Le Meunier d’Angibault/Chapitre 34

Le Meunier d’Angibault
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XXXIV.

DÉSASTRE.

La grand’mère Bricolin s’impatientait fort de ne pas voir arriver le meunier. Elle était loin de penser que son émissaire ne devait jamais revenir toucher le salaire qu’elle lui avait promis, et le lecteur comprendra facilement qu’au moment d’expirer, le mendiant eut oublié de transmettre le message dont on l’avait chargé. À la fin, fatiguée et découragée d’attendre, la mère Bricolin alla retrouver son vieil époux, après s’être assurée que la folle errait encore dans la garenne, absorbée comme à l’ordinaire dans ses méditations et ne faisant plus retentir d’aucune plainte sinistre les tranquilles échos de la vallée. Il était environ minuit. Quelques voix mal assurées détonnaient encore au sortir des cabarets, et les chiens de la ferme, comme s’ils eussent reconnu des voix amies, ne daignaient pas aboyer.

M. Bricolin, poussé par sa femme qui voulait que le sous-seing privé passé avec Marcelle reçût exécution à l’instant même, avait, non sans souffrance et sans terreur, remis à la dame venderesse le portefeuille qui contenait deux cent cinquante mille francs. Marcelle reçut avec peu d’émotion ce vénérable portefeuille. Il était si malpropre qu’elle le prit du bout de ses doigts ; lasse de s’occuper d’une affaire où la cupidité d’autrui l’avait frappée de dégoût, elle le jeta dans un coin du secrétaire de Rose. Elle avait accepté ce paiement si prompt par la même raison qui avait décidé l’acquéreur à le faire, afin de l’engager et d’assurer le sort de la jeune fille en empêchant qu’on ne vînt à se rétracter.

Elle recommanda à Fanchon, à quelque heure que Grand-Louis se présenterait, de l’introduire dans la cuisine et de venir l’appeler elle-même. Puis elle se jeta tout habillée sur son lit pour se reposer sans dormir, car Rose était toujours très-animée, et ne pouvait se lasser de la bénir et de lui parler de son bonheur, Cependant, le meunier n’arrivant pas, et les émotions de la journée ayant épuisé les forces de tous, vers deux heures du matin toute la ferme dormait profondément. Il faut pourtant excepter une personne de la famille, c’était la folle, dont le cerveau était arrivé à un paroxysme de fièvre intolérable.

M. et Mme Bricolin avaient longtemps causé dans la cuisine. Le fermier n’ayant plus rien à craindre, et se sentant glacé par toute l’eau qu’il avait bue, avait repris son pichet qu’il remplissait d’heure en heure en inclinant d’une main mal affermie une énorme cruche placée à côté, et remplie d’un vin écumeux d’une couleur violâtre. C’était sa mère-goutte, le plus capiteux de sa récolte, boisson détestable, mais que le Berrichon préfère à tous les vins du monde.

Plusieurs fois sa femme, voyant que la douceur d’être propriétaire de Blanchemont et les riants projets de son opulence ne pouvaient plus raviver son œil éteint ni dégourdir sa mâchoire, l’avait invité à se mettre au lit. Il avait toujours répondu : « Tout à l’heure, j’y vas, j’y suis, » mais sans quitter sa chaise. Enfin, après avoir été s’assurer que Rose était endormie ainsi que Marcelle, madame Bricolin n’en pouvant plus, alla se coucher et s’endormit en appelant vainement son mari, qui n’avait pas la force de bouger et qui ne l’entendait plus. Complètement ivre et anéanti comme un homme qui a fait l’effort de se dégriser soudainement, mais qui s’en est bien dédommagé après, le fermier, la main sur son pichet et la tête inclinée sur la table, berçait de ses ronflements énergiques le sommeil accablé de sa femme, couchée, la porte ouverte, dans la pièce voisine.

Une heure s’était à peine écoulée lorsque M. Bricolin se sentit suffoqué et prêt à tomber en défaillance. Il eut beaucoup de peine à se lever. Il lui semblait que l’air manquait à ses poumons, que ses yeux cuisants ne pouvaient plus rien discerner, et qu’il était frappé d’apoplexie. La peur de la mort lui rendit la force de se traîner à tâtons jusqu’à la porte, qui donnait sur la cour ; la chandelle avait fini de se consumer dans son cercle de fer-blanc.

Ayant réussi à ouvrir et à descendre sans tomber les degrés qui formaient une sorte de perron grossier au château neuf, le fermier promena autour de lui un regard hébété, sans rien comprendre à ce qu’il voyait. Une clarté extraordinaire qui remplissait la cour le força à mettre la main devant son visage ; car le passage des ténèbres à cette lueur ardente lui causait de nouveaux vertiges. Enfin, l’air dissipant un peu les fumées du vin, l’espèce d’asphyxie qu’il avait éprouvée fit place à un frisson convulsif, d’abord machinal et tout physique, mais bientôt produit par une terreur inexprimable. Deux grandes gerbes de feu, se faisant jour à travers des nuages de fumée, sortaient du toit de la grange.

