Texte établi par Victor Palmé Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 278-290).

XXX

QUATRE CONTRE UN


Jude avait été introduit, comme nous l’avons dit, par la vieille femme de charge, et avait attendu son maître sur le lit de camp qui se trouvait dans un coin de la chambre.

Il s’était fort étonné lorsqu’il avait vu Didier, endormi, apporté par deux valets, et son inquiétude avait redoublé ; mais il était resté coi, afin de n’être point aperçu.

À plusieurs reprises, quand les valets furent partis, il appela son maître à voix basse. Celui-ci plongé dans un sommeil de plomb, n’eut garde de lui répondre. Le breuvage que lui avait versé maître Alain au souper était une préparation opiacée mêlée à forte dose au vin de Guyenne, si bien apprécié par M. de Béchameil.

Ce silence obstiné mit une lugubre appréhension dans l’esprit de Jude.

— C’est étrange ! pensa-t-il. Serait-ce un cadavre que ces hommes viennent d’apporter ?

Il se leva doucement et posa sa main sur le cœur du jeune homme qui battait fort tranquillement.

— Il dort ! se dit Jude avec un soupir de soulagement. Que Dieu lui donne un long et tranquille sommeil !

Ce souhait devait être rempli outre mesure.

Au moment où Jude regagnait sa couche, le fracas de l’attaque éclata de toutes parts.

Le vieil écuyer prit son épée, et se tint prêt à tout événement.

Au bout de quelques minutes, il entendit un bruit de pas dans le corridor et saisit quelques mots de la conversation des quatre assassins.

— Il faut pourtant l’éveiller, se dit-il.

Et il secoua rudement Didier, qui resta inerte et comme mort.

Le brave écuyer, de guerre lasse, prit son parti et se plaça devant le lit, l’épée haute.

— Si c’est Pelo Rouan, pensa-t-il, je l’adjurerai au nom de Treml, et d’ailleurs, Pelo Rouan ne frappera pas un homme endormi, j’en suis sûr… Mais si ce n’est pas Pelo Rouan ?

En guise de réponse à cette embarrassante question, Jude assura son épée et se mit en garde.

Au même instant, la porte fut ouverte et donna passage aux estafiers de Vaunoy.

Pour être plus vieux de vingt ans, Jude Leker n’avait point perdu cette robuste et martiale apparence qui avait donné jadis à réfléchir aux roués de la suite du régent.

Dans la position qu’il avait prise devant le lit du capitaine, sa grande taille se développait fièrement et montrait, à la vacillante clarté de la lanterne, le vigoureux dessin de ses formes athlétiques. Sur son visage régnait ce calme profond qui, lorsqu’un homme est en face du péril, annonce une détermination indomptable.

Son regard restait lourd, presque apathique, et chacun de ses muscles gardait l’immobilité de l’acier.

Au seul nom de Jude, Lapierre crut deviner une alarmante complication. La présence de l’ancien écuyer de Treml auprès du capitaine rendait plus irrévocable, s’il est possible, l’arrêt de mort qui pesait sur ce dernier, car cette réunion n’était peut-être pas due au hasard, et, en tout cas, elle donnait une force nouvelle aux motifs que Vaunoy avait de redouter Didier.

Le premier mouvement de Lapierre fut donc d’ordonner l’attaque ; mais un coup d’œil jeté sur la ferme attitude du vieil écuyer retint cet ordre sur sa lèvre.

Il connaissait de réputation Jude, qui avait passé autrefois pour le plus vaillant homme d’armes du pays rennais, et ce qu’il voyait de lui n’était point fait pour démentir cette renommée.

Jude était seul, mais des quatre estafiers deux étaient des valets pris pour faire nombre ; le troisième, maître Alain, vieillard débile et usé par le vice, chancelait déjà sous le poids d’une ivresse fort avancée.

