Traduction par Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein.
Librairie Charpentier (p. 2-42).

CHAPITRE II.

LA VACHE[1]


Donné à Médine. — 286 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. A. L. M.[2] Voici le livre sur lequel il n’y a point de doute ; c’est la direction de ceux qui craignent le Seigneur ;
  2. De ceux qui croient aux choses cachées[3], qui observent exactement la prière, et font des largesses des biens que nous leur dispensons ;
  3. De ceux qui croient aux révélations envoyées d’en haut à toi et avant toi[4] ; de ceux qui croient avec certitude à la vie future.
  4. Eux seuls seront conduits par leur Seigneur, eux seuls seront bienheureux.
  5. Pour les infidèles, il leur est égal que tu les avertisses ou non : ils ne croiront pas.
  6. Dieu a apposé un sceau sur leurs cœurs et sur leurs oreilles ; leurs yeux sont couverts d’un bandeau, et le châtiment cruel les attend.
  7. Il est des hommes qui disent : Nous croyons en Dieu et au jour dernier, et cependant ils ne sont pas du nombre des croyants.
  8. Ils cherchent à tromper Dieu et ceux qui croient, mais ils ne tromperont qu’eux-mêmes et ils ne le comprennent pas.
  9. Une infirmité siège dans leurs cœurs[5], et Dieu ne fera que l’accroître ; un châtiment douloureux leur est réservé, parce qu’ils ont traité les prophètes[6] de menteurs.
  10. Lorsqu’on leur dit : Ne commettez point de désordres sur la terre[7], ils répondent : Loin de là, nous y introduisons le bon ordre.
  11. Ils commettent des désordres, mais ils ne le comprennent pas.
  12. Lorsqu’on leur dit : Croyez, croyez ainsi que croient tant d’autres, ils répondent : Croirons-nous comme croient les sots ? N’est-ce pas plutôt eux qui sont des sots ? Mais ils ne le sentent pas.
  13. S’ils rencontrent des fidèles, ils disent : Nous avons la même croyance que vous ; mais dès qu’ils se trouvent à l’écart, en société de leurs tentateurs[8], ils disent : Nous sommes avec vous, et nous nous rions de ceux-là.
  14. Dieu se rira d’eux ; Il les fera persister longtemps dans leur rébellion, errant incertains çà et là.
  15. Ce sont eux qui ont acheté l’erreur avec la monnaie de la vérité, mais leur marché ne leur a point profité ; Ils ne sont plus dirigés dans la droite voie.
  16. Ils ressemblent à celui qui a allumé du feu ; lorsque le feu a jeté sa clarté sur les objets d’alentour, et que Dieu l’a enlevée soudain, laissant les hommes dans les ténèbres, ils ne sauraient voir.
  17. Sourds, muets et aveugles, ils ne peuvent plus revenir sur leurs pas[9].
  18. Ils ressemblent à ceux qui, lorsqu’un nuage gros de ténèbres, de tonnerre et d’éclairs, fond du haut des cieux, se bouchent les oreilles de leurs doigts, à cause du fracas du tonnerre et par crainte de la mort pendant que le Seigneur enveloppe de tous côtés les infidèles.
  19. Peu s’en faut que la foudre ne les prive de la vue ; Lorsque l’éclair brille, ils marchent à sa clarté ; et lorsqu’il les plonge dans les ténèbres, ils s’arrêtent. Si Dieu voulait, il leur ôterait la vue et l’ouïe, car il est tout-puissant. Ô hommes[10] ! Adorez votre Seigneur, celui qui vous a créés, vous et ceux qui vous ont précédés. Craignez-moi.
  20. C’est Dieu qui vous a donné la terre pour lit et qui a élevé les cieux comme un édifice au-dessus de vos têtes ; C’est lui qui fait descendre l’eau des cieux, qui par elle fait germer les fruits destinés à vous nourrir. Ne donnez donc point d’associés à Dieu. Vous le savez.
  21. Si vous avez des doutes sur le livre que nous avons envoyé à notre serviteur, produisez un chapitre au moins pareil à ceux qu’il renferme, et appelez, si vous êtes sincères, vos témoins que vous invoquez à côté de Dieu[11].
  22. Mais si vous ne le faites pas, et à coup sûr vous ne le ferez pas, redoutez le feu préparé pour les infidèles, le feu dont les hommes et les pierres[12] seront l’aliment.
  23. Annonce à ceux qui croient et qui pratiquent les bonnes œuvres, qu’ils auront pour demeure des jardins arrosés de courants d’eau. Chaque fois qu’ils prendront quelque nourriture des fruits de ces jardins, ils s’écrieront : Voilà les fruits dont nous nous nourrissions autrefois[13] ; Mais ils n’en auront que l’apparence[14]. Là, ils trouveront des femmes exemptes de toute souillure, et ils y demeureront éternellement.
  24. Dieu ne rougit pas d’offrir en parabole soit un moucheron soit quelque autre objet plus relevé[15]. Les croyants savent que c’est la vérité qui leur vient de leur Seigneur : mais les infidèles disent : Qu’est-ce donc que Dieu a voulu nous dire en nous proposant cette parabole ? Par de telles paraboles, il égare les uns et dirige les autres. -Non, il n’y aura d’égarés que les méchants,
  25. Les méchants, qui brisent le pacte du Seigneur conclu antérieurement, qui séparent ce que Dieu avait ordonné de conserver uni, qui commettent des désordres sur la terre : Ceux-là sont des malheureux[16].
  26. Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu, vous qui étiez morts et à qui il a rendu la vie, envers Dieu qui vous fera mourir, qui plus tard vous fera revivre de nouveau, et auprès duquel vous retournerez un jour ?
  27. C’est lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre ; Cette œuvre terminée, il se porta avec fermeté vers le ciel et en forma avec toute la perfection sept cieux, lui qui s’entend en toutes choses[17].
  28. Lorsque Dieu dit aux anges : Je vais établir un vicaire sur la terre, les anges répondirent : Vas-tu placer sur terre un être qui y commettra des désordres et répande le sang, pendant que nous célébrons tes louanges et te glorifions et proclamons sans cesse ta sainteté ? —Je sais, répondit le Seigneur, ce que vous ne savez pas.
  29. Dieu apprit à Adam les noms de tous les êtres, puis, les amenant devant les anges, il leur dit : Nommez-les-moi, si vous êtes sincères.
  30. Loué soit ton nom ! Répondirent les anges ; nous ne possédons d’autre science que celle que tu nous as enseignée ; tu es le savant, le sage.
  31. Dieu dit à Adam : Apprends-leur les noms de tous les êtres et lorsqu’il (Adam) l’eut fait, le Seigneur dit : Ne vous ai-je pas dit que je connais le secret des cieux et de la terre, ce que vous produisez au grand jour et ce que vous cachez ?
  32. Lorsque nous ordonnâmes aux anges d’adorer Adam, ils l’adorèrent tous, excepté Eblis ; Celui-ci s’y refusa et s’enfla d’orgueil, et il fut du nombre des ingrats[18].
  33. Nous[19] dîmes à Adam : Habite le jardin avec ton épouse ; nourrissez-vous abondamment de ses fruits, de quelque côté du jardin qu’ils se trouvent ; seulement n’approchez pas de l’arbre que voici, de peur que vous ne deveniez coupables.
  34. Satan a fait glisser leur pied et les a fait bannir du lieu où ils se trouvaient. Nous leur dîmes alors : Descendez de ce lieu ; ennemis les uns des autres[20], la terre vous servira de demeure et d’usufruit temporaire.
  35. Adam apprit de son Seigneur des paroles de prière ; Dieu revint à lui ; il aime à revenir à l’homme qui se repent ; il est miséricordieux.
  36. Nous leur dîmes : Sortez du paradis tous tant que vous êtes ; un livre destiné à vous diriger vous viendra de ma part ; la crainte n’atteindra jamais ceux qui le suivront, et ils ne seront point affligés.
  37. Mais ceux qui ne croiront pas, qui traiteront nos signes[21] de mensonge, seront livrés au feu éternel.
  38. Ô enfants d’Israël ! Souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, soyez fidèles à mon alliance, et je serai fidèle à la vôtre ; Révérez-moi, et croyez au livre que j’ai envoyé pour corroborer vos Écritures ; ne soyez pas les premiers à lui refuser votre croyance ; n’allez point acheter avec mes signes un objet de nulle valeur. Craignez-moi.
  39. Ne revêtez pas la vérité de la robe du mensonge ; Ne cachez point la vérité[22] quand vous la connaissez.
  40. Acquittez-vous exactement de la prière, faites l’aumône, et courbez-vous avec ceux qui se courbent devant moi[23].
  41. Commanderez-vous les bonnes actions aux autres pendant que vous vous oublierez vous-mêmes ? Vous lisez cependant le livre[24] ; ne comprendrez-vous donc jamais ?
  42. Appelez à votre aide la patience et la prière ; la prière est une charge, mais non pas pour les humbles,
  43. Qui pensent qu’un jour ils reverront leur Seigneur et qu’ils retourneront auprès de lui.
  44. Ô enfants d’Israël, souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, souvenez-vous que je vous ai élevés au-dessus de tous les humains.
  45. Redoutez le jour où une âme ne satisfera point en quoique ce soit pour une autre âme, où aucune intercession ne sera acceptée de sa part, où aucune compensation ne sera reçue d’elle, où les méchants ne seront point secourus.
  46. Souvenez-vous que nous vous avons délivrés de la famille de Pharaon qui vous infligeait de cruels supplices ; on immolait vos fils et l’on n’épargnait que vos filles[25]. C’était une rude épreuve de la part de votre Seigneur.
  47. Souvenez-vous du jour où nous avons fendu la mer pour vous, où nous vous avons sauvés, et noyé Pharaon sous vos yeux.
  48. Du jour où nous formions notre alliance avec Moïse pendant quarante nuits ; vous avez pris, pendant son absence, un veau pour objet de votre adoration et vous avez agi iniquement.
  49. Nous vous pardonnâmes ensuite, afin que vous nous soyez reconnaissants.
  50. Nous donnâmes à Moïse le livre et la distinction[26], afin que vous soyez dirigés dans la droite voie.
  51. Moïse dit à son peuple : Vous avez agi iniquement envers vous-mêmes en adorant le veau. Revenez à votre créateur, ou bien donnez-vous la mort ; ceci vous servira mieux auprès de lui. Il reviendra à vous (il vous pardonnera), car il aime à revenir vers celui qui se repent ; il est miséricordieux.
  52. Souvenez-vous du jour où vous dites alors à Moïse : Ô Moïse, nous ne t’accorderons aucune créance avant que nous ayons vu Dieu clairement. Le feu du ciel vous frappa pendant que vous y portiez vos regards.
  53. Nous vous ressuscitâmes après votre mort, afin que vous soyez reconnaissants[27]
  54. Nous fîmes planer un nuage sur vos têtes, et nous vous envoyâmes la manne et les cailles, en vous disant : Mangez des mets délicieux que nous vous avons accordés. Ce n’est pas à nous qu’ils avaient fait du mal, c’est à eux-mêmes.
  55. Souvenez-vous du jour où nous dîmes aux Israélites : Entrez dans cette ville, jouissez des biens qui s’y trouvent, au gré de vos désirs ; mais, en entrant dans la ville, prosternez-vous, et dites : Indulgence, ô Seigneur ! et il vous pardonnera vos péchés. Certes, nous comblerons les bons de nos faveurs.
  56. Mais les méchants d’entre eux substituèrent à la parole qui leur avait été indiquée, une autre[28] parole, et nous fîmes descendre du ciel un châtiment comme rétribution de leur perfidie.
  57. Moïse demanda à Dieu de l’eau pour désaltérer son peuple, et nous lui dîmes : Frappe le rocher de ta baguette. Tout d’un coup jaillirent douze sources, et chaque tribu connut aussitôt le lieu où elle devait se désaltérer. Nous dîmes aux enfants d’Israël : Mangez et buvez des biens que Dieu vous dispense, et n’agissez pas avec violence en vous livrant à toutes sortes de désordres dans ce pays.
  58. C’est alors que vous dîtes : Ô Moïse ! nous ne pouvons supporter plus longtemps une seule et même nourriture ; prie ton Seigneur qu’il fasse pousser pour nous de ces produits de la terre, des légumes, des concombres, des lentilles, de l’ail et des oignons. Moïse vous répondit : Voulez-vous échanger ce qui est bon contre ce qui est mauvais ? Eh bien ! Rentrez en Égypte, vous y trouverez ce que vous demandez. Et l’avilissement et la pauvreté s’étendirent sur eux, et ils s’attirèrent la colère de Dieu, parce qu’ils ne croyaient point à ses signes et mettaient injustement à mort leurs prophètes[29]. Voilà quelle fut la rétribution de leur révolte et de leurs violences.
  59. Certes, ceux qui croient, et ceux qui suivent la religion juive, et les chrétiens, et les sabéens, en un mot quiconque croit en Dieu et au jour dernier et qui aura fait le bien : tous ceux-là recevront une récompense de leur Seigneur ; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés[30].
  60. Souvenez-vous du jour où nous acceptâmes votre alliance et où nous élevâmes au-dessus de vos têtes le mont Sinaï[31], nous dîmes alors : Recevez avec fermeté les lois que nous vous donnons, et souvenez-vous de ce qu’elles contiennent. Peut-être craindrez-vous Dieu.
  61. Mais vous vous en êtes éloignés dans la suite, et, n’était la grâce de Dieu et sa miséricorde, vous auriez été du nombre des malheureux. Vous avez déjà su qui étaient ceux qui avaient violé le sabbat et à qui nous dîmes : Soyez changés en singes refoulés vers le rivage de la mer[32].
  62. Et nous les fîmes servir d’exemple terrible à leurs contemporains, à leurs descendants, et d’avertissement à tous ceux qui craignent.
