Le Mythe de la femme et du serpent/Chapitre III


CHAPITRE III


Le culte du phallus, sous l’une ou l’autre forme, comme lingam ou comme yonî, était répandu dans le monde plus que nul autre culte. La raison en est claire, car, comme le dit Diodore, le phallus est la cause de la perpétuité des hommes. C’est ainsi qu’il a obtenu des hommages qui ne finiront jamais[1]. Même les adorateurs de Jahwéh ne s’en dispensèrent pas. Le livre des Rois et les Paralipomènes[2] nous montrent le culte de Mipledseth[3] en si grand honneur en Juda qu’une reine-mère ne dédaignait pas d’en être la prêtresse[4]. L’idole était sans doute une Baalath phénicienne, comme la Baaltis de Biblos ou la Ummath de Moab[5], divinité qui personnifiait, comme on le voit suffisamment déjà par ses attributs et son attitude[6], les forces toutes physiques que représentent le phallus et la yoni[7]. En Grèce, on promenait le phallus triomphalement (πομπὴ τοῦ φαλλοῦ)[8] au printemps, avec des chants spéciaux, porté en érection, comme ithyphalle, derrière la jeune fille canéphore, ainsi que nous le lisons dans les Acharniens[9] ; et le grave Plutarque atteste cet usage en le regrettant[10]. On y allait en effet gaîment, plebeio more et hilari agebatur, et dans ces phallogogies étaient phallophores, officiels ou bénévoles, tous ceux qui chantaient le phallicon. Mais il y avait des villes entières qui étaient consacrées à Priape, comme par exemple Lampsaque sur l’Hellespont, dans la Troade, et peut-être aussi l’antique Sicyone. D’autres portèrent même son nom[11] ; et l’usage de placer son simulacre devant certains sanctuaires et de le graver sur des monnaies, comme aussi de l’ériger sur la demeure des morts, était assez répandu[12].

Le culte du « dieu de Lampsaque » a du reste survécu à l’antiquité. Je ne sais si, au moyen âge, on jurait par le phallus, comme le dit Fischart ; il plaisante, je pense[13]. Ce qui est certain, c’est qu’encore aujourd’hui les habitants du pays qui fut la grande Grèce, les descendants des plus anciens colons de l’Hellas[14], instituent des ex-voto phalliques au beau milieu des sanctuaires catholiques, et les femmes de nos jours, comme jadis leurs aïeules[15], s’y entourent le bras et la poitrine de simulacres du santo membro[16]. Ce serait obscène, si le sens qu’on y attache comme pronostic de fécondité et symbole d’avenir n’en éloignait toute idée de souillure. C’est encore ainsi que dans l’Inde, où les dévots de Çiva portent toujours le lingam à leur bonnet[17], la doctrine religieuse afférente, consacrée par toute une littérature, ne voit dans le phallus que l’emblème du principe de vie ou l’enveloppe des éléments qui constituent l’âme. C’est pour les Çivaïtes surtout que le lingam est la vie, la vie individuelle même de celui qui le porte[18]. Aussi assure-t-il au lingadhari ou phallophore la rémission de ses péchés et son salut dans le ciel de Çiva[19], dans ce kailâsa ou paradis qui, pour ses plaisirs d’amour, ressemble beaucoup à celui de Mahomet. Le lingadhari arrive, de plus, à la connaissance philosophique suprême où « cinq devient identique à un », où le pansâtsaram se transmute en ekâtsaram[20]. Après cela, on pense bien que les fêtes et les processions lingamiques étaient et sont encore célébrées dans l’Inde avec des démonstrations qui ne le cèdent en rien à celles dont le phallus était le sujet en Grèce et en Égypte. Le pèlerinage à Pandharpur en l’honneur de Vithoba, incorporation de Krishna, est très-populaire. Or, le dieu est couronné du lingam et les pèlerins portano in questa occasione varj lingam di legno in mano saltando et ballando[21]. C’est absolument ce qu’Hérodote rapporte des femmes égyptiennes : per vicos circumferunt mulieres, nutante veretro… procedit tibia, sequunturque mulieres, etc.[22].