Le quatrième enfin, qui était Lapierre en personne, pouvait, poussé à bout, ne pas être un adversaire à dédaigner : mais la guerre n’était point son fait en définitive, et il ne combattait jamais qu’au pis-aller.

De sorte que les forces en présence, sans se balancer exactement, n’étaient pas non plus trop inégales.

Maître Alain était au flanc de Jude, à bonne distance, il est vrai ; Lapierre faisait face, et les deux valets se trouvaient entre ce dernier et le majordome.

Après cette courte réflexion, Lapierre baissa son épée et remit son poignard à sa ceinture.

— Mon compagnon, dit-il à Jude d’un ton délibéré, le vénérable maître d’hôtel de la Tremlays prétend vous reconnaître pour un ancien serviteur de la maison. À ce titre, je me déclare fort joyeux de faire votre connaissance. Voulez-vous, s’il vous plaît, nous livrer passage afin que nous puissions accomplir notre tâche ?

Jude ne répondit point et demeura immobile.

— Mon compagnon, reprit Lapierre, nous sommes quatre et vous êtes seul. En outre, si vous voulez prendre la peine d’ouvrir vos oreilles, vous ne douterez point que nous n’ayons dans le château de nombreux auxiliaires.

Le fracas redoublait en effet, les Loups avaient fait irruption à l’intérieur. C’était un vacarme assourdissant qui eût éveillé un mort.

Pourtant le capitaine dormait toujours.

— Mon compagnon, dit pour la troisième fois Lapierre qui prit un ton caressant et envoya un rapide coup d’œil à ses gens, je serais fâché d’user envers vous de violence, mais…

Il n’acheva pas. Les cinq épées lancèrent à la fois cinq gerbes d’étincelles.

Il y eut un court cliquetis. Maître Alain tomba sur ses genoux en poussant un gémissement sourd, et l’un des valets mesura le sol au milieu d’une mare de sang.

Jude, qui s’était fendu deux fois coup sur coup se remit en garde bellement.

Lapierre recula ainsi que le second valet.

Le mauvais succès de la traîtreuse attaque qu’il avait tentée au moment même où il semblait vouloir parlementer, le déconcerta quelque peu, et il jeta un piteux regard sur ses compagnons hors de combat.

— Vertudieu ! grommela-t-il, ce n’était pas trop de quatre, en effet. Lève la lanterne, Jacques.

Jacques n’avait pas été touché. Il obéit.

La lumière tomba d’aplomb sur le justaucorps de Jude, et Lapierre poussa un cri de joie.

Le vieil écuyer restait droit et ferme, mais son sang coulait abondamment par trois blessures.

L’assaut n’était pas si mauvais que Lapierre l’avait cru d’abord.

— Il ne s’agit que d’attendre, reprit-il en ricanant.

Toute son insolence était revenue. Il ajouta :

— Du diable s’il reste un quart d’heure debout avec ces trois saignées. Attention, Jacques ! il est à nous. Fais comme moi, accule-toi au mur et reste en garde. S’il quitte sa position pour m’attaquer, tu iras au lit et tu feras l’affaire ; si c’est toi qu’il attaque, je me charge du capitaine. S’il se tient tranquille, ne bougeons pas. Dès qu’il tombera au bout de son sang, nous achèverons notre besogne.

Jacques obéit encore. Lapierre et lui s’adossèrent au mur. Maître Alain et l’autre valet gisaient à terre sans mouvement, et morts, suivant toute apparence.

Jude envisagea sa situation avec tout le calme de son stoïque courage : sa situation était désespérée.

Lapierre, l’effronté coquin avait parfaitement établi le dilemme ; Jude ne pouvait se sauver qu’en attaquant, mais s’il attaquait, Didier était mort.

Le choix de Jude ne pouvait être douteux : il garda son poste.

Cependant, il se sentait faiblir de minute en minute ; ses forces s’en allaient avec son sang.

Une fois, le bruit que faisaient les Loups s’approcha dans la direction de la chambre ; Jude eut une lueur d’espoir.