Bricolin crut faire un mauvais rêve ; il se frotta les yeux, il se secoua tout le corps ; toujours ces jets de flamme montaient vers le ciel et prenaient, avec une effroyable rapidité, un développement immense. Il voulut crier Au feu ! sa langue était paralysée et son gosier inerte. Il essaya de retourner vers la maison dont il s’était éloigné de quelques pas sans savoir où il allait. Il vit sur sa droite des torrents de flammes sortir des étables, sur sa gauche une autre gerbe de feu couronner les tours du vieux château, et devant lui… sa propre maison illuminée à l’intérieur d’une clarté fantastique, et la porte qu’il avait laissée ouverte derrière lui vomissant des tourbillons noirs, comme la bouche d’une forge. Tous les bâtiments de Blanchemont étaient la proie d’un incendie magnifiquement disposé. Le feu avait été mis en plus de douze endroits différents, et ce qu’il y avait de plus sinistre dans le premier acte de cette scène étrange, c’est qu’un silence de mort planait sur tout cela. Bricolin, privé de force et de volonté, contemplait dans une effroyable solitude un désastre dont personne ne s’apercevait encore. Tous les habitants du château neuf et de la ferme avaient passé du sommeil produit par la fatigue ou l’ivresse à l’asphyxie produite par la fumée. Les craquements de l’incendie commençaient seuls à se faire entendre et les tuiles à tomber avec un bruit sec sur le pavé. Pas un cri, pas une plainte ne répondait à ces avertissements sinistres. Il semblait que l’incendie n’eût plus à dévorer que des bâtiments déserts ou des cadavres. M. Bricolin se tordit les mains, et resta muet et immobile, comme si, accablé par le cauchemar, il eût fait de vains efforts intérieurs pour se réveiller.

Enfin, un cri perçant s’éleva, un seul cri de femme, et Bricolin, comme délivré du charme qui pesait sur lui, répondit par un hurlement sauvage à cet appel de la voix humaine. Marcelle s’était aperçue la première du danger ; elle s’élança dehors, portant son fils dans ses bras. Sans voir Bricolin ni le reste de l’incendie, elle déposa l’enfant sur un tas de foin au milieu de la cour, et lui disant d’une voix forte : « Reste là ! n’aie pas peur, » elle rentra précipitamment dans la maison, malgré la fumée suffocante qui la remplissait, et courut au lit de Rose qui était restée comme paralysée, incapable de la suivre.

Alors, avec la force d’un homme, la petite et svelte blonde, exaltée par son courage, prit sa jeune amie dans ses bras, et porta héroïquement auprès de son fils un corps beaucoup plus lourd et plus grand que le sien propre.

À la vue de sa fille, Bricolin, qui n’avait d’abord songé qu’à sa récolte et à son bétail, et qui avait couru du côté des granges, se rappela qu’il avait une famille, et, dégrisé pour la seconde fois, encore plus radicalement que la première, il vola au secours de sa mère et de sa femme.

Heureusement le feu n’avait pris partout que par les combles, et le rez-de-chaussée, habité par les Bricolin, était encore intact, à l’exception du pavillon de Rose qui, étant fort bas et au voisinage d’un amas de fagots secs, brûlait rapidement.

Madame Bricolin, réveillée en sursaut, retrouva tout à coup sa force physique et sa présence d’esprit. Aidée de son mari et de Marcelle, elle transporta dehors le vieux Bricolin qui, se croyant au milieu des chauffeurs, criait de toute sa force : « Je n’ai plus rien ! ne me tuez pas ! ne me brûlez pas ! je vous donnerai tout ! »

La petite Fanchon aidait résolument la mère Bricolin, qui bientôt put aider aux autres. On réussit à réveiller les métayers et leurs valets, dont aucun ne périt… Mais tout cela prit un temps considérable, et, quand on put recevoir les secours du village, quand on put organiser une chaîne, il était trop tard : l’eau semblait ranimer l’intensité du feu en soulevant et en faisant voler au loin des masses enflammées. Les énormes amas de céréales et de fourrages, dont regorgeaient les bâtiments d’exploitation, flambaient avec la rapidité de la pensée. Les charpentes centenaires des vieux bâtiments semblaient ne demander qu’à brûler. Presque tout le gros bétail s’obstina à ne pas sortir et fut étouffé ou brûlé. On ne préserva que le corps du château neuf, dont les tuiles s’effondrèrent et dont la charpente neuve resta découverte, réduite en charbon, et dressant sa carcasse noire sur les murailles encore blanches du logis.