Le culte du phallus n’était pas non plus négligé dans le Nord, et il y persiste, bien qu’à un degré beaucoup moindre qu’au Midi de l’Europe. Les Scandinaves, suivant Adam de Brême, adoraient Friggr (Fricco), dieu d’une importance égale à Odhinn et Thôrr, sois la forme d’un priape[23]. En cherchant, on trouverait aisément des vestiges de ce culte en Normandie, en Belgique, dans les Pays-Bas et en Allemagne. Je ne parle pas de la France proprement dite, où les railleries des huguenots sur les abus qu’on faisait de saint Photin ou Foutain[24], passant pour favoriser la fécondité des femmes, ont banni la dévotion phallique dans ce qu’elle avait de trop explicite[25]. Mais quant à la Belgique, Bruxelles conserve précieusement son Manneken-Piss, dont quelques écrivains plus pieux qu’instruits veulent faire un petit duc de Brabant du XIIe siècle[26]. Mais les femmes stériles protestent en cherchant à se rendre favorable le démon par des offrandes de fleurs, tandis que leurs sœurs allemandes tendent au même but en s’asseyant sur le phallus de Frey[27], comme jadis les femmes en Égypte s’asseyaient sur un bouc en bronze et les jeunes filles romaines sur Mutinus[28]. Des pratiques identiques, nous dit Lucien, avaient lieu aussi en Orient. Au fond de tous ces procédés, il y a l’idée de la virtu generativa, et non une pensée immorale à n’importe quel titre. C’est ainsi que Callimaque nous montre le phallus érigé dans la partie la plus centrale des maisons, non pour exciter, mais pour intimider les jeunes filles[29]. Chez les Romains, il apparaît, nous l’avons déjà dit, sous le nom de Fascinus, mot qui signifie « charmeur[30] ». C’est un démon qui, comme le Nâga ou serpent chez les Indiens et l’ἀγαθοδαίμων des Grecs, a sa place sous l’autel domestique[31], et s’élance des cendres du foyer des pitris ou ancêtres dans le sein de la femme. C’est de la sorte que, d’après une légende, furent engendrés Romulus et Rémus[32].

L’origine de l’Hermès-Ithyphalle, considéré comme le génie de la fécondation ou de la force génératrice, est placée par Hérodote chez les Pélasges[33] ; mais la priorité paraît toutefois revenir ici, comme en tant d’autres points, à l’Égypte[34]. Là le culte du phallus prenait une importance et des dimensions comme nulle part ailleurs, si ce n’est dans l’Inde, au sein du çivaïsme, ainsi que nous l’avons indiqué déjà. Le lingâm y apparaît comme l’image typique ou, en tous cas, comme le symbole préféré du rival victorieux de Brahmâ et du compétiteur de Vishnu, et se trouve célébré, plus ou moins spiritualisé, par toute une littérature, en tête de laquelle se place le Linga-Purâna[35]. Mais le çivaïsme n’étant pas, en tant que secte brahmanique, de date ancienne, le culte lingamique qu’il pratique avec une si visible prédilection[36] ne l’est pas non plus[37]. Cependant il se peut que ce culte ait toujours existé dans la religion indienne aborigène, le drâvidisme, dont, sous plusieurs rapports, le çivaïsme, de même que le jaïnisme, ne sont que les continuateurs[38]. D’un autre côté, il est certain que dans le buddhisme le lingam apparaît de bonne heure sous la forme du stûpa, s’élançant des tombes comme le phallus chez les Étrusques, et ainsi il est certain que si les titres phalliques de l’Inde le cèdent pour l’ancienneté à ceux de l’Égypte, ils sont du moins fort anciens. Puis il y a cet avantage du côté de l’Inde que le buddhisme de Çâkya a dépouillé le culte du lingam du grossier matérialisme de la religion indienne primitive, qu’il a transformé le culte du stupa-lingam en celui du stupa-autel, monument symbolique de la présence du Buddha par les reliques qu’il est censé renfermer du grand réformateur. Il en est de même, par contre-coup, du lingam des Çivaïtes. Maheçvara, le tout-puissant dieu, est présent en lui et en rayonne au dehors par la triple flamme du triçûlu.

Mais, répétons-le, tout cela, comparé à la prodigieuse antiquité historique du culte phallique chez les Égyptiens[39], est récent, le drâvidisme, quelque ancien qu’il soit, ne nous ayant laissé aucun monument figuré, aucun document lapidaire. En Égypte, au contraire, la croix, emblème du phallus, avec l’idée qu’elle représente de vie et de vivre, idée qui nous l’a fait adopter comme signe de multiplication[40] ; la croix ansée (le lingam uni à la yoni) se trouve gravée sur les monuments les plus antiques. Souvent, au surplus, elle forme groupe avec le serpent, symbole aussi tout parlant de la vie et de son renouvellement. La croix ansée est donc la figure la plus complète de l’idée phallique, et c’est aussi à cause de cela qu’elle est devenue la figure de Vénus ou de la planète qui porte le nom de la mère de Priape.