— Pelo Rouan ! cria-t-il : au secours !

Mais le bruit s’éloigna, et Pelo Rouan ne vint pas.

— Holà ! dit Lapierre ; le charbonnier se mêle-t-il aussi de protéger l’orphelin ! heureusement il est à trop bonne distance pour entendre et, puisque ce brave garçon appelle ainsi les absents, c’est signe que sa cervelle déloge. Il a chancelé, sur ma foi !

Jude se redressa vivement, mais Lapierre ne s’était point trompé. Il avait chancelé.

En se relevant, il dit :

— Monsieur le capitaine, éveillez-vous !

— Ah çà ! murmura l’ancien saltimbanque, c’est un taureau que cet écuyer ? Il a déjà perdu plus de sang qu’il n’y en a dans mes veines, et il est encore debout. Si l’autre allait finir son somme, nous serions ici à terrible fête.

Jude pâlissait et haletait.

— Éveillez-vous, monsieur le capitaine ! cria-t-il encore d’une voix affaiblie déjà. Éveillez-vous !

— Pourquoi ne pas lui donner le nom de son père, mon compagnon ? demanda Lapierre avec ironie. Allons ! ne te gêne pas. Ce nom, prononcé en ce lieu, aurait peut-être une vertu magique.

Jude ne comprenait point. Il mit la main sur une de ses blessures afin d’arrêter le sang : mais Lapierre impitoyable et pressé d’en finir, simula une attaque qui le força de se remettre en garde.

Le sang coula de nouveau.

— Éveillez-vous, monsieur, éveillez-vous ! cria pour la troisième fois Jude, qui s’appuya, épuisé, aux colonnes du lit.

Didier dormait toujours.

Jude, à bout de forces, lâcha son épée, glissa le long du lit et tomba dans son sang.

— Dieu ne veut pas que je meure pour Treml ! murmura-t-il avec un douloureux regret.

— Et pour qui donc meurs-tu, mon brave garçon ! s’écria Lapierre en éclatant de rire. Est-ce que, par hasard, tu ne saurais pas ?… Ce serait une excellente plaisanterie.

Il s’approcha de Jude qui respirait avec effort et ne bougeait plus.

— Mon compagnon, dit-il en lui tâtant le pouls, tu as encore trois minutes à vivre pour le moins. Veux-tu que je te conte une histoire ? Qui ne dit mot consent, hé ? retiens-toi de mourir, cela va t’amuser. Un soir, figure-toi, je passais par la forêt de Rennes, j’étais saltimbanque de mon métier et j’avais besoin d’un enfant. Ton pouls a l’air de vouloir s’éteindre : un peu de patience, que diable ! Sur le revers d’un fossé, j’aperçus une jolie petite créature emmaillotée de peau de mouton. Je laissai la peau de mouton, mais j’emportai l’enfant qui faisait justement mon affaire. Une fois à Paris… Aurais-tu dessein de me fausser compagnie ? J’abrège : cet enfant grandit ; le hasard le fit échapper à ma tutelle ; il devint page de M. le comte de Toulouse, puis gentilhomme de sa chambre, puis… À la bonne heure, voici ton pouls qui recommence à battre comme il faut. Puis capitaine de la maréchaussée. Devines-tu ?

Une légère et furtive rougeur monta au visage de Jude, qui néanmoins demeura immobile et garda ses yeux fermés.

— Tu ne devines pas ? reprit Lapierre. Hé bien ! je vais te mettre les points sur les i pour que tu t’en ailles content dans l’autre monde. Cela t’expliquera en même temps pourquoi nous sommes ici de la part d’Hervé de Vaunoy : l’enfant que je trouvai dans la forêt avait nom Georges Treml.

À peine Lapierre avait-il prononcé ce nom qu’il poussa un cri de rage et de douleur.