  63. Souvenez-vous du jour où Moïse dit à son peuple : Dieu vous ordonne d’immoler une vache ; les Israélites s’écrièrent : Est-ce que tu te moques de nous[33] - Que Dieu me préserve, dit-il, d’être du nombre des insensés ! — Prie ton Seigneur, répondirent les Israélites, de nous expliquer clairement quelle doit être cette vache. — Dieu veut, dit-il, que ce ne soit ni une vache vieille ni une génisse, mais qu’elle soit d’un âge moyen. Faites donc ce qui vous est ordonné.
  64. Les Israélites ajoutèrent : Prie ton Seigneur de nous expliquer clairement quelle doit être sa couleur - Dieu veut, leur dit Moïse, qu’elle soit d’un jaune très prononcé, d’une couleur qui réjouisse l’œil de quiconque la verra.
  65. Prie ton Seigneur de nous expliquer clairement quelle doit être cette vache, car nous trouvons bien des vaches qui se ressemblent, et nous ne serons bien dirigés dans notre choix que si Dieu le veut.
  66. - Dieu vous dit, reprit Moïse, que ce ne soit pas une vache fatiguée par le labourage ou l’arrosement des champs, mais une vache dont le mâle n’aura jamais approché ; qu’elle soit sans aucune tache. — Maintenant, dit le peuple, tu nous as dit la vérité. — Ils immolèrent la vache, et cependant peu s’en fallut qu’ils ne l’eussent point fait.
  67. Rappelez-vous ce meurtre qui a été commis sur un homme d’entre vous ; ce meurtre était l’objet de vos disputes. Dieu fit voir au grand jour ce que vous cachiez[34].
  68. Nous ordonnâmes de frapper le mort avec un des membres de la vache ; c’est ainsi que Dieu ressuscite les morts et fait briller à vos yeux ses miracles ; peut-être finirez-vous par comprendre.
  69. Vos cœurs se sont endurcis depuis ; ils sont comme des rochers, et plus durs encore, car des rochers coulent des torrents ; les rochers se fendent et font jaillir l’eau ; il y en a qui s’affaissent par la crainte de Dieu, et certes Dieu n’est pas inattentif à vos actions.
  70. Désirez-vous maintenant, Ô musulmans ! Qu’ils (les Israélites de ce temps-ci) deviennent croyants pour vous (pour vous plaire) ? Un certain nombre d’entre eux cependant obéissaient à la parole de Dieu, mais par la suite ils l’altérèrent après l’avoir comprise, et ils le savaient bien.
  71. S’ils rencontrent les fidèles, ils disent : Nous croyons ; mais, aussitôt qu’ils se voient seuls entre eux, ils disent : Raconterez-vous aux musulmans ce que Dieu vous a révélé, afin qu’ils s’en fassent un argument contre vous devant votre Seigneur ? Ne comprenez-vous pas à quoi cela aboutit ?
  72. Ignorent-ils donc que le Très-Haut sait ce qu’ils cachent comme ce qu’ils produisent au grand jour ?
  73. Parmi eux les hommes du commun ne connaissent pas le livre (le Pentateuque), mais seulement les contes mensongers, et ils n’ont que des idées vagues. Malheur à ceux qui, écrivant le livre de leurs mains corruptrices, disent : Voilà ce qui vient de Dieu, pour en retirer un bénéfice infime ! Malheur à eux, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et à cause du gain qu’ils en retirent[35] !
  74. Ils disent : Si le feu nous atteint, ce ne sera que pour un petit nombre de jours[36]. Dis-leur : En avez-vous reçu de Dieu un engagement qu’il ne révoquera jamais ou bien dites-vous simplement au sujet de Dieu ce que vous ne savez pas ?
  75. Bien loin de là : Ceux qui n’ont pour tout gain que leurs mauvaises actions, ceux que leurs péchés enveloppent de toutes parts, ceux-là seront voués au feu, et ils y demeureront éternellement.
  76. Mais ceux qui ont cru et fait le bien, ceux-là seront en possession du paradis et y séjourneront éternellement.
  77. Quand nous reçûmes l’alliance des enfants d’Israël, nous leur dîmes : N’adorez qu’un seul Dieu ; tenez une belle conduite envers vos pères et mères, envers vos proches, envers les orphelins et les pauvres ; n’ayez que des paroles de bonté pour tous les hommes ; acquittez-vous exactement de la prière ; donnez l’aumône. Excepté un petit nombre, vous vous êtes montrés récalcitrants, et vous vous êtes détournés de nos commandements.
  78. Quand nous stipulâmes avec vous que vous ne verseriez point le sang de vos frères, et que vous ne vous banniriez point réciproquement de votre pays, vous y donnâtes votre assentiment, et vous en fûtes vous-mêmes témoins.
  79. Malgré cela vous commettiez des meurtres entre vous, vous chassiez une partie d’entre vous de votre pays, vous vous prêtiez une assistance mutuelle pour les accabler d’injures et d’oppression ; mais s’il vous vient des captifs (de vos compatriotes), vous les rachetez[37]. Or il vous était d’abord défendu de les chasser de leur pays. Croirez-vous donc à une partie de votre livre, et en rejetterez-vous une autre ? Et quelle sera la récompense de ceux qui agissent de la sorte ? L’ignominie dans ce monde, et au jour de la résurrection ils seront refoulés vers le plus cruel des châtiments. Et certes Dieu n’est pas inattentif à vos actions.
  80. Ceux qui achètent la vie de ce monde au prix de la vie future n’éprouveront aucun soulagement dans le châtiment qui les attend et ne seront point secourus.
  81. Nous avons donné la livre de la loi à Moïse, et nous l’avons fait suivre par d’autres envoyés ; nous avons accordé à Jésus, fils de Marie, des signes manifestés (de sa mission) et nous l’avons fortifié par l’esprit de la sainteté[38] toutes les fois qu’un envoyé (du Seigneur) vous a apporté une révélation qui ne flattait pas vos passions, vous vous êtes enflés d’orgueil ; Vous avez traité les uns de menteurs et vous en avez assassiné d’autres.
  82. Mais ils disent : Nos cœurs sont incirconcis[39]. — Oui, certes, Dieu les a maudits à cause de leur incrédulité. Oh ! que le nombre des croyants est petit !
  83. Quand ils reçurent de la part de Dieu un livre confirmant leurs Écritures, — auparavant ils priaient Dieu de leur accorder la victoire sur les infidèles, — ce livre qui leur avait été prédit, ils ont refusé d’y ajouter foi. Que la malédiction de Dieu atteigne les infidèles !
  84. C’est un vil prix que celui pour lequel ils se sont vendus eux-mêmes. Ils ne croient point à ce qui est envoyé d’en haut, par jalousie, parce que Dieu a, par l’effet de sa grâce, envoyé un livre à celui d’entre ses serviteurs qu’il a voulu. Ils s’attirent de la part de Dieu colère sur colère. Un châtiment ignominieux est préparé aux infidèles.
  85. Lorsqu’on leur dit : Croyez à ce que Dieu a envoyé d’en haut, ils répondent : Nous croyons à ce qui nous a été envoyé d’en haut à nous ; et ils ne croient pas à ce qui est venu depuis : et cependant ce livre confirme leurs Écritures. Dis-leur : Pourquoi donc avez-vous tués les envoyés du Seigneur, si vous aviez la foi ?
  86. Moïse était venu au milieu de vous avec des signes manifestes, et en son absence, vous avez pris le veau d’or pour l’objet de votre adoration. N’avez-vous donc pas agi avec iniquité ?
  87. Lorsque nous eûmes accepté votre alliance et élevé au-dessus de vos têtes le mont Sinaï, nous fîmes entendre ces paroles : Recevez nos lois avec une ferme résolution de les observer, et écoutez-les. Ils répondirent : Nous avons entendu, mais nous n’obéirons pas ; et leurs cœurs étaient encore abreuvés du culte du veau. Dis-leur : Détestables suggestions que celles que vous inspire votre croyance, si vous en avez une !
  88. Dis-leur : S’il est vrai qu’un séjour éternel à l’exclusion du reste des hommes, vous soit réservé auprès de Dieu, comme vous le prétendez, vous les juifs, osez désirer la mort, si vous êtes sincères dans ce que vous avancez.
  89. Mais non, ils ne la demanderont jamais, à cause des œuvres de leurs mains, et Dieu connaît les pervers.
  90. Tu les trouveras plus avides de vivre que tous les autres hommes, que les idolâtres même ; tel d’entre eux désire vivre mille ans ; mais il ne saura rien changer au supplice, par cela seulement qu’il aura vécu de longues années, car Dieu voit leurs actions.
  91. Dis : Qui se déclarera l’ennemi de Gabriel[40] ? C’est lui qui, par la permission de Dieu, a déposé sur ton cœur le livre destiné à confirmer les livres sacrés venus avant lui pour servir de direction et annoncer d’heureuses nouvelles aux croyants.
  92. Celui qui sera l’ennemi du Seigneur, de ses anges, de ses envoyés, de Gabriel et de Michel, aura Dieu pour ennemi, car Dieu hait les infidèles.
  93. Car nous t’avons envoyé des signes manifestes ; Les pervers seuls refuseront d’y croire.
  94. Toutes les fois qu’ils prennent un engagement, s’en trouvera-t-il parmi eux qui le mettront de côté ? Oui, la plupart d’entre eux ne croient pas.
  95. Lorsque l’apôtre vint au milieu d’eux de la part de Dieu, confirmant leurs livres sacrés, une partie d’entre ceux qui ont reçu les Écritures jetèrent derrière leur dos le livre de Dieu, comme s’ils ne le connaissaient pas.
  96. Ils suivent ce que les démons avaient imaginé sur le pouvoir de Salomon[41] ; mais ce n’est pas Salomon qui fut infidèle, ce sont les démons. Ils enseignent aux hommes la magie et la science qui était descendue d’en haut sur les deux anges de Babel, Harout et Marout[42]. Ceux-ci n’instruisaient personne dans leur art sans dire : Nous sommes la tentation, prends garde de devenir infidèle. Les hommes apprenaient d’eux les moyens de semer la désunion entre l’homme et sa femme : mais les anges ne faisaient du mal à qui que ce soit sans la permission de Dieu ; cependant les hommes apprenaient ce qui leur était nuisible, et non pas ce qui pouvait leur être utile, et ils savaient que celui qui avait acheté cet art était déshérité de toute part dans la vie future. Vil prix que celui pour lequel ils se sont livrés eux-mêmes. Ah ! s’ils l’eussent su !
  97. Ah ! s’ils avaient cru et s’ils avaient craint Dieu ! la récompense de la part de Dieu eût mieux valu. Ah ! s’ils l’eussent su !
  98. Ô vous qui croyez ! ne vous servez pas du mot raïna (observez-nous), dites ondhorna (regardez-nous[43]). Obéissez à cet ordre. Un châtiment douloureux attend les infidèles.
  99. Ceux qui possèdent les Écritures, ainsi que les idolâtres, ne veulent pas qu’une faveur quelconque descende sur vous de la part de votre Seigneur ; mais Dieu honore particulièrement de grâces celui qu’il veut ; or il est le maître de grandes faveurs.
  100. Nous n’abrogerons aucun verset de ce livre, ni n’en ferons effacer un seul de ta mémoire sans le remplacer par un autre ; meilleur ou pareil. Ne sais-tu pas que Dieu est tout-puissant[44] ?
  101. Ne sais-tu pas que l’empire du ciel et de la terre appartient à Dieu, et que vous n’avez d’autre protecteur ni de défenseur que lui ?
  102. Voudriez-vous demander à votre prophète (à Mohammed) ce qu’on demandait à Moïse[45] autrefois. Sachez donc que celui qui échange la foi contre l’incrédulité, celui-là quitte le beau milieu du chemin.
  103. Beaucoup d’entre ceux qui possèdent les Écritures désireraient vous ramener à l’infidélité après que vous avez déjà cru, (c’est par pure jalousie), et après que la vérité s’est montrée clairement à leurs yeux. Pardonnez-leur ; passez outre, jusqu’à ce que Dieu fasse surgir une de ses œuvres[46].
  104. Acquittez-vous avec exactitude de la prière, faites l’aumône ; le bien que vous aurez fait, vous le retrouverez auprès de Dieu, qui voit vos actions.
  105. Ils disent : Les juifs ou les chrétiens seuls entreront dans le paradis. Mais ce ne sont que leurs désirs. Dis-leur : Où sont vos preuves ? apportez-les si vous êtes sincères.
  106. Non ; c’est plutôt celui qui se sera livré entièrement[47] à Dieu et qui aura pratiqué le bien, qui trouvera sa récompense auprès de son Seigneur ; la crainte ne t’atteindra pas, et il ne sera point affligé.
  107. Les juifs disent : Les chrétiens ne s’appuient sur rien ; les chrétiens, de leur côté, disent : Les juifs ne s’appuient sur rien ; et cependant les uns et les autres ils lisent les Écritures ; ceux qui ne connaissent rien[48] tiennent un langage pareil. Au jour de la résurrection, Dieu prononcera entre eux sur l’objet de la dispute.
  108. Qui est plus, injuste que ceux qui empêchent que le nom de Dieu retentisse dans les temples, et qui travaillent à leur ruine ? Ils ne devraient y entrer qu’en tremblant. L’ignominie sera leur partage dans ce monde, et un châtiment cruel leur est préparé dans l’autre.
  109. À Dieu appartiennent le levant et le couchant ; De quelque côté que vous vous tourniez, vous rencontrerez sa face[49]. Dieu est immense et il sait tout.
  110. Ils disent : Dieu a un fils. Par sa gloire, non[50] ; Dites plutôt que : Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre lui appartient, et tout lui obéit.
  111. Unique dans les cieux et sur ta terre, dès qu’il a résolu quelque chose, il dit : Sois, et elle est.
  112. Ceux qui ne connaissent rien disent : Pourquoi donc Dieu ne nous adresse-t-il pas au moins la parole, pourquoi un signe du ciel ne nous apparaît-il pas ? Ainsi parlaient leurs pères ; leur langage et leurs cœurs sa ressemblent. Nous avons fait éclater assez de signes pour ceux qui ont la foi.
  113. Nous t’avons envoyé avec la vérité et nous t’avons chargé d’annoncer et d’avertir. L’on ne te demandera aucun compte de ceux qui seront précipités dans l’enfer.