Cependant l’argument décisif de la haute antiquité du culte phallique égyptien ; c’est que ce culte se relie intimement à celui d’Osiris, le dieu égyptien par excellence, depuis qu’il existe une Égypte[41]. On recule l’époque où ce dieu-roi régna à vingt-trois mille ans avant Alexandre[42], et c’est Isis qui établit dans la basse Égypte, à On (Heliopolis), dit-on, le culte des parties génitales de son divin époux, après qu’il fut devenu la victime du rouge et cruel Set ou Typhon. Un mythe analogue, on peut dire identique, est celui d’Aphrodite (Baaltis) et ; d’Adonis (Thammuz). Les Phéniciens de Byblos (Gebal) l’avaient emprunté à l’Égypte, cela n’est pas douteux[43].

Il paraît donc certain, à moins qu’un document assyrien n’y vienne contredire, chose possible après tout, puisque déjà, tel qu’il est, on peut démêler dans le récit du paradis un élément assyrien important, celui des Kirubu ou chérubs[44] ; je dis il paraît certain, jusqu’à nouvel ordre, que la légende de la chute est d’origine égyptienne ; mais cela ne nous fait pas sortir du domaine de notre race. L’Égypte appartient encore au domaine sémitique, ou si l’on veut prosémitique ; l’illustre Benfey l’a démontré il y a plus de trente ans. Nous rencontrons en effet, à l’origine de l’histoire de l’Égypte, les noms de Ména « celui qui résiste » et de Schesch, la « blanche[45] », noms qui donnent à penser, comme ceux de Manu « le pensant[46] » et d’Ilâ « l’autel », et Moïse, qui était savant dans la science hiératique[47], a pu s’instruire aux archives de quelque temple du pays qui l’a vu naître. Or, dans le récit mosaïque, le phallus existe ; il y est sous la forme qu’on lui attribuait si souvent, sous celle du serpent[48] ; il y est aussi sous celle de l’arbre.

D’autres symboles, équivalents aux précédents, étaient la fève et l’amande[49]. Mais ils ne sont pas arrivés à la popularité. La fève a toujours paru impure, μὴ καθαρὸν εἶναι, et les hallucinations d’Anne-Catherine Emmerich, qui vit sous cette forme pénétrer le Saint-Esprit dans les flancs de la Vierge, n’ont pas réussi, quoique préconisées par le clergé, à la rendre sainte[50].

Maintenant, avant d’aborder de près l’interprétation de notre légende, il faut dire que nous ne sommes pas les premiers à voir un mythe ithyphallique dans l’apologue de la chute biblique. Les talmudistes et certaines académies, comme dit Rabelais[51], nous ont devancé, et les explications du fameux contemporain du plus fameux Paracelse, je veux dire Agrippa de Cologne, sont à cet égard des plus catégoriques[52]. Mais ce qu’on n’a pas fait, je crois, c’est d’avoir étudié comparativement toutes les parties du récit biblique, de manière à en tirer le mot du problème moral qu’il couvre évidemment et que nous avons indiqué déjà par le titre de notre travail.