Un mouvement d’incommensurable joie venait d’emplir le cœur de Jude et galvanisait son agonie. Le bon écuyer, retrouvant vie pour un instant au nom adoré du fils de son maître, avait étreint, par un suprême effort, la gorge du saltimbanque qu’il tenait renversé sous lui.

— Au secours, Jacques ! râla celui-ci.

Jacques s’élança, mais non pas assez vite. Jude avait ressaisi son épée et la plongea de toute sa force dans la poitrine de Lapierre.

Puis, s’appuyant d’une main aux colonnes du lit, il reçut le choc du dernier valet.

C’était encore un champion redoutable que Jude Leker à sa dernière heure. Le valet, grièvement blessé dès les premières passes, jeta son arme et s’enfuit.

Jude se traîna jusqu’à la lanterne qui, éteinte à demi et oubliée par terre, éclairait d’une lueur faible les résultats de cette scène de carnage. Il la prit, ranima la flamme, et s’aidant de ses mains, il regagna le lit où Didier, subissant toujours l’effet du narcotique, dormait son léthargique sommeil.

Ce fut avec une peine infinie que le bon écuyer, rassemblant tout ce qui lui restait de force, parvint à se relever. Il s’appuya d’une main sur les matelas, de l’autre il dirigea l’âme de la lanterne sur le visage de Didier.

Le capitaine était couché sur le dos, dans la position où l’avaient placé les valets de Vaunoy. Il n’avait point bougé depuis lors. La lumière tomba d’aplomb sur ses traits hardis et réguliers.

Jude se mourait, mais sa joie atteignit au délire. Il contempla un instant Didier endormi. Une extatique allégresse illumina sa simple et honnête physionomie, tandis que deux larmes brûlantes sillonnaient lentement le hâle de ses joues.

— C’est lui, murmura-t-il enfin, que Dieu le sauve et le bénisse ! Voilà bien le front de Treml ! et ces yeux fermés, je m’en souviens maintenant, sont bien les yeux d’un Breton : hardis et bons ! Oh ! c’est un beau soldat, que le dernier fils de Treml ! C’est un digne rejeton du vieil arbre. Si je l’avais reconnu plus tôt !…

Il prit la main de Didier et se pencha sur elle, ne pouvant la soulever jusqu’à sa lèvre.

— Notre monsieur ! mon fils ! poursuivit-il avec une passion si ardente que les dernières gouttes de son sang loyal remontèrent à sa joue, éveillez-vous pour que je vous salue du vaillant nom de vos pères ! éveillez-vous, enfant de Treml ; votre vie sera belle et glorieuse désormais…

Il s’arrêta ; son regard exprima tout à coup une terreur.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! cria-t-il d’une voix sourde ; il dort et je vais mourir ! Je vais mourir, emportant son secret, son bonheur : tout ce que Dieu vient de lui rendre !

Jude regardait maintenant son jeune maître avec des yeux découragés. La vie l’abandonnait ; il le sentait, et c’était pour lui une accablante angoisse que de faire défaut pour ainsi dire au dernier Treml, que de l’abandonner en ce moment suprême, où un seul mot, prononcé et entendu, lui rendait fortune et noblesse.

— Je ne veux pas mourir, reprit-il avec effort ; ce serait trahison ! Il faut que je vive pour le servir et pour l’aimer. Arrête-toi donc, mon sang ; tu es à lui, tout à lui ! Notre-Dame de Mi-Forêt, sainte mère du Christ, ayez pitié ! Qu’il s’éveille, ou que je vive ! Sainte Vierge ! la mort est sur moi. C’est la première fois que j’ai peur !

Le malheureux vieillard tremblait son agonie et avait besoin de ses deux mains pour se retenir aux couvertures du lit. Une minute se passa pendant laquelle il souffrit un martyre que nous n’essaierons pas de dépeindre. Puis ses mains glissèrent lentement le long des couvertures.

