Le PapeOllendorfŒuvres complètes, tome 29 (p. 25-26).


UN GRENIER


L’hiver. Un grabat.
UN PAUVRE. Sa famille près de lui
LE PAUVRE

Je ne crois pas en Dieu.

LE PAPE, entrant.

Je ne crois pas en Dieu. Tu dois avoir faim. Mange.

Il partage son pain et en donne la moitié au pauvre.


LE PAUVRE

Et mon enfant ?

LE PAPE

Et mon enfant ? Prends tout.

Il donne à l’enfant le reste de son pain.


L’ENFANT, mangeant.

Et mon enfant ? Prends tout. C’est bon.

LE PAPE, au pauvre.

Et mon enfant ? Prends tout. C’est bon. L’enfant, c’est l’ange.
Laisse-moi le bénir.

LE PAUVRE

Laisse-moi le bénir. Fais ce que tu voudras.

LE PAPE, vidant une bourse sur le grabat.

Tiens, voici de l’argent pour t’acheter des draps.

LE PAUVRE

Et du bois.

LE PAPE

Et du bois. Et de quoi vêtir l’enfant, la mère,
Et toi, mon frère. Hélas ! cette vie est amère.
Je te procurerai du travail. Ces grands froids
Sont durs. Et maintenant parlons de Dieu.

LE PAUVRE

Sont durs. Et maintenant parlons de Dieu. J’y crois.