  114. Les juifs et les chrétiens ne t’approuveront que quand tu auras embrassé leur religion. Dis-leur : la direction qui vient de Dieu est seule véritable ; si tu te rendais à leurs désirs après avoir reçu la science[51], tu ne trouverais en Dieu ni protection ni secours.
  115. Ceux à qui nous avons donné le livre (Les Écritures), et qui le lisent comme il convient de le lire, ceux-là croient en lui ; mais ceux qui n’y ajoutent aucune foi seront voués à la perdition.
  116. Ô enfants d’Israël ! souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés ; souvenez-vous que je vous ai élevés au-dessus de tous les humains.
  117. Redoutez le jour où une âme ne satisfera point pour une autre âme, où aucun équivalant ne sera accepté d’elle, où aucune intercession ne servira à rien, où ils (les infidèles) ne seront point secourus.
  118. Lorsque Dieu tenta Abraham par des paroles, et que celui-ci eut accompli ses ordres, Dieu lui dit : Je t’établirai l’imam des peuples[52]. Choisis-en aussi dans ma famille, dit Abraham. — Mon alliance, reprit le Seigneur, ne comprendra point les méchants.
  119. Nous établîmes la maison sainte[53] pour être la retraite et l’asile des hommes, et nous dîmes : Prenez la station d’Abraham pour oratoire ; nous fîmes un pacte avec Abraham et Ismaël en leur disant : Purifiez ma maison pour ceux qui viendront en faire le tour, pour ceux qui viendront pour y vaquer à la prière, aux génuflexions et aux prostrations[54].
  120. Alors Abraham dit à Dieu : Seigneur, accorde la sécurité à cette contrée et la nourriture de tes fruits à ceux qui croiront en Dieu et au jour dernier. Je l’accorderai aux infidèles aussi, mais Ils n’en jouiront qu’un espace de temps borné ; ensuite je les refoulerai vers le châtiment du feu. Quelle affreuse route que la leur !
  121. Lorsque Abraham et Ismaël eurent élevé les fondements de la maison, ils s’écrièrent : Agrée-la, Ô notre Seigneur, car tu entends et connais tout.
  122. Fais, Ô notre Seigneur, que nous soyons résignés à ta volonté (musulmans), que notre postérité soit un peuple résigné à ta volonté (musulman)[55] ; enseigne-nous les rites sacrés, et daigne jeter tes regards sur nous, car tu aimes à agréer la pénitence et tu es miséricordieux.
  123. Suscite au milieu d’eux un envoyé pris parmi eux, afin qu’il leur lise le récit de tes miracles[56], leur enseigne le Livre[57] et la sagesse, et qu’il les rende purs.
  124. Et qui aura de l’aversion pour la religion d’Abraham, si ce n’est celui qui se ravale sottement soi-même ? Nous l’avons élu dans ce monde, et il sera dans l’autre au nombre des justes.
  125. Lorsque Dieu dit à Abraham : Abandonne-toi à moi, il répondit : Je m’abandonne au Dieu maître de l’univers.
  126. Abraham recommanda cette croyance à ses enfants, et Jacob en fit autant ; il leur dit : Ô mes enfants ! Dieu vous a choisi une religion, ne mourez pas que vous ne soyez musulmans (résignés à Dieu).
  127. Étiez-vous présents lorsque Jacob fut près de mourir et lorsqu’il demanda à ses enfants : Qu’adorerez-vous après ma mort ? Ils répondirent : Nous adorerons ton Dieu, le Dieu de tes pères, Abraham, Ismaël et Isaac, le Dieu unique, et nous nous livrons à lui (nous sommes musulmans).
  128. Cette génération a passé, elle a emporté avec elle le prix de ses œuvres ; vous recevrez aussi celui des vôtres, et on ne vous demandera point compte de ce que d’autres ont fait.
  129. On vous dit : Soyez juifs ou chrétiens, et vous serez sur le bon chemin. Répondez-leur : Nous sommes plutôt de la religion d’Abraham, vrai croyant, et qui n’était point du nombre des idolâtres.
  130. Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d’en haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus ; nous croyons aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur ; nous ne mettons point de différence entre eux, et nous nous abandonnons à Dieu.
  131. S’ils (les juifs et les chrétiens) adoptent votre croyance, ils sont dans le chemin droit ; s’ils s’en éloignent, ils font une scission avec nous ; mais Dieu vous suffit, il entend et sait tout.
  132. C’est là le baptême de Dieu ; et qui peut mieux donner le baptême que Dieu[58] ? C’est lui que nous adorons.
  133. Dis-leur : Disputerez-vous avec nous au sujet de ce Dieu qui est notre Seigneur et le vôtre ? Nous avons nos actions, et vous avez les vôtres. Nous sommes sincères envers Dieu.
  134. Direz-vous qu’Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les douze tribus, étaient juifs ou chrétiens ? Dis-leur : Qui donc est plus savant, de Dieu ou de vous ? Et qui est plus coupable que celui qui cache le témoignage dont Dieu l’a fait le dépositaire ? Mais Dieu n’est point inattentif à ce que vous faites.
  135. Ces générations ont disparu. Elles ont emporté le prix de leurs œuvres, de même que vous emporterez celui des vôtres. On ne vous demandera point compte de ce qu’elles ont fait.
  136. Les insensés parmi les hommes demanderont : Qu’est-ce qui les a détournés de leur Kebla[59], de celle qu’ils avaient d’abord adoptée ? Réponds-leur : L’Orient et l’Occident appartiennent au Seigneur ; il conduit ceux qu’il veut dans le droit chemin.
  137. C’est ainsi que nous avons fait de vous, Ô Arabes ! Une nation intermédiaire[60], afin que vous soyez témoins vis-à-vis de tous les hommes, et que l’Apôtre soit témoin par rapport à vous.
  138. Nous n’avons établi la précédente Kebla que pour distinguer celui d’entre vous qui aura suivi le prophète de celui qui s’en détourne. Ce changement est une gêne, mais non pas pour ceux que Dieu dirige. Ce n’est pas Dieu qui laissera le fruit de votre foi[61], car il est plein de bonté et de miséricorde pour les hommes.
  139. Nous t’avons vu tourner ton visage de tous les côtés du ciel ; Nous voulons que tu le tournes dorénavant vers une région dans laquelle tu te complairas. Tourne-le donc vers la plage de l’oratoire sacré[62]. En quelque lieu que vous soyez, tournez-vous vers cette plage. Ceux qui ont reçu les Écritures savent que c’est la vérité qui vient du Seigneur, et Dieu n’est point inattentif à leurs actions.
  140. Quand même tu ferais en présence de ceux qui ont reçu les Écritures toutes sortes de miracles, ils n’adopteraient pas ta Kebla (direction dans la prière). Toi, tu n’adopteras pas non plus la leur. Parmi eux-mêmes, les uns ne suivent point la Kebla des autres[63]. Si, après la science que tu as reçue, tu suivais leurs désirs, tu serais du nombre des impies.
  141. Ceux qui ont reçu les Écritures connaissent l’Apôtre comme ils connaissent leurs propres enfants[64] ; Mais la plupart cachent la vérité qu’ils connaissent.
  142. La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas de ceux qui doutent.
  143. Chacun a une plage du ciel vers laquelle il se tourne en priant. Vous, faites le bien à l’envi les uns des autres, partout où vous êtes. Dieu vous rassemblera tous, un jour, car il est tout-puissant.
  144. De quelque lieu que tu sortes, tourne ton visage vers l’oratoire sacré. C’est la vérité qui vient de ton Seigneur, et Dieu n’est point inattentif à vos actions.
  145. De quelque lieu que tu sortes, tourne ton visage vers l’oratoire sacré. En quelque lieu que vous soyez, tournez vos visages de ce côté-là, afin que les hommes n’aient aucun prétexte de dispute contre vous. Quant aux impies, ne les craignez point ; mais craignez-moi, afin que j’accomplisse mes bienfaits pour vous, et que vous soyez dans la droite voie.
  146. C’est ainsi que nous avons envoyé vers vous un apôtre pris parmi vous, qui vous lira nos enseignements, qui vous rendra purs et vous apprendra le Livre (le Koran) et la sagesse, qui vous apprendra ce que vous ignoriez.
  147. Souvenez-vous de moi, et Je me souviendrai de vous ; rendez des actions de grâces et ne soyez pas infidèles[65] ;
  148. O vous qui avez cru ! Cherchez le secours dans la patience et dans la prière. Dieu est avec les patients.
  149. Ne dites pas que ceux qui sont tués dans la voie de Dieu sont des morts[66]. Non, ils sont vivants ; mais vous ne le comprenez pas.
  150. Nous vous éprouverons par la terreur et par la faim, par les pertes dans vos biens et dans vos hommes, dans vos récoltes. Mais toi, Ô Mohammed, annonce d’heureuses nouvelles à ceux qui souffrent avec patience ;
  151. A ceux qui, lorsqu’un malheur les atteint, s’écrient : Nous sommes à Dieu, et nous retournerons à lui[67].
  152. Les bénédictions du Seigneur et sa miséricorde s’étendront sur eux. Ils seront dirigés dans la droite voie ;
  153. Safa et Merwa[68] sont des monuments de Dieu ; celui qui fait le pèlerinage de la Mecque ou visite en détail les lieux saints, ne commet aucun péché, s’il fait le tour de ces deux collines. Celui qui aura fait une bonne œuvre de son propre mouvement recevra une récompense, car Dieu est reconnaissant et sait tout.
  154. Ceux qui dérobent à la connaissance des autres les signes évidents et la vraie direction, depuis que nous les avons fait connaître aux hommes dans le Livre (le Pentateuque), seront maudits de Dieu et de tous ceux qui savant maudire.
  155. Ceux qui reviennent à moi, qui se corrigent et font connaître la vérité aux autres, à ceux-là je reviendrai aussi ; car j’aime à revenir au pécheur converti, et je suis miséricordieux.
  156. Ceux qui mourront infidèles, sur ceux-là, la malédiction de Dieu, des anges et de tous les hommes !
  157. Ils en seront éternellement couverts ; leurs tourments ne s’adouciront point, et Dieu ne tournera point vers eux ses regards.
  158. Votre Dieu est le Dieu unique ; il n’y en a point d’autre, il est le Clément et le Miséricordieux.
  159. Certes, dans la création des cieux et de la terre, dans la succession alternative des jours et des nuits, dans les vaisseaux qui voguent à travers la mer pour apporter aux hommes des choses utiles, dans cette eau que Dieu fait descendre du ciel et avec laquelle il rend la vie à la terre morte naguère, et où il a disséminé des animaux de toute espèce, dans les variations des vents et dans les nuages astreints au service entre le ciel et la terre, dans tout cela il y a certes des avertissements pour tous ceux qui ont de l’intelligence.
  160. Il est des hommes qui placent à côté de Dieu des associés qu’ils aiment à l’égal de Dieu ; mais ceux qui croient aiment Dieu par-dessus tout. Oh ! Les impies reconnaîtront, au moment du châtiment, qu’il n’y a d’autre puissance que celle de Dieu, et que Dieu est terrible dans ses châtiments.
  161. Lorsque les chefs[69] seront séparés de ceux qui les suivaient, lorsqu’ils verront le châtiment, et que tous les liens qui les unissaient seront rompus,
  162. Ceux qui suivaient leurs chefs s’écrieront : Ah ! Si nous pouvions retourner sur la terre, nous les fuirions comme ils nous fuient maintenant[70]. C’est ainsi que Dieu leur fera voir leurs œuvres. Ils pousseront des soupirs de regret, mais ils ne sortiront point du feu.
  163. Ô hommes[71] ! nourrissez-vous de tous les fruits licites et bons. Ne marchez point sur les traces de Satan, car il est votre ennemi déclaré.
  164. Il vous ordonne le mal et les turpitudes ; il vous apprend à dire de Dieu ce que vous ne savez pas.
  165. Lorsqu’on leur dit : Suivez la loi que Dieu vous a envoyée, ils répondent : Nous suivons les usages de nos pères. Mais est-ce que leurs pères n’étaient pas des gens qui n’entendaient rien, et qui n’étaient point dans la droite voie ?
  166. Les infidèles ressemblent à celui qui crie à un homme qui n’entend que le son de la voix et le cri (sans distinguer les paroles). Sourds, muets, aveugles, ils ne comprennent rien.
  167. Ô croyants ! Nourrissez-vous des mets délicieux que nous vous accordons, et rendez grâce à Dieu, si vous êtes ses adorateurs.
  168. Il vous est interdit de manger les animaux morts, le sang, la chair de porc, et tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que celui de Dieu. Celui qui le ferait, contraint par la nécessité, et non comme rebelle et transgresseur, ne sera pas coupable. Dieu est indulgent et miséricordieux.
  169. Ceux qui cachent aux hommes des parties du livre envoyé d’en haut, et achètent par là un objet d’une valeur infime, remplissent de feu leurs entrailles. Dieu ne leur adressera pas la parole au jour de la résurrection et ne les absoudra pas. Un supplice douloureux les attend.
  170. Ceux-là sont des hommes qui échangent la vraie direction contre l’égarement, et le pardon de Dieu contre ses châtiments ; comment supporteront-ils le feu ?
  171. Ils y seront condamnés, parce que Dieu a envoyé un livre vrai, et que ceux qui disputent à son sujet forment une scission qui les met bien loin de la vérité.
  172. La piété ne consiste point à tourner vos visages du côté du levant ou du couchant. Pieux est celui qui croit en Dieu et au jour dernier, aux anges et au Livre, aux prophètes, qui, pour l’amour de Dieu donne de son avoir à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs et à ceux qui demandent ; qui rachète les captifs, qui observe la prière, qui fait l’aumône, remplit les engagements qu’il contracte, qui est patient dans l’adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur.
  173. Ô croyants ! la peine du talion vous est prescrite pour le meurtre. Un homme libre pour un homme libre, un esclave pour un esclave, et une femme pour une femme[72]. Celui auquel une remise de cette peine (du talion) sera faite par son frère[73] doit être traité avec humanité, et il doit à son tour s’acquitter généreusement envers celui qui lui fait une remise[74].
