Le Livre de désir : histoire cruelle/02/03

Mercure de France (p. 155-182).


QUATRIÈME JOURNÉE

CHAPITRE XII


… Je gémis d’avoir une pauvre âme — faible autant que serait l’âme de quelque femme.
De Vigny.


Un orage venu d’Albano avait éclaté au matin sur la ville. On souffrait encore de la chaleur… L… eut une boutade :

« Les isolés, les meurtris de la vie, ceux qui se réfugiant en soi, n’ont pas su se faire leur place au soleil, qu’ils l’aillent donc chercher sur le Forum romain. Ils y trouveront les marches des temples, d’informes blocs de marbre, et s’y chaufferont au soleil jusqu’à l’heure où la malaria sévit.


D’abord, poursuivit-il, on subit le silence. À peine si parfois les orgues d’une église voisine émettent sur ce champ clos de plaintifs accents. Continuement, le ciel y laisse tomber son calme, et les jours passent sur l’égalité de l’âme.


I


Lorsque, par une pente artificielle, on descend au Forum près de la basilique Jules, nul ne sait s’il est un cimetière ou un chantier, le désordre d’une résurrection. De fait, ni l’un ni l’autre : il gît hors le Temps… C’est un lieu fatigué, qui conserve de la beauté, mais n’aura plus d’histoire. Rien ne lui aboutit… Les églises qui le bordent, semblent des corbeilles prêtes à recueillir sur l’extrême limite les dernières offrandes du monde chrétien. La rue qui le longe sous le Capitole, et le sépare de la municipalité moderne, ne porte qu’un nom de miséricorde, la « Via della Consolazione »… En vérité, quand on ne sait plus ce qu’est ni la Consolation, ni le Plaisir ; quand on a dans le cœur assez d’indifférence pour admettre sans les suivre tous les émois imaginables, il n’est que de tenter un pas encore, et, pour une lire, se laisser glisser sur le Forum.


Dorietta qui, depuis son inquiétude n’a jamais mieux senti ce qui compose l’amour, et se réveillait demi-brisée dans la douleur, obéissait à un obscur désir de se contempler dans la plainte. Il la menait sur ces ruines… Elle confondait assez naturellement l’imploration de la divinité avec le culte des pierres. Elle espérait de se fier aux débris de statues qu’admirent du moins « ceux qui savent ». Mais Jean ne s’intéressait ni aux pierres, ni même aux roses qui surgissent de leurs assemblages.

Sans doute, il n’était pas insensible à la grâce de quelques colonnes encore debout… Quand, à côté de l’église Sainte-Françoise, sur la limite des fouilles, il eut trouvé le tertre d’où elles composent au mieux leur perspective, il ne lui importa plus que de s’y asseoir… Il regardait le profil de Dorietta…

Délicatesse, littérature, souvenir de ces couvents de femmes qu’il avait tant visités enfant ? Il lui déplaisait d’errer avec elle sur le préau des Vestales. Il se contenta d’envoyer, à sa sœur, dans une lettre trois pétales qu’il y ramassa… Il maintenait son amie près l’Arc de Titus sur le terre-plein qui le sépare de Sainte-Françoise, heureux dans leur solitude. Et le sable, quelques carrelages de marbre disjoints recouvraient autour d’eux le parvis du Temple de Rome et Vénus.

Des tons fauves, des mousses, le palais des Césars, un décor que rêve le Manfred de Byron avant qu’il meure, environne de trop d’ornements l’esprit de Jean. Il soupçonne le désordre de soi-même, un difficile équilibre. Il s’irrite qu’une atmosphère si chargée encombre le cercle pur où depuis Èze se mouvait son désir… Le goût qu’il conserve de revivre ses premières années, l’amenuise. Et, proche de Dorietta, il se devine un enfant.

