Le Phare du bout du monde/Chapitre VIII

Hetzel (p. 93-105).

VIII

LA « MAULE » EN RÉPARATION.

Réparer les avaries de la goélette, la remettre en état pour une longue traversée sur le Pacifique, y embarquer toute la cargaison emmagasinée dans la caverne, reprendre la mer le plus tôt possible, c’est à quoi Kongre et ses compagnons allaient s’employer sans perdre de temps.

Au total, les réparations à la coque de la Maule constituaient une assez grosse besogne. Mais le charpentier Vargas connaissait son métier, il ne manquerait ni d’outils ni de matériaux, et le travail s’exécuterait dans de bonnes conditions.

En premier lieu, il fallait délester la goélette, puis la tirer sur la grève de la crique, où elle serait abattue sur tribord, pour que les réparations pussent être faites à l’extérieur, en remplaçant les membrures et les bordages de la coque.

Il était donc possible que cela exigeât un certain temps ; mais, ce temps, Kongre l’avait largement, car il calculait que la belle saison durerait au moins deux grands mois.

Quant à l’arrivée de la relève, il savait à quoi s’en tenir.

En effet, le livre de phare trouvé dans le logement lui avait appris tout ce qu’il lui importait de connaître : la relève ne devant se faire que tous les trimestres, l’aviso Santa-Fé ne reviendrait pas à la baie d’Elgor avant les premiers jours de mars, et on n’était encore que dans les derniers jours de décembre.

En même temps, ce livre portait les noms des trois gardiens Moriz, Felipe et Vasquez. D’ailleurs, l’aménagement de la chambre eût indiqué qu’elle était occupée par trois personnes. L’un des gardiens avait donc pu éviter le sort de ses malheureux camarades. Où s’était-il réfugié ? Kongre s’en préoccupait peu, on le sait. Seul, sans ressources, le fugitif aurait bientôt succombé à la misère, à la faim.

Cependant, si le temps ne manquait pas pour les réparations de la goélette, il y avait toujours lieu de compter avec les retards possibles, et précisément, dès le début, on dut interrompre le travail à peine commencé.

On venait de terminer le déchargement de la Maule, que Kongre avait résolu d’abattre en carène le lendemain, lorsque, dans la nuit du 3 au 4 janvier, un brusque changement atmosphérique se produisit.

Pendant cette nuit, des masses de nuages s’accumulèrent à l’horizon du sud. Tandis que la température s’élevait jusqu’à seize degrés, le baromètre tombait soudain à tempête. De nombreux éclairs embrasèrent le ciel. La foudre éclatait de toutes parts. Le vent se déchaînait avec une extraordinaire violence ; la mer démontée passait en grand par-dessus les récifs, et se brisait contre les falaises. Il était vraiment heureux que la Maule fût ancrée dans la baie d’Elgor bien abritée contre ce vent du sud-est. Par un tel temps, un bâtiment de fort tonnage, voilier ou steamer, aurait couru le risque d’être affalé sur les côtes de l’île. À plus forte raison un navire d’aussi faible gabarit que la Maule.

Tels étaient l’impétuosité de cette bourrasque, le trouble de l’Océan au large, qu’une véritable houle, envahissait toute la crique. Au plein de la marée, l’eau montait au pied des falaises, et la grève, au bas de l’enceinte, était complètement inondée. Des lames déferlaient jusqu’au logement des gardiens, et leurs embruns atteignaient à un demi-mille de là le petit bois de hêtres.

Tous les efforts de Kongre et de ses compagnons durent tendre à maintenir la Maule à son mouillage. Plusieurs fois elle chassa sur son ancre, menaçant de s’échouer sur la grève. Il fallut affourcher une seconde ancre pour aider la première. À deux reprises on put craindre un désastre complet.