Les pompes arrivèrent, inutile et tardive ressource dans les campagnes, instruments de secours souvent mal dirigés, mal organisés, et dont les tuyaux crèvent au premier effort, faute d’entretien ou de service. Cependant les pompiers et les habitants du bourg réussirent à faire la part du feu et à préserver l’habitation et le mobilier des Bricolin. Mais cette part du feu fut immense, complète. Tout le pavillon qu’habitaient Rose et Marcelle, tous les bâtiments d’exploitation, tout le bétail, tout le mobilier aratoire y passèrent. On ne s’occupa pas du vieux château, dont la toiture brûla, mais dont les fortes murailles nues se défendirent d’elles-mêmes. Une seule des tours, cédant à la chaleur, se lézarda de haut en bas. Le lierre immense qui embrassait les autres les préserva d’une dernière ruine.

Le crépuscule commençait à blanchir lorsque le meunier et Lémor sortirent de la misérable cabane du mendiant. Lémor portait dans ses mains le pot de fer et Grand-Louis traînait par la bride sa chère Sophie, qui l’avait salué dès son approche d’un hennissement amical. — J’ai lu Don Quichotte, disait-il, et je me trouve maintenant comme Sancho recouvrant son âne. Peu s’en faut qu’à son exemple je n’embrasse ma vieille Sophie et que je ne lui tienne de beaux discours.

— Grand-Louis, dit Lémor, si vous pouvez résister à cette tentation, n’avez-vous pas celle de regarder si ce pot de fer contient de l’or ou des cailloux ?

— J’ai soulevé le couvercle, dit le meunier. Ça brille là dedans ; mais je suis fort pressé de déguerpir avant le jour, avant que les habitants de ce désert, s’il y en a, observent mes mouvements et me prennent pour un voleur. Je suis tremblant d’émotion et de plaisir comme un homme qui mène à bien les affaires d’autrui ; mais j’ai pourtant aussi le sang-froid d’un homme qui n’hérite pas pour son compte. Filons, filons, monsieur Henri. Avez-vous remis ma pioche dans la voiture ? Attendez que je donne un dernier coup d’œil là dedans. Le trou est bien bouché, il n’y paraît plus, en route ! nous nous reposerons dans quelque taillis si nos bêtes refusent le service.

Le cheval du notaire ayant fait trois mortelles lieues de pays au grand trot et souvent au galop dans les chemins montueux et pénibles, se trouva en effet tellement fatigué au retour, que nos voyageurs, arrivés à la hauteur du Lys-Saint-Georges, se virent obligés de le laisser souffler. Sophie, qu’ils avaient attachée derrière le cabriolet et qui n’était pas habituée à marcher si follement, était couverte de sueur. Le cœur du meunier s’en émut — Il faut de l’humanité avec les bêtes, dit-il, et puis, je ne veux pas que pour sa probité et sa sagacité dans cette affaire, notre bon notaire perde un bon cheval. Quant à Sophie, il n’y a pas de pot de fer qui tienne ; cette vieille servante ne doit pas faire l’office du pot de terre. Voilà un joli pacage bien ombragé, où pas une bête ni un homme ne remuent. Entrons-y. Je suis bien sûr qu’il y a une sacoche d’avoine dans le coffre du cabriolet ; car M. Tailland pense à tout, et n’est pas homme à s’embarquer une seule fois sans biscuit. Nous respirerons là un quart d’heure, et nous serons tous un peu plus frais pour repartir. Malheureusement, en donnant la clef des champs au cochon de mon oncle (en héritera qui voudra !) j’ai oublié de lui voler quelques unes de ses croûtes de pain, et je me sens l’estomac si creux que je partagerais volontiers l’avoine de Sophie si je ne craignais de lui faire tort. Il me semble que je ne commence guère bien mon rôle d’héritier de l’avare. Je meurs de faim à côté de mon trésor.

En babillant ainsi suivant son habitude, le meunier débrida les chevaux et leur servit le déjeuner, à celui du notaire dans le sac à l’avoine, à Sophie dans son long bonnet de coton bleu qu’il lui attacha autour du nez très-facétieusement.

— C’est singulier comme je me sens le cœur léger à présent, dit-il en se tapissant sous les buissons et en découvrant le pot de fer. Savez-vous, monsieur Lémor, que mon bonheur est là dedans, si les louis ne sont pas seulement à la surface, et si le fond n’est pas rempli de gros sous ? J’ai peur ; c’est trop lourd pour n’être que de l’or. Ah ça ! aidez-moi à compter tout ça.

Le compte fut bientôt fait. Les pièces d’or en vieille monnaie étaient roulées par sommes de mille francs dans de sales chiffons de papier. En les ouvrant, Lémor et le meunier virent les marques que le mendiant leur avait indiquées. La fortune du père Bricolin portait une croix sur chaque louis, le dépôt du seigneur de Blanchemont une simple barre. Au fond, il y avait environ trois mille francs en argent, en pièces de toute espèce, et même une poignée de gros sous, la dernière qu’eut économisée le mendiant.