Il a noté qu’un tableau de Gérôme l’obsédait : près d’une femme étendue, les jambes mollement fléchies, un garçon, sur une terrasse napolitaine, dans le soleil et les vignes, s’amuse à faire combattre deux coqs. Toutes, Elles laissent s’exercer notre prestesse… Elles attendent… Elles savent bien que près d’Elles on n’essaie le moindre jeu que pour s’en alléger le Désir… Au vrai, Jean est un jeune Seigneur, le roi de la concupiscence…


II


Tandis que Dorietta se trouble et qu’elle ne lui paraît si sûre d’elle-même que parce que la passion l’intimide, Jean s’irrite de sentir autour d’elle comme une conspiration de ces lieux. Cette cruauté que donne un inconscient désir, lui fait la voix moqueuse pour parler de sainte Françoise à qui, semble-t-il, elle s’en remet.

S’il ne rapporte pas devant son amie les impuretés que Bayle accumule sur la Légende, il lui raconte les vœux absurdes de la Bienheureuse. Et, avec un peu d’insolence, il lui parle aussi de Delphine de Provence, comtesse d’Arian en Napolie… L’une et l’autre, jusque chez leur époux, menaient la vie chaste du cloître.

Jean s’amuse de mettre Dorietta dans l’irréel et l’impossible… Il lui dit les luttes de Françoise contre les démons, et qu’un Italien, Nicola da Foligno a peint Satan lui dérobant son enfant. Il dit ses visions, de beaux jardins, des ruisseaux d’or, des chœurs d’anges. Toutes ces richesses, il les traite d’illusoires. Il dissout dans une pauvre logique les enchantements de l’extase. Il veut décevoir Dorietta, la meurtrir.

… Enfin veuve, Françoise fonda près du Forum le couvent de la Tor de Specchi… La Tour des Miroirs ! Bel intérieur où nul ne retrouve que soi, monotone reflet de solitude… Jean songe au salon de glaces où le Prince Charmant prit son premier repas avec la Belle réveillée d’un siècle : ils ignoraient l’heure jusqu’à oublier de dîner… C’était encore le petit jardin du château d’Ansouis, où Delphine avait vécu en Provence. Tout au haut des tours, une chambre s’ouvre sur une étroite terrasse où des buis, un élégant essai d’ornementation subissent sans tourmente l’effort passionné des vents… Jean cherche que Dorietta s’affaiblisse et s’inquiète jusqu’à sentir en elle-même la vie défaillir. Il lui plairait qu’elle se lamente, emplisse enfin de sa détresse le vide si terne de l’espace.

Jean peut avoir cherché les joies d’amour profond et les voluptés souples du corps. La souffrance a des appels plus âpres… Nous avons aimé les châles noirs, la paix de notre mère veuve : ils recouvrent les délices de notre enfance. Mais à éparpiller dans la solitude les murmures de sa voix lasse, quelle prudence, quelle nuit sans écho, quel silence ! Leur fils, s’il erre le soir dans la ville brillante, se souvient d’un foyer où les bruits s’amortissent, expirent. Tout lui demeure indifférent…

Il passait sur Jean, monsieur, de ces heures où l’esprit s’immobilise, se sentant proche d’être entraîné… Alors, mon ami avait ces yeux qui regardent, mais ne voient point, les pommettes des joues un peu brûlantes… États physiques qui semblent nerveux, et voisins du plus brutal désir…


III


Tout le long du soir, Dorietta s’asseyait sous le porche de l’église, à la balustrade, comme les enfants qui au bord des rivières, sur les ponts balancent leurs pieds agiles… Derrière trois cyprès, l’énorme Colisée s’écrasait, absurde… À peine, les arènes d’El-Djem, sur la route de Sfax, quelque lointain désert de l’Orient… En l’espace, il figure la régularité, la fadeur, une méditation sur soi. Que reste-t-il d’extérieur dans une nuit qui nous clôt, nous pénètre, devient notre paupière et nous baise ; une nuit à laquelle m’abandonne le souffle de notre bien-aimée ?