  174. C’est un adoucissement[75] de la part de votre Seigneur et une faveur de sa miséricorde ; mais quiconque se rendra coupable encore une fois d’un crime pareil sera livré à un châtiment douloureux.
  175. Dans la loi du talion est votre vie[76], Ô hommes doués d’intelligence ! Peut-être finirez-vous par craindre Dieu.
  176. Il vous est prescrit que lorsqu’un d’entre vous est près de mourir, il doit laisser par testament quelque bien à ses père et mère et à ses proches d’une manière généreuse. C’est un devoir pour ceux qui craignent Dieu.
  177. Celui qui, après avoir entendu les dispositions du testateur au froment de sa mort, les aura altérées, commet un crime[77] Dieu voit et entend tout.
  178. Celui qui, craignant une erreur ou une injustice de la part du testateur, aura réglé comme il convient les droits des héritiers, n’est point coupable. Dieu est indulgent et miséricordieux.
  179. Ô croyants ! le jeûne vous est prescrit, de même qu’il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Craignez le Seigneur.
  180. Le jeûne ne durera que pendant peu de jours. Mais celui qui est malade ou en voyage et qui n’aura pas pu accomplir le jeûne dans le temps prescrit) jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Ceux qui, pouvant supporter le jeûne, le rompront, donneront à titre d’expiation la nourriture d’un pauvre. Quiconque accomplit volontairement une œuvre de dévotion en retire un avantage. Avant tant, il est bien que vous observiez le jeûne si vous connaissez la loi.
  181. La lune de Ramadan, dans laquelle le Koran est descendu d’en haut pour servir de direction aux hommes, d’explication claire des préceptes, et de distinction entre le bien et le mal, c’est le temps qu’il faut jeûner. Quiconque aura aperçu cette lune se disposera aussitôt à jeûner. Celui qui sera malade ou en voyage jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Dieu veut votre aise, il ne veut pas votre gêne. Il veut seulement que vous accomplissiez le nombre voulu, et que vous le glorifiiez de ce qu’il vous dirige dans la droite voie ; il veut que vous soyez reconnaissants.
  182. Lorsque mes serviteurs te parleront de moi, je serai près d’eux, j’exaucerai la prière du suppliant qui m’implore ; mais qu’ils m’écoutent, qu’ils croient en moi, afin qu’ils marchent droit.
  183. Il vous est permis de vous approcher de vos femmes dans la nuit du jeûne. Elles sont votre vêtement et vous êtes le leur[78]. Dieu sait bien que vous vous trompez vous-mêmes[79]. Il est revenu à vous et vous a pardonné. Voyez vos femmes dans le désir de recueillir les fruits qui vous sont réservés. Il vous est permis de manger et de boire jusqu’au moment où vous pourrez déjà distinguer un fil blanc d’un fil noir. À partir de ce moment, observez strictement le jeûne jusqu’à la nuit. Pendant ce temps n’ayez aucun commerce avec vos femmes ; passez-le plutôt en actes de dévotion dans les mosquées. Telles sont les limites de Dieu[80]. N’en approchez point, de peur de les, franchir. C’est ainsi que Dieu développe ses signes[81] aux hommes, afin qu’ils le craignent.
  184. Ne dévorez pas entre vous vos richesses en les dépensant en choses vaines[82] ; ne les portez pas non plus aux juges dans le but de consumer injustement le bien d’autrui. Vous le savez.
  185. Ils t’interrogeront sur les nouvelles lunes. Dis-leur : Ce sont les époques fixées pour l’utilité de tous les hommes et pour marquer le pèlerinage de la Mecque. Ta piété ne consiste pas en ce que vous rentriez dans vos maisons par une ouverture pratiquée par derrière[83], elle consiste dans la crainte de Dieu. Entrez donc dans vos maisons par les portes d’entrée, et craignez Dieu. — Vous serez heureux.
  186. Combattez dans la voie de Dieu[84] contre ceux qui vous feront la guerre. Mais ne commettez point d’injustice en les attaquant les premiers, car Dieu n’aime point les injustes
  187. Tuez-les partout où vous les trouverez, et chassez-les d’où ils vous auront chassés. La tentation de l’idolâtrie est pire que le carnage à la guerre. Ne leur livrez point de combat auprès de l’oratoire sacré, à moins qu’ils ne vous y attaquent. S’ils le font, tuez-les. Telle est la récompense des infidèles
  188. S’ils mettent un terme à ce qu’ils font, certes Dieu est indulgent et miséricordieux
  189. Combattez-les jusqu’à ce que vous n’ayez point à craindre la tentation, et que tout culte soit celui du Dieu unique. S’ils mettent un terme à leurs actions, alors plus d’hostilités, si ce n’est contre les méchants
  190. Le mois sacré pour le mois sacré, et les lieux sacrés sous la sauvegarde des représailles[85]. Si quelqu’un vous opprime, op primez-le comme il vous a opprimé. Craignez le Seigneur, et apprenez qu’il est avec ceux qui le craignent.
  191. Dépensez votre avoir dans la voie de Dieu, et ne vous précipitez pas de vos propres mains dans l’abîme. Faites le bien, car Dieu aime ceux qui font le bien.
  192. Accomplissez le pèlerinage de la Mecque et la visite des lieux saints[86] ; si vous en êtes empêchés étant cernés par les ennemis, envoyez-y quelque offrande. Ne rasez point vos têtes jusqu’à ce que l’offrande soit parvenue à l’endroit où l’on doit l’immoler. Celui qui serait malade ou que quelque indisposition obligerait à se raser, sera tenu de satisfaire par le jeûne, par l’aumône ou par quelque offrande. Lorsque vous n’avez rien à craindre de vos ennemis, celui qui se contente d’accomplir la visite des lieux saints et remet le pèlerinage à une autre époque fera une offrande ; s’il n’en a pas les moyens, trois jours de jeûne en seront une expiation pendant le pèlerinage même, et sept après le retour : dix jours en tout. Cette expiation est imposée à celui dont la famille ne se trouvera pas présente à l’oratoire sacré. Priez Dieu, et sachez qu’il est terrible dans ses châtiments.
  193. Le pèlerinage se fera dans les mois que vous connaissez[87]. Celui qui l’entreprendra devra s’abstenir des femmes, des transgressions des préceptes, et de rixes. Le bien que vous ferez, sera connu de Dieu. Prenez des provisions pour le voyage. La meilleure provision cependant est la piété. Craignez-moi donc, Ô hommes doués de sens !
  194. Ce n’est point un crime de demander des faveurs à votre Seigneur[88]. Lorsque vous revenez en foule du mont Arafat[89], souvenez-vous du Seigneur près du monument sacré ; souvenez-vous de lui, parce qu’Il vous a dirigés dans la droite voie, vous qui étiez naguère dans l’égarement.
  195. Faites ensuite des processions dans les lieux où les autres le font. Implorez le pardon de Dieu car Il est indulgent et miséricordieux.
  196. Lorsque vous aurez terminé vos cérémonies, gardez le souvenir de Dieu comme vous gardez celui de vos, pères, et même plus vif encore. Il est des hommes qui disent : Seigneur, donnez-nous notre portion de biens dans ce monde. Ceux-ci n’auront point de part dans la vie future.
  197. Il en est d’autres qui disent : Seigneur, assigne-nous une belle part dans ce monde et une belle part dans l’autre et préserve-nous du châtiment du feu.
  198. Ceux-ci auront la part qu’ils auront mérité. Dieu est prompt dans ses comptes.
  199. Rappelez le nom de Dieu pendant ces jours comptés[90]. Celui qui aura hâté le départ de la vallée de Mina ne sera point coupable ; celui qui l’aura retardé ne le sera pas non plus, si toute fois il craint Dieu. Craignez donc Dieu, et apprenez que vous serez un jour rassemblés devant lui.
  200. Tel homme plaira par la manière dont il te parlera de ce monde ; il prendra Dieu a témoin des pensées de cœur. Il est le plus acharné de tes adversaires.
  201. À peine t’a-t-il quitté, qu’il parcourt le pays y, propage le désordre, cause des dégâts dans les campagnes et parmi les bestiaux. Dieu n’aime point le désordre.
  202. Si on lui dit : Crains Dieu, l’orgueil du crime s’empare de lui ; mais la géhenne lui suffira un jour[91]. Quel affreux lieu de repos !
  203. Tel autre s’est vendu soi-même pour faire une action agréable à Dieu[92]. Dieu est plein de bonté pour ses serviteurs.
  204. Ô croyants ! Entrez tous dans la vraie religion ; ne marchez pas sur les traces de Satan ; il est votre ennemi déclaré.
  205. Si vous tombez dans le péché après avoir reçu les signes évidents[93], sachez que Dieu est puissant et sage.
  206. Les infidèles attendent-ils que Bien vienne à eux dans les ténèbres d’épais nuages, accompagné de ses anges et que tout soit consommé ? Certes, toutes choses retournent à Dieu.
  207. Demande aux enfants d’Israël combien de signes évidents nous avons fait éclater à leurs yeux. Celui qui fera changer les faveurs que Dieu lui avait accordées apprendra que Dieu est terrible dans ses châtiments[94].
  208. La vie de ce monde est pour ceux qui ne croient pas et qui se moquent des croyants. Ceux qui craignent Dieu seront au-dessus d’eux au jour de la résurrection. Dieu nourrit ceux qu’il veut sans leur compter ses bienfaits.
  209. Les hommes formaient autrefois une seule nation. Dieu envoya les prophètes chargés d’annoncer et d’avertir. Il leur donna le Livre (le Pentateuque ou l’Évangile ) contenant la vérité, pour prononcer entre les hommes sur l’objet de leurs disputes. Or, les hommes ne se mirent à disputer que par jalousie les uns contre les autres, et après que les signes évidents leur furent donnés à tous. Dieu fut le guide des hommes qui crurent vers le vrai sens de ce qui était devenu l’objet de disputes avec la permission de Dieu, car il dirige ceux qu’il veut vers le chemin droit.
  210. Croyez-vous entrer dans le paradis sans avoir éprouvé les maux qu’ont éprouvés ceux qui vous ont précédés ? Les malheurs et les calamités les atteignirent ; ils furent ballottés par l’adversité au point que le prophète et ceux qui croyaient avec lut s’écrièrent : Quand donc arrivera le secours de Dieu ? — Le secours du Seigneur n’est-il pas proche ?
  211. Ils t’interrogeront comment il faut faire l’aumône. Dis-leur : Il faut secourir les parents, les proches, les orphelins, les pauvres, les voyageurs. Le bien que vous ferez sera connu de Dieu.
  212. On vous a prescrit la guerre, et vous l’avez prise en aversion.
  213. Il se peut que vous ayez de l’aversion pour ce qui vous est avantageux, et que vous aimiez ce qui vous est nuisible. Dieu le sait ; mais vous, vous ne le savez pas.
  214. Ils t’interrogeront sur le mois sacré, sur la guerre dans ce mois. Dis-leur : La guerre dans ce mois est un péché grave ; mais se détourner de la voie de Dieu[95], ne point croire en lui et à l’ora toire sacré, chasser de son enceinte ceux qui l’habitent, est un péché encore plus grave. La tentation de l’idolâtrie est pire que le carnage[96]. Les infidèles ne cesseront point de vous faire la guerre tant qu’ils ne vous auront pas fait renoncer à votre religion, s’ils le peuvent Mais ceux d’entre vous qui renonceront à leur religion et mourront en état d’infidélité, ceux-là sont les hommes dont les œuvres seront en pure perte dans cette vie et dans l’autre : ce sont les hommes voués au feu, et ils y demeureront éternellement.
  215. Ceux qui abandonnent leur pays et combattent dans le sentier de Dieu peuvent espérer sa miséricorde, car il est indulgent et miséricordieux.
  216. Ils t’interrogeront sur le vin et le jeu. Dis-leur : Dans l’un comme dans l’autre il y a du mal et des avantages pour les hommes, mais le mal l’emporte sur les avantages qu’ils procurent. Ils t’interrogeront aussi sur ce qu’ils doivent dépenser en largesses.
  217. Réponds-leur : Donnez votre superflu. C’est ainsi que Dieu vous explique ses signes[97], afin que vous méditiez
  218. Sur ce monde et sur l’autre. Ils t’interrogeront sur les orphelins. Dis-leur : Leur faire du bien est une belle action.
  219. Dès que vous vous mêlez à eux, ils sont vos frères : Dieu sait distinguer celui qui fait le mal de celui qui fait le bien[98]. Il peut vous affliger s’il le veut, car il est puissant et sage.
  220. N’épousez point les femmes idolâtres tant qu’elles n’auront pas cru. Une esclave croyante vaut mieux qu’une femme libre idolâtre, quand même celle-ci vous plairait davantage. Ne donnez point vos filles aux idolâtres tant qu’ils n’auront pas cru. Un esclave croyant vaut mieux qu’un incrédule libre, quand même il vous plairait davantage.
  221. Les infidèles vous appellent au feu, et Dieu vous invite au paradis et au pardon s’il le veut ; il explique ses enseignements aux hommes, afin qu’ils les méditent.
  222. Ils t’interrogeront sur les règles des femmes. Dis-leur : C’est un inconvénient. Séparez-vous de vos épouses pendant ce temps, et n’en approchez que lorsqu’elles seront purifiées. Lorsqu’elles seront purifiées, voyez-les comme Dieu vous l’a ordonné. Il aime ceux qui se repentent, il aime ceux qui cherchent à se conserver purs.
  223. Vos femmes sont votre champ. Allez à votre champ comme vous voudrez[99], mais faites auparavant quelque chose en faveur de vos âmes[100]. Craignez Dieu, et sachez qu’un jour vous serez en sa présence. Et toi, Ô Mohammed ! annonce aux croyants d’heureuses nouvelles.
  224. Ne prenez pas Dieu pour point de mire quand vous jurez d’être vertueux, de craindre Dieu, et d’établir la concorde parmi les hommes. Il sait et entend tout[101].
