Le Quatorze Juillet (Imbert)

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LE QUATORZE JUILLET

Air des Vendanges de la République, de Collignon


Fier et joyeux comme un dimanche,
Voyez, à l'appel des tambours,
Ce Paris, humaine avalanche,
Rouler du haut de ses faubourgs.
Il veut rétablir l'équilibre
Entre la force et la raison ;
Il veut vivre, il veut mourir libre ;
Il veut détruire une prison.


Refrain

Salut au réveil de la France !
Las, enfin, des tourments soufferts,
Le front rayonnant d'espérance,
Le grand peuple a brisé ses fers.
Le front rayonnant d'espérance,
Le grand peuple a brisé ses fers.


Une noblesse sans entrailles,
Mais riche en lettres de cachet,
Laissait pourrir dans ces murailles
Les malheureux qu'elle y cachait :
Parents des victimes séduites,
Vieux confidents remerciés,
Ennemis des pères jésuites,
Écrivains, surtout créanciers.


Refrain


O bonheur ! Malgré leur cocarde
Et leur drapeau fleurdelisé,
Les braves soldats de la garde.
Avec nous ont fraternisé.
Alors, en un clin d'œil, sans phrase,
Par la résistance excité,
Paris attaque, prend et rase
La Bastille... et la royauté.


Refrain


Cette solennelle réplique,
Ô France, fut ton premier pas.
En route pour la République !
La foudre ne s'arrête pas.
En vain la tourbe mercenaire,
Rois, prélats, courtisans, valets,
Voudront détourner ton tonnerre :
S'ils te gênent, supprime-les.


Refrain


Nous étions des bêtes de somme,
Mais pour tous la liberté luit.
Maintenant le serf est un homme ;
Le champ qu'il féconde est à lui.
Le savoir succède au courage :
Et trace de nouveaux chemins.
Paix à tous ! Le droit de suffrage
Nous fait tomber l'arme des mains.


Refrain