— Ce restant-là, dit le meunier en le rejetant au fond du pot de fer, c’est la fortune de mon oncle, c’est l’héritage de votre serviteur, c’est le denier de la veuve que ce vieux grimaud ne se faisait pas faute de recueillir, et qui retournera à la veuve et à l’orphelin, je vous en réponds. Qui sait si ce n’est pas aussi le produit du vol ? À voir comment mon oncle, que Dieu fasse paix à son âme ! m’avait escamoté Sophie, je n’ai pas trop de confiance dans la pureté de son legs. Tiens ! ça me fera plaisir de faire l’aumône ! moi qui suis si souvent privé de cette douceur-là ! Je vais prendre un plaisir de prince. Savez-vous qu’avec trois mille francs, dans ce pays-ci, on peut sauver et assurer l’existence de trois familles ?

— Mais vous ne pensez pas au reste du dépôt, Grand-Louis. Songez donc qu’avec cette grosse somme, dont madame de Blanchemont n’a vraiment pas besoin pour elle-même, vous allez la mettre à même aussi de faire bien des heureux.

— Oh ! je m’en rapporte à elle pour le faire rouler vite sur cette table-là ! Mais il y a, à côté, quelque chose qui me flatte ! c’est ce petit magot que M. Bricolin va recevoir de ma main avec tant de plaisir. Ça n’aura pas un emploi très-chrétien chez lui, mais ça raccommodera beaucoup mes affaires, qui étaient bien gâtées hier au soir.

— C’est-à-dire, mon cher Louis, que vous pouvez prétendre maintenant à la main de Rose.

— Oh ! ne croyez pas cela ! si les cinquante mille francs m’appartenaient, ça pourrait s’arranger à la rigueur. Mais le Bricolin sait mieux compter que vous ! Il dira : « Voilà cinq mille pistoles qui sont à moi et que Grand-Louis me rapporte, il ne fait que son devoir. Ce qui est à moi n’est pas à lui : donc, j’ai cinquante mille francs de plus dans ma poche, et il reste avec son moulin Gros-Jean comme devant.

— Et il ne sera pas émerveillé et touché d’une probité dont il ne serait sans doute pas capable ?

— Émerveillé, oui ; touché, non. Mais il se dira : « Ce garçon peut m’être utile. » Les honnêtes gens sont très-nécessaires à ceux qui ne le sont pas, et il me pardonnera mes péchés ; il me rendra sa pratique, à laquelle je tiens beaucoup, puisqu’elle me met à même de voir Rose et de lui parler tous les jours. Vous voyez donc que, sans me faire d’illusions, j’ai sujet d’être content. Hier soir, quand je dansais avec Rose, quand elle avait l’air de m’aimer, je me sentais si fier, si heureux ! Eh bien, je retrouve mon bonheur d’hier soir sans m’inquiéter de mon lendemain. C’est beaucoup ; brave oncle Cadoche, va ! tu ne te doutais pas de ce qu’il y avait pour moi de consolations dans ton pot de fer ! Tu croyais me faire riche, et tu me rends heureux !

— Mais, mon cher Louis, puisque vous rapportez à Marcelle une somme égale à celle qu’elle voulait sacrifier pour vous, vous pouvez bien, à présent, accepter les concessions qu’elle offrait de faire à M. Bricolin ?

— Moi ? Jamais. Ne parlons pas de ça. Ça me blesse. Je ne serai plus banni de la ferme ; c’est tout ce qu’il me faut. Voyez comme ce trésor est joli ! comme il brille ! comme il y aurait là dedans des peines soulagées et des inquiétudes apaisées ! C’est pourtant beau, l’argent, monsieur Lémor ! Convenez-en ! là, dans le creux de ma main, il y a la vie de cinq ou six pauvres enfants !…

— Ami, je n’y vois que ce qu’il y a en effet : les larmes, les cris, les tortures du vieux Bricolin, l’avarice du mendiant, sa vie honteuse et stupide, consumée tout entière dans la tremblante contemplation de son vol.

— Hein ! vous avez raison, dit le meunier en rejetant avec effroi la poignée d’or dans le pot de fer. Que de crimes, de lâchetés, de soucis, de mensonges, de peurs et de souffrances là dedans ! Vous avez raison, c’est vilain, l’argent ! Nous-mêmes qui sommes là à le regarder et à le compter en cachette, nous voilà comme deux brigands armés de pistolets, et craignant d’être surpris par d’autres bandits, ou appréhendés au collet par les gendarmes. Allons, cache-toi, maudit ! s’écria-t-il en replaçant le couvercle, et nous, partons, ami ! Vive la joie, cela n’est pas à nous !