Dans une telle détresse, Jean regrette que Dorietta ait les mains vides. Si elle avait tenu un chaud objet, il le lui eût pris, pour se prémunir de son poids, d’un peu de superstition, contre tant de vertige… Il l’écoute qui, tranquillement, parle de sainte Françoise.

Dorietta répète la Légende, pour que Jean s’accommode… Avec finesse, elle décrit la patience de Françoise, raconte son pèlerinage à Assise…

Assise, un lieu si doux, qu’il le faut visiter dans la fatigue d’amour… Alors, en cette sorte de rêve, quand toute l’activité fléchit, éclate la belle assurance du Poverello aux jeunes nobles, ses compagnons de plaisir : « Un jour viendra que je serai aimé de toute la terre… » Quand notre corps a trop exercé l’imagination, de tels épanchements reposent. Ils annoncent des promesses qui nous rendent à l’instinct, à la jeunesse. Et l’on attend beaucoup encore de l’université où se dessine l’année éclatante.

… Vous méprisez, monsieur, les Idylles… Pour moi, ces deux enfants maladroits sur le désastre du Forum, m’ont amené à relire les Pastorales du Tasse : « Eh bien, y déclare Sylvie, quand j’entendrai les soupirs des arbres, je consentirai à aimer… »

Le vent du soir, l’Alto qui vient de la haute mer, les apportait tous vers Jean et Dorietta, en passant sur les jardins des Césars, où il courbait, malgré leur résistance, quelques peupliers blancs…



CHAPITRE XIII


Ne me dites rien, je ne suis pas en état de vous entendre…
B. Constant.


« Souvent, Dorietta et Jean sortaient de la ville afin que ses bruits et la foule ne les distraient point l’un de l’autre. Les après-midi, ils se faisaient conduire dans la campagne ; et Rome dans les herbes ne leur paraissait bientôt pas plus qu’une abandonnée, gisant derrière eux sur tout un passé de misère.

Ce furent de longues courses par la lande, où Dorietta, heureuse de régner enfin seule, ne trouvait dans son ami qu’un jeune insensé. — L’abondance légère de la tristesse autour d’eux le calmait, donnait quelque régularité à ses gestes, les approchait de la caresse et lui emplissait l’âme du plaisir d’aimer. Ces fadeurs lui paraissaient moins irritantes sur une contrée sans écho, où rien n’est occasion, où nul objet au long du chemin, n’insiste sur la souffrance, ne la ridiculise. Il n’imaginait qu’une libre, nette, obsédante fantaisie. Il y consentait, monsieur, comme on doit mourir. Sans doute alors, nul ne voit plus la vie que comme un champ désolé d’où rien n’intéresse sinon, soi. Et tout le corps se tend, pour approcher un inconnu qu’on peut appeler « d’amour »… Car tous deux, pays de l’enchantement, îles noires des dieux inférieurs, s’atteignent par l’ardeur, de la souffrance physique, un halètement qui nous désaccorde du monde.


I


Souvent, le ciel grisâtre avait la teinte des lieux qui ont le plus subi ; où des nomades allumèrent un feu dont les cendres demeurent ; où des troupeaux s’arrêtèrent, et, dans leurs pacages, foulèrent le sol jusqu’à le retourner. Terre de pauvreté, d’usure, que coupent à peine quelques fossés vite recouverts d’algues traînantes. Ailleurs, des mottes se fendillent, et leurs émanations malsaines éveillent dans l’esprit des formules de Science. Mais nul savoir, nulle religion ne vaincraient la fièvre et tant d’aridité. Que peut être Dieu sinon l’accablement du jour, le poids inexprimable des nues ?… « Vous exercerez, Seigneur, l’oppression sur le monde… » On en lit la sentence Via Nazionale, au seuil d’une chapelle américaine où Burne-Jones peignit en effet les déserts de la Bible… Jean n’a plus au cœur que de la lâcheté. Et il se tait pour mieux accompagner son amie en souveraine.