  1. Quod humanæ generationis caussa sit, immortales honores ex omni sæculorum memoria consequutum fuisse. (Diod., ap. Eusèbe, Préparation évang., II, 2, p. 54, p. p. Viger, 1628.)
  2. I Rois, xv, 13 ; xxii, 47 ; I Paral., xv, 16.
  3. La forme du mot montre que c’était une yoni ; et si le nom veut dire « qui fait frémir, horreur, abomination, » ce n’est sans doute pas celui sous lequel l’idole était invoquée, mais l’appellation que lui avaient imposée les prophètes.
  4. La prêtresse Maacha était la mère du roi Asa, 3e roi de Juda, 944 av. J.-C.
  5. Cf. Schlottmann, dans Z. der D. M. G., XXVI, pl. ad p. 786.
  6. La colombe, l’uræus (serpent), les cornes et l’épi de blé. Cf. de Vogüé, Stèle de Yehawmelek, dans Comptes-rendus de l’Acad. des Inscr., 1875, p. 44 sqq.
  7. Jérôme (v. Comment, in Hoseam IV) l’appelle simulacrum Priapi.
  8. Hérodote, II, 49.
  9. Aristophanes, Acharnes, 243 : Τὸν φαλλὸν ὄρθον κτλ. ; 263 : Φαλῆς, ἑταίρε Βακχίου, κτλ. Dans les processions d’Éleusis, le droit de porter les ἀποῤῥητα était réservé aux jeunes filles, et encore fallait-il qu’elles fussent de bonne maison. (Thucydide, VI, 56.) Ces choses secrètes étaient la corbeille contenant des figues, symbole du sexe femelle. Cf. Suidas, s. v. Ἀρρηφορία.
  10. Plutarch., De cupiditate divitiarum, X : Nunc ea negliguntur et evanescunt, dit-il avec mélancolie.
  11. Plutarch., Lucullus, XIX ; Pline, Hist. nat., V, 40, 1. Le nom du roi Priam, qui, comme on sait, était fort prolifique, paraît aussi se rattacher à Priape. (V. Müllenhoff, D. Alt., p. 16.) Par contre, il n’y avait qu’une Parthénie ou Virginie, comme on nommait anciennement l’île de Samos. (Callimaque, Hymne à Délos, v. 49.) N’oublions cependant pas la ville de Parthénope, aujourd’hui Naples.
  12. Corpus intc. grœc., II, p. 180 sq. V. pour les Étrusques, peuple très-pudique d’ailleurs, Corssen, Ueber die Sprache der Etrusker, I, 401.
  13. Wan eyner eyn Eyd schwur, küsst er zween Finger, und legt sie auf den Latz, und schwur beim Inhalt. (Gargantoa, f. N 5.)
  14. Antérieurs même, quant à Cumes du moins, aux colonies grecques de l’Ionie. (V. Vell. Paterc., I. 4 ; Strabon, p. 243.)
  15. Priapus genius mulierum habebatur, siquidem ejus virilia præcipue colebant fæminæ ad fecunditatem sibi procurandam, phallaque tum ex ære tum ex auro et argento de collo suspendebant, et alia in annulis expressa gerebant. (L. Beger, Thes. numism. Rom., II, 428.) Cf. Winckelmann, Sendschreiben von den herculanischen Entdeckungen, p. 40 ; Dresde, 1762. — O. Jahn, dans Berichte über die Verh. der K. sächs. Gesellsch. der Wiss. zu Leipzig, 1855, p. 71. Nork, Myth. Realwörterb., IV, 54.
  16. Méphistophélès, dans Faust, comme les peuples du Victoria Niyanza, se sert de l’expression de « parties nobles, » et Speke (Les Sources du Nil, p. 474) était soupçonné de dévorer trois fois par jour les parties nobles de quelque être humain. On comprend donc que le roi Karamsi hésitât à le recevoir, et qu’il eût mieux aimé que son hôte allât mettre en fuite ses frères, les rebelles.
  17. Wilson, Sketch of the Religious Sects, etc., dans Asiat. Research., XVII, p. 192.
  18. Graul, Reise in Ostindien, II, 96.
  19. Si portarebbe il Lingam al collo, al bracico o alla testa, e che tutti quelli ch’avrebbero questa devozione, otterebbero la rimissione di tutti li loro peccati, ed avrebbero per ricompensa il cielo de Siva. (Paullinus a Bartbolomæo, Systema Brahmanicum liturgicum, etc., p. 32 ; 1791.)
  20. Ce tour de force dépasse, on le voit, celui auquel Faust est initié dans la cuisine de la sorcière.
  21. Paolino da S. Bartolomeo, Viaggio alle Indie orientali, p. 318, éd. Rome, 1796. Cf. Graul, loc. l., I, 75.
  22. Hérodote, II, 48. — Bastian, Deutsche Exped. an der Loango-Küste, II, 196, note un usage identique chez les nègres du Congo. Cela viendrait à l’appui de ce dont nous dirons un mot plus loin, à savoir que le culte du phallus fait partie intégrante du naturisme primitif qui, dans l’Inde, est désigné par le nom de drâvidisme.