Cependant, tout en veillant jour et nuit sur la Maule, la bande s’était installée dans les annexes, où elle n’avait rien à redouter de la tourmente. Les literies des cabines et du poste d’équipage y furent transportées, et il y eut place suffisante pour loger cette quinzaine d’hommes. Ils n’avaient jamais eu pareille installation pendant tout leur séjour sur l’Île des États.

Quant aux provisions, il n’y avait pas à s’en préoccuper. Celles que contenait le magasin du phare auraient suffi, et au delà, même s’il y avait eu le double de bouches à nourrir. Et, d’ailleurs, en cas de besoin, on aurait pu recourir aux réserves de la caverne. En somme, le ravitaillement de la goélette était assuré pour une longue traversée dans les mers du Pacifique.

Le mauvais temps dura jusqu’au 12 janvier et ne prit fin que dans la nuit du 12 au 13. Toute une semaine perdue, car il avait été impossible de travailler. Même Kongre avait jugé prudent de remettre une partie du lest dans la goélette, qui roulait comme un canot. On avait fort à faire déjà pour l’écarter des roches du fond contre lesquelles elle se fût brisée tout comme à l’entrée de la baie d’Elgor.

Le vent changea pendant cette nuit et sauta brusquement dans l’ouest-sud-ouest. Ce fut du côté du cap Saint-Barthélemy que la mer devint très dure, car il soufflait une brise à trois ris. Si la Maule eût encore été à l’anse du cap, elle s’y fût assurément démolie.

Durant cette semaine un navire avait passé en vue de l’Île des États. C’était de jour. Il n’avait donc pas eu à prendre connaissance du phare, et ne put constater qu’il n’était plus allumé entre le coucher et le lever du soleil. Il venait du nord-est et donna sous voilure réduite dans le détroit de Lemaire, le pavillon français flottant à sa corne.

Du reste, il passa à trois milles de terre, et il fallut employer la longue-vue pour reconnaître sa nationalité. Donc, si Vasquez lui fit des signaux du cap San Juan, ils ne pouvaient être aperçus et ne le furent point, car un capitaine français n’aurait pas hésité à mettre son canot à la mer pour ramener à bord un naufragé.

Dans la matinée du 13, le lest de ferraille fut de nouveau débarqué et mis en vrac sur le sable, à l’abri de la marée, et la visite à l’intérieur de la cale put s’effectuer plus complètement qu’au cap Saint-Barthélemy. Le charpentier déclara les avaries plus graves qu’on ne le supposait. La Maule avait beaucoup fatigué pendant sa traversée en luttant au plus près contre une mer assez dure. C’est alors que s’était ouverte cette voie d’eau dans son arrière. Visiblement, le navire n’aurait pu prolonger sa navigation au delà de la baie d’Elgor. Il y avait donc lieu de le mettre à sec, afin de procéder au remplacement de deux varangues, de trois couples et du bordé sur environ six pieds de longueur.

On le sait, grâce aux objets de toute nature et de toute destination recueillis dans la caverne, les matériaux ne manqueraient pas. Le charpentier Vargas, aidé de ses compagnons, ne doutait pas de mener son travail à terme. S’il n’y réussissait pas, il eût été impossible à la Maule, incomplètement réparée, de s’aventurer à travers le Pacifique. Ce qui devait être considéré comme très heureux d’ailleurs, c’est que la mâture, la voilure, les agrès n’avaient eu aucun dommage.

La première opération consistait à haler la goélette sur le sable pour la faire gîter sur son flanc de tribord. Cela ne pouvait se faire qu’à la marée, faute d’appareils suffisamment puissants. Or, il y eut un nouveau retard de deux jours pour attendre la grande marée de nouvelle lune, qui permettrait de conduire la goélette assez haut sur la grève pour qu’elle y restât à sec pendant toute la lunaison.