Quand on erre par les champs, au long d’horizons qui suffisent à un fleuve, rien ne prédit que le voyage va finir… Dorietta et Jean parcourent au plus souvent la Voie Appienne, le chemin de Naples qui passe à Terracine, Minturne et Capoue. Ces noms d’histoire fastueuse, ils les négligent. Et ils vont droit devant eux… Ils renouvelaient dans la volupté les courses anciennes de cet adolescent qui n’aima pas les sentiers, mais que poussaient sur les grandes routes et au bord régulier des canaux, le désir de rêver la vie, et le goût de penser. Le cheminement des aqueducs ne l’étonnait guère plus que les travaux de la voie ferrée. Il n’égarait pas si loin le désir. Mais un cortège de tombes lui encadrait l’image la plus touchante, la mieux abstraite de la vie : cet entêté mouvement, sans but avouable, sans origine certaine sur l’étendue, dans l’ignorance.


Tous deux n’employaient que ces divines manières de parler en général, qui maintenaient entre eux de la mesure et recouvraient la promesse du plaisir… Si Dorietta voulait causer de soi, Jean s’effrayait, parce qu’il eût fallu demander aux environs qu’ils accueillent sa confidence. Et Jean craignait s’il jugeait son amie esseulée, de souffrir.

Après le deuil, la maladie, nous reconnaissons une à une les choses. Et, de nouveau l’angoisse se distend. Quelques apparences brillantes viennent couvrir trop de lucidité. Elles nous convainquent encore de nous fier en la vie : nous redevenons son hôte… Jean se tourne vers Dorietta. Il n’espère plus que se réfugier près d’elle, dernière parure de son trouble, jolie joie de son corps…


II


Près de Sainte-Calixte, on a montré à Jean un triste jardin tel qu’un cimetière à l’écart des villes, et masquant l’entrée des Catacombes. Pie IX s’y venait promener, le regard tantôt vers Saint-Pierre, tantôt vers la tombe de Cecilia Metella qui s’opposent. Il méditait sur la ruine de l’Empire Romain et les promesses d’éternité faites à son Église… Jean sait trop que nous gisons toujours sur le sol. À peine y sommes-nous l’humble motif de nos prières. Au vent de les égarer, les porter jusqu’au sein de ce que nous ne comprenons plus.

Dans le bosquet de la Nymphe Égérie, des pauvres ne mendient que leur pain… Sur ces campagnes autrefois habitables, la recherche d’une brebis perdue, le regret d’une bergère infidèle ou malade, allumaient des autels agrestes où les pâtres portaient des touffes d’herbes odorantes. Seuls, les airs dispersaient leur fumée, en tiraient un réconfort des dieux.

Nous demeurons oppressés de notre corps.

Dans ces halliers, étourdi peut-être par la chaleur, le Père Lacordaire, celui-là même de qui Jean avait aimé la douceur, s’est roulé, dévêtu, parmi les ronces…


Dorietta et Jean, près ce bois, descendaient de voiture. Et ils marchaient sur les foins. Jean, avec inconscience s’émouvait plus encore de suivre son amie vers la source, parce qu’enfant, il avait connu cette humidité sur les prés.