  23. Adami Historia ecclesiastica, p, 152, éd. Maderus : Cujus etiam simulachrum fingunt cum ingento priapo. Remarquons par anticipation que Frigg ou Frey se confondant parfois avec Odhinn, et celui-ci ayant séduit une vierge divine ou Walkyrie au moyen d’une pomme (V. Simrock, Handbuch der deutsch. myth., p. 193, 348), la personnalité mythique de Frey vient ainsi à se rattacher fort étroitement au mythe biblique.
  24. Une corruption linguistique analogue est celle de S. Théofred en S. Chaffre, au Puy-en-Velay.
  25. V. à ce sujet de Laure, Des divinités génératrices chez les anciens et les modernes, p. 238 sqq.
  26. Collin de Plancy, Hist. d’un petit duc de Brabant ; Émile Dunart, Hist. de Manneken-Piss.
  27. Holtzmann, Deutsche Mythologie, p. 110.
  28. Mutinus (Mutunus) in cujus sinu pudendo nubentes præsident.(Lactant., I. 20, 36.)
  29. Callimaque, Hymne à Diane, 63 : ὁ δὲ δώματος κτλ.
  30. Fascinum = Βασκάνιον, charme. (V. Auli Gellii Noctes Atticæ, XII, 12, 4.)
  31. Om ! o you serpents… enter under this Vedi, and stay in this house… (The Vâstu Yâga, dans le Journal of the Asiatic Society of Bengal, XXXIX, p. 209.)
  32. Plutarch., Romulus, II.
  33. Herod., II, 51.
  34. Cf. Creuzer, Symbolique, I, 262, éd. allem.
  35. Wilson, The Vishnu Purâna, pref., lxix.
  36. Comme un exemple entre mille, on peut citer le fameux temple çivaïte d’Éléphanta, où le sanctus sanctorum est la chapelle du lingam. (Graul, loc. laud., I, 131, 187.)
  37. V. Stevenson, The Ante-Brahmanical Religion of the Hindus, dans The Journ. of the R. Asiat. Soc., VIII, 336 sq.
  38. V. Graul, l. l., I, 70, 184. Il me sera permis de rappeler à ce sujet qu’en cherchant à établir dans mon ouvrage le Buddhisme la forme primordiale de la religion indienne, et à démontrer que le buddhisme de Çâkyamuni la continue épurée et spiritualisée par une réforme philosophique, je me suis rencontré, sans le savoir, avec le savant auteur précité dont je ne connaissais pas encore l’ouvrage sur l’Inde, Cf. l’ouv. cité, I, 69, 184 ; II, 127, 299, al. pl.
  39. L’égyptologie place actuellement l’avènement de la 1re  dynastie avec Mena, quarante-quatre siècles avant notre ère. C’était, du reste, déjà l’opinion des Arabes. (Brugsch, Hist. d’Égypte, p. 179, 2e édit. Cf. p. 24, 33.) Ebers, cependant, tient encore au chiffre de Lepsius, qui est 3892. (Papyros Ebers, I, p. 9.) Au-delà, il y a le règne des souverains imaginaires, dont est Orisis, fils de Seb, le représentant de la terre, et Adam, par conséquent.
  40. L’addition aussi s’en sert, car additionner c’est encore multiplier.
  41. On donne le premier rang à Amon ; mais le fait qu’il s’est trouvé un roi, Aménophis IV (18e dynastie), qui fit marteler, partout où il put l’atteindre, le nom de ce dieu, thébain d’origine, donne à penser qu’Amon était un intrus. Il était d’ailleurs ithyphalle, lui aussi.
  42. V. Diodore de Sicile, I, 22, 23 ; cf. 13 sq.
  43. V. Ebers, Papyros Ebers, p. 12 sq.
  44. C’est une identification qu’on doit, je crois, à la perspicacité de F. Lenormant.
  45. Dont le nom se lit pour la première fois sur le Papyros Ebers, qui a 3400 ans d’âge, et date de la XVIIIe dynastie. V. cet ouvrage, édité avec une rare perfection typographique, à Leipzig, 1875, vol. I, p. 36.
  46. L’homme est un roseau pensant, a dit Pascal ; il résiste en pensant, et voilà la connexion de ces deux noms.
  47. Et eruditus est Moyse omni sapientia Ægyptiorum. (Act., VII, 22.)
  48. V. O. Jahn, dans Hermès, d’Em. Hübner, III, 323 sqq. Welcker, Griech. Goett., II, 600.
  49. Pausanias, VII, 17 ; VIII, 15.
  50. Le traducteur français a supprimé ce détail, mais Cl. Brentano a tout écrit et tout imprimé.
  51. Pantagruel, IV, 38.
  52. Il dit, dans son traité De originali peccato : Hunc serpentem non alium arbitramur, quam sensibilem carnalemque affectum, imo quem recte dixerimus, ipsum carnalis concupiscentiæ genitale viri membrum, membrum reptile, membrum serpens, membrum lubricum, variisque anfractibus tortuosum, quod Evam tentavit atque decepit. Cf. Gottlob Regis, Remarques (II, p. 674), qui accompagnent son excellente traduction de Rabelais.