Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Courans du vice bas, à la vertu supreme »

Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 58).
LXVII.


Courans du vice bas, à la vertu supreme
Le combat est douteus, si vous en suivez l'un
Il convient entre-prendre un conflit importun
Ou nager contre l'eau avecque peine extreme :

Si vous aimez le vice, & le vice vous aime
La chair vous domtera, dont l'aiguillon commun
Comme un cruel tyran, violente chacun
Faisant que de son gré l'homme se pert soy-mesme,

Lequel suivrez vous donc si vostre passion
Vous tourmente & vous nuit, & la possession
De la ferme vertu vous offence, & vous geine ?

Miserables humains, parmy tant de combas
Apprenez à mourir, celuy la ne vit pas
Qui craint le coup certain de la mort incertaine.