Le Parnasse contemporain/1876/Néant peuplé
JOSÉPHIN SOULARY
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NÉANT PEUPLÉ
L’immensité t’écrase, — impasse
Dont les sphères sont l’horizon ;
Regarde à tes pieds, ô Raison !
Les cieux sont hauts, ta vue est basse.
Vois ! pour l’humble ciron qui passe,
L’univers est fait d’un gazon ;
Une heure écoule une saison ;
Le point lui-même est un espace.
De ces infiniment petits,
Les impalpables sont sortis,
Les invisibles vont éclore.
Le rien se meut ; descends toujours…
« O terreurs ! dis-tu, c’est encore
L’immensité, mais à rebours ! »