Je vous ai dit comme il cherchait dans les paysages ces analogies un peu folles, dont lui seul pouvait entretenir le secret. Il superposait en elles des mondes inconciliables. Et, négligeant leur réalité, il se diluait de l’un à l’autre. « La promenade, disait-il, en devient plus aisée… » Moins de netteté laissait dans sa pensée plus de paresse. Et il lui semblait que l’instant se composait d’un rien…

Un motif architectural protège la source à son apparition dans un mince vallon, d’où bientôt elle se perd sur un sol fangeux. Pénétré d’une brume qui enveloppe Dorietta, Jean évoque toutes ces princesses d’Orient que les embruns de la mer ont amenées jusqu’à la côte romaine : Charlotte de Lusignan, reine de Chypre, qui naviguait sur les galères de Malte, et surtout cette banale Cléopâtre qui vit mourir César et qu’Antoine reçut à Tarse… Tarse, la ville construite en un jour, et qui portait pour emblèmes un cerf dévoré par un lion !… Belles images du violent plaisir… Claude Gelée les couvre de lumière fiévreuse… Je souhaite à Jean, pour épurer cet Orient de mauvais aloi, une petite esclave qui enchanta nos anciens salons français, Mlle Aïssée, disant : « Moi qui vous parle, je me tue de sensibilité… » Il eût pu se plaire à son verbiage.

Jean souhaitait n’être qu’une patiente figure sur qui Dorietta se pencherait pour causer. S’offrir à la fantaisie comme le centre de l’univers, ainsi que de petites misérables tendent les beaux fruits sous le soleil, quel délire des sens et quelle soumission de l’esprit !… La parole assemblerait tous les tons de la voix, les hauts et les bas, les varierait à notre entour… Cette attente d’un luxe insaisissable est le moment de plus parfaite soumission. Nous ne voulons que deviner quels instants notre amie va créer. Nous ne sommes pas loin d’échapper à l’espace, pour peu qu’elle prolonge, élargisse, égare le désir.


III


Dorietta ne songeait qu’à plus d’intimité… Et quand ils s’en retournaient,

> elle demandait qu’on s’arrête à quelque « Osterie ».


De la terrasse plantée de pins, on ne voyait même pas les Monts de la Sabine roses comme des œillets. Le soleil n’atteignait déjà plus que les nœuds des branches, ce point où se séparent les plus fortes ramures. Et Jean s’inquiétait à pénétrer dans une obscurité qui lui disait trop de misère : s’arrêter dans l’ombre en face des plus belles teintes bondissant sur la vie !…

Mais il lui déplaisait que Dorietta moque l’enseigne, « Au Paradis de l’Espérance ». Ils mangeaient de beaux raisins, tels que Poussin les imaginait en Terre Promise ; des grappes retombantes où elle choisissait les graines… Quelques enfants chantaient près d’eux de ces vers d’amour qu’on appelle « Frottole », c’est-à-dire petits fruits, sans doute parce que les jeunes gens s’en emplissent la mémoire, et les échangent comme des figues séchées au soleil sur les claies.

Dorietta s’étendait sur un banc, avec des gestes un peu libres. Et comme elle se plaçait de côté, ses robes ployées entre ses deux genoux, marquaient de l’épaisseur, comme les premières ombres aux replis du sol, quand s’endorment les campagnes… Jean s’épouvantait de son sourire, et, pourtant il se laissait attirer… Il lui avait livré son imagination désolée, aride… Elle s’y reposait. »



La nuit, tout le quartier qui sépare Saint-Pierre du Tibre s’efface. Il ne figure plus devant l’église qu’un pan noir. Et la prestance du dôme est telle qu’une part de la ville lui sert ainsi de façade… J’ai vu, aux détours des routes, un monastère suspendu sur l’abîme, des clochers qui s’élancent et dont l’isolement effraie. C’est encore de la fantaisie, un effort au pittoresque. Ici, rien ne gît que d’accablé : un sublime que l’ombre pénètre. La volupté romaine abat, sous les nuits pesantes.

… Parfois dans les fonds de librairie, on trouve lithographiés des dessins de Delacroix, selon des médailles antiques. L’usure a fait les images de Zeus et d’Athéna fiévreuses. Leurs nets profils fléchissent, et, au lieu de s’enlever sur l’espace, s’organisent avec lui. Ainsi les traits de Jean… Je voyais ses gestes de vaincu, sa main hésitante déjà froissée, fripée.