  225. Dieu ne vous punira point pour une méprise dans vos serments ; il vous punira pour les œuvres de vos cœurs. Il est clément et miséricordieux.
  226. Ceux qui s’abstiennent de leurs femmes auront un délai de quatre mois pour réfléchir et ne pas se séparer à la légère de leurs femmes. Si pendant ce temps-là ils reviennent à elles, Dieu est indulgent et miséricordieux.
  227. Si le divorce est fermement résolu, Dieu sait et entend tout.
  228. Les femmes répudiées laisseront écouler le temps de trois menstrues avant de se remarier. Elles ne doivent point cacher ce que Dieu a créé dans leur sein, si elles croient en Dieu et au jour dernier. Il est plus équitable que les maris-les reprennent quand elles sont dans cet état, s’ils désirent le bien. Les femmes à l’égard de leurs maris, et ceux-ci à l’égard de leurs femmes, doivent se conduire honnêtement. Les maris ont le pas sur leurs femmes[102]. Dieu est puissant et sage.
  229. La répudiation peut se faire deux fois[103]. Gardez-vous votre femme, traitez-la honnêtement ; la renvoyez-vous, renvoyez la avec générosité. Il ne vous est pas permis de vous approprier ce que vous leur avez donné, à moins que vous ne craigniez de ne point observer les limites de Dieu (en vivant avec elles)[104]. Si vous craignez de ne point les observer, il ne résultera aucun péché pour aucun de vous, de tout ce que la femme fera pour se racheter. Telles sont les limites posées par Dieu[105]. Ne les franchissez pas ; car qui franchit les limites de Dieu est injuste.
  230. Si un mari répudie sa femme trois fois, il ne lui est permis de la reprendre que lorsqu’elle aura épousé un autre mari, et lorsque celui-ci l’aura répudiée à son tour. Il ne résultera aucun péché pour aucun des deux, s’ils se réconcilient, croyant pouvoir observer les limites de Dieu. Telles sont les limites que Dieu pose clairement aux hommes qui entendent.
  231. Lorsque vous répudiez une femme et que le moment de la renvoyer est venu, gardes-la en la traitant honnêtement, ou renvoyez-la avec générosité. Ne la retenez point par force pour exercer quelque injustice envers elle ; celui qui agit ainsi, agit contre lui-même. Ne vous jouez pas des enseignements de Dieu, et souvenez-vous des bienfaits de Dieu, du Livre et de la sagesse qu’il a fait descendre sur vous et par lesquels il vous donne des avertissements. Craignez-le, et sachez qu’il connaît tout.
  232. Lorsque vous répudiez vos femmes et qu’elles auront attendu le temps fixé, ne les empêchez pas de renouer les liens du mariage avec leurs maris, si les deux époux conviennent de ce qu’ils croient honnête. Cet avis est donné à ceux d’entre vous qui croient en Dieu et au jour dernier : cela est plus digne et plus décent[106]. Dieu sait tout, et vous ne savez pas.
  233. Les mères répudiées allaiteront leurs enfants deux ans complets, si le père veut que le temps soit complet. Le père de l’enfant est tenu de pourvoir à la nourriture et aux vêtements de la femme d’une manière honnête. Que personne ne soit chargé au delà de ses facultés : que la mère ne soit pas lésée dans ses intérêts à cause de son enfant, ni le père non plus. L’héritier du père est tenu aux mêmes devoirs. Si les époux préfèrent sevrer l’enfant (avant le terme) de consentement volontaire et après s’être consultés mutuellement, cela n’implique aucun péché. Si vous préférez mettre vos enfants en nourrice, il n’y aura aucun mal à cela, pourvu que vous payiez ce que vous avez promis. Craignez Dieu, et sachez qu’il voit tout.
  234. Si ceux qui meurent laissent des femmes, elles doivent attendre quatre mois et dix jours. Ce terme expiré, vous ne serez point responsables de la manière dont elles disposeront honnêtement d’elles-mêmes. Dieu est instruit de ce que vous faites.
  235. Il n’y aura aucun mal à ce que vous fassiez ouvertement des propositions de mariage à ces femmes[107] ou que vous en gardiez le secret dans vos cœurs. Dieu sait bien que vous y penseriez ; mais ne leur faites point de promesses en secret, et ne leur tenez qu’un langage honnête.
  236. Ne décidez des liens du mariage que quand le temps prescrit sera accompli, et sachez que Dieu connaît ce qui est dans vos cœurs ; sachez qu’il est indulgent et miséricordieux.
  237. Il n’y a aucun péché de répudier une femme avec laquelle vous n’aurez point cohabité[108] ou à qui vous n’aurez pas assigné de dot. Donnez-leur le nécessaire (l’homme aisé selon ses moyens, l’homme pauvre selon les siens) d’une manière honnête et ainsi qu’il convient à ceux qui pratiquent le bien.
  238. Si vous répudiez une femme avant la cohabitation, mais après l’assignation de dot, elle en gardera la moitié, à moins que la femme ne se désiste (de sa moitié), ou bien que celui qui de sa main a lié le nœud du mariage ne se désiste de tout. Se désister est plus proche de la piété. N’oubliez pas la générosité dans vos rapports. Dieu voit ce que vous faites.
  239. Accomplissez exactement la prière, surtout celle du milieu[109]. Levez-vous pénétrés de dévotion.
  240. Si vous craignez quelque danger, vous pouvez prier debout ou à cheval. Quand vous êtes en toute sécurité, pensez de nouveau à Dieu, car il vous a appris ce que vous ne saviez pas.
  241. Ceux d’entre vous qui mourront laissant après eux leurs femmes leur assigneront un legs destiné à leur entretien pendant une année, et sans qu’elles soient obligées de quitter la maison. Si elles la quittent d’elles-mêmes, il ne saurait résulter aucun péché pour vous de la manière dont elles disposeront honnêtement d’elles-mêmes. Dieu est puissant et Sage.
  242. Un entretien honnête est dû aux femmes répudiées ; c’est un devoir à la charge de ceux qui craignent Dieu.
  243. C’est ainsi que Dieu vous explique ses signes, afin que vous réfléchissiez.
  244. N’as-tu pas remarqué ceux qui, au nombre de plusieurs mille, sortirent de leur pays par crainte de la mort ? Dieu leur a dit : Mourez. Puis il les a rendus à la vie, car Dieu est plein de bonté pour les hommes ; mais la plupart ne le remercient point de ses bienfaits[110].
  245. Combattez dans le sentier de Dieu, et sachez que Dieu entend et sait tout.
  246. Qui veut faire un prêt magnifique à Dieu ? Dieu le multipliera à l’infini, car Dieu restreint ou étend ses faveurs à son gré, et vous retournerez tous à lui.
  247. Rappelle-toi l’assemblée des enfants d’Israël après la mort de Moïse, lorsqu’ils dirent à un de leurs prophètes : Créez-nous un roi, et nous combattrons dans le sentier de Dieu. — Et lorsqu’on vous le commandera, leur répondit-il, ne vous y refuserez-vous pas ? — Et pourquoi ne combattrions-nous pas dans le sentier de Dieu, dirent-ils, nous qui avons été chassés de notre pays et séparés de nos enfants ? Cependant, lorsqu’on leur ordonna de marcher, ils changèrent d’avis, un petit nombre excepté. Mais Dieu connaît les méchants.
  248. Le prophète leur dit : Dieu a choisi Talout (Saül) pour être votre roi. — Comment, reprirent les Israélites, aurait-il le pouvoir sur nous ? Nous en sommes plus dignes que lui ; il n’a pas même l’avantage des richesses. Le prophète reprit : Dieu l’a choisi pour vous commander, il lui a accordé beaucoup de science et une grande force physique. Dieu donne le pouvoir à qui il veut. Il est immense et savant.
  249. Le prophète leur dit : En signe de son pouvoir viendra l’arche d’alliance. Dans elle vous aurez un gage de sécurité de votre Seigneur ; elle renfermera quelques reliques de la famille de Moïse et d’Aaron[111] ; les anges la porteront. Cela vous servira de signe si vous êtes croyants.
  250. Lorsque Talout partit avec ses soldats, il leur dit : Dieu va vous éprouver par une rivière. Celui qui s’y désaltérera ne sera point des miens ; celui qui s’en abstiendra (sauf à en puiser dans le creux de la main) comptera parmi les miens. Excepté un petit nombre, tous les autres y burent à leur soif. Lorsque le roi et les croyants qui le suivaient eurent traversé la rivière, les autres s’écrièrent : Nous n’avons point de force aujourd’hui contre Djalout (Goliath) et ses soldats ; mais ceux qui crurent qu’au jour dernier ils verraient la face de Dieu dirent alors : Oh ! Combien de fois, par la permission de Dieu, une troupe nombreuse fut vaincue par une petite troupe ! Dieu est avec les persévérants.
  251. Et lorsqu’ils s’avancèrent sur le champ de bataille contre Djalout et son armée, ils s’écrièrent : Seigneur ! Accorde-nous la constance, affermis nos pas, et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle.
  252. Et ils le mirent en fuite avec la permission de Dieu. David tua Djalout ; Dieu lui donna le Livre[112] et la sagesse ; il lui apprit ce qu’il voulut. Si Dieu ne contenait les nations les unes par les autres, certes la terre serait corrompue. Mais Dieu est bienfaisant envers l’univers.
  253. Tels sont les enseignements de Dieu. Nous te les révélons parce que tu es du nombre des envoyés.
  254. Nous élevâmes les prophètes les uns au-dessus des autres. Les plus élevés sont ceux à qui Dieu a parlé. Nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, accompagné de signes évidents, et nous l’avons fortifié par l’esprit de la sainteté[113]. Si Dieu avait voulu, ceux qui sont venus après eux et après l’apparition des miracles ne se seraient point entre-tués. Mais ils se mirent à disputer ; les uns crurent, d’autres furent incrédules. Si Dieu l’avait voulu, ils ne se seraient point entre-tués ; mais Dieu fait ce qu’il veut.
  255. Ô croyants ! Donnez l’aumône des biens que nous vous avons départis, avant que le jour vienne où il n’y aura plus ni connais, ni amitié, ni intercession. Les infidèles sont les méchants.
  256. Dieu, est le seul Dieu ; il n’y a point d’autre Dieu que lui, le Vivant, l’immuable. Ni l’assoupissement ni le sommeil n’ont de prise sur lui. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre lui appartient. Qui peut intercéder auprès de lui sans sa permission ? Il connaît ce qui est devant eux et ce qui est derrière eux, et les hommes n’embrassent de sa science que ce qu’il a voulu leur apprendre. Son, trône s’étend sur les cieux et sur la terre, et leur garde ne lui coûte aucune peine[114]. Il est le Très-Haut, le Grand[115].
  257. Point de contrainte en religion. La vraie route se distingue assez de l’erreur[116]. Celui qui ne croira pas à Thagout[117] et croira en Dieu aura saisi une anse solide et à l’abri de toute brisure. Dieu entend et connaît tout.
  258. Dieu est le patron de ceux qui croient ; il les fera passer des ténèbres à la lumière.
  259. Quant aux infidèles, ils n’ont pas d’autres patrons que Thaghout. Il les conduira de la lumière dans les ténèbres ; ils seront voués aux flammes, où ils demeureront éternellement.
  260. N’as tu rien entendu dire de celui[118] qui disputa avec Abraham au sujet du Pieu qui lui donna la royauté ? Abraham avait dit : Mon Seigneur est celui qui donne la vie et la mort. — C’est moi, répondit l’autre, qui donne la vie et la mort. — Puisque Dieu, reprit Abraham, amène le soleil de l’orient ; fais-le venir de l’occident. L’infidèle resta confondu. Dieu ne dirige point les pervers.
  261. Ou bien n’as-tu pas entendu parler de celui qui, passant un jour près d’une ville ruinée et affaissée, s’écria : Comment Dieu fera-t-il revivre cette ville morte ? Dieu fit mourir cet homme, et il resta ainsi pendant cent ans ; puis il le ressuscita, et lui demanda, : Combien de temps as-tu demeuré ici ? — Un jour ou quelques heures seulement, répondit le voyageur. — Non, reprit Dieu, tu es resté ici durant cent ans. Regarde ta nourriture et ta boisson, elles ne sont pas encore gâtées ; et puis regarde ton âne, il n’en reste que les os. Nous avons voulu faire de lui un signe pour les hommes. Vois comment nous redressons les ossements et les couvrons ensuite de chair. À la vue de ce prodige, cet homme s’écria : Je reconnais que Dieu est tout-puissant[119].
  262. Lorsque Abraham dit à Dieu : Seigneur, fais-moi voir comment tu ressuscites les morts, Dieu lui dit : Ne croîs-tu point encore ? — Je crois, reprit Abraham ; mais je voudrais que non cœur fut parfaitement rassuré. Dieu lut dit alors : Prends quatre oiseaux et coupe-les en morceaux ; disperse leurs membres sur la cime des montagnes, appelle-les ensuite : ils viendront à toi ; et sache que Dieu est puissant et sage ;
  263. Ceux qui dépensent leurs richesses dans le sentier de Dieu ressemblent à un grain qui produit sept épis et dont chacun donne cent grains. Dieu donnera le double à celui qu’il veut, il est immense et savant.
  264. Ceux qui dépensent leurs richesses dans le sentier de Dieu, et qui ne font point suivre leurs largesses de reproches ni de mauvais procédés, auront une récompense auprès de leur Seigneur ; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés.
  265. Une parole honnête, le pardon des offenses, valent mieux qu’une aumône qu’aura suivie la peine causée à celui qui la reçoit. Dieu est riche et clément.
  266. Ô croyants ! Ne rendez point vaines vos aumônes par les reproches ou les mauvais procédés, comme agit celui qui fait des largesses par ostentation, qui ne croit point en Dieu et au jour dernier. Il ressemble à une colline rocailleuse couverte d’un peu de terre ; qu’une averse tombe sur cette colline, elle n’y laissera qu’un rocher. De pareils hommes n’auront aucun profit de leurs œuvres ; car Dieu ne dirige point les infidèles.