Kongre et Carcante profitèrent de ce retard pour retourner à la caverne, et, cette fois, ils le firent avec la chaloupe du phare, plus grande que le canot de la Maule. Elle rapporterait une partie des objets de valeur, l’or et l’argent provenant du pillage, des bijoux et autres matières précieuses qui seraient déposés dans les magasins de l’annexe.


Déserte aussi l’île…

La chaloupe partit dans la matinée du 14 janvier. Le jusant se faisait sentir depuis deux heures déjà, et elle reviendrait avec le flot de l’après-midi.

Le temps était assez beau. Des rayons de soleil passaient entre les nuages qu’une légère brise poussait du sud.

Avant de partir, ainsi qu’il le faisait chaque jour, Carcante était monté à la galerie du phare pour observer l’horizon. Déserte la mer au large, aucun bâtiment en vue, pas même une de ces barques de Pécherais qui se risquaient parfois jusque dans l’est des îlots New-Year.

Déserte aussi l’île, si loin que la vue pouvait s’étendre.

Tandis que la chaloupe descendait avec le courant, Kongre examinait attentivement les deux rivages de la baie. Et ce troisième gardien qui avait échappé au massacre, où était-il alors ?… Bien que ce ne fût pas pour lui un sujet d’inquiétude, s’en débarrasser eût mieux valu, et c’est ce qui serait fait à l’occasion.

La terre était aussi déserte que la baie. Elle ne s’animait que du vol et des cris de myriades d’oiseaux qui nichaient dans la falaise.

Vers onze heures, la chaloupe accosta devant la caverne, après avoir été servie non seulement par le jusant, mais aussi par la brise.

Kongre et Carcante débarquèrent, laissant de garde deux de leurs hommes, et se rendirent à la caverne, d’où ils ressortirent une demi-heure plus tard.

Les choses leur avaient paru être dans l’état où ils les avaient laissées. D’ailleurs, il y avait là un tel fouillis d’objets de toute nature qu’il eût été difficile, même à la lueur du fanal, de constater s’il ne manquait rien.

Kongre et son compagnon rapportèrent deux caisses soigneusement fermées, provenant du naufrage d’un trois-mâts anglais, et qui renfermaient une somme importante en monnaie d’or et en pierres précieuses. Ils les déposèrent dans la chaloupe et se disposaient à partir, lorsque Kongre manifesta l’intention d’aller jusqu’au cap San Juan. De là il pourrait observer le littoral en direction du sud et du nord.

Carcante et lui gagnèrent donc le sommet de la falaise et descendirent le cap jusqu’à son extrémité.

De cette pointe le regard portait d’un côté sur le rivage, en retour, qui se profilait vers le détroit de Lemaire sur une étendue de deux milles environ ; de l’autre, jusqu’à la pointe Several.

« Personne, dit Carcante.

— Non… personne ! » répondit Kongre.

Tous deux revinrent alors vers la chaloupe et, comme le flot commençait, elle prit le fil du courant. Avant trois heures, ils étaient de retour au fond de la baie d’Elgor.

Deux jours après, le 16, Kongre et ses compagnons procédèrent dans la matinée à l’échouage de la Maule. C’était vers onze heures que devait avoir lieu la pleine mer, et toutes les dispositions furent prises en conséquence. Une amarre, portée à terre, permettrait de haler la goélette jusqu’à la grève lorsque la hauteur de l’eau serait suffisante.

En soi, l’opération ne présentait ni difficulté ni risques, et c’était la marée qui se chargeait de toute la besogne.

Dès que la mer fut étale on embraqua l’aussière, et l’on hala la Maule le plus loin possible au-dessus de la grève.

Il n’y avait plus qu’à attendre le jusant. Vers une heure, l’eau commença à découvrir les roches les plus rapprochées de la falaise, et la quille de la Maule rencontra le sable. À trois heures, complètement à sec, elle gîtait sur son flanc de tribord.