— Éveille-toi ! éveille-toi ! râla-t-il. Écoute ! Écoute-moi, notre monsieur ! Il y a dans le creux du chêne de la Fosse-aux-Loups un parchemin et de l’or. Tout cela est à vous, Georges Treml… à vous ! moi, je suis un mauvais serviteur : je meurs quand vous auriez besoin que je vive. Pardonnez-moi !… pardonnez-moi ! Treml ! Treml !

Ses jambes fléchirent ; il tomba pesamment à la renverse en prononçant une dernière fois le nom idolâtré de son maître.

Un silence de mort régna dans la chambre pendant quelques minutes. La lanterne, demeurée sur le lit, jetait encore par intervalles de tristes lueurs sur cette scène de désolation.

Tout à coup on entendit un long et retentissant bâillement.

L’un des cadavres s’agita et se mit à étirer ses membres, comme on fait après un bon sommeil.

Ce cadavre était celui de maître Alain, le majordome, lequel n’avait d’autre blessure qu’un large trou fait à son pourpoint. Le vieux buveur était tombé au choc de Jude, et, moitié par frayeur, moitié par ivresse, il ne s’était point relevé.

Or, on sait qu’un homme ivre, si poltron qu’il puisse être, s’endormirait à dix pas de la bouche d’un canon.

Maître Alain s’était endormi.

En s’éveillant, son premier soin fut de donner une marque d’affection à sa bouteille carrée. Il ne se souvenait de rien.

Après avoir avalé une ample rasade, il se leva, chancelant, et plus ivre que jamais.

— Pourquoi diable suis-je hors de mon lit ! se demanda-t-il.

Un coup d’œil jeté autour de lui éclaira sa mémoire.

— Ho ! oh ! dit-il ; la bataille est finie. Voici mon vieux compagnon Jude dans l’état où je le désirais. Et ce jeune coquin de Georges Treml ! il dort comme un bienheureux. Ma foi ! je vais achever la besogne.

Il prit son poignard et marcha laborieusement vers le lit, non sans dire un mot en chemin à sa bouteille, pour se donner du courage. Au premier pas, il trébucha contre le corps de Lapierre.

— Tiens, gronda-t-il, le voilà qui dort aussi ! Lapierre ! viens m’aider, mon garçon.

Lapierre n’avait garde de répondre. Maître Alain se pencha sur lui et lui mit le goulot de son flacon carré dans la bouche.

— En veux-tu ? demanda-t-il suivant sa coutume.

L’eau-de-vie se répandit à terre. Maître Alain se releva.

— Il ne boira plus ! dit-il avec solennité.

Au moment où il arrivait à portée du lit, il s’arrêta pour écouter une voix douce, mais éplorée, qui chantait dans la cour, sous la fenêtre, un couplet de la romance d’Arthur de Bretagne.

— Joli moment pour chanter ! murmura-t-il.

La voix s’interrompit et prononça tout bas avec un accent désolé :

— Didier ! Didier !

— Présent ! dit en riant le majordome. Allons ! un autre couplet, encore un couplet !

La douce voix de jeune fille, comme si elle eût voulu obéir à cet ordre ironique, reprit cette partie de la complainte qui raconte les douleurs de la duchesse Constance de Bretagne, et chanta d’une voix pleine de larmes :

Elle cherchait, dans sa détresse,
La forteresse
Où l’Anglais tenait enfermé
Son bien-aimé.

Puis elle dit encore :

— Didier ! Oh ! Didier ! où es-tu ?

Le vieux majordome, réduit à l’état d’enfance par son ivresse, s’approcha curieusement de la fenêtre pour voir la chanteuse ; mais, au même instant, la porte s’ouvrit, et une vive lumière inonda la chambre.

Maître Alain se retourna.

Il vit Alix de Vaunoy, pâle, l’œil égaré, tenant à la main un flambeau.

Elle, aussi, prononça d’une voix étouffée le même nom que la chanteuse :

— Didier ! Didier !