  267. Ceux qui dépensent leur avoir dans le désir de plaire à Dieu et pour l’affermissement de leurs âmes, ressemblent à un jardin planté sur un coteau arrosé par une pluie abondante, et dont les fruits ont été portés au double. Si une pluie n’y tombe pas, ce sera la rosée. Dieu voit ce que vous faites.
  268. Quelqu’un de vous voudrait-il avoir un jardin planté de palmiers et de vignes, arrosé par des courants d’eau, riche en toute espèce de fruits, et qu’au milieu de ces jouissances la vieillesse le surprenne, qu’il ait des enfants en bas âge ; et qu’un tourbillon gros de flammes consume ce jardin ? C’est ainsi que Dieu vous explique ses enseignements ; peut-être les méditerez-vous.
  269. Ô croyants ! faites l’aumône des meilleures choses que vous avez acquises, des fruits que nous avons fait sortir pour vous de la terre. Ne distribuez pas en largesses la partie la plus vile de vos biens ;
  270. Telle que vous ne la recevriez pas vous-mêmes, à moins d’une connivence avec celui qui vous l’offrirait. Sachez que Dieu est riche et comblé de gloire.
  271. Satan vous menace de la pauvreté[120] et vous commande les turpitudes ; Dieu vous promet son pardon et ses bienfaits, et certes Dieu est immense et savant.
  272. Il donne la sagesse à qui il veut ; et quiconque a obtenu la sagesse a obtenu un bien immense : mais il n’y a que les hommes doués de sens qui y songent.
  273. Quelle que soit l’aumône que vous ferez, quel que soit le vœu que vous formerez, Dieu les connaîtra. Les méchants n’auront aucune assistance. Faites-vous l’aumône au grand jour ? c’est louable ; la faites-vous secrètement et secourez-vous les pauvres ? cela vous profitera encore davantage. Une telle conduite fera effacer vos péchés. Dieu est instruit de ce que vous faites.
  274. Tu n’es point chargé, ô Mohammed ! de diriger les infidèles. C’est Dieu qui dirige ceux qu’il veut. Tout ce que vous aurez distribué en largesses tournera à votre avantage ; tout ce que vous aurez distribué dans le désir de contempler la face de Dieu[121] vous sera payé, et vous ne serez point traités injustement. Il est parmi vous des pauvres qui, occupés uniquement à combattre dans le sentier de Dieu, n’ont pas les moyens de courir le pays pour s’enrichir par le commerce ; celui qui ne le sait pas, les croit riches à cause de leur tenue réservée[122] ; tu les reconnaîtras à leurs marques[123] ; ils n’importunent point les hommes par leurs demandes. Tout ce que vous aurez donné à ces hommes, Dieu le saura.
  275. Ceux qui feront l’aumône le jour ou la nuit, en secret ou en public, en recevront la récompense de Dieu. La crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés.
  276. Ceux qui avalent le produit de l’usure se lèveront au jour de la résurrection comme celui que Satan a souillé de son contact. Et cela parce qu’ils disent : L’usure est la même chose que la vente. Dieu a permis la vente, il a interdit l’usure. Celui à qui parviendra cet avertissement du Seigneur, et qui mettra un terme à cette iniquité, obtiendra le pardon du passé ; son sort dépendra alors de Dieu. Ceux qui retourneront à l’usure seront livrés au feu, où ils demeureront éternellement.
  277. Dieu anéantit l’usure et multiplie avec usure le prix des aumônes. Dieu hait tout homme incrédule et criminel. Ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres, qui observent la prière et donnent l’aumône, recevront une récompense de leur Seigneur ; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés.
  278. Ô croyants ! Craignez Dieu et abandonnez ce qui vous reste encore de l’usure[124], si vous êtes fidèles.
  279. Si vous ne le faites pas, attendez-vous à la guerre de la part de Dieu et de son envoyé. Si vous vous repentez, votre capital vous reste encore. Ne lésez personne, et vous ne serez point lésés.
  280. Si votre débiteur éprouve de la gêne, attendez qu’il soit plus à son aise. Si vous lui remettez sa dette, ce sera plus méritoire pour vous, si vous le savez.
  281. Craignez le jour où vous retournerez à Dieu, où toute âme sera rétribuée selon ses œuvres ; nul n’y sera lésé.
  282. Ô vous qui croyez ! Lorsque vous contractez une dette payable à une époque fixée, mettez-le par écrit. Qu’un écrivain la mette fidèlement par écrit. Que l’écrivain ne refuse point d’écrire selon la science que Dieu lui a enseignée ; qu’il écrive, et que le débiteur dicte ; qu’il craigne son Seigneur, et n’en ôte pas la moindre chose. Si le débiteur ne jouit pas de ses facultés, s’il est des faibles de ce monde, ou s’il n’est pas en état de dicter lui-même, que son patron (ou son ami) dicte fidèlement pour lui. Appelez deux témoins choisis parmi vous ; si vous ne trouvez pas deux hommes, appelez en un seul et deux femmes parmi les personnes habiles à témoigner, afin que, si l’une oublie, l’autre puisse rappeler le fait. Les témoins ne doivent pas refuser de faire leurs dépositions toutes les fois qu’ils en seront requis. Ne dédaignez point de mettre par écrit une dette, qu’elle soit petite ou grande, en indiquant le terme du payement. Ce procédé est plus juste devant Dieu, mieux accommodé au témoignage, et plus propre à ôter toute espèce de doute, à moins que la marchandise ne soit là devant vous, et que vous vous la passiez de main en main : alors il ne saurait y avoir de péché si vous ne mettez pas la transaction par écrit. Appelez des témoins dans vos transactions, et ne faites violence ni à l’écrivain ni au témoin ; si vous le faites, vous commettez un crime. Craignez Dieu : c’est lui qui vous instruit, et il est instruit de toutes choses.
  283. Si vous êtes en voyage, et que vous ne trouviez pas d’écrivain, il y a lieu à un nantissement. Mais si l’un confie à l’autre un objet, que celui à qui le gage est confié le restitue intact ; qu’il craigne Dieu, son Seigneur. Ne refusez point de rendre témoignage ; quiconque le refuse a le cœur corrompu. Mais Dieu connaît vos actions.
  284. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre appartient à Dieu ; que vous produisiez vos actions au grand jour ou que vous les cachiez, il vous en demandera compte ; il pardonnera a qui il voudra, et punira celui qu’il voudra. Dieu est tout-puissant.
  285. Le prophète croit en ce que le Seigneur lui a envoyé. Les fidèles croient en Dieu, à ses anges, à ses livres et à ses envoyés. Ils disent : Nous ne faisons pas de différence entre les envoyés de Dieu[125]. Nous avons entendu et nous obéissons. Pardonne-nous nos péchés, ô Seigneur ! nous reviendrons tous à toi.
  286. Dieu n’imposera à aucune âme un fardeau qui soit au-dessus de ses forces. Ce qu’elle aura fait sera allégué pour elle ou contre elle. Seigneur, ne nous punis pas des fautes commises par oubli ou par erreur. Seigneur, ne nous impose pas le fardeau que tu avais imposé à ceux qui ont vécu avant nous. Seigneur, ne nous charge pas de ce que nous ne pouvons supporter. Efface nos péchés, pardonne-les-nous, aie pitié de nous ; tu es notre Seigneur. Donne-nous la victoire sur les infidèles.
  1. Ce chapitre a été intitulé La Vache, parce que, entre autres choses, il y est question de la vache que Moïse avait ordonnée aux Israélites d’immoler. Voy. le verset 67.
  2. Un grand nombre de chapitres du Koran portent soit pour titre, soit au premier verset, des lettres isolées dont la signification et la valeur sont inconnues.
  3. Par des choses cachées on entend le paradis et l’enfer, les récompenses et les peines de l’autre monde, la résurrection et tout ce qui en matière de religion échappe à l’évidence des sens. Le mot arabe du texte : al-ghaib se prend souvent dans le sens de monde invisible opposé au chahada, monde visible
  4. Avant Mahomet, d’autres prophètes avaient reçu la révélation, indépendamment d’un grand nombre de prophètes chargés d’une mission spéciale. C’est surtout à Moïse, à David et à Jésus-Christ, que Mahomet fait ici allusion.
  5. Partout dans le Koran, par les hommes dont le cœur est atteint d’une infirmité, Mahomet entend les hypocrites, les hommes d’une foi douteuse et chancelante
  6. Nous traduisons indistinctement par prophète ou envoyé ou messager, le mot arabe reçoul, messager. La distinction qu’on établit quelquefois à cet égard est expliquée au chap. XIX, 42, note.
  7. Littéralement : Ne corrompez pas sur la terre ; mots par lesquels on entend les crimes tels que les brigandages, les violences, la débauche et l’idolâtrie. Pour faire mieux ressortir le contraste entre cette phrase et celle qui termine le verset, il faudrait traduire cette dernière : Loin de là, nous corrigeons.
  8. Le texte porte : Quand ils sont à l’écart avec leurs Satans. Le mot chéitan, Satan, ne se dit pas seulement en arabe de Satan, diable (diabolus), mais de tout homme ou de tout être qui convie au mal. Dans ce verset, on doit entendre par les tentateurs les chrétiens et les juifs, hostiles à la mission de Mahomet, et cherchant à en détourner les Arabes idolâtres et les nouveaux convertis.
  9. Les commentateurs donnent à ces mots le sens de : Ils ne se convertiront pas.
  10. Lorsqu’un prédicateur, dans la mosquée ou un orateur arabe, harangue le peuple, il se sert, dans son allocution, des mots : Ô hommes ! C’est-à-dire : Ô vous qui m’écoutez. De même, dans le Koran, ces mots ne s’adressent pas à tous les hommes, aux mortels, mais aux Mecquois ou aux Médinois que prêchait Mahomet. C’est le caractère propre à tous les discours tenus par Mahomet et à toutes les institutions et préceptes d’avoir une application actuelle et restreinte aux peuples de l’Arabie, sans embrasser les autres peuples, le genre humain. Les commentateurs font observer cependant que les mots : Ô hommes ! s’appliquent plus particulièrement aux Mecquois, tandis que les Médinois sont interpellés par les mots : Ô croyants, Ô vous qui croyez. Les habitants de la ville de Mahomet persévéraient dans l’idolâtrie lorsque les Médinois avaient déjà accueilli chez eux le nouveau prophète.
  11. Les mots : min douni-’llahi, sont traduits ordinairement par : A l’exclusion de Dieu . Cependant min doumi est une locution adverbiale qui exprime qu’avant de parvenir à tel objet, on en rencontre un autre sur son chemin ; ainsi, dans ce passage, et dans les passages analogues du Koran, elle veut dire que dans le culte idolâtre il y avait, entre les hommes et le Dieu unique, des êtres, des divinités intermédiaires. Mahomet n’accuse pas les Arabes d’adorer des divinités exclusivement et absolument, mais de mêler au culte de Dieu celui d’autres divinités. De même les païens de l’antiquité classique consentaient volontiers à placer le Dieu des chrétiens parmi les divinités de l’Olympe, mais non pas à sacrifier entièrement leur polythéisme. C’est ce qui résulte de beaucoup de passages du Koran, où les idolâtres sont réputés reconnaître l’action du Dieu suprême.
  12. Les pierres, c’est-à-dire, les statues en pierre des fausses divinités.
  13. C’est-à-dire : Dans l’autre monde, sur la terre.
  14. C’est-à-dire que ces fruits seront d’un goût bien plus exquis que ceux de la terre, quoique semblables en apparence à ces derniers, et ce, pour causer aux bienheureux une surprise agréable.
  15. Les Arabes faisaient un reproche à Mahomet de mêler aux enseignements graves et sérieux des paraboles tirées de choses viles, comme des insectes, de parler de l’abeille, de l’araignée et de la fourmi. Mahomet répond ici à ce reproche.
  16. Le mot du texte el khaçiram veut dire proprement ceux qui perdent à quel- que marché, à quelque spéculation ; déçus, frustrés dans leurs calculs
  17. Le ciel formait d’abord un tout ; Dieu l’a partagé en sept cieux posés les uns au-dessus des autres, comme les pellicules de l’oignon.
  18. On peut aussi traduite : du nombre des infidèles, car en arabe le mot kafir signifie proprement celui qui enduit et recouvre la surface d’un objet avec quelque chose pour faire disparaître une écriture, etc. ; de là l’ingrat et l’infidèle, l’homme qui efface de son souvenir les bienfaits de Dieu.
  19. Dans le verset précédent, c’est Mahomet qui raconte lui-même ou répète les paroles de l’ange Gabriel ; Dans celui-ci, c’est Dieu qui est censé parler lui-même. Ce changement subit de narrateur se reproduit à chaque instant dans le Koran, non seulement dans les différents versets, mais dans la même période. Le lecteur jugera par la du désordre que ces changements de personnes jettent dans les phrases ; le traducteur a cru devoir respecter à cet égard la contexture de l’original.
  20. C’est-à-dire hommes et démons.
  21. Le mot arabe aiè signifie signe, mais surtout un signe d’avertissement du ciel, et par conséquent miracle, prodige ; Mais il signifie en outre verset du Koran, chaque verset étant la parole de Dieu, et regardé comme un miracle et un avertissement. Pour nous rapprocher autant que possible du texte arabe, nous avons conservé partout l’expression de signe ; Et c’est à cause de cela qu’on trouvera dans cette traduction les mots : réciter ou relire les signes de Dieu, c’est-à-dire, les versets du Coran révélés à Mahomet.
  22. Mahomet reproche aux juifs, et souvent aux chrétiens, d’altérer le sens des Écritures pour ôter ou éluder les passages dans lesquels la venue de Mahomet a dû être prédite selon lui.
  23. Les commentateurs ajoutent : · de la prière musulmane, de l’aumône musulmane, et c’est pour éviter toute équivoque, qu’il est dit : Courbez-vous, etc., car les génuflexions (rak’at) sont particulières aux musulmans.