On allait donc pouvoir se mettre au travail. Seulement, comme il n’avait pas été possible de conduire la goélette jusqu’au pied de la falaise, ce travail serait forcément interrompu chaque jour pendant quelques heures, puisque le bâtiment flotterait au retour de la marée. Mais, d’autre part, comme, à partir de ce jour, la mer perdrait chaque fois de sa hauteur, le temps de chômage diminuerait graduellement, et, durant une quinzaine, la besogne pourrait être continuée sans interruption.

Le charpentier se mit à l’œuvre. S’il n’y avait pas à compter sur les Pécherais de la bande, du moins les autres, compris Kongre et Carcante, lui viendraient en aide.

La partie de bordage endommagée fut enlevée facilement, après qu’on eut retiré les feuilles de cuivre du doublage. Cela laissa à nu les couples et les varangues qu’il s’agissait de remplacer. Le bois rapporté de la caverne, planches et courbes, y suffirait, et il ne serait pas nécessaire d’abattre un arbre dans le bois de hêtres, de le débiter, de le scier, ce qui eût été un gros ouvrage.

Pendant les quinze jours qui suivirent, Vargas et les autres, favorisés par le temps qui resta beau, avaient fait bonne besogne. Ce qui occasionna le plus de difficultés, ce fut d’enlever les varangues et les membres qui devaient être remplacés. Ces diverses pièces étaient chevillées en cuivre, reliées par des gournables. L’ensemble tenait bon et, décidément, cette goélette, la Maule, sortait de l’un des meilleurs chantiers de construction de Valparaiso. Vargas ne parvint pas sans peine à terminer cette première partie de son travail et, assurément, faute des outils de charpentier recueillis dans la caverne, il n’aurait pu le mener à bonne fin.

Il va de soi que pendant les premiers jours il avait fallu interrompre la besogne au moment du plein de la mer. Ensuite, la marée devint tellement faible, qu’elle atteignait à peine les premières déclivités de la grève. La quille n’était plus en contact avec l’eau, et on pouvait travailler à l’intérieur comme à l’extérieur de la coque. Mais il importait d’avoir tout au moins remis le bordage en place avant que la mer eût pris du revif.

Par prudence, et sans aller jusqu’à enlever le doublage de cuivre, Kongre fit reprendre toutes les coutures au-dessous de la flottaison. On en renouvela le calfatage avec le goudron et l’étoupe recueillis parmi les épaves.

L’opération se poursuivit dans ces conditions jusqu’à la fin du mois de janvier, et presque sans interruption. Le temps ne cessait d’être favorable. Il y eut bien, sinon quelques jours, du moins quelques heures de pluies, parfois très violentes ; mais, somme toute, elles ne durèrent pas.


IL IMPORTAIT D’AVOIR REMIS LE BORDAGE EN PLACE…

Pendant cette période, on eut à signaler la présence de deux bâtiments dans les parages de l’Île des États.

Le premier était un steamer anglais venant du Pacifique, qui, après avoir remonté le détroit de Lemaire, s’éloignait, cap au nord-est, probablement à destination d’un port d’Europe. Ce fut en plein jour qu’il passa à la hauteur du cap San Juan. Apparu après le lever du soleil, il était hors de vue avant son coucher. Son capitaine n’eut donc pas à constater l’extinction du phare.

Le second navire était un grand trois mâts dont on ne put connaître la nationalité. La nuit commençait à se faire, lorsqu’il se montra à la hauteur du cap San Juan pour longer la côte orientale de l’île jusqu’à la pointe Several. Carcante, posté dans la chambre de quart, ne vit que son feu vert de tribord. Mais le capitaine et l’équipage de ce voilier, s’ils étaient depuis plusieurs mois en navigation, devaient ignorer que la construction du phare fût terminée à cette époque.

Ce trois-mâts suivit la côte d’assez près pour que les hommes eussent pu apercevoir des signaux, un feu par exemple allumé à l’extrémité d’un cap. Vasquez tenta-t-il d’attirer leur attention ?… Quoi qu’il en soit, au soleil levant, ce bâtiment avait disparu dans le sud.

