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ15.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 137-138).




HÂ 15 — [SP. HÂ 16]


Le Zôt et le Râspî ensemble ;


1. Avec instruction (sastica) 1[1] ;

Le Zôt, en prononçant le mot sastica, repousse le nœud de l’Evanghin (cf. Yt. LIX, 28) sur la corne droite du Mâhrû.

Le Zôt seul :
avec assistance (vantaca) 1[1] ;

En prononçant le mot vantaca , le Zôt frappe au pied du Mâhrû avec la coupe vide qui a servi au Parâhôm et qui était renversée près du Mâhrû (v. page 114, § 11), et la redresse 2[2].

avec joie (rafnanha) 1[1] ;

j’invoque les Amesha-Speñtas par leurs bons et leurs beaux noms.

Je leur offre le sacrifice, dans l’amour de la bonne Sainteté, dans l’amour de la bonne Religion mazdéenne.
2 (4) 3[3]. Yênhê mê ashât hacâ vahishtem yêsnê paitî…
« Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, nous donne le bien en retour de notre sainteté., à ces êtres, qui ont été et qui sont 4[4] je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service. »
2 (7). « Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune 5[5]. »

Le Zôt et le Râspi prononcent ensemble les mots yênhê me ashât hacâ. En prononçant yênhê mê, le Zôt prend la soucoupe à jivâm et en verse quelques gouttes dans la coupe qui a servi au Parâhôm ; aux mots ashât hacâ, il y verse deux parts de jivâm ; après les mots yêsnê paitî, il prend le zôr-tâê 6[6], le trempe dans le jîvâm et le passe sur l’Evanghin du Barsom jusqu’au mot ustememcît « à la fin » (§ 3).

3 (8). Que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien, du commencement de ce sacrifice à la fin !

Oui, que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien 7[7] !

Yathâ ahû vairyo.
Le Zôt.
Le désir du Seigneur… — que l’Âtarvakhsha 8[8] me le dise !
Le Râspî.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !


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a


    Yênhê hâtàm (voir l’introduction au Hâ XXI) : elle est reproduite ici avec les formes du dialecte moderne.

  1. a, b et c 1. Avec l’instruction religieuse qu’il a reçue (sastî), avec l’assistance des Amesha-Spentas (vanta), avec la joie intérieure (rafnanha) ; c’est-à-dire que fort de son instruction dans les rites et de l’assistance des Amesha Spentas, il leur sacrifie avec confiance.
  2. 2. Elle va servir à recevoir le jivâm et plus tard le Hôm.
  3. 3. Dernière strophe de la Gâtha Vohukhshathra (Y. LI, 22), qui est la source du
  4. 4. Les Amshaspands qui sont immortels, amesha.
  5. 5. Premiers vers de la même Gâtha (note 3).
  6. 6. La tige de barsom qui pose sur le jîvâm et que l’on appelle aussi jivâm.
  7. 7. Pris du Yasna LV, 1.
  8. 8. Le Râspî, en sa qualité de servant du feu : il a revêtu cette qualité par sa dernière opération qui a consisté à jeter de l’encens sur le feu (Yasna XI, p. 113, § 11 ; cf. Vp. III, 6).