  24. Le Livre, pris absolument, veut dire : tout livre révélé, les Écritures : le Pentateuque en parlant aux juifs ; l’Évangile, en parlant aux chrétiens ; il s’applique aussi au Koran. Nous ferons observer. à ce sujet, que dans ses prédications, Mahomet distingue les idolâtres et les ignorants de ceux qui ont, à quelque époque que ce soit, reçu des livres sacrés ; ces derniers sont appelés famille du Livre, gens des Écritures.
  25. Cette phrase se retrouve textuellement toutes les fois qu’il s’agit des persécutions que les Israélites éprouvaient en Égypte ; on dirait que Mahomet chercha à la mettre en relief. Si l’on se rappelle que les Arabes idolâtres regardaient comme une calamité la naissance d’une fille, il faudra convenir qu’on ne pouvait jeter plus de défaveur sur un prince idolâtre et impie (dont Pharaon est le type), qu’en insistant sur cette espèce de préférence donnée aux filles sur les garçons.
  26. La distinction : el-forkan, s’applique ici au Pentateuque comme, dans d’autres passages, au Koran. Ce mot désigne tout livre de révélation divine en tant qu’il distingue le licite de l’illicite. On peut dire que, dans chaque livre divin, la partie qui traite des usages, des aliments, etc., s’appelle el-forkan (distinction), de même que la partie dogmatique el-houda (direction).
  27. D’après les commentateurs, il doit être question ici de soixante-dix hommes d’entre les Israélites, qui, non contents d’entendre Moïse s’entretenir avec Dieu, désiraient le voir de leurs propres yeux. Ils ont été d’abord tués par la foudre et ressuscités ensuite à la prière de Moïse.
  28. On croit qu’il s’agit dans ce verset de l’entrée des Israélites dans la ville de Jéricho. Au lieu de prononcer le mot hettat, absoute, indulgence, comme cela leur avait été recommandé, les Juifs y auraient substitué le mot habbat, grain (d’orge), et se seraient conduits avec indécence. Il serait superflu de relever l’anachronisme que commet l’auteur du Koran, ou plutôt ses commentateurs, en mêlant le nom de Moïse aux événements arrivés depuis sa mort, tels que la prise de Jéricho.
  29. Ce passage, ainsi que le verset 59, chap. XXVI, où les Israélites sont censés retourner en Égypte, est un de ces anachronisme dont le Koran fourmille, et qui établissent parfaitement l’extrême ignorance du prophète arabe.
  30. On a voulu conclure des paroles de ce verset que les hommes de toute religion, pourvu qu’elle renferme ces trois choses, l’unité de Dieu, la vie future et la pratique des bonnes œuvres, peuvent être sauvés d’après le Koran. Quelques commentateurs embarrassés de cette latitude de sens, ont soutenu que Mahomet entendait par là que tout homme qui devient croyant (musulman) et qui pratique la vertu sera sauvé, n’importe la religion à laquelle il aura appartenu. Cette interprétation est vicieuse d’abord quant à la lettre, parce que les mots : ceux qui croient sont suivis de la conjonction et ; il y a donc disjonction entre les croyants (musulmans) et les juifs, chrétiens et sabéens ; elle est vicieuse quant au sens, parce qu’il était superflu, surtout au commencement de la mission, de dire que la religion dans laquelle on était n’empêchait point le salut. Quel que soit du reste, le véritable sens du verset qui nous occupe, le sentiment général des docteurs musulmans est qu’il a été abrogé par le chap. III, verset 79 et par d’autres passages du Koran où la croyance en Dieu en la vie future et en la mission de Mahomet, est regardée comme indispensable pour le salut. L’importance de ce passage nous a forcé de le traduire aussi littéralement que possible. Nous ferons observer en passant que les sabéens, dont il est question dans ce verset, étaient une secte chrétienne, et nullement les sabéens adorateurs des astres, par conséquent polythéistes, et comme tels, exclus virtuellement de toute indulgence supposée dans ce verset ; au lieu de sabéens, il vaudrait mieux dire sabéites. Comp. V, 73.
  31. Cette phrase n’est évidemment qu’une métaphore, qui ne choquerait dans aucune langue européenne ; cependant les commentateur prennent ces mots à la lettre, et disent que les Israélites se refusant obstinément à recevoir la loi, Dieu, pour les effrayer, arracha le mont Sinaï de ses racines, et le tint suspendu sur leurs têtes.
  32. Ceci doit se rapporter à la transgression du sabbat, commise par les Juifs de la ville Aïla, sur les bords de la mer Rouge, sous le règne de David. Une quantité infinie de poissons, disent les commentateurs, s’approchaient du rivage, et y restaient toute la journée du sabbat, comme pour tenter les habitants. Ceux-ci ne pouvant résister à la tentation, prenaient le poisson, malgré les avertissements des hommes pieux, rigides observateurs du sabbat. David, ajoute-t-on, maudit les transgresseurs et les fit métamorphoser en singes.
  33. Les Juifs demandaient à Moïse de découvrir un meurtrier (voyez plus bas, verset 67). Comme moyen d’y parvenir, Moïse ordonna d’immoler une vache ce qui en apparence n’avait aucun rapport avec le meurtre.
  34. Moïse avait établi le sacrifice de la vache et l’emploi de ses cendres comme expiation et purification d’un homme qui aurait touché un cadavre. Voy. les Nombres, Chap ; iX. L’auteur du Koran, puisant on ne sait à quelles sources, refait l’histoire de cette disposition de Moïse à sa manière. Voici, d’après tes commentateurs du Koran, le récit qui sert de base aux versets 63-69 : Un homme pieux parmi les Israélites avait une génisse et un enfant mâle ; il conduisit sa génisse dans le désert et l’abandonna à la sauvegarde de Dieu jusqu’à l’époque où son fils deviendrait majeur. Peu de temps après, l’homme pieux mourut, laissant son fils avec sa mère. La mère du jeune homme, se trouvant quelques années après dans la gêne, l’envoya à la recherche de la vache, unique bien qui leur restât. La vache, jusqu’alors sauvage et ne se laissant saisir par personne, suivit sans résistance le jeune homme. Celui-ci, conformément au désir de sa mère, conduisit la vache au marché pour la vendre et en retirer quelque argent. Un inconnu, c’était l’ange de Dieu, offrit d’abord six, puis douze dinars au jeune homme, à condition de ne point consulter la mère sur la valeur du marché. Le jeune homme cependant raconta la chose à sa mère, qui, de son côté, croyant voir dans l’insistance de l’inconnu une intervention du ciel, recommanda à son fils de retourner au marché, et de consulter l’inconnu, qui ne manquerait pas de se présenter de nouveau, sur le meilleur emploi à faire de la vache. Alors l’ange révéla au jeune homme qu’il devait garder sa vache, car avant peu un événement qui arriverait chez les Juifs lui fournirait l’occasion de la vendre pour la quantité d’or que pourrait contenir sa peau. En effet, quelque temps après, un riche Israélite, nommé Hamiel, fut tué par un de ses parents qui convoitait sa femme ou ses richesses. L’auteur du crime était inconnu, et des hommes innocents furent inquiétés par des accusations injustes. Pour lever le doute et tirer les Juifs de la perplexité où ils étaient, Dieu ordonna à Moïse de chercher une vache ayant tous les signes indiqués par la révélation, de l’égorger, et de frapper le cadavre de Hamiel avec l’un de ses membres. Le cadavre frappé ainsi se leva, révéla le nom de son meurtrier, et mourut une seconde fois. Pour obtenir la vache en question, les Juifs durent, quoique à contre-cœur, donner au jeune homme la somme qu’il demandait.
  35. Mahomet reproche ici aux juifs d’altérer les copies des Écritures dans le but d’en retrancher tous les passages où la mission du prophète arabe a été prédite
  36. Selon les commentateurs, les juifs pensaient qu’ils ne resteraient dans l’enfer que quarante jours, tout juste le temps égal à celui pendant lequel ils ont adoré le veau d’or.
  37. Ils obéissaient ainsi à la loi sur ce point en la violant sur tant d’autres. Ceci s’applique aux Juifs contemporains de Mahomet. Voici comment les commentateurs expliquent ces mots. La tribu juive de Koreidha était alliée à la tribu arabe d’Aus, et la tribu juive de Nachie était alliée à la tribu arabe de Khazredj. Ces deux tribus arabes s’étant déclaré la guerre, les tribus juives coururent chacune au secours de son alliée. Lorsque des Juifs devinrent captifs de leurs ennemis, les autres Juifs se cotisèrent pour les racheter.
  38. Par l’esprit de la sainteté, le Saint-Esprit, Mahomet entend toujours l’ange Gabriel qui, selon lui, accompagnait constamment Jésus, fils de Marie, de même que plus tard il apportait la révélation à Mahomet.
  39. Il est presque superflu de faire observer que cette expression usitée dans la Bible signifie : Nos cœurs sont endurcis, insensibles à la raison.
  40. Ceci s’adresse aux juifs, qui regardaient l’ange Gabriel comme leur ennemi parce que c’était par son ministère que Dieu leur annonçait toutes les calamités et exécutait ses arrêts.
  41. Les démons, disent les commentateurs, avaient enfoui sous le trône de Salomon des livres de magie, et répandirent après sa mort le bruit qu’on n’avait qu’à chercher sous le trône les livres contenant la science par laquelle Salomon s’était soumis les hommes, les génies et les vents. Voyez sur Salomon, chap. XXVII, XXXIV et XXXVIII.
  42. L’histoire de ces deux anges paraît être empruntée aux traditions talmudiques. Voici ce qu’en disent les commentateurs : Les anges déploraient en présence de Dieu la méchanceté des hommes, malgré l’envoi réitéré des prophètes. Dieu leur ordonna de choisir deux d’entre eux pour juger les hommes. Harout et Marout furent ces deux juges, et ils s’acquittèrent scrupuleusement de leur charge, jusqu’au moment où une femme d’une rare beauté (on l’appelle Zohra, mot que l’on traduit communément par Vénus) leur apparut, invoquant leur autorité contre son mari. Les deux anges, épris de ses charmes, voulurent la séduire ; mais elle disparut en un clin d’œil, et les anges, revenant au ciel, se virent l’entrée défendue. Grâce à l’intervention d’un bienheureux, Dieu leur donna le choix entre les peines de ce monde et celles de l’enfer, qu’ils savaient être éternelles. Ils choisirent donc les tourments de ce monde ; c’est ainsi qu’ils restent à Babylone, suspendus entre le ciel et la terre. Tel est le résumé le plus accrédité des commentateurs sur ce passage, bien qu’il serve peu à l’expliquer. D’autres docteurs pensent que Harout et Marout n’étaient que des magiciens enseignant la magie aux hommes. Des commentateurs ajoutent que c’étaient deux hommes qu’on appelait anges à cause de leur extérieur séduisant.
  43. Mahomet veut substituer, dans la salutation, le mot ondhor à celui de raï, que les Juifs employaient à dessein comme ayant les mêmes lettres radicales que le verbe roua, expression de mauvaise augure qui veut dire : être malheureux
  44. Voyez sur les abrogations dans le Koran la notice sur Mahomet, placée en tête de cette traduction.
  45. De leur faire voir Dieu.
  46. Mot à mot jusqu’à ce que Dieu vienne avec son ordre ou avec son affaire, car le mot amr, qui signifie ordre, arrêt, commandement, s’emploie tout aussi souvent dans le sens de chose, affaire, événement ; la chose ou l’affaire de Dieu, c’est quelque événement marquant, un fait providentiel qui change la face des choses. C’est l’acception la plus fréquente de ce mot dans le Koran, bien que dans certains passages ces deux sens se confondent, puisque tout commandement n’a lieu que d’après un ordre de Dieu.
  47. Le texte porte : celui qui se fera mouslim (musulman). Ce mot veut dire : résigné à la volonté de Dieu, qui s’est livré entièrement à Dieu. Nous feront observer, en passant, que les mahométans établissent une distinction entre mouslim, musulman, et moumin, croyant. Le premier se rapporte au culte extérieur, aux pratiques religieuses établies par Mahomet ; le dernier implique la foi vive et sincère. Pour citer un exemple, les Persans (les Chiites), dans leur haine contre les Turcs (Sunnites), veulent bien reconnaître qu’ils sont mouslimin (musulmans), mais ils ne sauraient leur accorder le nom de mouminin (vrais croyants).
  48. Par ces mots : ceux qui ne connaissent, ceux qui ne savent rien, Mahomet entend les Arabes idolâtres, comme n’ayant jusqu’alors reçu aucune révélation, aucun livre sacré, par opposition aux juifs et aux chrétiens, qui possédaient les écritures.
  49. Ce verset se trouve abrogé par le verset 130 du même chapitre. Le temple de la Ka’ba, à la Mecque, a été définitivement désigné comme le point vers lequel les musulmans doivent se tourner en priant.
  50. Toutes les fois que Mahomet cite ces paroles : Dieu a un fils, des enfants, des filles, etc., qui expriment selon lui la croyance des chrétiens et des Arabes idolâtres, il s’empresse d’ajouter sobhanahou, par sa gloire, c’est-à-dire loin de sa gloire ce blasphème.
  51. C’est-à-dire, après la révélation du Koran.
  52. C’est-à-dire le chef spirituel, chargé de diriger les hommes dans l’accomplissement des œuvres de dévotion, de présider aux prières, etc.
  53. C’est le temple de la Ka’ba (à la Mecque) dont la fondation est attribuée, à Abraham, aidé par son fils Ismaël. Ce temple a subi de nombreux changements : mais on montre encore aujourd’hui l’endroit où Abraham se tenait en travaillant à la construction de la charpente du temple ; cet endroit est appelé la place ou station d’Abraham. Au nombre, des cérémonie religieuses pratiquées pendant le pèlerinage de la Mecque, était celle faire sept fois le tour de la Ka’ba : cette pratique s’était conservée parmi les arabes idolâtres. Mahomet l’a conservée comme une cérémonie religieuse datant de l’époque de l’établissement du culte unitaire par Abraham.
  54. Par les mots : vaquer à la prière il faut entendre ici un acte déterminé de dévotion qui consiste à se tenir assis ou à genoux dans une mosquée pendant des heures ou même des journées entières. Cela s’appelle itikaf.