D’autres voiliers et steamers furent encore entrevus à l’horizon, faisant probablement route vers les Malouines. Ils ne durent même pas avoir connaissance de l’Île des États.

Le dernier jour du mois de janvier, au moment des fortes marées de pleine lune, le temps subit des modifications profondes. Le vent était remonté dans l’est et assaillait directement l’entrée de la baie d’Elgor.

Heureusement, si les réparations n’étaient pas entièrement finies, du moins, les couples, les varangues, le bordage, maintenant remplacés, rendaient-ils étanche la coque de la Maule. Il n’y avait plus à craindre que l’eau s’introduisît à l’intérieur de la cale.

Il y eut lieu de s’en féliciter, car, pendant quarante-huit heures, au plein du flot, la mer monta le long de la coque, et la goélette se redressa sans toutefois que sa quille se fût dégagée du fond de sable.

Kongre et ses compagnons durent prendre de grandes précautions pour éviter de nouvelles avaries qui auraient pu retarder de beaucoup leur départ. Par une circonstance des plus favorables, la goélette continua d’être tenue par ses fonds. Elle roula d’un bord sur l’autre avec une certaine violence, mais ne risqua pas d’être jetée contre les roches de la crique.

D’ailleurs, à partir du 2 février, la marée commença à perdre, et la Maule s’immobilisa de nouveau sur la grève. Il fut alors possible de calfater la coque dans ses hauts, et le maillet ne cessa de se faire entendre du lever au coucher du soleil.

Au surplus, ce ne serait pas l’embarquement de sa cargaison qui retarderait le départ de la Maule. La chaloupe se rendait fréquemment à la caverne, avec les hommes qui n’étaient pas employés par Vargas. Tantôt Kongre, tantôt Carcante, les y accompagnaient.

À chaque voyage, l’embarcation rapportait une partie des objets qui devaient trouver place dans la cale de la goélette. Ces objets, on les déposait provisoirement dans le magasin du phare. Ainsi, le chargement s’effectuerait avec plus de facilité, plus de régularité, que si la Maule l’eût pris devant la caverne, à l’entrée de la baie, où l’opération eût pu être contrariée par le temps. Sur cette côte que prolongeait le cap San Juan, il n’existait pas d’autre abri que la petite crique, au pied du phare.

Quelques jours encore, et, les réparations définitivement achevées, la Maule serait en état de reprendre la mer, et la cargaison pourrait être mise à bord.

En effet, à la date du 12, les dernières coutures du pont et de la coque avaient reçu un complet calfatage. On avait même pu, avec quelques pots de couleur trouvés dans les carcasses des navires naufragés, repeindre la Maule de l’avant à l’arrière. Kongre profita de l’occasion pour changer le nom de la goélette, qu’en l’honneur de son second il baptisa le Carcante. Il n’avait pas négligé non plus de réviser le gréement et de faire de légères réparations à la voilure, qui, du reste, devait être neuve lorsque la goélette avait quitté le port de Valparaiso.

La Maule aurait donc été à même d’être ramenée à son mouillage dans la crique dès le 12 février, et on aurait pu procéder au chargement, si, au grand ennui de Kongre et de ses compagnons, très impatients d’abandonner l’Île des États, il n’eût pas fallu attendre la prochaine marée de nouvelle lune pour remettre la goélette à flot.

Cette marée se produisit le 14 février. Ce jour-là, la quille se souleva de la souille creusée dans le sable de la grève, et la goélette glissa sans effort en eau profonde, il n’y avait plus qu’à s’occuper de la cargaison.

Sauf circonstances imprévues, le Carcante pourrait appareiller dans quelques jours, sortir de la baie d’Elgor, descendre le détroit de Lemaire et, cap au sud-ouest, cingler à toutes voiles vers les mers du Pacifique.