  55. Voy. ci-dessus la note du verset 109. Mahomet, en mettant dans la bouche d’Abraham le mot mouslim (musulman), qui littéralement veut dire livré à Dieu, résigné à la volonté de Dieu, veut rattacher sa religion au culte primitif, au culte d’Abraham. C’est en même temps la religion naturelle de l’homme, selon lui. La tradition attribue à Mahomet ces paroles : « Tout homme naît musulman ; ce sont ses parents qui le rendent juif, chrétien ou mage (adorateur du feu). »
  56. Mot à mot, qui leur lise tes signes. Le mot signe étant applicable aux versets d’un livre divin, on peut lui adjoindre le mot lire.
  57. C’est-à-dire, le code sacré.
  58. Par baptême, les commentateurs entendent la religion que Dieu établit pour les hommes en les créant, et dont les marques subsistent dans l’homme, de même que les traces de l’eau sur les vêtements du baptisé. Cette interprétation est loin d’être satisfaisante. Mahomet n’a-t-il pas plutôt employé ce mot en vue des chrétiens, pour dire que c’est sa religion qui était une vraie renaissance qu’ils devaient adopter ? Nous ferons observer, en passant, que le mot dont se sert ici Mahomet, sebgha, signifie littéralement la même chose que baptême, proprement : immersion ; mais que les chrétiens se servent aujourd’hui du mot ta’mid (confirmation).
  59. Dans ce verset Mahomet fait allusion aux non musulmans qui, en voyant les musulmans se tourner tantôt d’un côté du ciel, tantôt de l’autre en faisant la prière, ne pouvaient pas s’expliquer ce changement.
  60. Selon les commentateurs, cela veut dire que les Arabes ne donnent dans aucun excès, et que chez eux les vices des autres peuples sont mitigés par une modération innée. Cette explication est loin d’être satisfaisante.
  61. C’est-à-dire : ceux qui, avant l’établissement définitif de la Kebla de la Mecque, se tournaient, en priant, du côté de Jérusalem, ne seront pas pour cela frustrés de leur récompense au ciel.
  62. L’oratoire sacré est la traduction littérale de mesdjid el-haram, c’est l’enceinte du temple de la Ka’ba, à la Mecque.
  63. Les juifs et les chrétiens qui ne suivent pas la Kebla les uns des autres.
  64. C’est-à-dire qu’au fond ils sont convaincus de la vérité de sa mission.
  65. Ou ne soyez pas ingrats, car le mot traduit généralement par infidèle signifie ingrat, proprement qui efface le souvenir des bienfaits reçus.
  66. C’est l’expression consacrée pour dire : Pour la cause de Dieu.
  67. Les mahométans se conforment scrupuleusement à cette recommandation. Toutes les fois qu’un grand malheur leur arrive, ils s’écrient avec calme et résignation : « Nous sommes à Dieu, et nous retournerons à lui. » C’est ainsi que les juifs ont coutume de s’écrier avec Job, quand ils éprouvent quelques pertes « Dieu l’a donné, Dieu l’a ôté, que le nom de Dieu soit loué. »
  68. Safa et Merwa, collines sur le territoire de la Mecque. Comme les Arabes idolâtres y pratiquaient certaines cérémonies de leur culte, les musulmans hésitaient à y aller. Mahomet lève leurs scrupules en disant que ces collines sont des monuments de Dieu. Le mot que nous traduisons par monuments s’applique ordinairement dans le Koran, à tout lieu ou signe soit naturel soit artificiel qui est l’objet de certain rites.
  69. Mot à mot : Ceux qui ont été suivis.
  70. Mot à mot : Nous en serions libres, nous romprions avec eux comme, etc.
  71. Voyez, sur la valeur de cette allocution, la note du v. 19.
  72. Le Koran, en général, est très-bref dans ses dispositions législatives tant civiles que pénales. La Sonna ou la tradition a dû y suppléer de bonne heure. C’est ainsi qu’en développant le sens de ce verset, on applique la loi du talion à l’homme meurtrier d’une femme. Dans l’application de la peine, on a encore égard à la religion du coupable : un esclave croyant n’est pas puni de mort pour le meurtre d’un homme libre, mais infidèle.
  73. Par frère, il faut entendre ici un autre homme, un Arabe, surtout un croyant.
  74. C’est là, d’après tes commentateurs, le sens de ce passage très concis.
  75. À la rigueur de la loi du talion.
  76. Cela veut dire que la crainte des représailles contient les hommes et les éloigne du meurtre.
  77. Le texte porte : Son crime retombe sur ceux qui les dénaturent, c’est-à-dire qu’on ne saurait faire un reproche au testateur des dispositions défavorables, qu’on lui attribut, mais bien à celui qui les à altérées en les rapportant.
  78. Selon les commentateurs, cette expression signifie : vous vous rendez des services mutuels ; ou bien : vous cachez un secrets les uns des autres ; ou bien : en vous embrassant vous êtes comme un vêtement l’un pour l’autre.
  79. Mot à mot : Que vous agissez en traîtres envers vous-mêmes, c’est-à-dire que voue finissez toujours par éluder les préceptes.
  80. Limites de Dieu, c’est-à-dire limites, barrières que Dieu a posées autour de sa loi : de là le mot limite, en arabe hadd, pluriel hodoud, se prend pour prescription de la loi ; cette expression rappelle celle de sepes legis, appliquée aux lois de Moïse.
  81. Ou versets du Koran.
  82. Ceci s’applique aux jeux de hasard, aux gageures, aux cadeaux à l’aide desquels on corrompt les juges.
  83. Lorsque les Arabes revenaient du pèlerinage de la Mecque, ils se croyaient sanctifiés ; et, regardant comme profane la porte par laquelle ils entraient d’habitude dans leurs maisons, ils en faisaient ouvrir une du côté opposé. Mahomet condamne cet usage.
  84. Combattre dans la voie, dans le sentier de Dieu, est une expression consacrée pour dire : Faire la guerre sainte pour la cause de Dieu, Les commandements renfermés dans les versets 186-190 sont des dispositions de circonstance ; elles s’appliquent aux idolâtres de la Mecque, ainsi que les mots oratoire sacré, tentation de l’idolâtrie, le font voir. À cette époque, Mahomet n’était pas encore maître de la Mecque, et sa position lui prescrivait de se tenir sur la défensive : la guerre d’agression y est donc condamnée formellement. Il ne faut pas cependant conclure que ces commandements sont capables d’enchaîner la foi, la fidélité des musulmans. Les mots : tuez-les partout où vous les trouverez et chassez-les d’où ils vous auront chassés, ainsi que ces autres : jusqu’à ce que tout culte soit celui du Dieu unique, laissent une telle latitude, qu’il n’est pas étonnant que l’islamisme se soit toujours cru libre de tout engagement envers les peuples d’une autre religion, lorsque ses forces ou les circonstances favorables lui ont permis de ressaisir les pays échappés à sa domination.
  85. C’est-à-dire que, si vous êtes attaqués dans un des mois sacrés ou dans les enceintes sacrées, il vous est permis d’user de représailles dans ces mêmes mois et ces mêmes lieux.
  86. Le pèlerinage, elhadjdj, doit être accompli dans les trois mois chawwal, dhoul-kadeh et dhoul-hidjdjeh, et que pour le faire on doit se revêtir d’un manteau de pèlerin, s’abstenir de la chasse, des femmes, ne point se raser la tête. La visite du temple, elomra, n’entraîne pas ces pratiques.
  87. Ce sont les mois chawwal, dhoul-kadeh et dhoul-hidjdjeh
  88. Selon les commentateurs, ces mots d’un sens si général veulent dire : Il vous est permis de demander l’accroissement de votre avoir par le commerce même pendant que vous venez en pèlerins à la Mecque. Les Arabes idolâtres qui faisaient aussi le pèlerinage de la Mecque, exerçaient le trafic dans les marchés voisins d’Okadh, de Medjionna, etc. Depuis la venue de Mahomet, les musulmans s’abstenaient du commerce pendant le pèlerinage, craignant que ce ne fût un péché. Mahomet le leur permit pour ne pas priver beaucoup d’entre eux du seul moyen de livre qu’ils eussent.
  89. C’est le nom d’une montagne où Mahomet s’étant retiré un jour pour prier, son visage devint tout rayonnant.
  90. Les mots du texte sont : Souvenez-vous de Dieu ; ces mots peuvent se prendre tantôt dans un sens très-général et tantôt dans le sens de : Rappelez let nom de Dieu, priez Dieu, faites des actes de dévotion ; c’est le contexte qui sert à préciser le sens
  91. Le personnage auquel il est fait allusion ici s’appelait Ath ?? s ben Choraïk.
  92. C’est un nommé Sohaib qui, persécuté par les idolâtres, se sauva pour aller rejoindre Mahomet, laissant tout son avoir entre les mains des infidèles.
  93. Les versets du Koran.
  94. Par les faveurs de Dieu il faut entendre ici les versets du Koran,. Mahomet annonce le châtiment éternel à ceux qui, dénaturent ou altèrent ses versets.
  95. C’est-à-dire éviter de combattre pour la cause de Dieu
  96. Le mot tentation signifie aussi désordre, anarchie, et ce dernier sens peut être fort bien ici à sa place ; mais en adoptant avec les commentateurs le sens de tentation, il faut ajouter de l’idolâtrie.
  97. Ou versets du Koran.
  98. Mot à mot : celui qui corrompt d’avec celui qui améliore.
  99. Voici comment les commentateurs entendent ce passage : « Venite ad agrum vestrum quomodocunque volueritis, id est stando, sedendo, jacendo à parte anteriori seu posteriori. Judaei enim dicebant : Qui coierit cum uxore sua in vase quidem anteriori, sed à parte postica, procreabit filium sagaciorem ingeniosiorem. »

    Traduction : « Allez dans votre champ comme vous le voulez, c’est-à-dire debout, assis, couché face à face ou par derrière. Les juifs disent cependant : celui qui a copulé avec son épouse non par devant mais par derrière engendrera un fils très habile et très ingénieux. »

  100. Par ces mots, Mahomet recommande aux croyants de faire quelque acte de dévotion ou de charité avant de voir leurs femmes.
  101. Prendre Dieu pour point de mire, veut dire l’invoquer et se servir de son nom. Les commentateurs cependant pensent qu’il faut lire : quand vous jurerez de n’être point justes, vertueux, etc. ; car, disent-ils, les Arabes idolâtres avaient coutume de jurer qu’ils ne feront pas telle bonne action. Mahomet a, du reste, recommandé de rétracter son serment toutes les fois qu’on croit faire mieux en ne le tenant pas.
  102. Mot à mot : ont un degré au-dessus, c’est-à-dire leur sont supérieurs. Voy. IV, 38.
  103. Sans entraîner d’autre conséquence que de reprendre simplement sa femme.
  104. C’est-à-dire : si vous avez une aversion prononcée pour votre femme, il vaut mieux se séparer d’elle qu’offenser Dieu par les mauvais traitements et l’injustice.
  105. Au sujet de l’expression limites de Dieu, voyez ci-dessus, verset 153, note 2.
  106. Les deux adjectifs rendus ici par digne et décent, signifient proprement pur et propre.
  107. Pendant ces quatre mois et dix jours.
  108. Mot à mot : Que vous n’aurez pas touchée .
  109. On ne sait pas ce que c’était que la prière du milieu. Quelques commentateurs croient que c’est la prière de l’après midi.
  110. Selon les commentateurs, il s’agit ici de quelques milliers de juifs qui, soit pour fuir la peste, soit pour se soustraire au service militaire, avaient abandonné leur pays. Dieu les fit mourir pour les en punir, et les rendit ensuite à la vie sur les prières d’Ézéchiel. Cependant les ressuscités conservèrent un teint livide et cadavéreux, et leurs habits devinrent noirs comme de la poix, signes qui, dit-on, se perpétuèrent dans leur postérité. Dans cette version on reconnaît une trace du passage d’Ézéchiel, chap. XXXVII.
  111. L’arche contenait, suivant les docteurs musulmans, les souliers et la baguette de Moïse, la mitre d’Aaron, un vase plein de manne, et les débris des deux tables de la loi.
  112. C’est le livre des Psaumes. Il faut remarquer que Mahomet ne reconnaît que quatre livres divins : ce sont le Pentateuque, les Psaumes, l’Évangile et le Koran ; les autres livres envoyés aux prophètes ont été, selon lui, perdus.
  113. Par l’esprit de la sainteté, Mahomet entend l’ange Gabriel.
  114. Le trône, korsi, qui est au-dessus du ciel et de la terre, est le trône de justice, le tribunal de Dieu ; celui qui est désigné par le nom d’arch, est le trône de la majesté divine, et bien au-dessus des cieux.
  115. Tout ce verset est récité comme prière ; on le porte même au bras en guise d’amulette. On l’appelle verset du trône.
  116. Ce passage s’adressait à ceux des musulmans qui voulaient forcer leurs enfants demeurés idolâtres, à embrasser l’islam.
  117. Thagout est le nom d’une idole.
  118. Ce doit être Nemrod.
  119. L’homme pour l’enseignement duquel Dieu a fait ce miracle, est, suivant les musulmans, Ozaïr ou Esdras, qui, passant près des ruines de Jérusalem, détruite par Nabuchodonosor, doutait qu’il fut possible de rebâtir cette ville.
  120. C’est-à-dire, Satan vous dissuade d’être généreux, en vous faisant craindre la pauvreté qui serait la conséquence de vos largesses.
  121. C’est-à-dire, non pas en vue de ce monde, mais en vue de la récompense de l’autre.
  122. On les croirait riches ou au moins aisés, car ils ne sont pas importuns et insolents comme les mendiants.
  123. À leur mise humble et leurs vêtements usés.
  124. C’est-à-dire, faites remise entière de ce que vos débiteurs vous devront à titre d’intérêt.
  125. Ce passage est en contradiction avec le verset 254 du même chapitre, ainsi qu’avec le sens de plusieurs versets du chapitre XIX. Voyez la note du verset 42.